mardi 30 décembre 2014

326 Sexualité, pré-sexualité, para-sexualité

La « sexualité infantile » existe-t-elle ? A mon avis non. Il existe un autre phénomène qu'on a baptisé à tort ainsi.

Si on parle de sexualité, il faut définir de quoi on parle. La sexualité, c'est l'acte sexuel. Or, il est un fait que les enfants ne sont pas aptes physiquement à pratiquer cet acte et n'ont aucun désir de le pratiquer, ce qui paraît logique et aller de soi.

Cependant, on rencontre des comportements enfantins qui font penser à la sexualité. Une grand mère devant moi racontait épatée que son petit fils adoré âgé de trois ans lui avait déclaré un jour : « Mamie, je voudrais dormir avec toi dans le même lit pour voir l'impression que ça fait ». Il avait également tenté de l'embrasser sur la bouche ! La sage grand mère avait tempéré ses ardeurs en lui disant que « plus tard, il aurait une amie avec laquelle il ferait toutes ces sortes de choses, ». Mais que ça n'était pas son rôle à elle, sa grand mère, de répondre à ses demandes de ce genre.

Une amie me racontait un jour, qu'il y a bien des années, quand elle avait seize ans, un petit garçon qu'elle gardait, l'avait effrayé en cherchant à l'embrasser dans le cou. Elle n'avait pas su lui expliquer très simplement qu'elle n'avait pas envie d'être embrassé ainsi.

Il y a donc des enfants qui ont des attitudes qui rappellent la sexualité. Mais, étant donné que l'acte sexuel est totalement absent pratiquement de leur vie, on pourrait, au mieux, parler chez eux de « pré-sexualité », non pas de « sexualité infantile ». Mais ces gestes, attitudes qui font penser à la sexualité... ne sont en fait pas propres uniquement à l'enfance.

Toute la vie, y compris donc adulte, existent des gestes, attitudes, qui rappellent la sexualité mais n'y conduisent pas. Si, par exemple, j'admire une jolie fille, on pourrait penser que c'est sexuel. En fait, je peux parfaitement bien admirer une jolie fille en ne pensant nullement à l'acte sexuel.

C'est ce qui m'arrive le plus souvent. Ainsi actuellement, par exemple, je connais une jolie fille que j'aime bien regarder, car elle est non seulement gentille, mais très jolie.

Je ne demanderais pas mieux que pouvoir la voir nue. Lui faire des câlins, dormir avec elle. Mais, direz-vous, alors, c'est sexuel ! Absolument pas, je n'éprouve aucun désir de « faire l'amour » avec elle. Et, visiblement, elle non plus, n'a aucun désir de faire ça avec moi.

Oui, mais, me direz-vous, dormir avec une jolie fille, lui faire des câlins, conduit nécessairement à « faire l'amour » ! Pas du tout, ça n'est pas vrai.

Oui, mais si tu es avec elle au lit, avec des câlins, tu vas bander ! Peut-être, mais je n'ai pas à obéir à ces réactions physiologiques qui ne témoignent pas forcément du désir de faire l'amour, mais simplement du plaisir éprouvé. Mon cœur et mon cerveau n'ont pas à obéir à ma queue.

Il n'y a pas plus stupide et destructeur que faire l'amour simplement parce que c'est techniquement possible, alors qu'au fond on n'en a pas envie. Ces comportements hyper-sexualisés, « je bande, donc je baise », relèvent du plus parfait délire. J'ai mis beaucoup de temps à m'en extraire. Et s'il existe des comportements qui rappellent la sexualité sans y mener, qu'on peut avoir y compris à l'âge adulte, appelons-les des comportements para-sexuels. Il existe donc des comportements sexuels et para-sexuels. Mais, beaucoup de gens, abusés par leurs problèmes l'ignorent encore. Et restent fâcheusement hyper-sexualisés, ce qui trouble très gravement leur comportement.

Basile, philosophe naïf, Paris le 30 décembre 2014

325 Pour une approche textile du fait psychiatrique

Quelques comportements étranges relevés :

Voilà une jeune femme ayant tout les atouts possibles pour plaire et être appréciée. Belle, intelligente, cultivée, imaginative, créative, ayant de l'humour, sachant bien s'exprimer et s'habiller, habitant un bel appartement bien situé et bien rangé. Elle se retrouve régulièrement « en couple » avec des hommes qui ne la rendent absolument pas heureuse. Bizarres ou profiteurs, déséquilibrés pour divers motifs et porteurs de problèmes variés. Elle collectionne littéralement les fâcheuses rencontres. Pourtant l'expérience devrait la guider mieux, mais non. D'un bizarre à l'autre, d'un triste à l'autre, d'un étrange à l'autre, telle semble être sa devise. Que se passe-t-il ?

Elle a une peur en héritage qui l'égare dans ses choix, ses sentiments, les directions relationnelles qu'elle prend. Certes, quand elle fait son marché sentimental, les compagnons qu'elle choisit apparaissent tous beaux et sympathiques... mais, à l'usage, ils se révèlent tous des calamités ambulantes qui la font souffrir... La peur en héritage qu'elle a en elle vient en particulier au moins notamment de ses grands parents, qui ont connu la guerre dans des conditions très difficiles. Ils ont transmis leur peur à leur fille qui l'a communiqué à leur petite fille.

La mère de cette jeune femme est très cultivée, humaine, généreuse, brillante, créative et raffinée. Pourtant, elle néglige l'ordre dans sa maison au point que c'en est un poème. En particulier la vaisselle s'accumule près du lave-vaisselle inutilisé. La peur en héritage rend la vaisselle quasiment impossible à faire pour cette dame. L'ordre est impossible. Il entre en résonance avec une peur héritée. Et en fait une tâche trop dure à entreprendre.

Un homme conserve précieusement tous les souvenirs de famille possible : lettres, écrits, photos, etc. Il est très amoureux depuis longtemps et sans retour d'une femme qui ne le rends pas heureux, ne lui convient pas. Et dont il est incapable de décrocher. Il est le sigisbé. L'amoureux qu'on cultive à distance sans répondre à ses attentes. Un jour, la femme lui tient des propos qu'il interprète comme une déclaration d'amour. Puis, elle part en vacances. Avant son retour, voilà cet homme qui ramasse plein de photos qu'il conserve d'une petite amie qu'il a eu bien des années auparavant, où elle apparaît nue. Et les détruit ainsi que les négatifs. Il détruit aussi toutes les revues érotiques avec des femmes nues qu'il conserve. Comportement frénétique que par la suite il ne comprendra pas.

Ce qui animait sa fureur destructrice n'était ni l'amour, ni la crainte de froisser sa dulcinée. C'était sa peur en héritage et rien d'autre. Qui l'amenait également à entretenir cet amour sans issues.

Le fruit de la peur en héritage se caractérise par trois aspects : une intensité surprenante, une incohérence de comportement, et une souffrance, un malaise plus ou moins dérangeant. Quand quelqu'un boit au point d'être alcoolique et n'arrive pas à corriger sa conduite, on pourra donner plusieurs interprétations à cette manière d'agir. C'est un trouble du comportement. C'est une maladie. C'est un empoisonnement qui fait qu'il ne peut plus s'arrêter de boire... Mais, derrière l'alcoolisme, on trouvera fréquemment la peur ou les peurs en héritage. Cet héritage explique également quantité de conduites à risques, suicides, crimes passionnels. Il est temps de considérer d'abord le manteau explosif porté des peurs en héritage si on veut répondre aux problèmes qui sont causés par lui. Un manteau est en principe fait de tissus. C'est pourquoi j'ai appelé cette approche tenant compte du manteau, l'approche textile. De quoi s'approche-t-on ? De maladies, troubles comportementaux, problèmes psychologiques ? Autant ne pas classer ce dont on parle et savoir s'y attaquer pour améliorer la vie de ceux qui souffrent du manteau. Appelons cette souffrance un fait psychiatrique, sans préciser plus. Et pour lequel nous aurons une approche textile.

Basile, philosophe naïf, Paris le 30 décembre 2014

dimanche 28 décembre 2014

324 Nous sommes presque tous des « malades manteaux »

J'ai fait ici un jeu de mots. On parle des malades « mentaux ». Ici, j'ai remplacé mentaux par « manteaux », pourquoi ? Parce que beaucoup, peut-être même la plupart des troubles du comportement sont en quelque sorte « extérieurs » à nous-mêmes. Ils sont comme un manteau qui, posé sur nous, nous égare et nous fait souffrir, nous empêche de vivre. Et le but à atteindre n'est pas de se modifier soi, de renoncer à quelque chose... mais, de se débarrasser du manteau.

Ce manteau est fait d'un héritage de peur singulière ou de peurs au pluriel qui nous a été transmis sans même s'en rendre compte par « les grandes personnes » quand nous étions enfant. Ces « grandes personnes » l'ont pareillement elles-mêmes souvent reçu enfants d'autres « grandes personnes » qui les ont élevés. Imaginons un exemple illustratif qui pourrait se passer en 2014 :

Voilà un jeune homme sensible et courageux. Il choisit un métier dangereux : parachutiste dans l'armée française. Il part en opérations extérieures, se bat, risque sa vie, donne pleine satisfaction à ses chefs, se montre très courageux. C'est un « baroudeur », un soldat d'élite.

