lundi 31 décembre 2018

1131 Maja

Petite fleur de Fribourg
Durant un an
Tu nous a charmé
Avec tes initiatives artistiques
Ou culturelles.
Toujours souriante et discrète
Tu nous jouais même de la clarinette.
Tu es repartie dans ton pays.
Reviens bien vite,
Nous t'aimons, Maja !

Basile philosophe naïf, Paris le 31 décembre 2018

NB Maja se lit « Maya »

dimanche 30 décembre 2018

1130 Tentative de décryptage de l'être humain

Pourquoi les humains qui aiment la paix n'arrêtent pas de se battre ? Pourquoi les humains qui aiment la douceur sont-ils si fréquemment violents ? Pourquoi les humains qui apprécient la droiture commettent-ils si souvent des actes contraires à celle-ci ? Pourquoi les humains qui apprécient la générosité se montrent-ils si souvent égoïstes ? Pourquoi les humains qui disent aimer le bien s'adonnent-ils si souvent au mal ? À ces questions de très nombreuses tentatives de réponses ont été faites.

La réponse est que les humains ne vivent pas dans la réalité, mais dans un mélange de réel et d'ombres du passé. Par exemple, durant des milliers d'années les humains ont vécu dans la peur de la famine. C'est encore le cas pour beaucoup d'entre eux. Les terrifiantes ombres du passé qui en résultent sont celles du manque. En réaction les humains effrayés accumulent.

S'en doute-t-il le banquier cossu qui accumule des milliards en banque ? Assurément non, mais c'est la raison de sa frénésie accumulative. Il croise parfois dans la rue un clochard qui accumule des ordures. La raison est la même.

Durant plus de dix-mille ans les humains ont ignoré le rôle actif de la femme dans la reproduction. Ils l'ont assimilé à une espèce de terre passive où l'homme déposait sa semence. C'est seulement en 1827 que le savant germano-balte Karl Ernst von Baer découvrit l'ovule chez les mammifères. Et c'est seulement dans les années 1840 que les médecins français Félix-Archimède Pouchet et Charles Négrier expliquèrent l'ovulation. De ces dix-mille années d'ignorance nous avons hérité ô combien de pesantes ombres du passé ! Elles ont rendu et rendent encore très souvent impossible un accord harmonieux entre les humains. L'amour apparaît bien souvent comme un rêve inaccessible.

Jeunes et amoureux, gorgés d'endorphines, les humains ne réalisent pas ou guère que ça ne va pas. Mais plus ou moins vite la plupart d'entre eux seront désabusés. « L'amour c'est toujours bien au début », diront-ils, mais après ? « L'amour, ça dure deux ans » diront d'autres. Les ombres du passé ravagent le domaine amoureux.

Quand quelque chose ne fonctionne pas il faut s'arrêter, réfléchir, se remettre en question. Quand je vois des jeunes hommes confrontés à un échec amoureux, ils ne réfléchissent pas, ne se remettent pas en question. Ils se disent : « je suis encore jeune, beau, présentable, avec la prochaine ça marchera. »

Pour se délivrer des ombres du passé ça demande des efforts et du temps. On a l'impression de se marginaliser, renoncer à de belles choses. On renonce seulement à des illusions et des faux problèmes. Décrypter l'être humain, se décrypter est une tâche longue, utile, douloureuse.

Je suis aidé dans cette entreprise par trois boussoles. La première me dit : « la base de tout c'est aimer ». La seconde me dit : « ne jamais se fâcher. » Et la troisième me dit : « ne jamais haïr. »

Je n'ai jamais atteint la richesse matérielle ou la célébrité ou le pouvoir sur la multitude. Mais pour rien au monde j'échangerais ma paix intérieure contre la richesse matériielle, la célébrité ou le pouvoir sur la multitude.

Je suis certain qu'il existe beaucoup d'autres personnes comme moi, qui ne font pas de bruit, mais vivent tout simplement. Et aiment certainement et eux-mêmes et beaucoup d'autres. La vie vraie est à portée de main. Il suffit de tendre la main. Ce n'est pas évident mais c'est la seule solution.

