vendredi 30 novembre 2018

1110 Avec la poésie enmusée gommer les ombres du passé

Nombre de problèmes psychologiques comportementaux chez les adultes naissent de la confusion de la réalité présente avec les ombres du passé. Prenons deux exemples illustratifs. Premier exemple : le goût immodéré et irresistible pour la possession de choses inutiles, voire encombrantes et nuisibles. Ça peut être de l'argent qu'on n'utilisera pas, des vêtements qu'on ne portera pas, des livres, des morceaux de bois, etc. Second exemple : la fascination pour la pornographie qui amène à conserver dans le disque dur de son ordinateur des milliers de documents iconographiques. Ces deux passions ont pour origine la permanence des ombres du passé. Dans le premier cas l'adulte prend possession de quelque chose en tant qu'adulte conscient. Et par la même occasion il se retrouve enfant captivé par l'action de prendre possession de quelque chose. Il est adulte d'un côté et enfant de l'autre, de par l'influence des ombres du passé. De ce qu'il a été et dont il n'arrive pas à s'extraire. C'est un adulte-enfant alors qu'il devrait être simplement adulte. Dans le cas du collectionneur boulimique de pornographie on a aussi affaire à un adulte-enfant. À chaque fois qu'il déniche un document pornographique, il revit la fascination qu'il a éprouvé très jeune à la vue des premiers documents pornographiques vus dans sa vie. Pour retrouver son équilibre, l'adulte-enfant doit gommer les ombres du passé. Pour y parvenir, l'outil de la poésie enmusée est précieux.

La poésie enmusée, comme son nom l'indique, est une poésie qui utilise l'outil de la muse. Cette dernière est dérivée d'une personne source, homme ou femme réels, dont l'identité n'est révélée à personne. La muse est, par définition, parfaitement adaptée à nous.

La pratique de la poésie enmusée est des plus curieuses et surprenantes. La muse, créature imaginaire, réagit comme une personne réelle. L'autre jour, j'imaginais la muse et moi s'adonnant à des activités fatigantes. Aussitôt après me vint la pensée : « la muse est fatiguée ». Cette pensée n'était pas là le fruit d'un raisonnement, mais une réaction immédiate et spontanée.

La muse éclaire aussi la personne source dont elle est dérivée. Pour ma muse j'avais choisi une personne séduisante que je connaissais peu. À force d'utiliser ma muse je fini par voir plus clairement sa source. Dans un premier temps je réalise qu'elle est très loin de moi. Dans un deuxième temps je réalise qu'elle est bourrée de problèmes psychologiques qui la rendent définitivement inaccessible à une quelconque amitié.

Surtout et d'abord et avant tout, la pratique de la poésie enmusée déclenche un processus de gommage des ombres du passé et d'adultisation. Un peu comme si une serie de programmes parasites dans mon ordinateur central commençait à s'effacer.

Des vieux problèmes trainés depuis longtemps s'allègent soudain. D'autres, cachés, apparaissent au grand jour. La muse nous permet de nous découvrir à nous-mêmes et est d'un apport très riche, original et inattendu. Elle nous libère de servitudes psychologiques anciennes et infirmisantes.

La poésie enmusée oblige à s'interroger librement sur les qualités de notre compagne ou compagnon idéal. Il amène des pensées positives quand on imagine sa vie avec elle. Cela suffit pour commencer à effacer les ombres du passé et retrouver ou découvrir et ressentir la réalité.

Je vais essayer de transmettre mon expérience de la pratique de l'écriture poétique enmusée, afin d'en faire profiter d'autres que moi. Pour cela j'ai déjà fixé la date d'un premier atelier expérimental de poésie sentimental, le jeudi 6 décembre 2018 au café associatif « Le Moulin à Café »/ L'enjeu est tout à la fois poétique, artistique, amical et psychologique. Peut-être touchons-nous là à l'art thérapie ? Nous le verrons bien à cette occasion et à celles qui suivront. 