Et, voilà que, subitement, il s'effondre moralement. Complètement déprimé, il se retrouve rapatrié sanitaire et hospitalisé dans le service de psychiatrie d'un grand hôpital militaire métropolitain. Que lui est-il arrivé ?

Les psychiatres, l'équipe médicale soignante l'interroge. Il déclare s'être effondré moralement suite à l'annonce que sa femme lui a faite qu'elle le quittait... Ah ! L'Amour, me direz-vous... Pourtant, il y a un tas de gens qui ne s'effondrent pas quand il y a ainsi séparation. Et ce jeune homme paraît plutôt courageux.

On va soigner le soldat avec des médicaments, de l'écoute, du dialogue, on fera tout ce qui est connu médicalement pour l'assister.

D'autres, dans le même cas d'effondrement moral pourraient ajouter la fuite dans l'alcool, donc, un problème addictif en plus.

Le cas ici étudié est illustratif et imaginaire. En fait, la raison imaginée ici pour ce subit effondrement moral est la suivante :

Vers 1920, l'arrière-grand-mère du jeune homme, quand elle avait treize ans, un jour où elle était seule, a été agressée et violée par un voisin. Elle a été extrêmement traumatisée par cet événement. Et n'en a jamais parlé à personne. Bien plus tard, elle a eu des enfants. Un de ceux-ci était la future grand mère du soldat. L'arrière-grand-mère, sans l'expliquer verbalement, a transmis sa peur à sa fille. Qui à son tour, a transmis celle-ci à ses enfants, dont une fille qui deviendra la mère du soldat. Et ce dernier recevra de sa mère cette peur en héritage, apparue dans cette lignée vers 1920.

Le jeune homme sentant cette peur sans l'analyser aura une réaction contradictoire. Il va chercher à l'affronter, comment ? En devenant soldat d'élite combattant... Mais, la peur en héritage va rester confinée en lui, en embuscade. Quand sa femme va le quitter, cette peur terrible et incontrôlable, sournoise, obscure, non verbalisée, va se réveiller. Certains éléments de ce manteau parasite vont s'animer et étouffer le jeune homme. Qui, bien sûr, ne saura pas donner l'explication réelle de sa détresse.

Cet exemple, que j'imagine en m'inspirant de loin d'un cas réel, illustre la théorie du manteau.

Les soignants seront confrontés à une détresse inexplicable par sa violence. Et n'auront que peu de pistes à explorer pour chercher la raison de cet effondrement moral.

Nous vivons presque tous affligés par ce manteau. Pour nous en débarrasser, il faut du temps et de la réflexion. A force de m'étudier, étudier les autres, me confronter à eux, j'ai finalement identifié sa présence sous une forme subtile : une peur permanente et totalement irraisonnée. Une peur qui pouvait se manifester vis-à-vis d'absolument tout et n'importe quoi.

Cette peur s'est réveillée suite à un événement, mais en est en fait indépendant. J'ai longtemps cru que mes difficultés de vie provenaient d'attouchements sexuels subit quand j'avais huit ans. En fait ça n'est absolument pas exactement ça. Le manteau se réveille quand un changement survient. Ces attouchements ont juste été le détonateur d'une bombe plus ancienne. Cette bombe, c'était le manteau fait de la peur transmise par ma mère.

Elle, de son côté, a connu les deux guerres mondiales, la guerre civile en Russie, dans des conditions très difficiles. Bizarrement, elle m'a à plusieurs reprises raconté que, quand elle avait dix ans, un jeune garçon de quinze ans l'a poursuivi dans les rues d'Odessa en l'insultant. Et, précision importante, il avait un couteau.

L'histoire, très certainement, n'est pas entière. Ma mère, enfant, a très certainement été violée par ce jeune voyou. Ce qui fait que, par la suite, et toute sa vie, elle a eu peur. Et a transmis sa peur à ses enfants.

Le détonateur du manteau peut être tragique ou pas. Le résultat l'est toujours. Il faut prendre conscience de ce que nous portons un manteau explosif et devons réussir à nous en défaire.

Certaines peurs se transmettent sur un nombre imposant de générations. J'ai relevé, comme je l'ai déjà écrit dans ce blog, avoir rencontré des nobles français d'aujourd'hui qui sont encore terrorisés par les drames vécus par leurs ancêtres dans les années 1790. Ils ont peur qu'on évoque publiquement et à haute voix leurs antiques titres nobiliaires en présence de personnes qui pourtant ne posent aucun problèmes à ce propos.

La peur en héritage peut provoquer un phénomène étrange, celui de la « séduction contradictoire ». Elle se manifeste par le fait qu'on a l'impression avec quelqu'un d'avoir affaire à deux personnes en une, qui s'ignorent parfaitement l'une l'autre. La première sera discrète, réservée, timide, évitera le contact « physique ». Cependant que la seconde sera exubérante, provocante, tactile... tout le contraire. L'une conservera ses distances, l'autre fera littéralement de la provocation sexuelle.

Je me souviens ainsi d'une jolie fille qui travaillait dans un magasin de fournitures pour les artistes. Quand je m'y rendais, une fois sur deux elle me tombait littéralement dans les bras, me faisant des câlins... La fois suivante, c'était un iceberg. J'en avais déduit le concept du « frigidaire à éclipses ». Quand j'ai parlé récemment avec un jeune homme de ce genre de conduite absurde et surprenante, il m'a dit l'avoir également rencontré.

J'ai vécu une expérience très intéressante de séduction contradictoire avec une jeune fille qui a passé dix jours chez moi pour ses vacances. Confinés dans un petit logement, ce fut comme une sorte de laboratoire où nous étions deux sujets d'expérience. Cette jeune fille a eu tout à la fois une attitude très réservée, pudique, gardant ses distances. Et, par moments, des attitudes totalement en contradiction. Si j'avais été un individu « classique » j'aurais pu chercher à mettre le petit oiseau dans le nid. Je n'en ai rien fait. Pourquoi ? Parce que je voyais très bien que cette jeune fille n'en avait pas envie. Il y avait comme une sorte de jeune fille bis qui faisait de la provocation sexuelle. Mais, j'aime ce qui est clair et pas les situations qui ne le sont pas. Certains imbéciles conformistes diront que « j'ai raté une occasion ». Comme si la vie était faite d'occasions à saisir contre la volonté des personnes à qui nous avons affaire ! Pour moi, il n'est pas question de me conformer au consumérisme sexuel formaté de la pornographie. L'acte sexuel considéré comme un gros gâteau au chocolat ne m'intéresse pas. On prétend justifier cette présentation de la chose en disant que c'est la plus agréable activité qui existe. La plupart du temps, c'est faux. Et, à 63 ans, ne plus guère bander me fait rigoler, ce n'est pas ma queue qui décide pour moi. Pour notre « bonheur obligatoire », on clame la perfection du sexe comme celle de la richesse matérielle. C'est le boniment de la pensée unique. Il y a un tas de gens riches qui s'emmerdent, sont malheureux, se droguent, se suicident, se sentent seuls ou sont simplement malades, ça n'empêche pas qu'on continue à voir répéter cette grandiloquente ânerie. Il y a aussi un tas de dragueurs à succès qui sont très malheureux. La première condition du bonheur consiste à se débarrasser du manteau fait de peurs en héritage qui nous empêchent de vivre.

La séduction contradictoire est un de ses produits. Il faut dire que la peur et le sexe sont des très anciens compagnons. La quantité de peurs en héritages issues de viols et autres agressions similaires est incalculable.

Un autre cas de séduction contradictoire que j'ai rencontré est celui d'une dame très réservée. Par moments elle va avoir une attitude totalement inverse. Par exemple, elle se laissera caresser la poitrine, mais sans aucun plaisir visible. Ce qui fait que, raisonnablement et pour ne pas aller dans un mur, j'arrête aussitôt.

J'ai parlé un jour avec une jeune femme pratiquant la séduction contradictoire avec beaucoup d'énergie. Elle m'a dit qu'elle draguait et « sortait » avec des hommes, mais n'en éprouvait pas de plaisir. Je lui ai alors posé la question : « mais pourquoi tu dragues alors ? » Elle est restée silencieuse et ne m'a rien répondu. Point intéressant à ajouter : elle m'a dit qu'au moins une de ses copines pratique la même activité bizarre. Le manteau conduit à des comportements surprenants par leur absurdité.

Si on cherche dans le manteau on découvrira des faits qui expliqueront ces comportements. Une grand mère tondue à la Libération, par exemple, transmettant sa peur à sa fille puis à sa petite fille. Le manteau va entraîner d'autres bizarreries : un attachement passionnel pour les valeurs matériels, l'incapacité de s'arrêter pour se reposer et prendre des vacances, la fréquentation sexuelle systématique de partenaires beaucoup plus âgés que soi, etc.

La jeune femme évoquée plus haut m'a un jour trouvé comme explication de son insatisfaction sexuelle qu'elle serait en fait lesbienne. Alors, allait-elle vers les femmes ? Pas question ! On voit le problème insoluble. Parce qu'en fait il a sa source ailleurs, dans un manteau qui commande des comportements de séduction contradictoire. Dont les poètes font largement les frais.

