dimanche 30 juin 2013

123 « Relation câline » et « relation de mariage »

Des câlins, des caresses, des bisous, des caresses oculaires - c'est-à-dire des doux regards, - verbales - c'est-à-dire des mots doux. Je veux bien en échanger avec une demoiselle. Je veux bien une relation câline avec elle.

En revanche je ne veux en aucun cas revivre ce que généralement on désigne comme un relation de mariage.

Dans cette relation il y a obligation à vivre ensemble. A faire l'amour (s'accoupler), avoir des enfants. Et se marier officiellement, y compris à l'église.

Je ne suis pas contre le fait de vivre ensemble. S'accoupler, avoir des enfants. Se marier, y compris à l'église...

Ce que je rejette catégoriquement c'est la notion d'obligation.

La seule obligation qui existe dans ce domaine serait celle de m'occuper de mes enfants si j'en avais.

D'aucuns poseront la question : peut-on avoir plusieurs relations câlines simultanées ?

Aller voir Pierrette le lundi, Jacqueline le mercredi et Fatou le vendredi ?

Je répondrais ceci : je ne sais pas.

Ce que je sais c'est que tout est possible à la condition impérative que toutes les personnes concernées soient effectivement respectées.

Il faut aussi rappeler que, souvent, les prétentions à innover dans le domaine sexuel relèvent de truqueurs.

Un exemple à méditer : une femme me propose de former avec elle un couple « ouvert ». C'est-à-dire que chacun peut aller à droite ou à gauche tout en restant fidèle à l'unité du couple.

En fait, cette proposition dissimule ceci : je peux faire ce que je veux, pense la femme. Toi, non, mais comme tu es assez naïf pour me croire, tu ne cacheras pas si une autre femme te plaît. Ainsi je suis avertie et peut agir pour faire capoter la relation potentielle avec cette femme.

C'est tout bénéfice pour la femme. Elle fait aisément et ouvertement ce qu'elle veut. Et m'empêche très facilement de faire la même chose qu'elle. Disposer d'à-côtés sexuels. Je n'ai aucun reproche à lui faire. Et crois être libre et traité à égalité. Alors que c'est l'inverse.

Et pourquoi m'empêche-t-elle d'agir comme elle ? Parce que les « à côtés » sexuels sont pour cette femme des tests de compagnon de remplacement. Quand le bon sera trouvé, on larguera l'ancien, c'est-à-dire moi. Avec un tel plan, la femme craint bien sûr que je sois comme elle. Si je vais « voir ailleurs », je finirais par faire de même. Et la quitter. C'est une fois qu'elle est partie que j'ai compris que j'avais été le dindon consentant de la farce.

Cette expérience m'incline à faire très attention aux « innovations sexuelles ». Et m'en méfier autant que des traditions sensées nous assurer « le bonheur », comme le mariage.

Basile, philosophe naïf, Paris le 30 juin 2013

122 Après m'être perdu, je me suis égaré

Il y a encore cinq ou six ans, je cherchais systématiquement et appréciais la compagnie des jolies jeunes filles. Je me disais : « j'aime parler avec les jolies filles ». En fait, je leur tournais autour sans le réaliser consciemment. Les filles le voyaient bien et devaient bien en rire intérieurement.

Parler seulement ? Ne voulais-je pas autre chose ?

Après m'être retrouvé à vivre en couple et sous l'influence des propos de ma nouvelle compagne, j'ai regardé les choses différemment. « Mais non, en fait, me suis-je dit, je ne voulais pas le voir. Mais, si j'étais attiré par la compagnie des jolies filles, c'est que je voulais faire l'amour avec elles. »

Je me suis alors comparé à une grosse mouche verte qui tourne autour de sa nourriture potentielle. J'ai aussi commencé à jeter un regard critique sur la conduite d'hommes autour de moi, qui, je le voyais bien à présent, se comportaient en grosses mouches vertes eux aussi.