Basile philosophe naïf, Paris le 30 novembre 2018

jeudi 29 novembre 2018

1109 Rouge rouge rouge !

Qu'il est doux
De voir de tendres lèvres
Souligner de deux traits rouges
La féminité.
Je chante
La féérie colorée
Des mille rouges variés
Qui ornent les bouches captivantes
Des anges de rêves
Qui nous accompagnent
Et nous donnent la vie.
Rouge est l'aube du jour,
Rouge est notre amour
Qui durera toujours,
Rouge est la couleur
Des bords du sourire
Qui ravit notre cœur
Et le remplit de bonheur.

Basile philosophe naïf, Paris le 29 novembre 2018

1108 Rêve solitaire du matin

Ma muse était nue.
Nous avions fait l'amour
De toutes les façons possible.
À présent,

Elle se reposait contre moi.
Je sentais bien

Ses seins durs,
Son ventre tendre,
Ses cuisses accueillantes,
Son souffle sur ma joue.
Ma muse n'était pas une femme ordinaire.
Ma muse était une muse ordinaire.
Une femme imaginaire
Permettant de rêver
À un amour parfait,
Total,
Et absolu.

Basile philosophe naïf, Paris le 29 novembre 2018


mercredi 28 novembre 2018

1107 Élodie mélodie

Tourne, tourne,
Danse, danse,
Élodie,
Souple et mince,
Belle comme une mélodie,
Dans ses vêtements noirs
Et sa jupe courte.
Levant haut les bras,
Elle tourne devant moi
Au rythme endiablé
D'un orchestre tzigane.
Elle est belle
Comme une mélodie,
Élodie.
Et soudain
Quand j'esquisse un pas de danse
Près d'elle,
Elle m’attrape les mains
En souriant,
Et tourne, tourne,
Vite, vite,
Au bout de mes bras.
Et me regarde
Avec son magnifique sourire.
Élodie,
Après la danse
J'ai su son prénom
Et comme elle ôtait son pull
J'ai aperçu ses tatouages,
Notamment ses deux yeux Oudjat
Dans son dos,
Qui lui rappellent
Le soleil et la lune,
Le masculin et le féminin.
Je ne sais presque rien
De la belle Élodie.
Après le bal
J'ai écrit cette poésie
Pour la remercier
De m'avoir invité à danser.

Basile philosophe naïf, Paris le 28 novembre 2018

mardi 27 novembre 2018

1106 Douce attente, tendre incertitude

Qu'il est doux d'attendre
Et voir de loin
La femme qu'on aime en secret
S'intéresser à vous.
Ah qu'il est doux d'imaginer
Qu'elle rêve à vous
Avant de s'endormir,
Seule dans la nuit.
Douce solitude
Peuplée de songes merveilleux,
Tendre incertitude vers des lointains heureux,
Rêves vaporeux
Qui éclairent les nuits solitaires
Et enchantent les amoureux,
Tendre attente,
Lumineuses pensées,
Regards jetés en passant
Sur ses courbes
Ses formes
Et ses yeux merveilleux,
Lointaines caresses imaginées
Faisant sentir à l'amoureux,
Qu'elle est là
Et pourtant aussi
Qu'elle est loin,
Loin là-bas
Par delà l'horizon
Des sept fontaines
Et des trois temples
D'Angkor,
Ah ! Vivre des siècles
Et des millénaires,
Peu importe !
Si c'est pour connaître
La tendre approche,
Vers des lointains brumeux
Où un jour,
C'est certain,
Nous serons libres,
Libres et heureux,
Et terriblement amoureux.

Basile philosophe naïf, Paris le 27 novembre 2018

lundi 26 novembre 2018

1105 Quelques problèmes humains

Vers l'âge de quatre ans environ survient le sevrage tactile, ou arrêt des câlins. Ce phénomène conduit à une carence générale dans le domaine des câlins. Certains phénomènes vont souligner ce problème, comme le mouvement « Free hugs », mots anglais signifiant : « Câlins gratuits », pourquoi gratuits ?

Parce qu'ailleurs ils ne sont pas gratuits ! Et là on arrive à toucher un autre immense problème humain : l'hypersexualisation. Elle consiste à ramener à tout bout de champ la prétention au coït. Et notamment dès qu'il y a un contact, un toucher entre adultes. Cette parfaite aberration est plus souvent dénoncée par les femmes que par les hommes. Les hommes croient que dès que survient leur « divine érection », il y a urgence à s'accoupler. Cette pénible ânerie conduit les femmes à fuir, voire à détester les hommes.

