vendredi 30 avril 2021

1466 Poème cadeau au poète Mario

Cher Mario,

Tu es un vrai poète,

Car tu es vraiment,

Totalement, absolument,

Radicalement confit, frit,

Imprégné, mijoté, infusé

Dans la parole poétique

Et la fascination hypnotisée

Irradiant, pauvres de nous !

De la gente féminine

Et de l'Amour.

Le cœur du poète

Est comme une balle

Que les Muses s'échangent

En riant.

Quand Ronsard

Pour séduire sa rose

Lui dit qu'elle vieillira

Et se flétrira,

Il espère une chose

Qui ne vient pas.

Et nous, beutes insensibles,

Et gourmandes, indifférentes à son sort,

Savourons avec délectation depuis des siècles

La tentative de séduction impuissante et vaine

Dont résulte

Son très beau poème.

Le dire incapable d'aimer,

C'est insulter le poète.

Non, incapable bien souvent

D'être aimé par la femme

Ou l'homme de son cœur,

Tel est le fréquent et dur sort du poète,

Homme ou femme.

Les poèmes et chansons d'amour sont souvent des lamentations.

C'est en décortiquant des chansons d'amour mexicaines

Que j'ai appris le verbe llorar*, pleurer,

Tellement souvent il revenait !


Basile philosophe naïf

Paris, le 30 avril 2021

 

*llorar se prononce yorar.

 

jeudi 29 avril 2021

1465 La poésie sauvera le monde

Quand les humains,

Aveugles durant des siècles,

Scruteront avec attention la poésie,

Aliment essentiel

Et délicieux

Sous les cieux

Et les cent ciels,

Ils feront d'elle

Le conducteur avisé

De leurs rêves,

Leurs ambitions,

Leurs résolutions,

Leurs actions,

Leurs émotions

Et leurs horizons infinis

Et sans limites

Autres que le mystère,

Alors la poésie sauvera le monde

En douceur

De ses craintes et de ses peurs.

Et le monde à l'homme

S'offrira comme un poème

Où plus jamais il souffrira.

Certains diront

Que seul Dieu

Peut sauver le monde.

Mais Dieu et la Poésie

Sont synonymes.

Dieu est Poésie.

Douce est la pluie,

Tendre est le vent.

Aimons-nous

Pour l'éternité

Et trois cent millions d'années

Et un jour.

Et le monde oublié

Redevient le jour d'après

Bleu, endiamanté

Et parfumé

A jamais

Par ton amour.

La Poésie sauvera le monde,

Et rendra leur noblesse

Au parfum des fleurs

Au miaulement des chats

Et au chant des oiseaux

A l'aube du septième jour.

Gloire immortelle

Aux jeunes filles

De mon pays

Et aux glycines en fleurs !

Amour, tendresse et poésie

Dans tous les cœurs !

Le jour se lève.

Chantons la joie ineffable

Et renouvelée

De voir naître

Un jour nouveau

Unique et inégalable,

Que je n'ai jamais connu,

Sauf dans mes rêves

De poète esseulé.

Oublions tous nos problèmes,

Car Dieu nous aime.

Résonnez fifres et fanfares !

Roulez tambours

Pour célébrer les fiançailles

De l'écureuil et du chardon bleu.

Allons sur la piste

Célébrer ces vaillants chevaliers de l'Amour !

Dressons de nos cavalières adorables

La liste dans notre inouï carnet de bal

Joie absolue et infinie, vive le Portugal !

Rions la vie, caressons la vie,

Savourons, mangeons, dégustons,

Buvons, dévorons, goûtons,

Adorons, acclamons la vie !

Et aimons aussi à la folie

Toi qui me lis.


Basile philosophe naïf

Paris, le 29 avril 2021

 

1464 L'infini de nos cœurs brisés et reconstruits

La poésie nous caresse,

Spontanée et naturelle,

Surprenante et habituelle,

Comme la feuille du vieux bouleau,

Voleur d'ombre et de lumière,

Au bord de la Volga,

Soudain détachée

Et précipitée

En tournoyant

Dans le vent de l'automne,

Rejoignant la foule innombrable

Des feuilles mortes de l'été passé,

Épais et moelleux tapis bigarré

Où se cache le peuple des forêts.