Cinq ans après, grâce à l'expérience et surtout beaucoup de réflexions avec, je rectifie ma pensée :

Si je tournais autour des jolies filles, ce n'est absolument pas parce que je voulais « faire l'amour » avec elles. Pas du tout : je voulais en fait des bisous, caresses, câlins, se serrer dans les bras avec elles, dormir avec elles et pas « faire l'amour ». Croire parfois vouloir « faire l'amour » sans en avoir vraiment envie handicapait aussi, empêchait, les relations qui auraient du être les plus belles

Mais, c'est naturel, de « faire l'amour » diront certains.

Bien sûr, ça peut arriver qu'on en ai envie et que ce soit bien alors de le faire

Mais, le plus souvent, comme tous les autres animaux la plupart du temps, nous n'avons pas envie de faire l'amour.

Mais, formatés, déformés, abusés, influencés, conditionnés par cette société, on croit bien faire en cherchant à « faire l'amour » avec toutes les jolies filles venues.

Surtout si génitalement on éprouve diverses réactions : érection, sécrétion de liquides particuliers.

Or, ce genre de réactions est suscité par le plaisir, pas forcément par le désir sexuel.

Quand il n'y a pas de désir sexuel, il faut s'abstenir de « faire l'amour ». C'est de la boulimie sexuelle.

Il faut s'écouter : envie de câlins ? Soit, faisons des câlins. Envie de rien de plus ? Ne faisons rien de plus.

Ce qui rend confuse la perception de la réalité, ce sont les comportements : par exemple la jalousie.

Si vous avez juste envie de caresser les cheveux de la femme d'un homme jaloux, essayez de le faire sans qu'il s'énerve !

J'ai proposé un jour à une jolie fille de poser nue pour moi. Elle était d'accord. Son compagnon s'y est opposé. Elle a renoncé. Je voulais seulement avoir un beau modèle. C'est un imbécile.

Basile, philosophe naïf, Paris le 30 juin 2013

121 L'escroquerie du couple « échangiste » et la farce du couple « ouvert » 

J'ai lu un jour le témoignage d'une femme qui racontait avoir vécu l'échangisme.

On sait que, théoriquement, les couples « échangistes » sont composés de gens qui échangent réciproquement leurs partenaires en vue d'avoir librement ainsi une multiplicité de rapports sexuels avec des personnes différentes. La vérité est toute autre. Comme l'expliquait cette femme. L'appellation « couples échangistes » désigne en fait des hommes qui échangent leurs femmes.

Il s'agit donc d'une escroquerie.

On parle beaucoup ces dernières années des « couples ouverts », « polyamoureux ». Des couples sensés « ne pas être jaloux » et tolérer les écarts sexuels de chacun, voire les encourager.

J'ai connu ce genre de situation. Je n'étais pas intéressé par les « écarts ». La femme dont je partageais la vie, si. C'est elle qui avait posé ce principe à notre relation avant même que naisse notre « couple ». J'ai vécu ensuite avec elle durant plusieurs années cette situation qu'elle m'a imposée. Et que j'ai accepté. Je peux donc en parler en connaissance de cause.

En théorie, en paroles, « on peut tout faire », on est « libre ». On se croit « libre ». Du moins, je me croyais libre comme l'autre... qui en profitait et était en réalité effroyablement jalouse.

La « liberté » de ma compagne c'était d'avoir l'autorisation d'aller « voir ailleurs ».

En revanche, si j'éprouvais tant soi peu un intérêt pour une autre femme, intérêt tout platonique, c'était le branle-bas de combat pour ma compagne. Qui ne souhaitait surtout pas se voir faite cocue par une concurrente. Et elle ne m'a jamais encouragé à approcher quelque femme que ce soit. Même simplement pour prendre un café. A la fin, ma compagne est partie. Elle ne se sentait pas assez libre.

Le couple « ouvert » est une farce.

Couple « échangiste », couple « ouvert », par définition ça ne marche pas. Ça ne peut pas marcher. Pourquoi ? Parce que ce sont des conventions, comme le mariage.

Comment ça ? Le mariage ne marche pas ? Oh, que si ! 45 % des mariages en France finissent par un divorce, et combien sont tristes et – ou – cocufiés ?

