vendredi 29 octobre 2021

1503 Ma mère

Ma mère,

Hélène,

1907-1988.

Ma mère,

Sainte et martyre,

Qui a enfanté

Sept fois, et élevé

Quatre enfants :

Georges,

Michel,

Anne

Et moi,

Et en a perdu trois.

La très petite Hélène,

Morte de froid à Paris,

Sous l’occupation allemande,

Tandis que son papa

Était prisonnier de guerre

En Allemagne.

Je n'ai aucune haine

Contre le peuple allemand

Et je l'aime.

Puis ma mère a perdu

André Max Nicolas Jean,

Mort à l'âge de six mois

Le jour de la Saint Sylvestre 1944

Des suites

D'une vaccination antidiphtérique.

Et enfin

Elle a perdu un enfant

Qu'elle attendait,

Qui n'avait pas encore de nom,

En 1950,

Suite à un interrogatoire très violent,

Juste avant ma conception.

Ma mère,

Sainte et martyre,

Qui a connu un abîme de souffrances

Et a toujours cherché

A faire le bien autour d'elle

Et le bien de ses enfants.

Ma mère,

Sainte et martyre, sculpteur et artiste.

En 1919 ;

Encore fillette,

Violée à l'âge de onze ou douze ans,

Dans une rue de Riga, en Lettonie,

Durant la guerre civile,

Par un garçon égaré

Âgé de quinze ans,

Armé d'un couteau,

Qui n'aimait pas

Les petites filles riches ;

Ma mère, ma maman chérie, repose en paix.

Que l'armée des anges

T'accueille en son Paradis,

A toi ce poème, pour t'écrire je t'aime.

Basile, Paris 28 octobre 2021

mardi 12 octobre 2021

1502 Le sourire de Lia

Il y a

Les fraises

A la Chantilly,

Et le chocolat.

Et il y a

Le sourire de Lia.

Il y a

L’entêtant parfum des champs de bégonias,

Sous le ciel à minuit sous les frimas,

Et il y a le sourire de Lia.

Il y a

La monumentale cité d'Angkor,

L'hiver sous la pluie qui tombe encore,

Et il y a le sourire de Lia.

Il y a

Le chant des baleines à l'aurore,

Dans les océans glacés aux mil trésors,

Et il y a le sourire de Lia.

Il y a

Les grandioses torrents de l'Himalaya,

Loin là-bas au pays des sherpas,

Et il y a le sourire de Lia.

Il y a

Les mélancoliques remparts de Carcassonne,

Qui songent à Blanche de Castille et aux Albigeois,

Et il y a le sourire de Lia.

Il y a

Les jolies danses bretonnes

Interrompues quand le clairon sonne,

Et il y a le sourire de Lia.

Il y a

Les aurores boréales

Aux heures vespérales,

Et il y a le sourire de Lia.

Il y a

La danse des feuilles automnales

Sous les pluies douces d'octobre à midi,

Et il y a le sourire de Lia.

Il y a

Le ballet des comètes au parfum d'estragon,

De myrrhe, de myrtilles et d'ancolie,

Et il y a le sourire de Lia.

Il y a

Le rendez-vous des arcs en ciel et des dragons

Au pays des elfes, des géants et des griffons,

Et il y a le sourire de Lia.

Il y a

Le concert des anges dans les jardins du Paradis

Où les fleurs chantent, récitent des poèmes et rient,

Et il y a le sourire de Lia.

Il y a

Le banquet des fées au palais de Grande Poésie,

Où elles dansent la tarentelle avec les tarentules,

Et il y a le sourire de Lia.

Il y a

La cité des mille soleils qui dansent la ronde,

Le galop, le twist et le quadrille,

Et il y a le sourire de Lia.

Il y a

Le premier matin et la première seconde du monde,

Sous les étoiles, dans la main du Créateur,

Et il y a le sourire de Lia.

Il y a mil et mil choses sur la terre et dans le ciel,

Mil et mil merveilles, petites derrière ton sourire,

Plus grand en beauté que le soleil en été,

Et à mes yeux un trillion de fois plus merveilleux.

Merci ô toi divine Lia ! Quand je t'ai vu sans masque,

La lumière de ton sourire a illuminé mon cœur !


Basile philosophe naïf

Paris, le 12 octobre 2021

dimanche 10 octobre 2021

1501 Les portiers du Paradis

J'aime, dans ma mûre saison,

Me rendre à l'Entrepôt*

Goûter un film savoureux

Qui flatte mon cœur

Et enrichit mon esprit.

