Quand un événement nous
bouleverse au point de perdre confiance en nous, on prône
généralement comme remèdes : la parole et les médicaments.
La parole est limitée. Les médicaments agissent comme des drogues :
ils apaisent mais ne remédient pas à la cause du mal être.
La perte de confiance
conduit à l'isolement qui se traduit par la perte de confiance en
l'autre. Qui peut être à l'origine de l'événement bouleversant
(agression, accident causé par un tiers, etc.).
La thérapie proposée
ici repose sur la reprise de la confiance en l'autre. Pour cela on
procédera de la manière suivante :
La personne à traiter
sera assise confortablement dans un lieu éclairé, et habillée
comme elle l'est en temps normal. Une personne de confiance lui
tiendra la main droite. Son avant-bras gauche sera dénudé et le
thérapeute le touchera avec la main et le plus agréablement
possible. La séance durera vingt-cinq minutes environ. Le but
recherché ne sera pas la jouissance mais la confiance.
Dans ce cadre rassurant
et sans ambiguïté, le patient ou la patiente tachera d'accepter
pleinement et en toute confiance le toucher de son avant-bras gauche
et de sa main gauche. Si quelque chose ne conviendra pas à un des
trois présents, l'expérience sera arrêtée immédiatement.
Le genre d'événements
bouleversants traités ainsi pourra être de nature variée. Je pense
notamment à des agressions ou des événements vécus comme des
agressions. J'ai rencontré des personnes agressées un jour qui sont
traitées par la parole depuis nombre d'années. Mais traiter une
agressions « physique » par la parole et uniquement elle
me fait penser à traiter une fracture du bras avec des chansons.
Certes, un environnement agréable fait du bien, y compris pour
accélérer la guérison d'une fracture, mais il faut nécessairement
aussi intervenir à ce niveau.
Des personnes ont aussi
beaucoup de mal à verbaliser un événement bouleversant. Solliciter
leur parole, en dépit des bonnes intentions, peut revenir à les
bousculer et traumatiser un peu plus.
Pour certains traumatismes très anciens et jamais traités n'existera pas la conscience, le souvenir, l'identification de la nature du traumatisme. Le qualifier verbalement paraîtra alors des plus ardus.
Pour certains traumatismes très anciens et jamais traités n'existera pas la conscience, le souvenir, l'identification de la nature du traumatisme. Le qualifier verbalement paraîtra alors des plus ardus.
Avec un traitement basé
sur le toucher, ce problème est contourné et le mal est traité
quand même.
Ce traitement n'est ni
médical, ni paramédical, il relève de certaines procédures aux
confins, aux lisières de la médecine. Sans s'opposer à elle, il
pourrait la compléter. Le but commun restant le confort et le
réconfort du malade qui peut y compris ne pas être
« officiellement » malade.
Le toucher chaleureux employé ici peut ne jamais se rencontrer dans la vie de quelqu'un passé sa petite enfance. Il mérite d'être essayé et ne coûte rien en terme de drogues chimiques et traitements médicaux classiques.
Le toucher chaleureux employé ici peut ne jamais se rencontrer dans la vie de quelqu'un passé sa petite enfance. Il mérite d'être essayé et ne coûte rien en terme de drogues chimiques et traitements médicaux classiques.
Il peut se pratiquer y
compris dans une ambiance neutre, un lieu public, un jardin où l'on
se promène. Il n'a pas besoin d'un lieu spécial, au contraire, de
telles indications « bizarres » conduiraient à vouloir
faire de la confiance une chose spéciale, confidentielle... Alors
qu'il s'agit ici de la réintroduire dans la vie de quelqu'un. De la
banaliser. De réhabituer la personne traumatisée à vivre, tout
simplement. Ce qui se fait forcément au moins par moments au contact
des autres et sans avoir peur d'eux et envie de les fuir.
Basile, philosophe
naïf, Paris le 9 juillet 2017
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