Une jeune femme dont j'ai été longtemps amoureux s'est par exemple un jour ramené à un rendez-vous avec un tee shirt moulant et une minijupe ras-la-foufoune. Elle connaissait mes sentiments pour elle et n'y donnait pas suite. Quand je n'ai pas pu m'empêcher de tirer la gueule à la façon du chat devant la vitrine du poissonnier hermétiquement fermé, elle m'a engueulé. En disant que je gâchais notre amitié en ramenant toujours ça. Mais, pourquoi m'obstinais-je à poursuivre une relation qui me faisait souffrir ? Encore un coup du manteau. Mais cette fois-ci du manteau à moi, le manteau à elle, très pesant, l'amenant à me tourmenter.

Chercher à séduire et fuir les conséquences de la séduction pourrait résumer la séduction contradictoire. Combien de jeunes femmes portent des tenues hyper-sexy dans la rue, l'autobus, le métro, au travail, et sont horriblement gênées si un homme visiblement les regarde ?

Basile, philosophe naïf, Paris le 28 décembre 2014

vendredi 26 décembre 2014

323 La peur en héritage et la dramatisation du changement

Une calamiteuse conséquence de la peur en héritage est la dramatisation du changement. Tout changement effraye, car il entre en résonance, amplifie, évoque, éveille la peur en héritage. Peur d'autant plus ravageuse que rien d'emblée ne permet de nous en rassurer étant donné qu'héritée elle n'a pas de racine consciente en nous.

Cette dramatisation du changement peut rendre effrayant et dramatique tout changement, y compris objectivement anodin et sans importance, qui devient alors subjectivement terrifiant et démesurément important.

Les exemples abondent et expliquent quantité de comportements absurdes, illogiques, irrationnels, incompréhensibles, chez les humains.

Quand en religion est prôné une modification elle peut entraîner colère terrible, violence, atrocité. A Paris, il y a quelques siècles, le seul fait de manquer de respect à une hostie entrainait la mort assortie et précédée de tortures... Or, il arrivait que ce « manque de respect » émane simplement d'individus dérangés mentalement. Ce n'était même pas une prise de position hostile à la religion, mais l'expression d'un dérangement mental. Cependant, il s'opposait à un état général de respect réel ou feint des masses. Changer sa vision du fait religieux pour, par exemple, épargner les fous sacrilèges, était trop effrayant. Car il impliquait d'affronter un changement.... qui réveillait les peurs en héritage impossible à affronter. Il était plus rassurant de réprimer les fous. Quand bien-même il était évident qu'ils étaient fous.

Quand, de nos jours, certains voudraient voir la contrainte du travail réduite, le temps de travail considérablement diminué, l'obligation du travail cesser d'être le plus souvent une activité abrutissante, désagréable, aliénante, on voit quantité de gens s'y opposer. Crier à la catastrophe au lieu de considérer les avantages du progrès technique libérateur. Celui-ci aujourd'hui ne libérant personne, car mis au service de la multiplication des chômeurs plutôt qu'à l'amélioration de la vie des gens. Changer le travail remet en question un état de choses très ancien. Et ce changement éveille les peurs en héritage. Plutôt que les affronter, on voit des gens qui aurait intérêt à ce changement s'y opposer. Y compris en tenant des discours absurdes sur la croissance à tout prix et le retour au plein emploi huit heures par jour, en fait inutile et impossible.

En amour, le changement également suscite l'horreur et des comportements extrêmes et excessifs causés par les peurs en héritage. Quand on s'est mis « en ménage », qu'on a vécu « en couple » et que le couple se rompt, la fureur, le désespoir, l'envie de tuer l'autre, qui rompt, peut vous envahir. Ces sentiments et comportements violents ont pour origine la dramatisation du changement consécutif à la ou les peurs en héritages.

En politique, que de comportements extrêmes et absurdes rencontre-t-on ! Qui témoignent de la peur du changement expression indirect des peurs en héritage. Jusqu'à l'absurde. La volonté de ne rien changer à une orientation ancienne et catastrophique dans le domaine économique anime visiblement notre actuel président de la République. Il est incapable de changer de voie, car il a peur d'essayer d'aller ailleurs. On le voit même content et rassuré de scier consciencieusement la banche sur laquelle il est assis, car il ruine sa base électoral. Mais il est incapable d'agir autrement.

L'Europe est un autre aspect du comportement absurde des humains. On a répété, ânonné l'Europe depuis soixante-dix ans... à présent une masse de gens est incapable d'abandonner son attachement irrationnel à un projet qui entraine au désastre ensemble vingt-huit pays. Même des partis qui seraient logiquement des opposants à l'Europe s'appliquent à y faire référence, se prendre les pieds dans le tapis européen. Jusqu'à l'étape suivante qui verra l'inverse : tout le monde maudire ensemble l'Europe...

Car la dramatisation du changement peut aussi amener son contraire : la dramatisation du non changement. La peur est irrationnelle, ou plus exactement a son fonctionnement propre, qui suit une logique particulière.

On voit même des humains tellement terrorisés par la perspective de mourir, qu'ils vont se suicider pour échapper à la peur de mourir plus insupportable à leurs yeux que la mort elle-même.

Un domaine où la peur du changement est souvent flagrant est celui de l'argent. Évoquez la nuisance de l'argent, ça va encore pour beaucoup de gens. Mais, suggérez de supprimer l'argent. Vous verrez alors la panique. Ah ! Non ! Supprimer l'argent ? Pas question !

J'ai même vu quelqu'un m'affirmer que « l'argent a toujours existé » !!

L'absence de changement rassure. Ainsi, une vieille institution, un objet ancien, une tradition vénérable, charment plus d'un. Dans les brocantes et chez les antiquaires l'amour pour l'ancien fait dépenser beaucoup d'argent.

La peur ou les peurs en héritages pourront également provoquer l'inverse : l'envie de rejeter systématiquement ce qui est ancien.

De nos jours, nous sommes habitués aux automobiles. Il y en a trop. On doit imaginer d'autres solutions... Mais non, plutôt que changer, on fuit en avant et il y a de plus en plus d'automobiles. Jusqu'aux centrales nucléaires que nos politiques sont incapables d'envisager d'éliminer. Car ce serait un changement. Et ce changement leur fait peur. Jusqu'au jour où la peur s'inversera. Suite à un accident, ils voudront toutes les fermer en catastrophe, ou pas. Ils se disputeront.

En 1983, quand, suite à vingt-six années de réflexion j'ai abandonné la croyance matérialiste, durant une année j'étais incapable d'en faire part à qui que ce soit. Il m'a fallu encore trente ans pour arriver à déclarer tranquillement que je suis « croyant » puisque tel est le terme en usage. (Ceux qui croient en la non-existence de Dieu sont aussi des croyants, mais ils refusent de l'avouer).

Comme tout changement peut faire très peur du fait de la peur ou des peurs en héritages, toutes nouvelles idées tend généralement à être rejetées ou ignorées. C'est pourquoi, si mes idées sont nouvelles ou tout au moins différentes de celles habituellement avancées, elles seront ignorées ou rejetées. Ce qui fait que, par exemple, dans mon entourage je vois une amie passionnée de philosophie lire une quantité de livres. Et ignorer complètement mon blog philosophique. Car lire des auteurs connus la rassure. Ils ne remettent pas en cause son monde, ils en font partie. Leur existence ne change pas sa vie. Et comme elle a hérité d'un sacré paquet de peurs, elle se trouve bien uniquement avec ses philosophes habituels. Tout, plutôt que le changement.

La peur en héritage a encore de beaux jours devant elle. Peut-on y remédier, au moins partiellement ? La question mérite d'être posée. Il existe sans doute des solutions. Il faut en tous cas commencer par étudier ce phénomène, l'analyser. Connaître ses conséquences pour tenter d'agir contre lui. Ces peurs sont omniprésentes, mais ça ne signifie pas nécessairement qu'on ne puisse pas au moins réduire considérablement leur influence. Pour l'instant, seuls les éleveurs de chevaux manient couramment la notion de peur en héritage. A ceux qui s'occupent des humains, de l'amélioration de leur vie, de se pencher sur la très intéressante et actuelle question de la peur, ou des peurs en héritages, qui empêchent de vivre et s'amuser de vivre.

Basile, philosophe naïf, Paris le 26 décembre 2014

mercredi 24 décembre 2014

322 Parler dix, douze, quinze, vingt langues...

Apprendre une langue étrangère apparaît généralement comme un travail long, difficile, ardu, laborieux. Pourtant, on voit les petits enfants apprendre avec facilités plusieurs langues à la fois. Et on rencontre à l'occasion des personnes qui apprennent des langues très vite et en parle dix ou douze. Et ce ne sont pas forcément des personnes cultivées. Comment font-elles, comment expliquer ce mystère ?

Il s'agit de la facilité d'accès à la pensée non verbalisée. Prenons un exemple simple : « chat » se dit en français : chat, en allemand : katze, en anglais : cat, en japonais : neko, en roumain : pissic, etc.

Mais ce que ces mots en diverses langues désignent existe indépendamment d'eux. Si le chat existe, il n'a pas besoin de s'appeler chat. Nous pouvons connaître le chat, l'espèce chat, l'idée chat, sans avoir pour autant besoin et connaissance de l'existence du mot chat...

Un enfant découvre un jour et pour la première fois de sa vie un chat. Il le voit. Il acquiert l'idée chat. Sur le coup, par la suite, ou parfois avant, on lui apprend le mot chat.

Il associe alors le chat, l'idée chat avec le mot chat.