Mais avant de pénétrer

Le cœur battant

Dans la salle obscure

Où je sacrifierai aux mannes

D'Auguste et Louis Lumière

Et Henri Langlois,

J'ai le plaisir de croiser

Une belle jeune fille

Ou un beau jeune homme

Passionné de cinéma

Qui tient la caisse à l'entrée

Délivre les billets

Et donne des informations.

Je voudrais leur dire

Avec cette poésie

Que j'aime, j'adore le cinéma

Et vous portiers du Paradis

Je vous aime

Et en pensées

Vous couvre de baisers.

Vive le cinéma !

Vive les cinéphiles !

Vive vous

Que j'aime

De tout mon cœur.


Basile philosophe naïf

Paris, le 3 août 2021


*Nom d'un cinéma parisien d'art et d'essai.

mardi 5 octobre 2021

1500 Retrouvailles inattendues

Assis le soir dans un café,

Mon regard d'ancien élève des Beaux-Arts,

Conditionné par des mois de dessins d'« académies » figurant des femmes nues,

Fut soudain bousculé,

Renversé,

Car me tapa dans l’œil

Un tsunami d'harmonie :

Une grande sauterelle en minijupe

A la fière allure,

Avec des jambes magnifiques,

Auxquelles, plus haut

Faisaient écho

De très beaux seins naturels

Délicatement moulés

Dans un chandail noir.

Devant cette symphonie

Grandiose, de courbes

Et de chairs tendres et palpitantes

Le vulgaire crierait : « rien a jeter ! »

Le poète que je suis

S'est contenté de penser :

J'offrirais volontiers

Une poésie

A cette apparition paradisiaque

Poétique et inattendue.

Je me promis d'aborder

La belle inconnue,

Hélas habillée et pas nue,

Pour lui faire un brin de conversation

Et lui offrir

Un de ces poèmes qui ne quittent pas

Mon sac.

Mais voilà,

L'imprévu, l'inattendu arriva.

Ce fut la belle inconnue

Qui m'aborda !

« Au fait, on se connaît ! » me dit-elle.

Elle portait un masque,

Le baissa pour me montrer son harmonieux visage,

Me rappela que je lui avais offert une poésie

Exaltant la beauté de son cou.

Ce souvenir commença à se raviver dans ma mémoire.

Ce n'était donc pas une rencontre nouvelle,

Mais des retrouvailles inattendues.

De ces instants charmants,

Qui caressent mon cœur,

Il ne me restait plus qu'à écrire

Un poème,

Pour dire « je vous aime »

A la belle retrouvée

Et au monde entier.

Tendres retrouvailles,

Richesses et diamants de la vie !

Secondes d'éternité

Qui passent comme des comètes.

Chaque instant

De ces moments charmants

Est comme un million d'étoiles

Au firmament,

Ou comme un tendre baiser

Entre deux tourterelles

Qui durerait

Un million d'années.

Pour finir ce poème,

Je te dis,

A toi qui me lis :

Je t'aime.


Basile philosophe naïf

Paris, le 5 octobre 2021



mercredi 29 septembre 2021

1499 Souvenir

Rappelle-toi, Atika,

Les savonniers étaient en fleurs

Ce jour-là,

Une légère brise tempérait

Les premières grandes chaleurs

De l'été.

Deux amoureux sur un banc

Se bécotaient tendrement.

Des enfants riaient.

On entendait

Dans le lointain

Le râle inquiétant pour les mulots

D'une chouette fatiguée

Cherchant le sommeil

Après une nuit

De chasse et de veille.

Tout respirait le calme

Et la tranquillité.

L'air était chaud

Et parfumé.

C'est alors

Qu'un oiseau

S'est mis à chanter

Pour célébrer

Ta très grande beauté,

Ta très longue chevelure bouclée

Et la très grande droiture de ton fiancé.


Basile philosophe naïf

Paris, le 25 juillet 2021

1498 À une déesse de beauté

J'ai rêvé

Que je visitais

La nuit

Au musée du Louvre

Une galerie de statues antiques

Figurant des femmes magnifiques

Toutes plus belles

Les unes que les autres.

Tout au bout de cet alignement fascinant

De déesses marmoréennes

Œuvres de Phidias

Et d'autres héros de la statuaire grecque,

Il y avait une statue

Plus belle que toutes les autres,

Elle était vivante

Et animée !

Tout d'abord, ne l'ayant jamais vu

Revêtue d'un drapé antique,

Je ne l'ai pas reconnu.

Puis j'ai reconnu ses épaules,

Ses bras, ses mains,

Son visage.

Et elle m'a sourit.

Cette statue

Plus belle que toutes les autres,

C'était toi, Cosima*.