Basile philosophe naïf, Paris le 30 décembre 2018

1129 Les ombres du passé

Les ombres du passé représentent un des phénomènes les plus étranges et irrationnels du fonctionnement individuel et sociétal chez les humains. Prenons un exemple : un homme vit à Paris au XXIème siècle. Il subit des conditions de vie qui font qu'il a toutes les raisons de se révolter contre sa condition sociale, familiale, personnelle... Il ne le fait pas durant des décennies. Soudain il se révolte, pourquoi ? Parce que sa condition est entrée en écho avec le souvenir d'une obscure révolte oubliée d'il y a plusieurs siècles. Souvenir qu'il porte en lui avec des milliers d'autres, sans en avoir conscience.

Ce sont là les ombres du passé. C'est ainsi : bons ou mauvais ; ces souvenirs par moments s'emparent de nous. Ils peuvent être agréables ou tristes. Ils ne sont pas clairement formulés dans notre conscience. C'est en quelque sorte le squelette d'événements, d'émotions passés. Et quand ce phénomène de réveil d'une ombre du passé touche des dizaines de milliersde personnes à la fois, ça devient un phénomène de masses.

Inversement, une idée, un projet qui ne trouve pas d'échos avec les ombres du passé n'arrive pas à déboucher sur sa réalisation. Depuis des années je propose certains projets festifs et artistiques simples, appréhendables, qui n'ont jusqu'à présent pas connu beaucoup d'écho : la renaissance de la société festive étudiante universelle de la Corda Fratres, celle des goguettes, petites sociétés chantantes ou bien encore la renaissance de la merveilleuse musique festive de danses de Paris au XIXème siècle, que j'ai proposé d'appeler « musique musardienne ».

Même facile à réaliser, ces projets ne sont pratiquement pas suivi. Ils n'ont pas trouvés d'échos avec les ombres du passé. Ce qui arrivera peut-être un jour. 

Les ombres du passé se manifestent aussi au plan individuel. Depuis la nuit des temps des humains ont individuellement maltraité d'autres humains. Le souvenir de ces méfaits est présent dans les ombres du passé et explique la fascination que les mauvaises conduites exercent souvent. Nos journaux en sont garnis. C'est qu'il y a une demande !

Un jour un ami de longue date brusquement se conduisait sans raisons très mal à mon égard. J'ai réussi à comprendre pourquoi : il vit dans les ombres du passé. Se passionne pour des époques historiques tragiques passées. Il a fini par m'y englober. En prendre conscience m'a permis d'éviter de me brouiller avec cet ami. Son comportement relève plus de la psychologie que de la relation avec la réalité.

La présence des ombres du passé explique la séduction des traditions ou des objets anciens. Mais si les ombres du passé expliquent bien des choses, peut-on s'en émanciper ? Plus ou moins en faisant de la poésie. Cette émancipation est utile pour vivre sereinement et apprécier la vie à sa juste valeur, qui est très grande.

Le phénomène des ombres du passé explique que des personnes intelligentes et raisonnables en bien des domaines, vont se passionner pour des questions qui ne les concernent pas et feront preuve d'une grande naïveté. Inversement, on a vu il y a des années un illustre homme politique français à qui on proposait de se faire élire président de la République décliner la proposition. Il avait toutes les chances d'être élu. Mais il a préféré choisir une autre voie. Il n'était pas ici prisonnier des ombres du passé. Ou, au contraire, celles-ci lui interdisait l'ambition électorale suprême. Toujours est-il qu'il a agit ainsi à l'inverse de bien d'autres qui se seraient fait élire président. Nous n'avons pas, loin de là, fini d'avoir affaire avec les ombres du passé.

Basile philosophe naïf, Paris le 30 décembre 2018

1128 Lisa

C'est une petite fille
Qui vit à l'ombre
D'une grande cathédrale.
Elle aime les licornes
Et les arcs en ciel.
Elle aime aussi
Toutes les belles couleurs du ciel.
Le bleu des journées ensoleillées,
Le rose de l'aurore,
Le violet de la nuit.
C'est une petite fille
Qui vit à l'ombre
D'une grande cathédrale.
Cette petite fille
Je ne l'ai jamais vue,
Mais je connais sa maman
Marie
Et son papa
François.
C'est une petite fille
Qui vit à l'ombre
D'une grande cathédrale.
Cette petite fille
Je ne la connais pas,
Quand je la verrai
Je lui dirai
Bonjour, Lisa.