On parle beaucoup ces temps derniers du fameusissime « mariage pour tous ».

Il signifie également : « le divorce pour tous » et « le cocuage pour tous ».

Mes propos vous dérangent ? Vous m'en voyez ravi.

Et à quoi je crois ? Eh bien, à l'amour, tout simplement. Sans conventions, mais dans le respect des personnes et du cœur.

Tout le monde croit à l'amour ? Pas si sûr. L'autre jour je questionnais une charmante jeune fille : « et un homme qui n'a pas les moyens matériels d'assurer la vie des enfants, tu ne l'accepte pas comme compagnon ? » Elle a hésité un instant, avant de m'avouer que bien sûr elle n'en voulait pas. Pas un mot pour dire : « si je l'aime, je veux quand même être avec lui. » Elle ne croit pas à l'amour.

Basile, philosophe naïf, Paris le 30 juin 2013

samedi 22 juin 2013

120 Pour la nielisation des prix des fruits et légumes frais en France

Il y a environ sept ans, nous étions en 2005-2006, une amie parisienne disposait d'un abonnement Internet lent. A l'époque on distinguait le lent du rapide, appelé ADSL. Ce dernier correspond à la vitesse habituelle d'aujourd'hui. Elle payait soixante-dix euros d'abonnement mensuel.

Puis Free est arrivé avec un tarif d'environ trente euros par mois pour un usage mensuel illimité et rapide d'Internet.

En grinçant des dents, tous les autres fournisseurs d'accès à Internet ont fini par s'aligner sur les tarifs de Free.

Grâce à Free, Internet s'est démocratisé.

Le téléphone portable très cher est resté une ruine durant des années. Je me rappelle payant vingt-cinq euros mensuellement pour juste deux heures de conversation mensuelle possible.

Et Free est arrivé récemment ici aussi. A présent, je paie seize euros par mois et peut disposer de mon portable de façon illimité pour appeler tous les fixes et portables de France.

Les trois sociétés qui monopolisaient le portable en France ont poussé des hurlements de rage.

Une association qui prétend défendre les consommateurs a hurlé avec.

On a entendu tous les arguments mensongers et calomniateurs possible contre Free : qualité catastrophique de ses services, abus divers, atteinte à l'emploi, etc.

Et puis, à nouveau avec des grincements de dents, on a vu les concurrents de Free s'aligner sur les tarifs de Free, ou s'en rapprocher, pour ne pas disparaître.

Durant des années, on nous a volé.

Et puis Free, dirigé par un certain Xavier Niel, a imposé des tarifs plus honnêtes.

Aujourd'hui, la situation des fruits et légumes frais en saison en France est identique à celle de l'Internet et du portable avant l'arrivée de Free.

Les tarifs sont inouï : ainsi pour les cerises cette année, le moins cher que j'ai vu à Paris était quatre euros quinze centimes le kilo, le plus cher vingt euros le kilo. Et ce dernier prix n'était pas affiché dans un magasin de luxe, mais dans un magasin ordinaire. Elles devraient couter un euro le kilo.

Free a imposé des tarifs supportables pour l'accès à Internet et la téléphonie mobile. C'est le résultat d'un choix : fournir un service sans étrangler le consommateur. Free est dirigé par monsieur Niel. Il a « nielisé » les prix d'Internet, du portable en France. Cette modération des prix qu'il a imposé à tous, c'est son choix. Un choix que j'approuve et dont je me félicite et le félicite.

Il serait grand temps que quelqu'un, lui ou un autre, s'attelle à la tâche de la nielisation des prix des fruits et légumes frais en saison en France ! La seule différence avec le portable, c'est qu'au lieu d'avoir trois sociétés qui imposent des prix horribles et abusifs, ce sont dix sociétés qui font le même très sale boulot pour la nourriture. Vivement la nielisation !!!!!!!!

Basile, philosophe naïf, Paris le 22 juin 2013

jeudi 20 juin 2013

119 Sentiments et péri-sentiments

Si vous levez très lentement vos mains vides tournées vers le haut en imaginant qu'en fait elles soulèvent un poids important, vous allez peiner et vous muscler.