Tu étais plus belle

Qu'un navire de haut bord,

À trois ponts, toutes voiles dehors

Partant pour les mers lointaines

Recueillir l'or, le maïs et le goémon.

Tu étais plus belle

Que le lever du jour sur le mont Fuji,

Quand les flancs de cette montagne sacrée

S'illuminent de milliers de cerisiers en fleurs.

Tu étais plus belle

Que la prunelle du chat amoureux

Contemplant sa compagne endormie.

Tu étais plus belle

Que la liberté,

L'amour et la paix.

Tu étais la beauté même

Personnifiée.

Heureuse la maman

Qui peut te serrer dans ses bras,

Heureux l'amant

Qui dort avec toi !


Basile philosophe naïf

Paris, le 1er août 2021


*Cosima se lit Cossima

mardi 28 septembre 2021

1497 Contraste

C'est un géant

Dont la tête

Et les épaules

Dépassent les nuages.

Ses mains

Sont plus larges

Que la place de la Concorde

À Paris.

Ses pieds

Vont de Paris à Orléans

Par l'autoroute.

Sa voix gronde

Comme un volcan.
Et à ses pieds

Il y a

Une très petite fourmi

Qui crie très fort

Pour qu'on l'entende :

« C'est moi la plus grande ! »


Basile philosophe naïf

Paris, le 21 août 2021

lundi 6 septembre 2021

1496 Fleur d'Arménie

Par les plaines et les montagnes,

A travers fleuves et océans,

Fuyant misère et servitude,

S'avançaient inlassablement

Les réfugiés, les réfugiés.


Dans les montagnes d'Arménie

Le sang a coulé abondamment,

Alors, par milliers et par milliers

Fuyant l'Arménie et la mort

Les Arméniens se sont enfuis

Abandonnant leur pays.


C'est ainsi qu'à Marseille est née

Une fleur d'Arménie,

Une merveille, une belle sirène,

Elle se nomme Nathalie,

Et par sa voix

Honore la France où elle vit

Et l'Arménie, d'où a fui sa famille.


Son âme et son sang sont arméniens,

Son cœur est français et marseillais,

Elle chante la joie et la peine,

Le jazz, la poésie et l'amour.


Et naturellement elle admire

Cet homme

Petit de taille,

Au cœur immense,

Le grand Charles Aznavourian.


Venez écouter,

Oui, demain venez écouter

La voix de la charmante Nathalie

Fleur d'Arménie.


C'est pour elle

Que son ami Basile

A écrit cette chanson.

Cette femme est une île

Illuminée par le soleil

D'Arménie, de France

Et de Marseille,

Venez la saluer, l'admirer

Et l'écouter chanter !


Nathalie ! Nathalie ! Nathalie !


Basile son premier fan

Il y en a d'autres,

Ils seront nombreux demain.

Paris, le 14 juillet 2021, six heures sept du matin

1495 Un enfant de Djerba

C'est un enfant
Né il y a vingt ans,
Quelle belle chose !
Dans l'île des flamants roses.
Quand il eut vingt jours
Il vint à Paris
Où son papa tenait une épicerie.
Il grandit loin de ses racines,
Le petit Yacine.
Il devint un jeune homme
Droit et courageux
Qui tient aujourd'hui
Un temple dédié aux fruits
Et aux légumes
De toutes les origines.
Il trouve son métier bien
Et il le fait bien.
Un jour il sera papa
Et il aimera ses enfants
Comme il aime à présent
Son papa et sa maman
Et sa soeur
"Lui en plus petit
Et en fille."
Si j'avais eu un fils,
J'aurais été fier
D'avoir Yacine pour enfant.
Béni soit ton magasin,
Celui qui le tient
Et ses parents !

