vendredi 29 mars 2013

92 Caractère sexuel de la violence

Quand on aborde la criminalité, on voit donner des explications sociales à son origine : la pauvreté, par exemple. En effet, beaucoup de criminels viennent de milieux défavorisés.

Quand il s'agit de la violence routière, viennent des explications techniques : l'alcool au volant, la tentation de la vitesse conduisant à des excès.

Quand on parle de la violence politique, on évoquera des antagonismes sociaux, des rivalités d'intérêts, des fanatismes.

Mais sont-ce vraiment-là les explications de ces phénomènes ?

S'agissant du peuplement des prisons en France, l'écrasante majorité des détenus sont des hommes. Pourtant, quand une femme est jugée, elle n'a pas particulièrement droit à la mansuétude des tribunaux.

La quasi-totalité des accidents graves ou très graves sur la route ont pour auteurs des hommes.

Et qu'en est-il de la violence politique ?

Deux exemples : je feuilletais il y a bien des années le très beau numéro spécial d'une revue d'histoire consacré à la Révolution russe d'octobre 1917. Il était abondamment illustré.

On y voyait des réunions politiques, des manifestations de rues, des scènes de guerre, des portraits de chefs militaires ou politiques.

A un moment-donné, une interrogation m'est venue : combien de femmes apparaissent dans ces photos ? J'ai pris la revue et l'ai feuilleté dans l'optique de répondre à cette question. En tout, sur des centaines de protagonistes de cette époque très violente, je n'ai trouvé la photo que de quatre ou cinq femmes. Tous les autres étaient des hommes.

Il y a une quinzaine d'années, un jeune homme était tué par la police à Toulouse. En réaction, des émeutes violentes opposèrent des centaines de jeunes à la police. Commentaires et explications politiques, sociales, revendicatives, morales abondèrent alors dans les médias.

Je regardais la photo de la foule des manifestants. Ils étaient tous de sexe masculin. Pourtant à Toulouse, dans le milieu concerné, il y avait aussi des filles. Où étaient-elles ?

Tous ces exemples montrent que la violence a le plus souvent une identité sexuelle. Et elle est masculine. Certes, il existe des femmes violentes et des hommes doux. Mais l'explication technique, sociale, politique de la violence paraît très largement insuffisante et incomplète.

Pourquoi les hommes sont-ils violents ainsi ? Je ne sais pas. Mais on peut se demander si cette violence ne provient pas d'un dérangement de leur sexualité. En tous cas, il serait souhaitable que les hommes s'interrogent sur leur comportement. Et, s'agissant de la violence politique, plutôt que proposer la parité du pouvoir entre les hommes et les femmes, peut-être faudrait-il envisager de le remettre aux femmes ? Et ainsi éliminer la guerre ? La question mérite d'être posée. Tant l'enjeu est important. Certes, il existe des chefs politiques femmes responsables de grandes violences. Mais de tels comportements sont peut-être des exceptions parmi l'ensemble des femmes.

Basile, philosophe naïf, Paris le 29 mars 2013