Victime de cette situation on trouve entre autres la poésie. Si la poésie naît de l'amour, la certitude stupide qu'il faut s'accoupler dare-dare conduit à la déception. Et la poésie en est la victime innocente. « Ah ! J'ai poétisé, j'ai idéalisé cette personne » se dit l'amoureux déçu. « Et bien j'arrête la poésie ! »

Chaque année des centaines de milliers de poètes déçus amoureusement abandonnent la poésie. Ils confondent poésie et illusions déçues. La poésie mérite un sort meilleur. Plutôt que lui trouver l'inspiration dans les mirages de l'amour, je suggère de se créer une muse, ou plusieurs, pour nourrir notre poésie.

L'avantage de la muse est qu'étant imaginaire et créée sur mesures elle ne peut pas décevoir. Et donc restera à alimenter l'inspiration poétique sans faillir ni décevoir.

L'amour est une très douce illusion destinée à encourager la reproduction. Sachons lui accorder la place qui lui revient, ni plus ni moins. La carence en câlins et l'hypersexualisation égarent les humains qui en sont les victimes. Les humains aiment la paix mais n'arrêtent pas de se faire la guerre. Et cela depuis la nuit des temps et encore aujourd'hui.

La guerre peut être économique, commerciale électorale, artistique, culturelle, linguistique... Toujours l'affrontement et la violence, pas toujours physiques, sont là.

Il semble difficile de combattre la carence en câlins et l'hypersexualisation. En revanche des moyens sont appréhendables pour lutter contre la déficience poétiquie de notre société. La diffusion de tracts poèmes est un modeste mais parfait outil de poétisation.

La relation avec la muse est évolutive et apaisante. Elle tend à nous mettre en paix avec nous-mêmes. Je fréquente ma muse depuis à présent quelques semaines et j'apprécie son apport à mon évolution. Un vieux souvenir d'amour cahotique et perturbé m'est apparut pour la première fois sous un jour positif. « Et bien, c'était très bien , », me suis-je dit pour la première fois en y repensant.

Se réconcilier avec son passé amoureux est indispensable pour s'offrir un présent et un avenir apaisés et positifs. Avec la poésie et grâce à la muse nous pouvons y arriver. Grande et généreuse est la poésie, à la mesure de la muse qui l'inspire et la soutient ! Je poétise le monde à la mesure de mes moyens et c'est la chose la plus positive que je peux faire. L'action poétique par et pour la poésie réconciliera le monde avec lui-même et mettra un terme un jour à tous les conflits nés du manque de poésie.

Basile philosophe naïf, Paris le 26 novembre 2018

1104 Comment « s'enmuser »

La poésie n'est pas la réalité, elle est plus que la réalité, car elle reflète le fond-même de l'être humain auteur et ainsi peut entrer en résonance avec le fond humain de son lecteur ou auditeur. Le sens des mots qu'elle utilise est secondaire en regard de l'émotion, des sentiments qu'elle transmet. Trois éléments composent une poésie : les sentiments, les mots et l'émotion.

La base d'inspiration de toutes les poésies c'est l'amour sous ses multiples facettes. Pour faciliter la création poétique, le poète pourra se doter d'une muse. Il s'enmusera.

Une muse peut être féminine ou masculine ou de sexe et de contour indéterminés. Pour l'imaginer on prendra pour base une personne réelle. De cette personne réelle on extraira des éléments et on évitera d'en prendre certains. On pourra lui en inventer, ajoutés pris à d'autres personnes. La muse ainsi concoctée sera supposée parfaitement en accord avec le poète ou la poétesse. Avec la muse l'amour rime toujours avec infini et toujours.

La relation avec la muse est pour le poète ou la poétesse un exercice de découverte de soi et de liberté. Tout est possible et les plus belles choses sont réalisables. Tout peut être pensé et imaginé réalisé. La muse affine et révèle à nous-mêmes nos désirs les plus profonds et cachés. Elle nous aide à nous rendre plus authentique et humain. Un dialogue avec elle est source de poèmes. Et les poèmes dialoguerons avec nous et notre muse.