Mais, admettons que sa maman soit par exemple Anglaise ou Australienne et son papa Français, Québécois ou Wallon. Que les deux parlent anglais et français et souhaitent que leur enfant soit bilingue. Quand il verra un chat pour la première fois, ses parents lui diront : « cet animal s'appelle chat en français et cat en anglais ».

Et l'enfant apprendra facilement les deux mots, parce que sa conscience sera vierge, pas habitué à penser en français ou en anglais. L'idée chat sera vivante et précédera le mot chat ou cat.

Quand les années passent, nous nous habituons à l'association de l'objet, l'idée de l'objet et le mot lui correspondant dans une langue donnée. Ainsi, ayant appris un jour que l'objet chat, l'idée chat correspondent au mot chat, nous aurons du mal un jour à apprendre et retenir que le chat s'appelle aussi, par exemple, neko. Si nous sommes adulte et Français et étudions le japonais, entre l'objet chat, l'idée chat et le mot neko, va s'interposer le mot chat en français. Il faudra faire un effort... A moins que nous ayons une disposition d'esprit, une fraicheur qui fait que nous considérions le chat sans l'associer d'emblée au mot chat. Que nous le regardons avec des yeux d'enfant. Et alors, nous apprendrons les langues aussi facilement et rapidement que quand nous étions enfant.

La langue est un outil, mais aussi une limite de la pensée, une entrave.

Pour apprendre dix, douze, quinze, vingt langues, il faut complétement repenser notre mode d'apprentissage. Il faut, si c'est possible, par des exercices, parvenir à retrouver notre fraicheur de pensée et perception enfantine.

Et alors, nous apprendrons dix, douze, quinze, vingt langues sans difficultés. Comme le font certaines personnes qui, spontanément, ont conservé leur fraicheur enfantine pour aborder l'étude des langues. Cette recherche de la fraicheur de la pensée pourrait également donner lieu à améliorer les méthodes d'apprentissage dans d'autres domaines que les langues. Et aussi à aider à retrouver la créativité enfantine stérilisée bien souvent par la suite. Tous les enfants sont des artistes, des peintres et des poètes. Il faut aider l'albatros enfantin a retrouver adulte ses ailes ankylosées, son enthousiasme et sa joie oubliés.

Basile, philosophe naïf, Paris le 24 décembre 2014

321 La peur en héritage (suite)

La peur en héritage expliquent certains comportements humains tout à fait absurdes. Ainsi, pratiquer la chrématistique. Démarche consistant à développer des efforts extraordinaires pour accumuler le plus d'argent possible. Pourtant, le richissime américain Henri Ford a dit : « si riche que je sois, je ne pourrais jamais manger plus de trois repas par jour ». Et la sagesse populaire ajoute : « on n'a jamais vu un coffre-fort suivre un enterrement ».

Et des personnes actives, intelligentes, énergiques, aimant la vie, plutôt qu'en profiter alors qu'elles sont déjà riches, se démènent pour additionner des milliards qui ne leur seront d'aucun usage. Elle le font pour calmer leur peur en héritage dont elles n'ont pas une conscience claire. Plus elles ont d'argent, plus elles ont l'impression de satisfaire quelque chose, qui est en fait répondre à une peur qui colle à eux. Dont ils ne se rendent pas clairement compte. Et dont ils ne se débarrassent pas.

Qu'on pense aux peurs en héritage que peuvent avoir des nouveaux riches chinois ! Un pays où la violence, l'arbitraire, la faim, les catastrophes diverses ont fait des ravages depuis des millénaires !

Une autre réponse à la peur en héritage est la recherche du « pouvoir ». Plus on devient puissant, plus on calme sa peur, qui reste toujours présente et rongeante.

Devenir le « chef », la « vedette », « être reconnu », est une obsession pour quantité de gens. Qui pourrissent leur vie et la vie des autres avec leur ambition. Une sagesse antique arabe dit : « le coq le plus misérable chante victoire une fois qu'il a fini d'escalader son tas de fumier ». La même pathologie de la peur en héritage se retrouve chez des très petits et très grands « chefs ».

Un domaine où la peur en héritage fait des ravages extraordinaires est celui dit « de l'amour ». Pour se rassurer, on veut posséder une maman ou un papa bis. Et on développe une jalousie dévorante dans nos « amours », qui témoigne en fait de la panique causée par la peur.

Curieusement, certains humains apeurés doublent leur jalousie ou la combinent avec la prétention culturelle à « posséder » l'autre en s'accouplant avec. En fait, on ne « possède » rien du tout. Au pire, on croit « posséder ». Et quand il y a « séparation », qu'on arrête de mettre le petit oiseau dans le nid, c'est le désespoir. On se retrouve seul face à sa peur.

La peur explique la violence morale et parfois aussi physique qu'on rencontre fréquemment dans ce domaine qu'on a baptisé « l'amour ». Narguer sa peur pour la nier peut aussi prendre l'allure de défis : se mettre en danger. S'adonner au jeu et perdre son argent, etc.

Quand vous élaborez une nouvelle théorie, quand bien même elle représente un progrès de la connaissance, elle sera le plus souvent niée, négligée, méprisée, rejetée. Car elle entre en résonance, en sympathie avec la peur omniprésente. Je suis l'initiateur de la renaissance du Carnaval de Paris et son organisateur. Mais le fait sans titre et diplôme correspondants : ils n'existent pas. C'est pourquoi je ne m'étonne pas si je rencontre des universitaires, que pour parler du Carnaval, ils préfèrent de rassurants diplômés comme eux. Des commentateurs qui ne les troubleront pas. Qui ne recréent pas de Carnaval, mais noircissent des pages comme eux. Et sont payés pour. Et dans les sciences, c'est pareil. Si vous avez le malheur d'avancer une théorie juste et d'avant-garde on commencera par vous traiter de tous les noms. Les savants persécutés ne manquent pas dans l'Histoire.

La peur héritée, il faut l'identifier, l'analyser, la dominer, lui régler son compte, si on veut vivre vraiment et pas seulement esquisser notre vie, comme le font des milliards de gens.

Basile, philosophe naïf, Paris le 24 décembre 2014

mardi 23 décembre 2014

320 La peur en héritage

La peur en héritage est un des plus surprenants et omniprésents phénomènes qu'on rencontre chez les humains.

« Tous les hommes sont frères », « aimes ton prochain comme toi-même », « aimez-vous les uns les autres »... si ces concepts ont eut un si formidable écho depuis qu'ils ont été avancé, c'est parce qu'ils répondent exactement à une réalité fondamentale de l'être humain. Il n'est pas seulement bon et sympathique de s'aimer les uns les autres, c'est également un besoin fondamental propre à l'espèce humaine et ancré au plus profond de chacun de nous. Cependant, ce besoin est mis à mal ô combien et gravement de très multiples manières. Les contradictions sociales, les oppositions culturelles qu'elles entraînent, amènent à de très fréquentes occasions les humains à des comportements inverses à ceux leur correspondant. Guerres, indifférences, hostilités, intolérances diverses sont le lot quotidien de très nombreux humains...

Ces nuisances très graves perturbent la vie humaine. Elles sont tellement étrangères, affreuses, troublantes, opposées à la réalité de l'être humain, qu'elles entraînent avec l'incompréhension, un sentiment de peur. Le problème qui s'ajoute à ce sentiment, c'est que souvent il se transmet en héritage. Élevés par des humains apeurés, nous acquérons cette peur, sans les éléments qui l'ont causé. Alors, cette peur d'origine incompréhensible et obscure va susciter en nous ses faux justificatifs intellectuels. Nous avons peur tout le temps, mais de quoi au juste ? La pensée va venir attribuer un motif logique et personnel à une peur parasite d'origine extérieure et étrangère.

Voyons quelques exemples :

Si nous avons peur, nous dirons-nous, c'est de tomber malade... ou d'avoir un accident. Ou que quelqu'un de cher tombe malade, ou ait un accident. Il n'y a aucune raison de le penser spécialement, mais pourtant, de manière absurde nous allons cultiver cette peur. Ou bien encore la peur de nous suicider ou que quelqu'un de cher se suicide. Et cela sans aucune raison valable justificative. Je connais bien quelqu'un, appelons-le A, qui s'imagine dès qu'un ami s'éloigne que celui-ci a connut un accident mortel... Si A éprouve une légère douleur à la poitrine, ça y est, c'est une menace immédiate de mort cardiaque. Quand on se moque du caractère absurde d'une de ses peurs, A refuse de se critiquer et paraît être très attaché à ce sentiment qui le tourmente. Ses peurs sont en quelque sorte identitaires, indispensables car liées à lui. L'angoisse le fait souffrir, mais il y tient absolument. Et quand quelqu'un de proche est vraiment gravement malade, A s'empresse de minimiser sa maladie et affirmer qu'elle sera facilement guérie.

Ce comportement a une origine qui n'a rien n'a voir avec son emballage intellectuel. A a hérité d'une peur. Sa mère, qui l'a élevé, a connu des années très dangereuses et difficiles durant la guerre qu'elle a connu dans les années 1940. La peur panique de ce qu'elle a vécu, elle l'a transmise à son fils, né après la fin du conflit.

Quand la peur est là, sa victime cherche à y échapper de façon parfois totalement absurde, nuisible, dangereuse. Avec l'amour sous une forme maladive et caricaturale... ça donne une recherche frénétique de la protection de « l'amour », mais quel « amour » ? De quoi s'agit-il ?