Basile philosophe naïf, Paris le 29 et 30 décembre 2018

vendredi 28 décembre 2018

1127 La théorie des robinets

Fabriquer des robinets,
Des milliards de robinets,
Des milliards de milliards de robinets,
Plus de robinets
Que de gouttes d'eau dans la mer,
Plus de robinets
Que d'étoiles dans le ciel,
Plus de robinets
Que de grains de sable dans le désert,
Toujours plus de robinets
Qu'on en ait besoin
Ou pas.
On appelle ça :
« La croissance ».
J'ai rêvé d'un champ désolé
Survolé par des corbeaux
Qui croassaient tristement :
« Croâ-ssance, croâ-ssance, croâ-ssance. »
J'ai rêvé également
D'un écriteau
Sur lequel était écrit :
« L'existence
Plutôt que la croissance ».

Basile philosophe naïf, Paris le 28 décembre 2018

dimanche 16 décembre 2018

1126 La très belle inconnue

Je la vois au cinéma.
Elle vend des billets
Et à boire et grignoter
À la salle où je vais.
J'ignore son prénom,
Ce qui fait
Que je peux en imaginer
Des surprenants et merveilleux,
Comme Terpsichore
Ou Galathéa.
Son sourire
Et son regard
Sont si doux
Qu'ils vous réconcilieraient
Avec le monde entier.
Je sais par elle
Qu'elle a trois enfants
Et un mari.
Si son mari
Est aussi adorable qu'elle,
J'aimerais bien le rencontrer.
Ce soir
À mon cinéma
J'ai vu un navet,
Mais ma déception
Fut adoucie et tempérée
Par le très doux sourire
De Galathéa
Qui m'a vendu mon billet.

Basile philosophe naïf, Paris le 16 décembre 2018

samedi 15 décembre 2018

1125 Demain sera orange et bleu

Ce n'est ni de l'intelligence,
Ni de la réflexion,
Ni de la négociation
Que viendra le bonheur.
C'est de la poésie
Que naîtra la paix universelle
Dont rêvent tous les humains.
La poésie
Sera la source du courant d'Amour
Qui submergera le monde.
Venez, oui venez déjà
Boire à la source de la poésie
Et devenez
Un des éclaireurs du Bonheur,
Aux avants-postes de l'Avenir
De joie et de douceur
Du monde réconcilié,
Réunifié,
Harmonisé
Avec lle chant des oiseaux
Le matin sur la colline,
Et la musique des grillons
Les soirs d'été
Au clair de lune
Sous le ciel étoilé.
Aux astres lumignons
Qui scintillent,
Paisibles et silencieux
Depuis mille millions d'années
Et un jour orange et bleu
Dans la vie de la planète
Des fourmis humaines,
Qui rêvent
À la paix et au bonheur,
Un bien vaste poème,
Un soupçon d'éternité.

Basile philosophe naïf, Paris le 15 décembre 2018

1124 La violence originelle et le désarmement individuel

Penser que tous sentiments affectueux entre adultes, tous compliments et propos gentils entre adultes, tous contacts tendres de peau à peau, et même tous contacts « physiques » en général entre adultes, que toutes situations de nudité entre adultes, que toutes excitations des parties génitales, ouvrent la perspective immédiate de la recherche et réalisation de l'acte sexuel est une erreur. Elle conduit à ne plus comprendre grand chose à la relation amoureuse et à bien d'autres relations. Au nom de l'amour elle ruine, perturbe et empêche la plupart des rencontres entre adultes de sensibilités sexuelles complémentaires. Elle rend quasiment impossible la spontanéité et la plupart du temps interdit la sincérité.

Les humains dans l'erreur sont ici comme des artistes peintres qui pour peindre des fleurs variées et multicolores disposent seulement de brun foncé et rien d'autre. Le brun foncé est une belle couleur. Mais seule c'est une couleur pauvre pour peindre des fleurs variées et multicolores.

Mais d'où vient une telle démarche erronée ? Historiquement ses racines sont vieilles de dix mille années.

Il y a environ dix mille ans les humains inventaient l'agriculture et l'élevage. Pour y arriver, les humains ont plus ou moins bien compris une part de leur sexualité, juste la moitié. Cela allait déformer la vision générale des humains sur eux-mêmes.