Un élément essentiel de la muse est sa très grande discrétion. Son identité reste secrête, en particulier à la personne dont elle est inspirée. Si on interroge sur son identité, il ne sera pas donné de réponses ou encore sans hésitation on mentira. Le mensonge, qui est source de nuisance dans la vie est en poésie une liberté et même un devoir. La muse restera secrète.

Je me suis fabriqué une muse adaptée à moi et ma poésie. Plus elle se perfectionne et s'enrichit, plus elle s'éloigne de la réalité de la personne qui l'a inspiré. En même temps cette muse modifie ma pensée et ma relation avec les autres et la poésie. Une muse c'est quelque chose de très riche, très curieux et très étonnant. Issue d'une ou plusieurs personnes on peut aussi avoir plusieurs muses.

La tentation pourrait venir de se tailler sur mesures une muse jouissive. En fait il est beaucoup plus intéressant et enrichissant de s'imaginer une muse correspondant à notre moi profond, à nos désirs authentiques et véritables et pas à ceux, caricaturaux, que notre éducation nous a donné. Nous retrouver nous-mêmes, nous connaître mieux nous-mêmes, à cela notre muse peut nous aider.

La muse est à l'inverse du trio pesant du doute, de la peur et de la culpabilité, elle est libre et heureuse de vivre. Elle est source de poésie et la poésie est à l'opposé du doute, de la peur et de la culpabilité. Elle est belles certitudes et avenir prometteur. Elle connait et prépare un futur de bonheur et assure dans l'immédiat un présent de très belle qualité.

La muse est au poète un ange de liberté, qui libère la créativité du carcan des ennuis et de la peur.

Construire sa muse se fait petit à petit, en n'oubliant jamais que la poésie n'est pas la réalité, elle est l'essence-même de la réalité. Et la muse est par rapport à celui ou celle dont elle est inspiré plus que sa réalité, mais l'essence-même de sa personne.

Habituez-vous à vivre avec votre muse imaginaire et même des fois lui parler à haute voix. Elle vous écoutera et de vous plus encore se rapprochera.

Basile philosophe naïf, Paris le 26 novembre 2018

samedi 24 novembre 2018

1103 Monts émerveillent

Sublimes rotondités,
Collines jumelles du Paradis,
Surfaces douces et tendres,
Élastiques et tièdes,
Orgueil et beauté,
Beauté sublime et discrète,
Ô courbes ! Ô vallée !
Ô mystère, ô abimes !
Chemin discret
Vers la porte de la vie !
Comme je vous adore
Lorsque je vous prend dans mes mains !
Comme je vous admire
Lorsque je vous contemple,
Ornement sublime
Qui se dérobe à la vue
Quand la déesse qui en est fière
S'assied et trouve le repos.
Sublimes rotondités
Collines jumelles du Paradis,
Merveille insigne et vivante
Qu'on continue à apprécier
Au contact
Quand la déesse qui en est fière
S'assoit
Sur vos genoux.

Basile philosophe naïf, Paris le 24 novembre 2018

1102 La séance

 Ah mon amie
Je te ferai ceci,
Et cela,
Et autre chose,
Et encore autre chose,
Et encore autre chose,
Et encore autre chose.
Et puis,
Nous recommencerons,
Nuit et jour,
Jour et nuit,
Sans répit
Ni demander d'autorisation
Aux censeurs
Et protecteurs
Tueurs d'amour.

Basile philosophe naïf, Paris le 24 novembre 2018

jeudi 22 novembre 2018

1101 Deux plus deux égal un

Mon trésor,
Mon ange adoré,
Ma biche effrayée,
Ma petite fleur du Japon,
Je t'ai vu
Tu m'as souri,
Tu m'as dit bonjour.
Tu m'as vu
Je t'ai souri
Mon amour.

