dimanche 2 juillet 2017

799 Questions de propriétés

Durant probablement des dizaines de siècles, les hommes se sont considérés comme les cultivateurs de « la terre » féminine. Ils déposaient leur semence dans le ventre des femmes et celles-ci, passivement croyaient-ils, leur « donnaient » des descendants. Cette conception de la reproduction humaine, avec l'homme actif et dominateur et la femme passive et soumise est toujours à la base de la morale régnante. Ainsi, par exemple, nombre de personnes y compris des femmes, avalisent l'invraisemblable et immonde idée que si une femme s'habille « sexy » et se fait violer, elle est responsable de ce qui lui arrive. Elle n'avait qu'à rester discrète et soumise et rien ne lui serait arrivé. Ce discours infect est faux et falsificateur. Tout d'abord je dois dire qu'élève à l’École des Beaux-Arts de Paris j'ai passé des années à voir chaque matin des femmes nues et n'en ai violé aucune, ni n'en ai eu l'intention. Je ne pense pas être un extra-terrestre. Si je n'ai jamais dérangé les modèles femmes qui posaient nues dans les ateliers que je fréquentais, d'autres sont capable de se conduire pareillement. Ensuite, statistiquement il est prouvé que l'immense majorité des viols ne concernent pas des filles « provocantes et sexy », mais tout simplement des filles membres de l'entourage proche des violeurs. Le discours sur les tenues « sexy » sert juste à innocenter les violeurs et inciter les femmes à raser les murs devant « leurs seigneurs et maîtres ».

Quantité de femmes de nos jours à Paris évitent de porter des tenues vestimentaires qui les mettent en valeur, préférant porter des tenues grisâtres qui les feront passer plus inaperçues. Ceci afin de limiter le dérangement causé par le harcèlement de rues. A ce propos, un internaute évoquait un moyen de combattre ce harcèlement. Il écrivait récemment qu'à un moment la police de New York avait envoyé à Central Park des policières en civils qui verbalisaient ceux qui les harcelaient en ne se doutant pas d'avoir affaire avec la police. L'internaute qui racontait cette histoire préconisait de suivre cet exemple aujourd'hui pour lutter contre le harcèlement de rues.

La question est de savoir à qui appartient le ventre des femmes, aux femmes elles-mêmes ou aux hommes qui prétendent avoir un droit impératif sur ces ventres. La morale régnante prétend que cette prétention est justifiée. L'homme aurait des « besoins » auxquels il serait « incapable de résister ». Et le rôle de la femme serait de le satisfaire. Beaucoup de femmes et un certain nombre d'hommes ne sont pas d'accord avec cette idée.

On peut s'interroger sur la question de la propriété à propos d'autres domaines. Si nous considérons par exemple les fruits et légumes. Appartiennent-ils à ceux qui les produisent et ensuite à ceux qui les consomment ? Apparemment en toute logique il faut répondre oui. Pourtant aujourd'hui les fruits et légumes semblent plutôt appartenir aux intermédiaires qui ne produisent rien, achètent trop bon marché les fruits et légumes aux producteurs. Et ensuite les revendent trop cher aux consommateurs. 94 % du prix de vente des fruits et légumes revient aux intermédiaires. Les produits vendus étant trop chers se vendent mal et 40 % au moins finit à la poubelle. Les producteurs ne s'en sortent pas et les consommateurs non plus.

S'agissant du logement. Il appartient à ceux qui le construisent puis à ceux qui l'habitent. Pourtant aujourd'hui souvent il appartient à « un propriétaire », qui ne l'a pas construit et n'y habite pas. Il paie mal le constructeur et demande un loyer démesuré au locataire. Où se trouve sa justification ?

L'argent appartient à qui ? On dirait qu'aujourd'hui il appartient pour une très large partie... aux banques. C'est-à-dire que l'argent appartient au meuble où il est rangé. C'est complètement absurde et insensé, et arrange bien les banquiers. C'est comme les milliardaires, ils prélèvent largement de l'argent sur les entreprises qu'ils « possèdent » et ne produisent rien. Cette situation est vraiment insensée.

Basile, philosophe naïf, Paris le 2 juillet 2017

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