B est une jeune femme dotée de toutes les qualités possible, qui se retrouve régulièrement amoureuse d'hommes méprisables et manipulateurs. Pourquoi ce paradoxe ? B est la fille de C.

C est née après la guerre. Elle a été élevée par des parents qui ont très douloureusement vécu le conflit. Ils ont transmis leur peur à C. Résultat, quand on visite la maison de C, on croirait visiter un mémorial de la guerre. Les livres sur cette période abondent... et en extension, les livres sur d'autres conflits qui l'ont précédé. Ce mémorial apparaît aussi dans les propos et sujets d'intérêts de C. J'ai envie, devant ses sujets d'intérêts sinistres de lui dire : « mais, enfin, la guerre est terminée depuis soixante-dix ans ! » Mais cela ne servirait à rien. C s'est choisie de plus des conflits existants en ce moment, loin de chez elle et les faits siens. Elle ne sort pas de la situation conflictuelle. Cette peur, héritée de ses parents, elle l'a communiqué à B, sa fille. B, pour échapper à cette peur va chercher... une protection.

Celle-ci prendra pour expression intellectuelle... l'« amour ». C'est-à-dire la protection d'un homme aimé, modélisé sur... son père. Un excellent père pour elle, mais absolument pas à l'image d'un mari lui convenant. B va enchaîner les « échecs amoureux », qui sont en fait l'expression de tout à fait autre chose que la recherche de « l'amour », mais l'expression de la peur qu'elle a reçu en héritage, des décennies après la guerre. Elle est une victime de guerre née après la guerre.

La perpétuation de la peur transmise sur plusieurs générations m'est apparut éclatante à deux reprises, au contact de représentants de la vieille noblesse française. Celle-ci a été massacrée il y a plus de deux siècles, au cours des années 1790...

Il y a une quinzaine d'années, je rencontre un jeune étudiant qui me donne son nom. Je l'identifie aussitôt comme le représentant d'une antique famille noble remontant au temps des Croisades. Chose qu'il me confirme. Ajoutant qu'il héritera un jour d'une bague qui se transmet dans sa famille de générations en générations depuis le quinzième siècle. Quelques temps après, je l'aperçois parmi ses camarades et l'appelle par son nom. Il prend un air effrayé et me prie de l'appeler autrement, d'un nom abrégé qui ne laisse pas voir son origine noble. A une autre occasion, j'ai rencontré une dame dont j'ai reconnu la titulature. C'était une princesse. Elle m'a demandé d'éviter de l'appeler avec son nom entier, mais avec un nom abrégé anodin ne rappelant pas ses origines. Et pourquoi donc ? Parce que, c'est mon explication, depuis la période des années 1790 où leurs ancêtres étaient massacré comme nobles, ils ont hérité de la peur. Elle est passé de générations en générations.

Cette peur était certainement plus vivace en 1871. Quand des nobles ont vu se dresser la Commune de Paris qui se réclamait de la Révolution française, ils sont devenus enragés contre elle. Un des ordonnateurs de la répression de la Semaine sanglante s'appelait le Marquis de Galiffet.

Un trouble extrême entraîné par l'héritage de la peur est la volonté absurde de se protéger en accumulant le plus d'argent possible, qu'on ne sera pas en capacité de dépenser. C'est la chrématistique. Elle fait des ravages gigantesques. C'est un fléau qui menace aujourd'hui la survie de l'Humanité.

Il arrive, très rarement, qu'on croise une personne qui paraît épargnée par l'héritage de la peur. Ce qui frappe alors, c'est son extraordinaire joie de vivre.

Toutes choses inhabituelles, même totalement inoffensives, réveille la peur chez ceux qui en ont hérité. J'ai vu ainsi des personnes très dérangées par mon obstination à faire renaître le Carnaval de Paris. Projet sympathique et pacifique... mais projet inhabituel, donc dérangeant.

Tout ce qui est différent de l'habituel entre en accord avec la peur et entraîne ostracisme, rejet, hostilité. Y compris vis-à-vis d'actes sans conséquences mauvaises ou importantes. Dans les grands magasins parisiens se vendait dans les années 1920-1930 des parties de service à thé en porcelaine pour remplacer des pièces cassées. Ma mère eu la facétie d'acheter un service formé de pièces dépareillées et servir le thé avec chez ses parents. Ce qui fit une impression horrible aux invités, et entraîna très vite la disparition du service. Ma mère avait, avec cette petite blague, réveillé la peur.

Basile, philosophe naïf, Paris le 23 décembre 2014

jeudi 18 décembre 2014

319 La prostitution et les deux misères

Ces temps derniers on a vu fleurir à nouveau à Paris un vieux débat : celui de la fin de la prostitution obtenue par les moyeux répressifs de la loi. Prétendre faire disparaître la prostitution grâce à un arsenal juridique doublé de l'action de la police est une prétention aussi absurde que de prétendre faire disparaître le vol ou la conduite en état d'ivresse simplement en l'interdisant.

Et la férocité ne résout rien, ne fait pas de miracles. Jadis les voleurs et les braconniers étaient pendus. Le vol et le braconnage existaient quand même et existent toujours.

La trouvaille qui a séduit les partisans de la « disparition » de la prostitution était la loi miracle : on allait sanctionner les clients ! Résultat, la prostitution disparaîtrait faute de clients terrorisés par le glaive de la loi. C'est méconnaître la réalité de la prostitution et choisir de s'attaquer aux conséquences et non aux causes de la prostitution. Ces causes sont connues et au nombre de deux :

La misère matérielle qui poussent des femmes et également des hommes et des enfants à se prostituer. On ne se prostitue pas pour le plaisir.

La misère morale et relationnelle qui conduit des individus à faire appel aux services des prostitués. La plupart des clients préféreraient des partenaires sexuels consentants et amoureux d'eux.

Il existe aussi des personnes qui sont forcées par la violence de réseaux maffieux à se prostituer, et aussi une faible proportion de personnes qui se prostituent du fait d'un dérangement mental ou psychologique.

Je parle ici de la prostitution prise dans son sens d'activité professionnelle.

Si on veut la voir disparaître, il faut faire disparaître les deux misères : matérielle et morale. Tant que la misère matérielle régnera et s'étendra de par le monde, la prostitution prospérera. Et un million de lois répressives sophistiquées ne parviendront pas à la faire disparaître.

Il faut assurer les moyens matériels contre la misère. Pour faire disparaître la misère morale, c'est plus difficile. C'est, en particulier, une question d'éducation. Mais, de nos jours, les brutes abondent.

Un moyen efficace de réduire la misère matérielle est d'assurer un revenu décent pour tous, par une mesure simple : établir un revenu de base correct permettant de vivre décemment, versé à chacun de la naissance à la mort, qu'il « travaille » ou pas. En fait, ce revenu corresponds au travail fourni et non reconnu, non rémunéré, comme, par exemple, le travail de gestation, parturition, élevage et éducation des enfants. Si j'élève des souris blanches c'est un métier : on me paye. Si j'élève mes enfants on ne me paye pas. La non reconnaissance du travail de fabrication des enfants et de leur accompagnement jusqu'à l'âge adulte est une des raisons majeures de la prostitution. Si les femmes ayant un ou plusieurs enfants n'avaient pas à se soucier de leur trouver de quoi se nourrir, s'habiller, etc. une quantité innombrable de prostituées mamans de par le monde cesseraient immédiatement de pratiquer cette profession. Elles le font en raison du « chantage aux enfants » : « tu aimes tes enfants, tu n'as pas de quoi les nourrir... alors vends ton cul pour leur épargner la faim ! »

La prostitution n'existe pas que sous sa forme plus ou moins illégale selon les pays. Il existe aussi un certain nombre de formes de prostitution légale :

Se prostituer dans le cadre conjugal. Accepter de se faire sauter par son mari parce qu'on craint que si on refuse il s'en ira, laissant le foyer déserté et sans ressources.

La prostitution pour des câlins. La femme n'a pas du tout envie de passer à la casserole. Mais, elle sait que si elle veut apprécier le contact et la chaleur des bras de l'homme qu'elle aime, il lui faut au préalable accepter les exigences de cul de ce connard. Généralement, cet état de choses dure un certain temps, puis la relation casse.

La prostitution pour les enfants : si on refuse le droit de cuissage à son mari, il s'en ira laissant la femme s'occuper seule de ses enfants.

Une forme de prostitution particulièrement vicieuse car rongeante et peu identifiable est celle consistant à se prostituer à l'idée de « couple ». On s'aime. Mais, on ne se désire pas. Mais, on va quand-même singer les gestes de l'amour dit « physique ». C'est-à-dire baiser parce qu'on est « un couple ». On baisera pour devenir ce couple rêvé, idéal et... on gâchera la relation. Je l'ai vécu.

Toutes ces formes de prostitutions peuvent disparaître à condition d'anéantir leurs causes : la misère matérielle et la misère morale. Et, dans la misère morale : les idées fausses et l'ignorance.

Les discours sur l'anéantissement de la prostitution par la répression sont du même ordre que les discours sur la « tolérance zéro » contre le crime. Ce sont des effets de manche électoraux pour tenter de convaincre ce cochon d'électeur d'aller « veauter ». C'est-à-dire être un bon gentil petit veau qui ne réfléchit pas. Vote pour choisir son boucher. Et peut ensuite finir dans sa boucherie.