Dans un jardin
Rempli de fleurs rouges
Il y a une fleur bleue
C'est notre amour,
Parmi des chats blancs
Il y a un chat noir,
C'est notre amour,
Le matin
Le soleil est rougeoyant
C'est notre amour,
Il durera toujours.
L'été, la pluie tombe
Sur le champ assoiffé,
C'est notre amour,
L'hiver, la neige recouvre la campagne
De son manteau silencieux,
C'est notre amour,
L'automne, les feuilles mortes
Forment un tapis délicieux,
C'est notre amour,
Au printemps, les fleurs éclosent
Et les oisillons pépillent,
C'est notre amour,
Bien caché dans ton cœur
Et bien moins dans le mien,
C'est notre amour,
Je t'ai vu
Tu m'as souri
Et dit bonjour,
Tu m'as vu,
Je t'ai souri
Et dit bonjour.
Je suis comme le lierre
Attaché à ton arbre,
Nous sommes unis
Et réunis
Pour toujours.

Basile philosophe naïf, Paris le 22 novembre 2018

1100 Homo poeticum

Les humains ont imaginé
Que l'Humanité était formée
D'« homo sapiens ».
En fait elle est formée
D'homo poeticum,
D'animaux poètes.
Mais beaucoup d'animaux poètes
Ignorent qu'ils sont poètes,
Et ont besoin de réveiller la poésie
Qui est en eux,
Pour prendre pleinement conscience
De leur qualité de poète.

Basile philosophe naïf, Paris le 22 novembre 2018

mercredi 21 novembre 2018

1099 La délivrée

Et voici ma princesse
Prisonnière du donjon des traditions
Prise entre des hommes et des femmes
Qui lui interdisent les câlins
Et d'autres hommes et d'autres femmes
Qui veulent lui imposer des câlins
Dont elle n'a pas besoin.
Je la délivrerai avec des caresses
Et le traîneau du Père Noël
Nous emportera dans le ciel
Loin des dragons
Qui crachent des flammes
Sur les libérateurs éventuels.
Et nous nous envolerons
Dans le tourbillon d'Eden des caresses
Pour vivre enfin
Dans notre merveilleux jardin.

Basile philosophe naïf, Paris le 21 novembre 2018

mardi 20 novembre 2018

1098 Insouciance, joie, espérance

Oui ma chérie
Mon amour chéri
Que j'aime
Et j'aimerai toujours,

Dans la vallée
Il y a un grand jardin
Rempli de fleurs merveilleuses

Oui ma chérie
Mon amour chéri
Que j'aime
Et j'aimerai toujours,

Quand les rosiers d'argent
Fleurissent au printemps
La joie nous envahit soudainement

Oui ma chérie
Mon amour chéri
Que j'aime
Et j'aimerai toujours,

Pendant que chantent joyeusement les oiseaux
Clamant leurs amours aux alentours ,
Je m'en vais insouciant

Oui ma chérie
Mon amour chéri
Que j'aime
Et j'aimerai toujours,

Par les vastes chemins et les étroits sentiers
Au soleil ou dans les sous-bois ombrés
Le cœur en joie courant à notre rendez-vous.

Oui ma chérie
Mon amour chéri
Que j'aime
Et j'aimerai toujours,

Te voilà devant moi
Plus rien n'a d'importance
Seul cet instant qui me foudroie

Car mon poème est fini
Il est bientôt minuit
Et mon bonheur n'était qu'une poésie.

Basile philosophe naïf, Paris le 20 novembre 2018

1097 Le plus heureux des hommes

On peut découvrir l'Amérique,
Mettre au point le vaccin contre la rage,
Inventer le dirigeable,

Tout ce que je demande
C'est t'avoir nue
Dans mon lit.

On peut courir le cent mètres en neuf secondes neuf dixièmes,
Gagner une médaille olympique,
Être premier au marathon de New Tork,

Tout ce que je demande
C'est t'avoir nue
Dans mon lit.

On peut écrire « Les Misérables »,
Être un très grand poète,
Imaginer une Encyclopédie,

Tout ce que je demande
C'est t'avoir nue
Dans mon lit,

Et je serai
Le plus heureux des hommes
Rien qu'en sentant
Que tu es là
Près de moi,
Et que je suis là
Près de toi.