Tapis naturel prêt à accueillir

Nos amours tardives et égarées,

Vertueuses ou pécheresses,

Troublant de Cupidon

Endormi la paresse

Et réveillant ses multiples dons

De beauté et grâce infinies,

Amour, paix, tendresse et oubli

Des souffrances, solitudes et indifférences,

Pour ne penser

Qu'à notre projet

De repeindre en rose

La Voie Lactée,

En pourpre

La Chevelure de Bérénice,

La Grande Ourse,

La Croix du Sud, l'Étoile Polaire,

Et le chalet où nous passerons l'hiver.


Basile philosophe naïf

Paris, le 29 avril 2021

jeudi 22 avril 2021

1462 Connaissez-vous Flora ?

Connaissez-vous Flora ?

Elle a eu mille vies différentes,

Et elle est toujours vivante,

Notre Flora adorée,

Ses longs cheveux,

Sa gentillesse,

Sa jolie voix

Et sa guitare.


Elle a animé

Le grand bal des ours blancs

Au pôle Nord.

Et le défilé des fourmis lalala,

A la Fourmi-City

Dans l'Arizona.

La fête des lucioles

Dans les atolls

Des trois parasols,

La chorale des trois corbeaux

Au festival des trois lavabos,

Et le défilé des chats

Dans les neiges de l'Himalaya,

Parmi les hiboux,

A la Saint-Miaou.


Flora, c'est quelqu'un,

Elle est partout

Et nulle part.

On la cherche

Elle n'est pas là.

On croit qu'elle n'est pas là,

Mais elle est pourtant bien là,

Belle présence parmi nous, miaou,

Flora la magicienne

Qui nous rend heureux

Avec son seul regard

Et ses chansons.


Connaissez-vous Flora ?

Si vous ne la connaissez pas,

Courez, découvrez-là !

Flora que l'on aime

Et à qui j'ai dédicacé

Ce poème.


Flora la belle Espagnole,

La belle Mexicaine,

La belle Colombienne,

La belle Équatorienne,

La belle Bolivienne,

La belle Uruguayenne,

Qui nous enchante

Avec ses chansons.


J'ai rêvé d'un monde

Où il n'y aurait plus

Que des Flora par millions.

Ce serait un monde fait de paix,

De gentillesse

Et d'harmonie,

Avec plein de chansons

En espagnol,

Puisque c'est la nature

Et l'origine

De ta maman

Adorable,

Qui t'a fait jaillir

De ses entrailles,

Et que nous remercions

Pour ce cadeau incomparable :

Flora qui chante

Et nous enchante,

Amour, beauté, grâce infinie.


Basile philosophe naïf

Paris, le 22 avril 2021


mercredi 21 avril 2021

1461 Je ne peux pas

Je ne peux pas t'offrir mon amour,

Je ne peux pas... t'offrir mon amour...

Alors je t'offre des fleurs.


Je ne peux pas t'offrir mon amour,

Alors je t'offre des gâteaux.


Je ne peux pas t'offrir mon amour,

Alors je t'offre de belles pensées.


Je ne peux pas t'offrir mon amour,

Alors je t'offre ce poème.


Je ne peux pas t'offrir

Ce que j'ai de plus précieux au monde.


Je ne peux pas t'offrir

Ce qui est le plus précieux

Que je puisse donner

Sous le ciel étoilé,

Au bruit du ressac de la mer

Sur les récifs des îles enchanteresses.

Je ne peux pas t'offrir mon amour,

Je ne peux pas t'offrir mon amour,

JE NE PEUX PAS T'OFFRIR MON AMOUR !

Parce que tu l'as déjà.


Basile philosophe naïf

Paris, le 21 avril 2021

samedi 10 avril 2021

1460 Supplique

Il paraît

Que si un jour

Je ne suis plus inscrit

Au registre des vivants

Il faudra prier

Pour « le salut de mon âme ».

Si vous êtes croyant

Priez pour moi

Le jour venu

Et même avant.

Et si vous ne croyez pas,

Mangez du chocolat,

C'est très bon pour le moral

Car ça contient de la théobromine.