On ne décrète pas plus la disparition de la prostitution qu'on ne peut décréter le bonheur universel. Quand bien-même le souhaiterions-nous, ça n'est pas avec ces discours récités ou imprimés qui se nomment des lois, qu'on peut amener son règne sur Terre.

Qu'est-ce que « la loi » ? Un peu de mots appris par cœur ou d'encre sur du papier, qu'on a cherché à revêtir d'une signification magique.

Je regardais dernièrement une vidéo sensée prévenir les enfants contre les agressions sexuelles. On y voyait un dessin animé où un homme vieux et moche avec une grimace bizarre caresse la poitrine d'une enfant. Qui se révolte. Et appelle d'autres adultes à l'aide, dont un policier. Conclusion : ce genre de caresse est une agression sexuelle. Et elle est interdite par la loi.

La forme du message pêche. Tout d'abord parce qu'on doit dire qu'un agresseur peut être un homme OU une femme OU un enfant... Et, si c'est un homme, il peut aussi bien être jeune et beau.

De plus, condamner la caresse en général comme « sexuelle » peut conduire à d'autres problèmes. Causés justement par le manque absolu de contacts physiques, y compris sains, qui amène des déséquilibres. J'ai vu un jour un orphelin roumain complètement déséquilibré par cette carence.

Enfin, dire qu'une chose est à rejeter parce que la loi l'interdit, c'est mettre la charrue avant les bœufs. Quand la loi est juste, c'est parce que quelque chose est mauvais que la loi l'interdit. Si je dis à un petit enfant : « ne touches pas à la porte du four qui fonctionne, c'est interdit ! » j'aurais un discours inefficace. En revanche, si je dis : « ne touches pas à la porte du four qui fonctionne, car alors tu auras très mal, tu te brûleras, c'est pourquoi je t'interdis de le faire », mon discours aura un sens. Il faut expliquer le sens des lois. Sans compter qu'une loi n'est pas toujours juste. Et qu'il faut justement en avoir conscience, pour être prêt à y désobéir à l'occasion, comme ça s'est fait, par exemple, sous l'Occupation avec les lois contre les Juifs, les syndicalistes, les résistants... De plus, en temps normal, quantité de gens font des choses, pas nécessairement intelligentes, justement parce que c'est interdit. C'est pourquoi il faut toujours définir au mieux la place et le rôle exact des lois.

Basile, philosophe naïf, Paris le 18 mars 2014

318 Un projet pour les universités du monde

Comment relancer la fraternité universitaire universelle

Il y a des siècles, un étudiant, un escholier comme on disait alors dans le royaume de France, pouvait connaître tous les intellectuels des contrées alentour et voyager pour aller à leur rencontre.

Aujourd'hui, les étudiants et enseignants se comptent par dizaines de millions, nous avons l'avion, le train, la voiture, le téléphone et Internet. Mais, paradoxalement, cette fraternité a disparu.

Pourtant, de 1898 à 1914, alors qu'il y avait déjà un demi-million d'étudiants de par le monde, un mouvement festif et fraternel universel des étudiants, ni politique, ni religieux, ni humanitaire, a existé et prospéré sur les cinq continents regroupant des dizaines de milliers de membres.

Ce mouvement s'appelait la Corda Fratres et avait été fondé par un Italien de Turin nommé Efisio Giglio-Tos.

Ce qu'il a fait a été oublié. Il existe aujourd'hui en tout trois spécialistes de son histoire. Un enseignant et historien italien Aldo Alessandro Mola, un collectionneur et historien italien Marco Albera. Je pense être le troisième. Je leur ai dit qu'il faudrait faire renaître l'œuvre d'Efisio Giglio-Tos. Ils trouvent cette idée juste.

La renaissance de la Corda Fratres, comment procéder ?

Je suis Français et vis en France. J'aime la France et les Français. Mais venant de Russie ma famille a son regard propre sur le pays qui l'a généreusement accueilli. Et y discerne certaines faiblesses ou défauts comme tous les pays en ont. En particulier, je vois que dans ma spécialité : la fête, le Carnaval, la festivité estudiantine, je ne trouverais ni soutiens, ni encouragements du côté officiel. C'est pourquoi, pour faire revivre une grande cause, je suis amené à m'adresser à des personnes extérieures à la France en espérant qu'un jour celle-ci me rejoindra.

De quoi s'agit-il ? De la goguette et la Corda Fratres.

Au cours de mes recherches, au bout de dix-huit années j'ai identifié la base traditionnelle de la fête populaire en France, Belgique et sans doute ailleurs dans d'autres pays : il s'agit de la goguette.

La goguette est une chose très simple : un groupe de moins de vingt personnes se réunissant ponctuellement pour chanter des chansons, passer un bon moment ensemble sans engager de gros frais, avoir besoin de local, logistique, risquer les combats de chefs et le parasitage par des profiteurs.

Ce groupe doit impérativement comporter moins de vingt membres. Sinon, à partir de vingt les problèmes arrivent. Il se casse en deux. Et en plus par la suite s'il augmente encore de volume, les dissensions apparaissent, les ambitions de commandement des autres se révèlent, la politique s'invite, les parasites accourent, etc. Et tout fini par disparaître.

La preuve par Dunkerque

C'est ce qui s'est passé en France. Il y avait jadis des milliers et des milliers, certainement des dizaines de milliers de goguettes. Elles portaient ce nom ou pas. Jusqu'en 1835, l'interdiction d'atteindre vingt membres et au delà les a maintenu saines et vivantes. A partir de 1835 et du procès de la Goguette de l'Enfer, l'autorisation d'atteindre et dépasser vingt membres est arrivée.

Alors, les goguettes ont grandi, grandi... et à présent il n'y en a pratiquement plus nulle part et la fête populaire a disparu partout. Sauf à Dunkerque et dans les villes alentours où le Carnaval est énorme et où la fête populaire est restée vivante. Pourquoi ? Parce que à Dunkerque le Carnaval est à l'origine organisé par les marins allant pêcher la morue au large de l'Islande et de Terre Neuve. Ce qu'ils font dans des petits bateaux nommés lougres. Les équipages sont de douze hommes... et les goguettes, qui portent aujourd'hui à Dunkerque et dans les villes alentours le nom de « sociétés philanthropiques et carnavalesques » ont en moyenne : douze membres !

C'est resté dans la culture locale dunkerquoise et ça a protégé le Carnaval. Faites juste 66 kilomètres à partir de Dunkerque, vous arrivez à Lille. Il y avait jadis là un très grand Carnaval. Aujourd'hui, il n'y a plus rien. A Paris, le Carnaval, jadis gigantesque, a disparu après 1952. J'ai eu beaucoup de mal pour le faire renaître en 1998. Nous étions 3500 dans le cortège 2014. On s'y amuse bien. C'est une vraie fête. Et c'est l'essentiel. Pour qu'il redevienne très grand, il faut que renaissent les goguettes. Je m'y emploie. C'est très difficile, car la tradition interrompue et les habitudes culturelles actuelles font que mon message pourtant simple a beaucoup de mal à passer.

L'acquit théorique de la redécouverte de la goguette est fondamental pour faire revivre ce grand mouvement dans les universités du monde où il a déjà prospéré jadis : la Corda Fratres, ce qui signifie en latin : les Cœurs Frères.

La Corda Fratres doit renaître par la goguette

Mes recherches se rejoignent. Demain, il faut proposer aux étudiants du monde de créer des goguettes. Puis, de les mettre en réseaux.

Quand j'ai proposé en 2006 de faire renaître la Corda Fratres, j'ai eu tout de suite des appels intéressés venant d'Espagne : de Cadix, Cordoba, Madrid, du Portugal : de Porto, du Chili : de Valparaiso, de Colombie : de Bogota. Et des contacts très positifs avec l'administration de l'université du Colorado à Boulder.

Mon idée était de faire quelque chose en liaison avec le Carnaval de Paris. Mais j'ignorais alors encore la base de la fête populaire française : la goguette.

Ce que je propose c'est aussi que les goguettes étudiantes se rassemblent dans des fêtes. En commençant par celles qui existent déjà, à Bruxelles, Berkeley et ailleurs...

Et aussi à Paris, où avec le Carnaval de Paris existe à présent à nouveau depuis 2009 le Carnaval des Femmes, Fête des Reines des Blanchisseuses de la Mi-Carême qui était jadis la grande fête des étudiants parisiens.

Discutons-en et faisons quelque chose !

Élargir la Corda Fratres

La Corda Fratres s'adressait aux étudiants et ex étudiants. On pourrait l'élargir à la jeunesse et au delà. Faire naître une sorte de festivité universelle... C'est un rêve. Mais il est peut-être réalisable.

Tous les hommes sont frères. Ce n'est pas une simple idée. C'est une réalité. A nous de la faire vivre.

Basile philosophe naïf, Paris le 18 décembre 2014

 
A project for the world's universities
How to revive the universal brotherhood university

There centuries, an intellectual, a schoolboy as it was called in the kingdom of France, could know all the intellectuals of his time traveling around to meet them.

Today, students and teachers in the tens of millions, we have the plane, train, car, telephone and Internet. Paradoxically, this brotherhood has disappeared.