Basile philosophe naïf, Paris le 20 novembre 2018

1096 La femme post-soixant-huitarde

Au début des années 1960 mon père travaillait à Paris, au Centre national de la recherche scientifique. Il avait des collègues féminines. Une d'entre elles avait mauvais genre, me disait ma mère. Elle fumait ! A l'époque c'était mal vu et considéré comme vulgaire. À présent, des millions de femmes fument sans se cacher et rattrappent ainsi les hommes dans le domaine des maladies mortelles causées par le tabac. Elles ont voulut marquer leur émancipation en fumant. Le moyen utilisé était mauvais.

Une jeune femme parisienne amie me confiait en 1983 qu'elle désirait un homme. Mais ne pouvait en aucun cas le lui dire ouvertement ou directement, car ça ferait pute. Dix années auparavant, en visite chez un ami de mon père, ses deux filles adolescente ou jeune fille nous montraient les photos souvenirs de leurs vacances à la mer. Elles nos montraient toutes leurs dizaines de photos exceptées celles où elles figuraient en maillot de bain. Elles les ôtaient soigneusement au fur et à mesure de la pile de plusieurs centimètres de photos qu'elles nous montraient. Et c'était à l'époque absolument normal. Nous montrer leurs photos en maillot de bain aurait été vulgaire et provocateur sexuellement. Puis est venu soixante-huit et d'autres événements et le monde a bien changé.

Aujourd'hui la méthode pour obtenir le meilleur orgasme féminin fait facilement le titre de magazines féminins. Et les sites de rencontres sexuelles sur Internet abondent et vantent y compris les rencontres adultères. Mais derrière cette « libération » apparente, qu'en est-il exactement ?

Comme pour le tabac, les femmes ont suivi le modèle masculin en voulant s'émanciper. Et le résultat est que loin de voir l'amour fleurir, on n'a jamais eu autant de personnes seules des deux sexes. Nous vivons à présent l'époque de la femme tabagique et post-soixante-huitarde qui s'est par deux fois trompée de moyen d'émancipation. Elle a imité l'homme dans sa bêtise. En fumant et en pratiquant le sexe comme un produit de consommation ou d'affirmation ou une sorte de sport. Or l'amour c'est autre chose qu'un sport ou un produit de consommation. Il serait grand temps de remettre à plat le problème. Sans refuser la sexualité il faudrait chercher dans les câlins le modèle d'amour entre adultes. Je sais, on va me rire au nez, mais les câlins sont aujourd'hui les grands sacrifiés des amours adultes. On va « droit au but » et d'emblée ou à la longue on s'emmerde. Ou alors on prétend faire des câlins les « préliminaires » des affaires « sérieuses ». Un travail de réflexion et d'expérimentation s'impose entre adultes pour trouver un amour authentique émancipé des vieilles conventions ou du refus des vieilles conventions.

Renoncer aux erreurs est le prix à payer pour avancer vers une vraie vie amoureuse qui ne s'oppose pas à la sexualité mais n'y est pas non plus subordonnée. Il est triste et pitoyable de voir hommes ou femmes cherchant des trucs pour arriver à la « conclusion », c'est-à-dire au coït. Il n'existe pas de conclusion en amour, pas plus qu'ailleurs. Le chemin de la vie est vaste et long, les « trucs » pour « y arriver » n'existent pas. Le problème qui conduit à la solitude de millions de gens n'est pas la sexualité mal comprise mais l'absence d'amour entraîné par une sexualité caricaturale et hypertrophiée.

L'amour mérite mieux que des « trucs » et des recettes magiques pour obtenir de l'autre ce dont il n'a pas envie.Il est plus juste de partir de la réalité et non des fantasmes fruits du conditionnement et de la culture subie. La poésie peut être un moyen pour parvenir à mieux nous comprendre et comprendre les autres, chose indispensable pour avancer. Il faut arrêter de croire au mirage sexuel de la « sexualité épanouie », qui n'existe que dans l'imagination et au cinéma. Ce qu'il faut, ce sont des femmes et des hommes épanouis qui font aussi quelquefois l'amour, mais surtout d'abord s'aiment et aiment les autres.

