Une jeune fille peut très
bien prendre le parti d'être léchée, sucée et doigtée par un
jeune homme et y trouver de la détente et du plaisir. Sans pour
autant avoir envie de « faire l'amour », c'est à dire de
recevoir un pénis en érection dans le vagin. En léchant, suçant
et doigtant la jeune fille, le jeune homme peut très bien prendre
son plaisir et bander sans pour autant avoir envie de faire l'amour
avec la jeune fille. Mais la jeune fille va se dire : « si
j'ai envie d'être léchée, sucée et doigtée par ce jeune homme et
y prend du plaisir, c'est que j'ai envie de faire l'amour avec lui ».
Elle se dira aussi : « si ce jeune homme me lèche, suce ,
doigte, y prend du plaisir et bande, c'est qu'il a envie de faire
l'amour avec moi. » Et le jeune homme se dira : « si
cette jeune fille accepte avec plaisir d'être léchée, sucée et
doigtée par moi, c'est qu'elle a envie de faire l'amour avec moi. »
Il se dira aussi : « si je bande, c'est que j'ai envie de
faire l'amour avec elle, et me voir ainsi lui donne envie aussi. »
D'autres idées pourront venir
renforcer cette conviction erronée : « de quoi aurais-je l'air à
présent si je dis non. » « Il faut bien en passer par
là, ça fait partie de la relation. » « À la longue on
se connaîtra mieux et ça se passera mieux. » « Il faut
s'accorder sexuellement. » « Nous sommes amoureux, c'est
normal de faire l'amour ensemble. » « Comme nous voulons
avoir des enfants, ce serait très mal venu de refuser à présent. »
« Si je dis non, il va aller voir ailleurs. » « Il
est tellement gentil que je ne peux pas lui refuser ça ».
« Quand il va me pénétrer avec son pénis, je vais pousser
des cris comme si je jouissais, comme ça il finira plus vite et on
pourra passer à autre chose : se laver et dormir dans ses bras
qui sont si doux », « si je continue à manquer de désir,
j'irais consulter un spécialiste », etc. Tout un tas
d'affirmations allant toutes dans le même sens : il faut y
aller.
Alors, on y va. On met le
zizi dans la zezette, on secoue. Le résultat est nul. Mais chacun
des deux jeunes gens se dit : « ce n'était pas si mal. Je
n'ai pas senti grand chose, mais l'autre a joui. Ce sera mieux une
autre fois. » « C'est bien de faire plaisir à l'autre ».
« Ça ne peut pas être parfait tous les jours ». Et
ainsi on va se plier à l'ordre moral sexuel machiste dominant, à la
pensée unique sexuelle. Qui n'est rien d'autre que le devoir
conjugal d'antan repeint avec de jolies couleurs factices qui ont
prétendument noms : liberté et épanouissement sexuel.
Durant une période plus
ou moins longue les deux jeunes gens continueront à pratiquer
régulièrement un pseudo acte sexuel qui est le fruit d'un
malentendu. Et qui est, au plan « physique », au mieux
une double masturbation combinée baptisée abusivement « relation
sexuelle ». Puis, l'un des deux, sans analyser forcément trop
le malentendu, ne le supportera plus et ce sera la rupture.
Loin de les aider,
livres, articles de journaux ou revues, émissions de radio ou
télévisions, sites Internet et « spécialistes »
autoproclamés enfonceront un peu plus les deux jeunes. Ceux-ci vont
être abusé par tout un jargon pseudo scientifique destiné à leur
fourguer la pensée unique sexuelle. Si on remarque qu'il n'y a pas
de désir, au lieu d'en prendre acte et analyser la situation, on
décrétera qu'il y a « panne de désir », « problèmes
dus à la routine », « dysfonctionnement érectile »,
etc.
L'essentiel contenu dans
ces discours est qu'il n'existe pas d'autre voie que se conformer aux
diktats de la sexualité officielle machiste régnante. Sexualité
officielle machiste régnante qui affirme que le but de « la
sexualité », voire de la vie-même est l'éjaculation du
monsieur dans la dame.
Le plus souvent le jeune
homme se fait le transmetteur de la sexualité officielle. Normal,
cette idéologie le présente en vainqueur. Les jeunes filles étant
moins enthousiastes en moyenne pour « passer à la casserole »,
on dira qu'elles « cèdent ». Que l'homme propose et la
femme dispose. Mais la pression machiste dominante sera terrible et
s'exercera d'abord sur et contre les femmes.
Basile, philosophe
naïf, Paris le 24 juillet 2017
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