L'acte sexuel conduit à la reproduction. Les humains le comprirent. Mais le rôle actif de la femme dans la reproduction humaine sera ignoré par la science jusqu'au dix-neuvième siècle. Car c'est seulement en 1827 que l'ovule sera découverte par le savant germano-balte Karl Ernst von Baer. L'ovulation, quant à elle, sera décrite pour la première fois vers 1840 par les médecins français Félix-Archimède Pouchet et Charles Négrier.

Ce qui signifie que les hommes ont pu de bonne foi durant environ dix mille ans se croire les seuls acteurs actifs de la reproduction. La femme étant réduite au rôle d'une espèce de terre passive fécondée par l'homme. La place minorée de la femme dans la société humaine tire de là son origine.

L'homme a aussi dérivé de son erreur une recherche obsessionnelle, permanente et systématique de l'acte sexuel. Cela au détriment des femmes, puis des hommes et des relations humaines en général. Cette obsession détruit le tissu relationnel humain dont ne subsiste que des lambeaux.

C'est de cette situation que naît la violence originelle régnant entre les humains encore de nos jours. Il est possible d'y renoncer en identifiant et refusant de suivre la conduite classique des humains. En agissant ainsi on procède à son propre désarmement individuel dans le cadre de l'immémorial conflit entre l'homme et la femme.

Dans ce conflit personne n'est gagnant. Tout le monde est perdant. La seule victoire serait l’avènement de la paix. Pour y parvenir il faut y croire, le vouloir et refuser de continuer à se battre. Le chemin de la paix est difficile, mais c'est le seul et unique chemin victorieux.

Il ne faut pas croire ceux et celles qui disent que ce conflit a toujours existé et existera toujours. Que son origine se trouve dans l'homme lui-même. Ces apôtres de la résignation ne vous conduiront nulle part. Lutter pour cette paix, et d'abord à l'intérieur de soi, est le seul combat qui mérite d'être mené. Et il conditionne la réussite de toutes les autres luttes. Il ne faut jamais renoncer ou perdre espoir. Après l'hiver le printemps viendra. C'est une certitude absolue. Vive l'amour ! Vive la vie !

Basile philosophe naïf, Paris le 15 décembre 2018

vendredi 14 décembre 2018

1023 Ceci et puis cela

J'ai envie de faire avec elle
Ceci
Et puis cela,
Mais cela ;
Cela n'est pas avouable
Et c'est pourquoi
C'est bien pourquoi
Je ne vous dirai pas
Je ne vous dirai pas
Je ne vous dirai pas quoi.

Et pourtant
Quoi de plus délicieux
Que de faire
Ceci
Et puis cela,
Mais cela ;
Cela n'est pas avouable
Et c'est pourquoi
C'est bien pourquoi
Je ne vous dirai pas
Je ne vous dirai pas
Je ne vous dirai pas quoi.

Mais enfin
En bonne compagnie
Tout le monde a envie
De faire
Ceci
Et puis cela,
Mais cela ;
Cela n'est pas avouable
Et c'est pourquoi
C'est bien pourquoi
Je ne vous dirai pas
Je ne vous dirai pas
Je ne vous dirai pas quoi.

Et la jeune fille
Aime et apprécie
Qu'on lui fasse
Ceci
Et puis cela,
Mais cela ;
Cela n'est pas avouable
Et c'est pourquoi
C'est bien pourquoi
Je ne vous dirai pas
Je ne vous dirai pas
Je ne vous dirai pas quoi.

Et puis après
Avoir fait
Et bien fait
Ceci
Et puis cela,
Mais cela ;
Cela n'est pas avouable
Et c'est pourquoi
C'est bien pourquoi
Je ne vous dirai pas
Je ne vous dirai pas
Je ne vous dirai pas quoi.

Il ne me reste plus
Qu'à faire une chanson
Pour vous dire de faire
Ceci
Et puis cela,
Mais cela ;
Cela n'est pas avouable
Et c'est pourquoi
C'est bien pourquoi
Je ne vous dirai pas
Je ne vous dirai pas
Je ne vous dirai pas quoi.

Messieurs
Si vous avez une tendre amie
N'oubliez pas de lui faire
Ceci
Et puis cela,
Mais cela ;
Cela n'est pas avouable
Et c'est pourquoi
C'est bien pourquoi
Je ne vous dirai pas
Je ne vous dirai pas
Je ne vous dirai pas quoi.