Yet from 1898 to 1914, when there were already half a million students worldwide, universal festive and fraternal student movement, neither political nor religious or humanitarian, existed and thrived on five continents involving tens of thousands of members.

This movement was called
Corda Fratres and was founded by an Italian named Turin Giglio-Tos Efisio.

What he did was forgotten. There are now a total of three experts in its history. A teacher and Italian historian Aldo Alessandro Mola, a collector and Italian historian Marco Albera. I think I am the third. I told them it would revive the work of Giglio-Tos Efisio. They find that fair idea.


The rebirth of the Corda Fratres, how?

I am French and live in France. I love France and the French. But my family from Russia has its own view of the country which has generously welcomed. And discerns some weaknesses or flaws like all countries do. In particular, I see that my specialty party, Carnival, the student festival, I find neither support nor the official side encouragement. Therefore, to revive a great cause, I have to speak to people outside of France hoping that one day it will reach me.

What is it? The spree and
Corda Fratres.

During my research, after eighteen years I have identified the traditional base of the festival in France, Belgium and probably also in other countries: it is the spree.

The spree is a very simple thing: a group of less than twenty people coming together occasionally to sing songs, have a good time together without incurring large costs, need local, logistics, risk managers and fighting the interference by profiteers.

This group must always be less than twenty members. Otherwise, from twenty problems arise. It broke in two. And more later if it is still increasing in volume, are dissensions, command ambitions of others are revealed, the policy calls, parasites come running, etc. And all eventually disappeared.


Proof by Dunkerque

This is what happened in France. There used to be thousands and thousands, probably tens of thousands of goguettes. They carried that name or not. Until 1835, the prohibition to reach twenty members and beyond kept them healthy and alive. From 1835 and the trial of
Goguette de l'Enfer (Goguette of Hell), permission to meet and exceed twenty members arrived.

Then the goguettes grew up, grew up ... and now there is virtually nowhere and the popular festival has disappeared everywhere. Except in Dunkirk and surrounding cities where the Carnival is huge and where popular party remained alive. Why? Because Dunkirk Carnival is behind held up by marine fish cod off Iceland and Newfoundland. What they do in small boats called lougres. The crews of twelve men ... and goguettes, covering today at Dunkirk and the surrounding towns the "philanthropic and carnival societies" have an average twelve members!

It remained in the local culture and Dunkirk that protected the Carnival. Made just 66 kilometers from Dunkerque, you get to Lille. There was once a very grand carnival. Today there is nothing left. In Paris, the Carnival, formerly gigantic, disappeared after 1952. I struggled to revive in 1998. We were in the procession 3500 2014. It amuses them well. This is a real celebration. And that's the point. For there again become very large, must goguettes reborn. I'm working. It is very difficult because the interrupted tradition and current cultural habits are yet my simple message is very difficult to pass.

The acquired theoretical rediscovering the spree is fundamental to revive this great movement in the universities of the world where he has thrived once: the
Corda Fratres, which means in Latin: Hearts Brothers.

La Corda Fratres be reborn by spree

My research meet. Tomorrow is to offer world students create goguettes. Then put them into networks.

When I proposed in 2006 to revive the
Corda Fratres, I was immediately interested calls from Spain: Cadiz, Cordoba, Madrid, Portugal: Porto, Chile: Valparaiso, Colombia : Bogota. And the very positive contacts with the administration of the University of Colorado at Boulder.

My idea was to do something in conjunction with the Carnival of Paris. But I still did not know when the base of the French festival: the spree.

What I propose is also that students goguettes congregate in the holidays. Starting with those that already exist, in Brussels, Berkeley and elsewhere ...

And in Paris, where the Carnival of Paris since 2009 is now again the Carnival Women's Day, Queens Blanchisseuses Mid-Lent was once the great feast of Parisian students.

Discuss it and do something!


Expand the Corda Fratres

La
Corda Fratres addressed to students and former students. We could expand youth and beyond. Bring about a kind of universal festivity ... It's a dream. But it may be feasible.

All men are brothers. This is not a simple idea. It is a reality. To us to make it live.


Basile naive philosopher Paris December 18, 2014

Traduction automatique Google

mardi 16 décembre 2014

317 Illustration de l'incitation à la haine des Allemands et Autrichiens

Exemple d'antigermanisme primaire : dessin publié en quatrième de couverture du Petit Journal, supplément illustré du dimanche 20 septembre 1914.

L'hydre dévastateur porte sur la tête un casque allemand et un autre couvre-chef militaire, sans doute austro-hongrois.

Il est attaqué par de braves soldats de l'Entente défendant la Civilisation contre le monstre...

Il existe certainement des dessins tout aussi stupides fabriqués du côté adverse aux braves soldats de l'image ci-dessus.

Ce dessin est un bel exemple de démagogie haineuse à ne suivre ni de près, ni de loin, que ce soit en paroles ou en dessins.

Haïr est facile et rend les hommes mauvais. Aimer est souvent difficile, mais infiniment gratifiant.

D'où qu'ils proviennent, ne suivons jamais les appels à la haine. L'amour fait moins de bruit. Il fait aussi beaucoup de bien.

Paul Lafargue a écrit Le droit à la paresse.  Quand écrira-t-on Le droit à la caresse ?

Angelo Fortuna Formiggini a écrit La philosophie du rire. Alors, rions ! Et tant pis pour les empêcheurs de rire en rond !

Basile, philosophe naïf, Paris le 16 décembre 2014

316 Lettre à Angela Merkel

Paris, le 16 décembre 2014

Madame la Chancelière,


Je ne me passionne pas du tout pour la politique et n'en attend guère de miracles. Pour cette raison j'ignore très largement les idées et les actes précis des gouvernants de nombreux pays, dont ceux de la République fédérale d'Allemagne.

Tout le monde est en droit de critiquer sa politique ou pas s'il en a envie.

Cependant, je tenais à vous écrire que je trouve absolument inadmissible, odieux, démagogique et détestable d'avoir la légèreté de vous insulter en allemand comme l'a fait Monsieur Jean-Luc Mélenchon. Car, en agissant ainsi il flatte les tendances nocives à l'anti-germanisme primaire et donc à la haine entre les peuples français et allemand.

On peut discuter, critiquer, être opposé à la politique du gouvernement allemand ou français ou autre. Mais, comme l'a dit Jésus, tous les hommes sont frères. Il n'a pas précisé, par exemple, que pour les Français les Allemands seraient moins ou pas du tout frères... Jésus a également dit : « aimez-vous les uns les autres ». Il n'a pas dit de moins ou pas aimer les Allemands quand on est Français.

Nous avons besoin de nous aimer et être fraternels, ce qui n'interdit nullement d'être ou ne pas être d'accord avec les politiques nationales menées par les gouvernements des différents pays du monde.

J'aime de tout mon cœur tous les peuples du monde. Et aime donc de tout mon cœur le peuple allemand.

Veuillez trouver ici, Madame la Chancelière, l'expression de ma très haute considération.


Basile Pachkoff

vendredi 12 décembre 2014

315 Le principe du gâteau

Vous devez faire ces exercices dans la salle de sport, vous devez suer, avoir mal, et après vous serez plus fort, plus beau, plus en bonne santé. Vous allez vous faire chier toute votre scolarité, mais, au bout, vous aurez une bonne place grâce à vos diplômes. Et, pour commencer, devoir digérer cette ennuyeuse leçon de géographie ou ce très emmerdant problème de maths, au lieu d'aller jouer avec les copains. Vous allez vous faire chier toute la semaine au travail, à faire des choses qui ne vous intéressent pas, en compagnie de gens qui vous ennuient et sous les ordres de connards qui vous énervent. Et après, grâce à l'argent gagné vous pourrez « réussir votre week-end ». Vous allez vous faire chier au même boulot toute l'année. Et après, grâce à l'argent gagné, vous allez profiter de très belles vacances. Vous allez vous emmerder toute votre vie à ce boulot ou d'autres tout aussi ennuyeux sinon pire, et au bout, vous profiterez d'une magnifique retraite. Vous allez vous ennuyer à élever des enfants et, quand ils seront grands, ils feront votre bonheur. Vous allez soigner votre compagne malade, et, au bout, quand elle ira mieux, vous jouirez de son magnifique amour.

C'est toujours « après ». En attendant, faites-vous bien chier et vous serez récompensé dans l'au-delà... Tiens ? Tiens ? L'au-delà... mais, ce schéma : « emmerdez-vous et demain ça ira bien » ne serait-il pas, tout simplement, la reprise du thème : « souffrez dans cette vie et jouissez au Paradis ? »

Toujours est-il que c'est souvent une arnaque. Il y a des personnes qui s'emmerdent au boulot toute leur vie. Et parties à la retraite, clamsent au bout de six mois... voire même avant d'arriver à l'âge de cette merveilleuse retraite.

Toujours est-il que si je tiens aujourd'hui ces propos, c'est pour mieux introduire « le principe du gâteau ».

Il est simple : « quand vous réussissez un gâteau, crue la pâte doit être bonne au goût. Et cuite elle sera meilleure ».

Ça signifie que si vous préparez quelque chose d'agréable, la préparation doit l'être également. Sinon, ça n'en vaut pas la peine.

Ah oui, j'allais oublier. A propos de « Vous allez soigner votre compagne malade et, au bout, quand elle ira mieux, vous jouirez de son magnifique amour. » Moi, ça m'est arrivé. Quand elle s'est senti mieux elle m'a largué pour aller voir si l'herbe était plus verte ailleurs. 
 