Basile philosophe naïf, Paris le 20 novembre 2018

dimanche 18 novembre 2018

1095 Voyage au pays de la douceur

J'ai envie de te voir nue.
Nue.
Vêtue seulement de ta chevelure.
Ta peau,
Comme une grande carte de géographie.
Les collines de tes seins,
Le gouffre de ton sexe.
Tu seras ma carte,
Je serai ton explorateur.
Le désert de ton ventre,
Les plaines de ton dos,
Les deux monts jumeaux
De tes fesses
Séparés par la vallée
Au fond de laquelle
S'ouvre le tunnel de ton cul.
Partout j'irai,
Et j'entrerai
Hardiment et en douceur,
Tâtant le terrain,
Cherchant mon chemin,
Je ferai mon bivouac
Entre tes reins.
Et une fois que j'aurai tout compris,
Tout exploré,
Tout visité,
Tout respecté,
Bien fatigué
Quand viendra le jour
Je m'endormirai.

Basile philosophe naïf, Paris le 18 septembre 2018

samedi 17 novembre 2018

1094 Innocent et pervers

Il y a des jeunes filles
Qui s'habillent très sexe
De manière consciente
Et préméditée.
Il y a des jeunes filles
Qui s'habillent très sexe
De façon innocente,
Sans le réaliser.
Qui est innocent ?
Qui est pervers ?
Où sont les innocents,
Où sont les pervers ?
On m'a reproché
D'avoir le regard
Qui pétille
Quand je vois
Des jeunes filles.
J'aime les regarder.
J'en connais d'autres
Qui cherchent à tous prix
Bien d'autres choses
Et à qui on ne reproche rien.

Basile philosophe naïf, Paris le 17 novembre 2018

1093 J'ai vu son ventre

Quand elle a levé les bras,
Comme elle portait un haut
Un peu trop court pour elle,
J'ai vu son ventre.
Il était doux
Comme un hamster
Lové dans son nid,
Doux comme un grand bol
De lait chaud avec du miel,
Au cœur de l'hiver,
Doux comme un chat angora
Se prélassant dans sa corbeille.

Basile philosophe naïf, Paris le 17 novembre 2018

1092 Menace serpentine

Deux serpents
Se prélassaient
Dans un grand bocal
De confiture
Rêvant d'étouffer
Une araignée rose
Sous une palanquée
De fleurs multicolores.
Cette joie serpentine
Faisait mal
À l'araignée intègre
Qui n'avait rien demandé
Et toujours respecté
Les fleurs et les oiseaux
Du Grand Crépuscule des Animaux.

Basile philosophe naïf, Paris le 17 novembre 2018

1091 Conflit au ciel bleu des prosopopées

Un âne bleu
Et une chienne orange
Saccageaient un jardin,

Tendre est la nuit,
Vaste est le jour,
Parlez-moi d'amour.

Saccageaient un jardin,
Un jardinier vint à passer,
L'âne bleu et la chienne orange
S'exclamèrent en chœur,

Tendre est la nuit,
Vaste est le jour,
Parlez-moi d'amour.

S'exclamèrent en chœur,
Ce jardinier est dangereux
Il cherche à séduire les fleurs,
Mais le jardinier rêvait seulement,

Tendre est la nuit,
Vaste est le jour,
Parlez-moi d'amour.

Mais le jardinier rêvait seulement,
De créer la rose verte et bleue,
La rose du pays merveilleux
Où dansent les papillons,

Tendre est la nuit,
Vaste est le jour,
Parlez-moi d'amour.

Où dansent les papillons
Qui ont ôté leurs robes
Aux prolifiques gazons,
Pour jouer de la flûte,

Tendre est la nuit,
Vaste est le jour,
Parlez-moi d'amour.

Pour jouer de la flûte
Et du tambourin
De minuit le soir
Jusqu'au matin,

Tendre est la nuit,
Vaste est le jour,
Parlez-moi d'amour.
Parlez-moi d'amour.

Basile philosophe naïf, Paris le 17 novembre 2018

1090 Illusion chatoyante

Ah ! Comme j'aimerais voir
Le torrent dans la montagne
Et la comète dans le ciel !
Le torrent pénètre la montagne
Qui s'écarte et gémit.
La comète traverse le ciel
Et rencontre la Lune et les étoiles.
Les étoiles étincellent de mille feux
Et la Lune
Est douce au toucher.
Quelle symphonie !
Emportant tous les petits riens
Et ne laissant en place
Qu'une vaste et grande musique
Qui nous emmène
Très haut
Et très loin
Là où les fleurs pleurent
Et les chats gémissent
De plaisir et de douleur.