La seule chose qui me chagrine

Si je dois sauter le pas,

C'est la tristesse de mes amis.

Allons, ne pleurez pas !

Pour moi

C'est juste

Un changement de dimension,

Et mon envie

D'aller saluer

Le duc e la Tour-Maubourg,

Henri Langlois

Et Charles Baudelaire,

Dont on fête cette année

Le bicentenaire.

Si vous êtes triste,

Voici un conseil

Pour vous consoler,

Plantez en mon honneur

Un bel arbre fruitier.

Et puis, chaque année

Allez le caresser.

Avec ses fruits

Faites de la confiture

Et dites vous

En en mangeant

A tous les repas :

« C'est bien vrai,

« Basile est encore là !

Bien qu'on prétend

Que ce veinard

Habite à présent

Rue Emile Richard,

Une rue très calme

Et trépassante

De son quartier.

Et qu'on le voit

Tous les soirs

Près d'un des rares moulins parisiens

Bavardant agréablement

Avec Henri Langlois,

La duchesse des Petits Pois

Et Charles Baudelaire,

Les inhumés les plus extraordinaires

Du cimetière

Le plus joyeux de la Terre,

Où chaque soir

Les fantômes dansent la java,

La rumba, la polka et le cha cha cha.

Et si une nuit je m'ennuie à vie,

Je m'en irai saluer

Le duc de la Tour-Maubourg

Qui, selon ma kiné adorée

Était loin d'être parfait,

Ce qui ne m'étonne en rien,

Car nous le savons tous très bien,

L'homme est une moisissure pensante

Qui se prend pour Dieu.

Mais pour éviter de finir ma poésie

Avec quelque chose de sérieux,

Connaissez-vous l'histoire

De ce missionnaire

Qui rencontre

Un lion affamé ?

Il se jette à genoux

Et implore Dieu.

« Seigneur, inspirez

Des sentiments chrétiens

A ce lion ! »

Et voilà le lion qui s'agenouille

Et déclare,

Pattes de devant jointes :

« Seigneur, bénissez

Le repas

Que je vais prendre ! »



Basile philosophe naïf

Paris, le 10 avril 2021

mercredi 7 avril 2021

1459 Le Val de Grâce

Hôpital du Val,

Là où passaient les infirmières,

A présent circulent

Les courants d'air.

Dans les chambres vides

Et les blocs abandonnés,

Réduits à des lieux sans valeur

Et sans utilités,

Des ruines prématurées,

Erre en pleurs,

Escorté de grognards,

L'ombre du grand Corvisart.

Cet hôpital

Était un trésor médical,

Une richesse nationale,

Une fierté de la France,

Une référence

Pour ceux qui y travaillaient

Avec efficacité et compétences.

Fondé en des temps anciens

Pourvu d'un grand bâtiment récent,

Avec un beau jardin parisien.

Au Val, j'ai été, il y a neuf années

Tester l'habileté au bistouri

Du professeur Chapuis.

J'ai apprécié cet hôpital.

Et puis un jour, il a été détruit.

 C'était un hôpital militaire.

Est-ce une victime de guerre ?

A-t-il été bombardé ?

Non. Il a été fermé

Par ordre du ministère.

On l'a supprimé

Comme on écrase une mouche,

On supprime un nuisible.

Quatre cent lits

Dont on n'avait sans doute

Pas besoin.

Je m'étonne et questionne,

Pourquoi supprimer

Ce qui est beau, ancien,

Fondé en 1799

Et depuis remis à neuf

Et marche bien ?


Basile philosophe naïf

Paris, le 7 avril 2021

mardi 6 avril 2021

1458 Cri poétique

Que ceux qui sont d'accord

Le disent, me soutiennent,

Pour nettoyer notre vocabulaire.

Débarrassons notre langue

Du venin des siècles passés !

Qu'elle s'épanouisse

Dans l'amour de la vie,

La paix des cœurs

Et l'harmonie du monde !

Tous les petits enfants,

Y compris nous il y a longtemps,

Arrivons du ciel,

Pour nous abriter un moment

Au chaud,

Dans le ventre accueillant

De notre maman,

Puis passons par le même passage

Pour entrer dans le monde.