Un petit enfant tombe et se fait un peu mal. Si vous lui dites : « relèves-toi, ce n'est rien », il le fait et continue tranquillement ses occupations. Si au contraire, vous vous ruez sur lui pour le prendre dans vos bras en gémissant : « oh, le pauvre chéri, il s'est fait mal ! » l'enfant va se mettre à brailler et pleurer. Et il aura effectivement mal.

L'autre jour, j'avais une lourde valise à monter sur quatre étages. Elle me tirait le bras et me faisait mal. Pour surmonter la difficulté, je me suis dit à mi-chemin à moi-même : « mais non, cette valise est légère ! » Je me le suis répété presque jusqu'à la dernière marche et l'ai monté facilement. Arrivé tout en haut, je me suis dit : « qu'elle est lourde ! » Et alors je l'ai senti à nouveau très pesante.

Si on doit franchir un obstacle quelconque et on se dit d'avance : « je n'y arriverais pas », on risque fort d'échouer. Inversement, si on ne se dit rien, on a beaucoup plus de probabilités d'y arriver.

C'est vrai même pour de petites choses. Je me souviens quand je répétais il y a longtemps un morceau de flûte à bec. Le passage difficile, je le ratais toujours. A un moment, sans y penser, distrait en quelque sorte de ma préoccupation de la difficulté, j'ai joué d'une traite le passage difficile dans la foulée du passage facile qui le précédait.

C'est dire la puissance de l'auto-suggestion pour nous faciliter ou rendre plus difficile les choses.

On peut avoir des sentiments causés par ce qui nous arrive. Et des péri-sentiments produits déformés par notre réflexion.

Ces péri-sentiments peuvent être très puissants alors qu'ils sont produits par des influences extérieures et pas parce qui nous arrive effectivement.

Une personne apparaissant nue, même simplement en photo, pourra susciter horreur et dégoût à certains. Ou inversement attirance et excitation, alors qu'être nu n'a aucune signification en soi et relève de la Nature. Nous sommes tous nus à la naissance et dans nos vêtements.

Des sentiments extrêmes peuvent être en fait des péri-sentiments. Péri, c'est-à-dire qu'ils ne viennent pas de nous, mais de notre périphérie. Traduisent des influences extérieures que nous confondons avec nos propres sentiments.

Les péri-sentiments pourront nous entraîner dans des conduites extrêmes qui n'ont rien à voir avec nous. C'est pourquoi il faut toujours se méfier des réactions passionnelles et savoir conserver nos distances avec elles. Cela peut nous éviter bien des ennuis. La peur panique, la rage, la haine... mettez tout ça à la poubelle. Laissez-les aux individus immatures et influençables. Soyons calmes et gentils avec les autres en toutes circonstances. Avec la douceur et le sourire on évite bien des conflits; Et on désarme plus d'un adversaire potentiel.

Quand on s'énerve, agresse, riposte, on excite la panthère en nous et dans les autres. Cela en vaut-il la peine ? Les gens « haïssables » sont des malheureux dont la situation n'est pas enviable. Ne nous abaissons pas à les haïr. Nous avons mieux à faire pour occuper notre cœur et notre pensée. Soyons bien. Plus nous sommes dans nos vrais sentiments, plus nous sommes proches de la sérénité.

Basile, philosophe naïf, Paris le 20 juin 2013

lundi 17 juin 2013

118 Innocents, hésitants et vampires

En amour je distingue trois catégories :

Les innocents : ils croient à l'amour, veulent aimer, donner. La plupart du temps ils se font bien casser la gueule au sens figuré.

Les hésitants : ils font tout comme s'ils souhaitaient vous aimer, être aimé de vous. Dès que vous allez vers eux, ils parlent de malentendus. Vous rabrouent. Cherchent à vous culpabiliser. Partent en courant. Disparaissent de circulation.

Faire comme s'il allait se passer quelque chose qu'ils évitent ensuite les excite, leur fait plaisir. Ce sont de petits vampires.

