Durant probablement des
dizaines de siècles, les hommes se sont considérés comme les
cultivateurs de « la terre » féminine. Ils déposaient
leur semence dans le ventre des femmes et celles-ci, passivement
croyaient-ils, leur « donnaient » des descendants. Cette
conception de la reproduction humaine, avec l'homme actif et
dominateur et la femme passive et soumise est toujours à la base de
la morale régnante. Ainsi, par exemple, nombre de personnes y
compris des femmes, avalisent l'invraisemblable et immonde idée que
si une femme s'habille « sexy » et se fait violer, elle
est responsable de ce qui lui arrive. Elle n'avait qu'à rester
discrète et soumise et rien ne lui serait arrivé. Ce discours
infect est faux et falsificateur. Tout d'abord je dois dire qu'élève
à l’École des Beaux-Arts de Paris j'ai passé des années à voir
chaque matin des femmes nues et n'en ai violé aucune, ni n'en ai eu
l'intention. Je ne pense pas être un extra-terrestre. Si je n'ai
jamais dérangé les modèles femmes qui posaient nues dans les
ateliers que je fréquentais, d'autres sont capable de se conduire
pareillement. Ensuite, statistiquement il est prouvé que l'immense
majorité des viols ne concernent pas des filles « provocantes
et sexy », mais tout simplement des filles membres de
l'entourage proche des violeurs. Le discours sur les tenues « sexy »
sert juste à innocenter les violeurs et inciter les femmes à raser
les murs devant « leurs seigneurs et maîtres ».
Quantité de femmes de
nos jours à Paris évitent de porter des tenues vestimentaires qui
les mettent en valeur, préférant porter des tenues grisâtres qui
les feront passer plus inaperçues. Ceci afin de limiter le
dérangement causé par le harcèlement de rues. A ce propos, un
internaute évoquait un moyen de combattre ce harcèlement. Il
écrivait récemment qu'à un moment la police de New York avait
envoyé à Central Park des policières en civils qui verbalisaient
ceux qui les harcelaient en ne se doutant pas d'avoir affaire avec la
police. L'internaute qui racontait cette histoire préconisait de
suivre cet exemple aujourd'hui pour lutter contre le harcèlement de
rues.
La question est de savoir
à qui appartient le ventre des femmes, aux femmes elles-mêmes ou
aux hommes qui prétendent avoir un droit impératif sur ces ventres.
La morale régnante prétend que cette prétention est justifiée.
L'homme aurait des « besoins » auxquels il serait
« incapable de résister ». Et le rôle de la femme
serait de le satisfaire. Beaucoup de femmes et un certain nombre
d'hommes ne sont pas d'accord avec cette idée.
On peut s'interroger sur
la question de la propriété à propos d'autres domaines. Si nous
considérons par exemple les fruits et légumes. Appartiennent-ils à
ceux qui les produisent et ensuite à ceux qui les consomment ?
Apparemment en toute logique il faut répondre oui. Pourtant
aujourd'hui les fruits et légumes semblent plutôt appartenir aux
intermédiaires qui ne produisent rien, achètent trop bon marché
les fruits et légumes aux producteurs. Et ensuite les revendent trop
cher aux consommateurs. 94 % du prix de vente des fruits et légumes
revient aux intermédiaires. Les produits vendus étant trop chers se
vendent mal et 40 % au moins finit à la poubelle. Les producteurs ne
s'en sortent pas et les consommateurs non plus.
S'agissant du logement.
Il appartient à ceux qui le construisent puis à ceux qui
l'habitent. Pourtant aujourd'hui souvent il appartient à « un
propriétaire », qui ne l'a pas construit et n'y habite pas. Il
paie mal le constructeur et demande un loyer démesuré au locataire.
Où se trouve sa justification ?
L'argent appartient à
qui ? On dirait qu'aujourd'hui il appartient pour une très
large partie... aux banques. C'est-à-dire que l'argent appartient au
meuble où il est rangé. C'est complètement absurde et insensé, et
arrange bien les banquiers. C'est comme les milliardaires, ils
prélèvent largement de l'argent sur les entreprises qu'ils
« possèdent » et ne produisent rien. Cette situation est
vraiment insensée.
Basile, philosophe
naïf, Paris le 2 juillet 2017
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