Revenons-en au principe du gâteau. De partout on vous bramera qu'il faut se faire chier pour arriver à un résultat. Ces brameurs, envoyez-les justement chier. J'ai vu leur manière de procéder.

Tu organises une fête ? Très bien, on vient, mais à condition que tu ramènes des sous pour nous payer. Les sous, t'en as pas ? Vas les demander aux élus. On appelle ça « des subventions ». La subvention est à l'association, remarquerais-je, ce que le sucre est au chien. Il fait le beau pour avoir le sucre. Seule différence d'avec le chien : le chien reçoit souvent le sucre, l'association pratiquement jamais.

Et, pour obtenir ladite subvention, il faut se faire horriblement chier. Fabriquer un dossier de trois kilos, se mettre à genoux devant les édiles, les implorer de nous rendre un peu des impôts locaux qu'ils nous ont soutiré sous la menace des huissiers. Et, si on demande cent on reçoit neuf... et on reçoit trois l'année d'après, parce que le maire, ou l'orientation du maire, a changé.

Et si vous recevez des sous, la lutte s'engagera pour leur répartition. Au total, vous vous serez bien fait chier... pour les autres. Et bien voilà, c'est simple, j'organise une fête, venez y participer... Et démerdez-vous pour le faire ! On est ici pour se faire plaisir, moi y compris. Voilà le principe du gâteau. Il arrive qu'on soit contraint de faire des choses qui nous ennuient. Tâchons que ce soit le moins possible de choses ennuyeuses qui nous ennuient. Et, le reste du temps, jouissons de la vie et merde pour les donneurs de leçons qui nous invitent à nous emmerder dans la vie !

Basile, philosophe naïf, Paris le 12 décembre 2014

mercredi 10 décembre 2014

314 Gestion patronale ou autogestion, désordre capitaliste ou ordre autogestionnaire

La misère, la guerre, la prostitution, le trafic d'humains, armes, drogues, la propagande pour le fanatisme et les sectes, l'abrutissement télévisuel, la pourriture publicitaire, la prospérité des drogues légales comme le tabac et l'alcool, le parasitage social dans le domaine de l'amour, et mille autres horribles fléaux ravageant et dévastant océans, montagnes, forêts, villes et Humanité entière n'existent aujourd'hui que parce que l'argent et le capitalisme existent.

La corruption et la colonisation financière est assurée par l'argent : la Grèce vendue, l'Hôtel Dieu de Paris en voie de liquidation, l'hôpital du Val de Grâce condamné, l'aéroport de Toulouse et le port du Pirée vendus aux capitalistes chinois, tout cela n'est possible que parce que l'argent existe. Mais l'argent n'a pas toujours existé, pas plus que le capitalisme. Si cet outil et ce système qui n'ont pas toujours existé ne fonctionnent plus, il faut inventer d'autres choses pour les remplacer, mais quoi ?

J'ai entendu pour la première fois parler de l'autogestion peu après les événements de mai et juin 1968. C'était au moment de la campagne électorale pour les présidentielles de 1969. Rocard, alors dirigeant d'un parti appelé PSU vantait à la radio l'autogestion yougoslave.

Pour ma famille, c'était plutôt de la contre-publicité. La Yougoslavie ne nous faisait pas rêver. A l'époque, et encore durant des années, on voyait poser la question suivante : « si vous êtes pour le socialisme, lequel préférez-vous ? Le russe, le chinois, le yougoslave ou le suédois ? Et ne préférez-vous pas plutôt la prospérité à l'américaine ? » On était sommé de choisir son « paradis » sur Terre, son modèle incomparable de société future française.

Le temps a passé, il n'y a plus aucun modèle de « socialisme » sur le marché. Et le capitalisme a étendu son empire sur la planète entière. Il ne fonctionne plus. Il ne fabrique pas de la richesse mais de la misère. Il ne produit pas la paix mais la guerre. Il ne développe pas la Culture mais sert de terreau à des fanatismes divers. Il est plus que temps de lui trouver un successeur.

Entendant des militants dits « de gauche » ânonner le mot « autogestion », j'en suis arrivé à trouver que ce mot leur servait en quelque sorte de gadget. Une formule magique en guise de réponse à la question : « qu'est-ce qu'on met à la place du capitalisme ? » Je viens de changer d'avis et vais ici expliquer comment.

J'ai ouvert un livre de Voline intitulé : «La Révolution oubliée ». Dedans, vers les pages 259-266 est raconté une anecdote de la période de la révolution russe d'octobre 1917. A Petrograd, le patron de la grande usine Nobel a fuit. Les 4000 ouvriers ont décidé de remettre la production en route.

Voline interroge leur assemblée. Mais, leur demande-t-il, avez-vous prévu comment alimenter l'usine en énergie ? Oui, répondent les ouvriers. Nous avons une commission qui s'est chargé de cette question pour assurer l'arrivée de l'énergie. Mais, demande Voline, pour la livraison des produits finis et la réception des fournitures indispensables à la production, avez-vous prévu de régler le problème des transports ? Oui, répondent les ouvriers, nous avons organisé une commission qui a contacté les travailleurs des chemins de fer et tout est prévu pour fonctionner. Et s'agissant des clients, comment allez-vous faire ? Demande Voline. Les clients ? Répondent les ouvriers, aucun problème, nous les connaissons et arriverons également à gérer cet aspect de la production. Je cite de mémoire, mais le sens y est.

Et là, la vérité m'est apparue clairement. Les ouvriers qui auto-gèrent l'usine ne font que prendre la place des patrons, qui font exactement la même chose : assurer l'alimentation de la production en énergie, matériaux, outils, livraison des produits finis et négociations avec les clients. Ils font exactement la même chose à une différence fondamentale près : le patron bichonne les intérêts de lui et ses amis actionnaires. Les ouvriers pensent à l'ensemble des ouvriers. En fait, « l'ordre » capitaliste est un gigantesque désordre. On le voit bien aujourd'hui avec « la crise ». Plus et mieux on produit, plus il y a de la misère pour le plus grand nombre et trop de richesses pour une poignée. L'autogestion c'est l'ordre enfin établi : l'ensemble des producteurs produisent pour satisfaire l'ensemble des besoins réels et pas la fringale absurde des milliardaires.

Les tenants de l'autogestion ne semblent pas savoir l'expliquer clairement. Et brandissent souvent le mot détaché de son sens. Ils feraient mieux de l'expliquer.

Durant les événements de mai et juin 1968, il y eut une grève générale de dix millions de travailleurs qui fut trahie et brisée par les directions syndicales. Cependant, au cours de cette grève survint un phénomène très instructif et intéressant dont personne ou presque n'a parlé :

L'ensemble des hôpitaux de l'Assistance publique parisienne était en grève. Au Kremlin-Bicêtre un grand hôpital s'est retrouvé sans direction. Les employés grévistes en prirent le contrôle et le firent fonctionner. Ça se passa très bien et dura au moins durant deux semaines. Il n'y avait plus de patron représentant l'état. C'était l'autogestion appliquée et réussie à l'échelle d'un grand hôpital de la région parisienne.

La grève terminée et trahie, la direction repris... la direction. On s'appliqua soigneusement à « oublier » l'épisode autogestionnaire. C'est un des gestionnaires de cette autogestion ouvrière de mai et juin 1968 qui m'en a parlé il y a bien des années.

L'autogestion ça n'est pas autre chose que les producteurs s'emparant de la production. Et ôtant son contrôle des mains de ceux qui la parasitent. Et sont incapables de la faire fonctionner correctement. Leur incapacité ayant été baptisée ces dernières années : « la crise ».

Les ouvriers de l'usine Nobel de Petrograd ne purent expérimenter l'autogestion. Un pouvoir prétendument ouvrier s'étant substitué au pouvoir bourgeois classique interdit l'autogestion et ferma l'usine en décembre 1917. Par la suite, une riche bureaucratie étatique se substitua aux patrons et actionnaires traditionnels. Ce fut le règne du capitalisme d'état qui devait durer sept décennies avant le retour au capitalisme classique en Russie. Tel que nous le connaissons encore aujourd'hui.

L'autogestion ne devrait faire peur à personne, sauf aux ultra-riches. C'est plutôt le capitalisme tel qu'il existe aujourd'hui qui a de quoi nous faire peur.

Aujourd'hui à Paris, a lieu pour la première fois dans l'histoire de France, une manifestation commune de notaires, huissiers et avocats. Ils s'opposent à la « loi Macron », qui doit les ruiner. Si les capitalistes en sont à vouloir ruiner et affamer les avocats, notaires et huissiers, c'est dire que les personnes de condition modeste ne pèseront pas lourd face aux appétits cannibales des ultra-riches et leurs serviteurs.

Il est grand temps de balayer le vieux fatras capitaliste. Je ne me réjouis pas de voir les notaires et huissiers ruinés, car je sais que ça signifiera que moi aussi je n'aurais plus de quoi vivre même très modestement. C'est l'amorce pour la France du cauchemar grec. Je n'en veux pas. C'est pourquoi je suis solidaire des avocats, huissiers et notaires contre la loi Macron. Et suis solidaire de tous ceux qui résistent aux ignominies bruxelloises. 
 
Basile, philosophe naïf, Paris le 10 décembre 2014