Notre monde

Qui est très perturbé.

Et dont les femmes

Payent chair,

Cé, ache, a, i, ér

Les faiblesses,

Les incohérences

Et les crimes.

Il est temps

Que le règne de la violence

Se termine,

Et le règne de l'amour

Arrive.

Cette violence

Qui s'inscrit également

Dans notre vocabulaire.

Vagin signifie

« Fourreau d'une arme ».

C'est infect, ignoble,

Affreux, immonde.

Je propose de remplacer

Le mot « vagin »

Par le mot «passage».

Un mot juste, neutre,

JHonnête et glorieux.


Basile philosophe naïf

Paris, le 6 avril 2021

samedi 3 avril 2021

1457 Riz amer

 Des milliers de femmes

Transformées en bétail

Pour repiquer le riz,

Les pieds dans l'eau

Du matin jusqu'au soir,

Dévorées par les moustiques

Et harcelées par leurs chefs.

Tout ça,

Pour une paie de misère,

J'ai pleuré

En regardant « Riz amer ».

Rizières de Vercelli,

Si vous pouviez pleurer,

Vous déborderiez

En pensant à toute la misère

Que vous avez connu,

Sous un ciel ardent et cruel.

Mes sœurs anéanties par le travail,

Vos jambes et vos pieds étaient nus.

Vaillantes Piémontaises,

Braves filles d'Italie,

Vous avez usé vos charmes

A enrichir vos patrons

Et gagner le pain de la misère,

Le pain du riz amer.

Derrière mes larmes

Je vous aime

Et ne vous oublierai jamais.

Je penserai à vous

Tant que je vivrai.

Et même après cette vie

Si Dieu m'accorde

De vous retrouver au Paradis.


Basile philosophe naïf

Paris, le 3 avril 2021

jeudi 1 avril 2021

1456 Poème pour remercier Élise

 Hier, par un bel après-midi

Ensoleillé de printemps

Je remontais la rue Didot

En direction de mon domicile.

Avant de sortir

J'avais troqué

Mon pantalon de velours vert

Contre un pantalon de toile bleue.

J'étais seul.

Personne ne m'avait vu

Avant que je sorte

Pour apprécier ma tenue.

Je marchais d'un bon pas,

Quand une voix féminine

Calme, aimable et tranquille,

Proche et inattendue

M'a interpellé derrière moi.

Une jeune fille inconnue

Me disait que j'avais

Une jambe de pantalon

Qui n'était pas descendue.

La belle inconnue

Ainsi soudain apparu,

Troublant ma solitude,

M'a fait remarquer

Que ce n'était sans doute

Pas choisi exprès

De voir ainsi mon pantalon froissé,

Sa jambe retroussée

Au-dessus du mollet.

Elle s'est proposé de l'arranger,

Supposant que ma santé

Me rendait difficile

De me pencher.

J'ai accepté,

Et le désordre réparé

Nous voilà à bavarder.

Nous parlons de choses

Et d'autres.

Nous nous présentons.

Quelle aimable situation !

J'offre trois poésies

A l'aimable inconnue,

Et apprend qu'elle se prénomme Élise.

Élise, trésor d'humanité,

Trésor de l'Humanité,

Élise, je vous aime.

Rassurez-vous

Je n'ai pas le moindre béguin

Pour vous

Et ne cherche pas

Je ne sais quoi.

Je ne viens pas

Chercher à troubler vos amours.

Élise, la part de votre charme

Qui m'a frappé

Est que vous m'avez montré,

Surgissant ainsi dans ma vie,

Une des facettes les plus belles,

Éblouissantes et divines

Des relations humaines,

La bonté désintéressée

Pour aider un inconnu.

Ce que j'ai fait

En sauvant Asta

Il y a quinze ans.

Ce que j'ai raconté

Dans une des trois poésies

Que je vous ai remise

Belle et généreuse Élise.

Votre geste m'a ébloui.

Par cette poésie je vous remercie.

Dans la nuit de l'indifférence

Où hélas est souvent plongé la France,

Vous avez été comme une lumière

Venue du Paradis,

Comme un clin d'œil

De la Vierge Marie.

Basile philosophe naïf

Paris, le 1er avril 2021