Les grands vampires, eux, sont de plusieurs variétés :

Le vampire sentimental, très dangereux, se nourrit de votre amour, vos sentiments. Ils ne vous donne rien en échange, sinon des coups, des larmes, des déceptions. Il peut vous pousser au suicide par jeu.

Le vampire temporel : il accapare votre temps.

Le vampire financier : il vous dévalise de vos biens matériels.

C'est un grand classique.

Enfin, le vampire sexuel : il profite sexuellement de vous, prend et ne donne rien.

Un vampire peut combiner plusieurs de ces catégories : suceur de sentiments, de temps et d'argent, par exemple.

Les vampires aiment beaucoup rencontrer des innocents pour se nourrir d'eux et ensuite les rejeter quand il n'y a plus rien d'intéressant à en tirer.

Un innocent doit rire des hésitants et se méfier des vampires.

Les vampires sont souvent séduisants et hypocrites. Ça fait partie de leurs atouts pour piéger leurs victimes.

Ils sont très nombreux et très envahissants.

Leur terrain de nuisance n'est pas uniquement sentimental.

Ce qui les rend furieux, c'est qu'ils réalisent que les innocents jouissent de choses auxquelles ils ont renoncé : un cœur droit, une conscience pure, la naïveté et la capacité d'émerveillement.

Que les vampires ont définitivement perdu en leur préférant les ignobles magouilles et rapines en tous genres.

J'ai toujours été pauvre. Ce qui m'a heureusement protégé de beaucoup de grands vampires.

Basile, philosophe naïf, Paris le 17 juin 2013

117 Réflexions sur la fellation

Quand j'étais enfant je restais frappé par le tableau de notre chat à la toilette, se léchant consciencieusement le cul. Il y prenait manifestement un vif plaisir, comme pour le reste de sa toilette. Quelquefois une érection lui survenait. Son joli membre rouge devenait visible. Il léchait le tout sans insister plus qu'à l'habitude.

Quand on regarde des films et photos pornographiques aujourd'hui, un grand classique est la fellation. De jolis monsieurs ou de belles demoiselles sucent consciencieusement d'énormes engins masculins en érection. A la fin, le porteur de l'engin en question se masturbe et éjacule, souvent sur la figure, ou alors une autre partie de son ou sa partenaire.

Une question que je crois peu d'amateurs de porno se posent : « mais pourquoi diable, s'il prend tant de plaisir au cours de la fellation, le fellationné n'éjacule-t-il qu'avec l'aide finale de la main ? »

La même question est soulevée avec la plupart des pénétrations anales ou vaginales. Pour parvenir finalement à l'éjaculation, on voit intervenir l'aide de la main. Pourquoi ?

Tout simplement parce que ces jolis films et photos pornos c'est du chiqué. Les fellationnés et pénétreurs en tous genre ne ressentent strictement rien, ou presque.

D'autant plus que les fellations, comme les cunnilingus et anulingus ne relèvent pas en fait de la sexualité, mais du toilettage. Voir mon propos sur le chat plus haut.

Ayant compris tout cela, je peux regarder autant de clips ou photos pornos que vous voudrez, le plus souvent ça ne m'excite pas du tout sexuellement.

Mais qu'en est-il des cabrioles sexuels de nos contemporains ? Elles cherchent à épouser le plus souvent, nous dit-on, l'exemple de nos tricheries pornographiques. Pourquoi ?

Parce que la bêtise et le conditionnement restent très forts. Et que le sexe délirant sert de maladroite compensation à d'autres manques : affectifs, de contacts, de câlins, d'intimité et nudité partagées...

Sachant cela, on comprend pourquoi nombre de couples qui ont cru que la sexualité serait le ciment et la base de leur union, finissent par se lasser et se séparer. Quelles que soient leurs qualités, leur bonne volonté, leur démarche est vouée à l'échec. On invoque souvent alors la routine comme cause de cette fin. Alors que le ver était dès le départ dans le fruit. Un chasseur qui cherche le dahu revient toujours déçu et bredouille.