Voilà, ma chanson est finie
Et je m'en vais de ce pas
Faire et refaire
Ceci
Et puis cela,
Mais cela ;
Cela n'est pas avouable
Et c'est pourquoi
C'est bien pourquoi
Je ne vous dirai pas
Je ne vous dirai pas
Je ne vous dirai pas quoi !

Basile philosophe naïf, Paris le 14 décembre 2018

1122 Le Grand Secret

Je suis entré dans le pays de la douceur
Où les cœurs s'éveillent à l'amour.
Fragile comme l'aile d'un papillon
Comme un oiseau en porcelaine de Chine,
Il est venu le temps de l'éveil
Jumelé de deux étoiles lointaines.
Dans la brume bleutée qui précède l'aurore
Un pâle soleil luit,
C'est le soleil de ma vie rêvée
Avec celle qui ne sait pas
Que je l'aime
Et que je sais
Que d'elle
Se suis aimé.
Et vient le temps du Grand Secret
Enfin dévoilé
De l'amour partagé.

Basile philosophe naïf, Paris le 13 décembre 2018

1121 J'irai

J'irai
Dans les hautes vallées alpines
Et par les prairies fleuries
Danser avec les cigognes.

J'irai
Mêler ma voix
Au chœur des grenouilles
Des marais du château doré.

J'irai
Chercher la lumière des étoiles
Au fond de l'infini vertigineux
De tes yeux malicieux.

Je courrai
Sur les rayons de la Lune
Et les gloires
Du soleil flamboyant

Cherchant
L'horizon de tes baisers,
Au fronton de l'espérance
De mes pensées.

Basile philosophe naïf, Paris le 13 décembre 2018


1120 Seul et heureux

Il y a des gens
Qui s'imaginent
Que c'est vital
D'avoir un ou une
Partenaire sexuel.
Qu'il faut absolument
Avoir un copain
Ou une copine.
Je m'en passe très bien.
L'amour c'est important
D'accord,
Mais pas à n'importe quel prix.
J'ai des amis gays
Qui me font rire.
Ils croient qu'à partir du moment
Où un homme sensible et intelligent
N'a pas de copine
Il est forcément gay.
Bien des hommes, gays ou pas,
Baisent pas parce qu'ils ont envie de baiser
Ou qu'ils sont amoureux,
Mais parce qu’ils ont des peurs
Qu'ils oublient
En se shootant aux endorphines.
Je ne suis pas là
Pour soulager leurs peurs.
Qu'ils règlent leurs problèmes
Avec eux-mêmes.
Je suis seul et heureux.
Ça vous étonne ?
Mais pour être heureux
Il faut arrêter de se répéter
« Je suis malheureux ».
Car à force de se le dire
On finit par le devenir.
Certains diront
Que si je suis « seul et heureux »
Je suis « égoïste ».
Parce que pour être altruiste
Selon eux
Il faut forcément avoir
Une femme
Ou un homme dans son lit.

Basile philosophe naïf, Paris le 13 décembre 2018

mardi 11 décembre 2018

1119 Le kebab de la rue Pernety

Un sage et une reine,
Leur palais est plus modeste
En taille
Que celui de Versailles,
Mais leur cœur
Est plus vaste
Que celui de bien des rois.
On les voit là,
Avec leurs deux grands garçons,
Et parfois aussi leur fille
Et son enfant,
Le trésor de la famille.

Basile philosophe naïf, Paris le 11 décembre 2018

lundi 10 décembre 2018

1118 Le but de la poévie

Le but de la poésie
C'est charmer les oreilles
Et le cœur de son prochain.
La base de la poésie
C'est l'amour,
Car sinon
Pourquoi voudrait-on
Charmer les oreilles
Et le cœur de son prochain ?
La vie est poésie,
Car vivre c'est aimer,
Et aimer c'est vivre,
Faisons de nos vies une poésie,
Déclamée,
Chantée,
Rêvée.
Et proclamons solenellement
Que la visie est poévie.

Basile philosophe naïf, Paris le 10 décembre 2018

mercredi 5 décembre 2018

1117 Souvenir

Quand j'étais petit petit petit
Et que mes parents
Étaient grands grands grands
Nous allions à la gare,
Et là, tout là haut là haut là haut
Mon papa discutait au guichet
Avec quelqu'un de mystérieux
Dont j'entendais seulement la voix
Et que je ne voyais pas.
Je ne comprenais pas
Ce que se racontaient
La voix et mon papa.
Mais ensuite le résultat
Était que nous montions dans un train
Et voyagions.
Papa était formidable !
Par la suite
Et bien plus tard
J'ai appris que ce qu'il faisait
C'était tout simplement demander
Des billets de chemin de fer
À un employé.

