dimanche 9 juillet 2017

808 Retrouver la confiance après un événement bouleversant

Quand un événement nous bouleverse au point de perdre confiance en nous, on prône généralement comme remèdes : la parole et les médicaments. La parole est limitée. Les médicaments agissent comme des drogues : ils apaisent mais ne remédient pas à la cause du mal être.

La perte de confiance conduit à l'isolement qui se traduit par la perte de confiance en l'autre. Qui peut être à l'origine de l'événement bouleversant (agression, accident causé par un tiers, etc.).

La thérapie proposée ici repose sur la reprise de la confiance en l'autre. Pour cela on procédera de la manière suivante :

La personne à traiter sera assise confortablement dans un lieu éclairé, et habillée comme elle l'est en temps normal. Une personne de confiance lui tiendra la main droite. Son avant-bras gauche sera dénudé et le thérapeute le touchera avec la main et le plus agréablement possible. La séance durera vingt-cinq minutes environ. Le but recherché ne sera pas la jouissance mais la confiance.

Dans ce cadre rassurant et sans ambiguïté, le patient ou la patiente tachera d'accepter pleinement et en toute confiance le toucher de son avant-bras gauche et de sa main gauche. Si quelque chose ne conviendra pas à un des trois présents, l'expérience sera arrêtée immédiatement.

Le genre d'événements bouleversants traités ainsi pourra être de nature variée. Je pense notamment à des agressions ou des événements vécus comme des agressions. J'ai rencontré des personnes agressées un jour qui sont traitées par la parole depuis nombre d'années. Mais traiter une agressions « physique » par la parole et uniquement elle me fait penser à traiter une fracture du bras avec des chansons. Certes, un environnement agréable fait du bien, y compris pour accélérer la guérison d'une fracture, mais il faut nécessairement aussi intervenir à ce niveau.

Des personnes ont aussi beaucoup de mal à verbaliser un événement bouleversant. Solliciter leur parole, en dépit des bonnes intentions, peut revenir à les bousculer et traumatiser un peu plus.

Pour certains traumatismes très anciens et jamais traités n'existera pas la conscience, le souvenir, l'identification de la nature du traumatisme. Le qualifier verbalement paraîtra alors des plus ardus.

Avec un traitement basé sur le toucher, ce problème est contourné et le mal est traité quand même.

Ce traitement n'est ni médical, ni paramédical, il relève de certaines procédures aux confins, aux lisières de la médecine. Sans s'opposer à elle, il pourrait la compléter. Le but commun restant le confort et le réconfort du malade qui peut y compris ne pas être « officiellement » malade.

Le toucher chaleureux employé ici peut ne jamais se rencontrer dans la vie de quelqu'un passé sa petite enfance. Il mérite d'être essayé et ne coûte rien en terme de drogues chimiques et traitements médicaux classiques.

Il peut se pratiquer y compris dans une ambiance neutre, un lieu public, un jardin où l'on se promène. Il n'a pas besoin d'un lieu spécial, au contraire, de telles indications « bizarres » conduiraient à vouloir faire de la confiance une chose spéciale, confidentielle... Alors qu'il s'agit ici de la réintroduire dans la vie de quelqu'un. De la banaliser. De réhabituer la personne traumatisée à vivre, tout simplement. Ce qui se fait forcément au moins par moments au contact des autres et sans avoir peur d'eux et envie de les fuir.

Basile, philosophe naïf, Paris le 9 juillet 2017

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