Basile, philosophe naïf, Paris le 17 juin 2013


116 Régler notre haine et notre amour

Par expérience je dirais qu'il est préférable dans le domaine de l'amour et la haine :

De ne haïr personne, y compris les pires individus. Car, que cela nous soit facile à admettre ou non, ce sont nos sœurs et nos frères. Qui se conduisent mal, très mal-même. Mais ce sont nos sœurs et nos frères quand-même et malgré tout. Les considérer comme des « monstres », des « non-humains », les « diaboliser » est un trucage confortable pour nier la dérangeante réalité : « oui, ces individus sont bien des humains comme nous ».

A ce propos, je lisais un jour un livre où l'auteur admirait le propos entendu un jour lors d'une visite des installations de l'ancien camp de concentration de Dachau. Le guide était un ancien déporté. Énumérant toutes sortes d'horreurs qu'il avait subi avec les autres déportés, il ajoutait : « voilà ce dont nous sommes capable ». Nous, c'est-à-dire les humains en général, y compris lui, qui fut une victime et non un bourreau.

Il est nécessaire aussi de respecter tout le monde, y compris les plus sinistres individus. Ce qui ne signifie nullement les encourager dans leur inconduite. Ni, bien sûr, les aimer.

Je suis convaincu qu'une des plus belles conduites à avoir et qui finalement nous protège aussi des ennuis, c'est rester toujours gentil.

S'affronter, se battre, se disputer, humilier son prochain ne sert à rien.

J'étais un jour en compagnie d'une personne fourbe et hypocrite qui m'avait bien roulé et exploité. Et paraissait s'en réjouir et ricaner intérieurement. J'ai subitement ressenti en moi une vive envie de faire ce que je n'ai jamais fait à personne : lui taper dessus. Je me suis retenu. Uniquement en me disant : « je ne fais pas ce genre de choses. » A présent, je m'en félicite. La personne en question s'est quelques temps après senti tellement honteuse de son inconduite que, restant malhonnête, elle en a été furieuse ! Je l'avais mise face à ses propres contradictions : vouloir se sentir fière d'elle et se conduire très mal avec un « inoffensif et généreux gentil » : moi. L'aurais-je frappé, elle aurait été la martyre, moi le méchant égoïste. Sans parler des soucis que la violence amène : problèmes avec la police qui intervient pour calmer le jeu, etc. Oui, je reste et resterais toujours un « gentil ». C'est la meilleure façon de gérer et déranger les gens qui se conduisent mal et n'espèrent pas mieux qu'on se retrouve à agir comme eux. Se retrouver sur leur terrain ne pouvant qu'ajouter d'autres ennuis à ceux qu'ils nous ont déjà causé. Car accepter pour agir leur terrain nous rend semblable à eux.

S'agissant de l'amour, la plupart des gens se conduisent comme s'ils se considéraient comme des astres morts qui cherchent à l'extérieur la chaleur de vivantes étoiles. Pour se réchauffer. Ils cherchent. La plupart de nous cherchons, le plus souvent, à récolter l'amour à l'extérieur. Alors qu'en fait il est présent en nous.

Il faut aimer sans retour. Ne rien attendre. Même rire de nos attentes et de celles des autres. Les humains sont en amour, pour la plupart, fous ou égoïstes, souvent les deux à la fois. Chercher leur amour est aussi raisonnable que chercher de l'eau dans le sable brûlant du désert.

Nous caressons la tête du chat. Il nous regarde avec sympathie. Et nous pensons : « comme il nous aime ! » En fait, il apprécie simplement notre caresse. Si ça se trouve, il se fout complètement de nous. Sa pâtée, les souris et les petites chattes du quartier le préoccupent un milliard de fois plus que nous.

Basile, philosophe naïf, Paris le 17 juin 2013

dimanche 9 juin 2013

115 Pourquoi l'amour « au début c'est toujours bien »

A propos de l'amour, il n'est pas rare d'entendre ce propos désabusé : « au début, c'est toujours bien...  et après, ça se dégrade. » Et, depuis quelques années, autre propos fréquent sur le même sujet : « l'amour... ça dure deux ans. » Quelle est l'origine de tels avis ? Au départ d'une « relation d'amour » on trouve « la séduction ». De quoi est-elle faite exactement ? Analyser le début de la relation doit permettre de mieux comprendre la suite.