Basile philosophe naïf, Paris le 5 décembre 2018

1116 La première des libertés

Trois femmes splendides,
J'ai envie de faire l'amour
Avec l'une le lundi,
Avec l'autre le mardi,
Et avec la troisième
Le mercredi.
On me dit
Que je dois choisir :
Ou bien l'une,
Ou bien l'autre,
Ou bien la troisième.
Que je dois limiter mes rêves.
Mais pourquoi donc
Devrais-je limiter mes rêves ?
Je ne couche déjà
Ni avec l'une,
Ni avec l'autre,
Ni avec la troisième,
Et en plus
Je devrais limiter mes rêves.
Mais pourquoi donc
Devrais-je limiter mes rêves ?
J'ai envie
Que chaque seconde de ma vie
Soit une fête.
Alors, laissez-moi rêver,
C'est la première des libertés.

Basile philosophe naïf, Paris le 5 décembre 2018

1115 Deux joues, un Paradis

Je connais plus d'un homme
Qui se jette à la rencontre
Des jolies filles,
Et, littéralement leur arrachent,
Leur imposent
La bise,
En espérant mieux
En espérant plus
En faisant pression sur elles.
Je ne suis pas ainsi,
Et regrette des fois
Que les laissant libres de leur choix
De belles naïades,
De belles ondines,
De belles merveilles
Choisissent de ne pas m'embrasser.
C'est le cas d'une d'entre elles
Qui me salue de loin.
Et qui soudain un jour
Ayant fait la bise
Devant moi
À un autre,
S'est exclamé :
« Bon, je te fais la bise ! »
Et est venue offrir ses joues
À mes pudiques baisers.
Surprise et délices,
Ses joues étaient douces
Comme une prairie fleurie
Au soleil de l'été,
Comme le duvet d'un oiseau
Dans son nid,
Comme une volée
De papillons dorés.

Basile philosophe naïf, Paris le 5 décembre 2018

mardi 4 décembre 2018

1114 Ma muse et sa source

J'ai revu la femme source 
De ma compagne en poésie.
Comme elle est jeune et belle,
Jeune et belle et timide,
Est-ce qu'elle m'aime ?
Je n'en sais rien.
À quoi pense-t-elle
Quand elle me voit ?
À rien, peut-être.
Mais en Poésie
Avec ma muse
Tout est possible,
Et surtout l'aimer,
L'aimer à l'infini parmi les astres
Au milieu du soleil et des étoiles,
Par delà le temps et l'espace
Allongés ensemble sur la Voie Lactée
Non loin de la chèvre d'Amalthée,
Dont la corne d'abondance
Déverse en permanence
Un flot de pierreries
Formant un lit
Où nous dormirons
Tendrement enlacés,
Bouche contre bouche,
Cœur contre cœur,
Durant dix millions d'années. 

Basile philosophe naïf, Paris le 4 décembre 2018

dimanche 2 décembre 2018

1113 Débattre et définir « la Nouvelle Tendresse »

Il est temps de définir ou chercher à définir « la Nouvelle Tendresse ». Celle-ci se définit initialement par rapport à ce qu'elle n'est pas. Car d'ordinaire et très abusivement règne une confusion regrettable et omniprésente entre la tendresse entre adultes et une soi-disant obligation de chercher à parvenir à l'acte sexuel. « Besoins » et « pulsions » sont invoqués pour justifier cet enfumage démagogique et machiste.

L'acte sexuel n'est pas un acte anodin, un produit de consommation ou « un certificat de vie à deux ».

Il n'est pas non plus « une preuve d'amour ». Et il n'est jamais et en aucun cas une obligation pour qui que ce soit. Si on doute de sa légitimité ou de son caractère bienvenu, le mieux est de s'abstenir de le pratiquer. S'en passer n'est insupportable qu'à ceux ou celles qui croient que c'est insupportable. C'est de l'autosuggestion. Le plus important c'est le sentiment d'amour et la caresse qui peut éventuellement l'exprimer.

La caresse, la tendresse ne sont pas les « préliminaires » ou le « post-lude » de l'acte sexuel, ou l'encouragement, l'engagement à le pratiquer.