Basile philosophe naïf
Paris, le 9 août 2021

1494 La troisième Manon

J'avais commandé un plat
Dans cet havre de paix
Et de convivialité
Qu'est Le Moulin à café.
C'était le soir,
Un soir d'été ensoleillé
Veille du quinze août,
Fête de la montée au ciel
De la belle vierge Marie,
Qui fut la fête nationale de la France
Sous le Second Empire.
Jour qu'au delà des Alpes
Les Italiens appellent Ferragosto.
Jour aussi que les plaisantins
Amis des chats,
Ces petits félins amicaux,
Ont proclamé Fête Internationale des Chats :
La Mi-Août.
Je savais tout ça
En attendant mon plat,
Mais que vis-je arriver
M'apportant ma pitance ?
Hourra ! Vive Paris ! Vive la France !
La plus belle des apparitions qui soient,
Une créature de rêve,
Une merveille de la Nature,
Toute de blanc vêtue.
Fasciné par cette explosion,
Ce typhon, cet ouragan de beauté,
Hypnotisé, possédé, envoûté
Par la perfection de cette nymphe
Du Moulin à café,
Je l'entendis me demander
Si j'étais bien le Basile
A qui elle devait son plat apporter.
A ma réponse positive
Succède mon propos.
Questionnant l'apparition inattendue :
"Quel est ton prénom ?" lui dis-je.
Elle me répond "Manon"
De la plus belle et la plus douce voix qui soit,
Me regardant
D'un regard de velours endiamanté.
Saisi par l'émotion,
J'imagine déjà
La poésie consacrée
À cette divine apparition.
Je connais déjà deux Manon,
Voici ma troisième Manon.
La revoyant
Je lui demande son nom.
Et la rencontrant
Une troisième fois,
Je réalise
Quelle Reine de Beauté elle est.
C'est pourquoi je lui écris
Cette poésie,
Et la lui remettrai
Pour lui témoigner
De toute mon amicale admiration.
Manon, ce soir-là
Tu fus pour moi
La beauté
Et la féminité incarnées !

Basile philosophe naïf
Paris, le 16 août 2021

samedi 4 septembre 2021

1493 A Emma

Emma m'a demandé de lui écrire un poème

Après ceux que j'ai écrit

Pour ses amies Atika et Cosima.

Mais comment lui dire

La difficulté d'écrire un poème

Alors qu'elle-même

Je ne la connais pas,

Ou à peine ?

Comment satisfaire

Cette envie de poème ?

Si je continue à me taire,

Ça lui fera de la peine.

Je la trouve insouciante,

Elle est belle, aimable et souriante.

Dans peu de jours, elle s'en va,

Elle quitte le Moulin à café

Où elle a passé quelques temps

Et où je l'ai rencontré.

Vite ! Vite ! Un poème !

Que dire ? Je sais

Elle est Bretonne !

Oui, mais je ne connais guère mieux

La Bretagne que la Champagne

Ou la ville de Maguelone

Grand port sous Saint-Louis.

Mais si Emma était

Une princesse indienne,

Je pourrais courir voir

Et vanter son fabuleux éléphant-taxi

Aux féeriques défenses d'ivoire.

Si Emma avait été

La Reine des Fleurs,

Je pourrais vanter les couleurs

Et les parfums de son manteau royal.

Si elle avait été

La Princesse au Zénith,

Se déplaçant sur son nuage doré,

J'aurais pu la comparer au soleil

En été, à midi, par un ciel limpide.

Si elle avait été une fée de lumière,

Une nymphe des forêts,

Un sylphe de légende,

j'aurais pu imaginer

Encore bien des choses...

Mais je dirai juste

Que Emma est très belle

De formes et de cœur,

Et que si j'avais eu

Un grand fils adoré,

J'aurais été enchanté

D'avoir Emma

Comme belle-fille.

Si ce poème lui a plu,

J'en suis ravi.
Si ce poème n'a pas amené

Un sourire sur son joli visage

Et le contentement

Dans ses jolis yeux,

Qu'elle veuille bien me pardonner.

Si vous aimez Emma

Emma vous aimera.

Emma, je te souhaite

Amour, santé et prospérité.

Merci au ciel

De m'avoir donné

Le plaisir de te rencontrer,

Et connaître un jour

Tes enfants, tes parents et ton mari charmant.


Basile philosophe naïf

Paris, le 3 septembre 2021

vendredi 3 septembre 2021

1492 A une amie

Si les hommes que tu rencontre

Étaient moins bêtes

Ils feraient la queue devant chez toi

Pour te demander en mariage.

Tu choisirais le meilleur,

Les autres, en pleurant

Acclameraient les nouveaux mariés.

Mais les hommes que tu rencontre

Sont bêtes, lâches et volages

Et ne te demandent pas en mariage,

Car ils ne savent pas

Apprécier la grandeur et la beauté

De ton cœur.

Et moi, si je ne te demande pas

Ta main,

C'est parce que

Je ne suis qu'un gamin

Qui écrit des poèmes

Pour te dire qu'il t'aime,

Non pas comme un amant

Qui aime les demoiselles,

Ou comme un enfant

Qui aime sa maman,

Mais comme une étoile jumelle

Qui, très respectueusement

Resplendit de bonheur

Tout près de ton cœur

Et de ses deux merveilles féeriques,

Sereines et fantastiques

Mélanges de France et d'Afrique,

Battant très doucement

Réunis au firmament.


Basile philosophe naïf

Paris, le 31 août 2021