L'homme et la femme sont des singes contrariés par leur culture. Dans la relation d'amour singe on trouve diverses choses. Ainsi la promiscuité : les singes proches affectivement aiment se trouver au contact. Ils se collent plus ou moins les uns aux autres. Ce type de comportement est visible chez les petits enfants parisiens qui ne sont pas encore autant dénaturés que les adultes. Un petit enfant grimpe sur les genoux des adultes proches. S'il s'assied près de l'un d'eux, il va s'en servir comme point d'appui. Parlant de sa fille jeune, une mère s'en plaignait devant moi : « c'est une liane ». La mère n'aimait pas le contact autant que sa fille. Certains adultes évitent le contact avec leurs enfants au point que ces derniers, devenus grands, s'en souvenant, s'en plaindront amèrement.

Ce qui frappe quand on observe la foule dans une rame du métro parisien, c'est que, premièrement, même s'il fait très chaud, tout le monde porte des vêtements, ce qui est une barrière au contact visuel et physique. Et, deuxièmement, à part les personnes proches affectivement, le contact physique est totalement évité. On a affaire à une vraie contactophobie. Les humains ont une sorte de terreur et dégoût du contact physique. Réservant celui-ci à des circonstances et situations bien précises et délimitées. Une amie me racontait que, quand elle a atteint l'âge de treize-quatorze ans, elle a entendu sa mère engueuler son père parce qu'il continuait à accepter de prendre sa fille sur ses genoux. Le vêtement obligatoire baptisé « pudeur » et la peur du toucher sont deux très grands traumatismes habituels qui contribuent largement au mal-être du singe « civilisé ».

Un phénomène de première importance est totalement nié chez le singe humain : le toilettage. Les singes se lèchent les-uns les-autres. Vous vous voyez lécher quelqu'un, par exemple le cou d'une femme ? Si, bien sûr, éventuellement dans le cadre de ce qu'on baptise « l'amour physique ». Nous y reviendrons. Le toilettage est un des secteurs les plus sinistrés de la relation entre singes humains.

Il existe aussi les bisous, les caresses, les câlins. Et enfin, le sexe, c'est-à-dire l'acte sexuel. La monumentale barbarie et imbécilité de la « Civilisation » a prétendu associer obligatoirement dans « la séduction » : la promiscuité, le toilettage, les câlins et le sexe, le tout subordonné à ce dernier.

Aussi étrange et loufoque que cela puisse paraître, être nus à deux dans un lit ou lécher quelqu'un n'est nullement sexuel. Il s'agit de promiscuité et toilettage. Certains idiots croyant faire le malin, on qualifié la nudité partagée, le léchage ou les câlins de « préliminaires ». Sous-entendu qu'on doit ensuite forcément passer à l'essentiel, aux « choses sérieuses » : l'acte sexuel. Le résultat de ce délire est que, quand l'harmonie se fait entre deux individus, la perturbation dévastatrice de la « Civilisation » s'invite ensuite dans la relation. Avant celle-ci, c'est très souvent bien, car c'est authentique. Ensuite on suit les schémas formatés du « couple » et tout commence à se casser la figure, y compris le sexe s'il a ici sa place. Si la relation résiste, elle pourra se poursuivre quelques temps quand-même. Quelques temps, c'est-à-dire deux ans.

Il n'y a pas d'autres explications. Au début c'est souvent effectivement bien. Ça peut durer deux ans. Et ensuite, avec les encouragements de notre entourage, nous anéantissons nous-mêmes la relation qui nous est si précieuse. C'est la triste vérité. A nous de savoir nous corriger en abandonnant la pensée unique et refusant de continuer à suivre l'ornière du conformisme imbécile traditionnel.

Basile, philosophe naïf, Paris le 10 juin 2013