L'érection et son équivalent chez la femme ne signifient pas mécaniquement le désir, le besoin ou l'urgence de l'acte sexuel. Le croire c'est être un ignorant. Beaucoup sont ignorants.

« Dormir avec quelqu'un » signifie dormir avec quelqu'un et pas nécessairement autre chose. De même « passer la nuit avec quelqu'un » signifie passer la nuit avec quelqu'un et pas nécessairement autre chose.

La nudité n'est pas l'uniforme de l'acte sexuel mais l'état naturel de l'être humain.

Parvenir à l'acte sexuel par la pression morale ou matérielle ou le mensonge constitue un viol.

La beauté, la jeunesse, la féminité ne sont pas un appel à l'acte sexuel. Une fille jeune, belle et féminine a le droit qu'on lui foute la paix et n'a pas à être harcelée par un troupeau d'imbéciles.

Amorcer un débat, notamment avec des amies femmes, pour définir la Nouvelle Tendresse, qui sera tout sauf machiste. Les hommes intelligents peuvent également y contribuer.

Si nous n'ouvrons pas le débat, nous laissons le terrain des relations humaines à la merci de la nostalgie du passé, de la confusion et de la pornographie.Ouvrons le débat. C'est une question de respect de soi et de renoncement à la résignation devant la bêtise humaine régnante, qui assure très efficacement le malheur et la solitude de bien plus d'un.

Chacun a son mot à dire, son expérience et son opinion. Bien des débats n'en sont pas. Qui font très souvent appel à des « spécialistes » plus ou moins auto-proclamés qui sont membres de compagnies d'ânes savants. N'oublions jamais que n'importe qui en France peut se proclamer « sexologue », l'usage du terme ne connaissant aucune réglementation. Terme qui peut être dérivé en d'autres titres ronflants, tels que « sexothérapeute ». Quant aux « psychologues » ils ont faits quelques années d'études de cette spécialité à la fac. Et ne sont pas plus intelligents ou sensibles pour autant. Certains le sont, d'autres pas. Il n'existe pas de « diplôme d'intelligence ». Sachons analyser les propos tenus sans juger la bouche qui les exprime. Évitons la diplômanie, maladie bien de chez nous. 

Basile philosophe naïf, Paris le 2 décembre 2018

samedi 1 décembre 2018

1112 Le vilain petit canard

Ta nuque est belle,
Et le haut de ton dos est beau,
Sa peau est blanche et douce,
Quand je l'ai vu
Je l'aurais volontiers embrassé,
Mais qu'aurais-tu compris ?
Que je te drague ?
Alors que je ne drague jamais.
Personne ne me comprend,
Je suis un vilain petit canard
À vie.

Basile philosophe naïf, Paris le 30 novembre et le 1er décembre 2018

1111 Tolérant et neutre

Je n'ai rien contre le fait
Que des femmes draguent des hommes,
Que des hommes draguent des femmes,
Mais je n'ai rien pour non plus.

Je n'ai rien contre le fait
Que des femmes draguent des femmes,
Que des hommes draguent des hommes,
Mais je n'ai rien pour non plus.

Je n'ai rien contre le fait
Que des femmes s'habillent en hommes,
Que des hommes s'habillent en femmes,
Mais je n'ai rien pour non plus.

Je n'ai rien contre le fait
Que des femmes changent de sexe,
Que des hommes changent de sexe,
Mais je n'ai rien pour non plus.

Je suis tolérant et neutre,
Cela, beaucoup de gens
Ne le comprennent pas,
Ne l'admettent pas,

Ne le tolèrent pas,
Ils préfèrent m'attribuer
Un autre avis,
Une autre opinion,

Qui leur permettra
De m'approuver,
Ou de s'indigner.
Contre cette situation

Je ne peux rien
Car les hommes
Confondent la tendresse
Avec le sexe.

Et les femmes
Influencées par les hommes
Finissent par penser
La même chose.

On me dira
Que la situation
Peut changer,
Les hommes peuvent évoluer,

C'est vrai,
Mais je n'y crois pas trop,
Depuis le temps
Que je vis dans cette société

Qui n'arrête pas d'involuer,
C'est à dire
De retourner
Vers le passé.

Basile philosophe naïf, Paris le 1er décembre 2018