Basile philosophe naïf, Paris le 17 novembre 2018

1089 Recueil de poésies choisies de Basile

Un recueil de dix-huit poésies choisies de Basile, extraites de ce blog, est consultable à partir de ce lien : http://www.carnaval-paris.org/des-poesies-au-carnaval-de-paris-2019/   

jeudi 15 novembre 2018

1088 Nostalgie

Ah ! Comme j'aimerais
Embrasser une femme
Sur la bouche !
Ah ! Comme j'aimerais
Mettre ma langue
Dans la grotte de ses dents !
Mais minuit a sonné
Au clocher du village,
Les troupeaux sont dans les pacages,
Et sous la voûte étoilée
Il ne me reste plus qu'à pleurer.

Basile philosophe naïf, Paris le 15 novembre 2018

1087 Amour et liberté

En poésie
On peut tout faire,
On est libre.
On peut aimer
Plusieurs femmes à la fois.
On peut coucher
Avec plusieurs femmes à la fois.
On peut être bisexuel
Même si on ne l'est pas.
On peut faire
Les choses les plus inavouables,
C'est de la poésie
Ce n'est pas la réalité.
On peut faire
N'importe quoi.
L'essentiel est
De ne pas tomber
Sous le coup de la loi.

Basile philosophe naïf, Paris le 15 novembre 2018

1086 Les petits fruits rouges

Dans un saladier
Il y avait
Des fraises et des framboises,
C'est délicieux !

On m'a dit
Qu'il fallait choisir des fraises
Ou des framboises,
C'est délicieux !

J'ai choisi les deux,
Avec de la crème
Et une giclée de sucre,
C'est délicieux !

Sucer, mordiller, lécher
Avec la langue
Des petits fruits rouges,
C'est délicieux !

J'aime bien la framboise
Son doux sourire
Et ses longs cheveux,
C'est délicieux !

J'aime également la fraise
Son sourire joyeux
Et ses beaux yeux,
C'est délicieux !

Je dormirais bien nu
Avec elles
Toutes les deux,
C'est délicieux !

Les petits fruits rouges,
Les caresser et les lécher
C'est ce qu'il y a de mieux,
C'est délicieux !!

Basile philosophe naïf, Paris le 15 novembre 2018

mardi 13 novembre 2018

1085 Mensonges et poésie

Alors que le mensonge
Dans notre société
Est une calamité
Si possible
À éviter,
En poésie
On peut mentir
Autant qu'on veut.
C'est même recommandé.
On peut, par exemple
S'inventer une vie amoureuse
Qui n'a jamais existé.
En poésie
Un très beau mensonge
Vaut mieux
Que dix mille tristes vérités.

Basile philosophe naïf, Paris le 13 novembre 2018

1084 Incident voluptueux

C'était
Il y a des dizaines d'années.
Elle m'a dit
Que je pouvais tout lui faire
Excepté
L'embrasser sur la bouche.
Je lui ai fait
Tout ce que j'avais envie
Et puis aussi
Par deux fois
Je l'ai embrassé sur la bouche.
Elle était délicieuse.
Par la suite
Elle me l'a vivement reproché.
Je me suis excusé
Et lui ai dit
Que je ne recommencerais plus jamais.
Mais interdite
Sa bouche
N'en a été
Que plus voluptueuse,
Et j'en garde un souvenir
Délicieux.

Basile philosophe naïf, Paris le 13 novembre 2018

lundi 12 novembre 2018

1083 Poisons

Ça a la couleur d'une tomate,
La forme d'une tomate,
L'aspect d'une tomate,
Mais ça n'est pas une tomate.

Ça a la couleur d'une pomme,
La forme d'une pomme,
L'aspect d'une pomme,
Mais ça n'est pas une pomme.

Ça a la couleur d'un yaourt,
La forme d'un yaourt,
L'aspect d'un yaourt,
Mais ça n'est pas un yaourt.

Ça a la couleur d'une tranche de jambon,
La forme d'une tranche de jambon,
L'aspect d'une tranche de jambon,
Mais ça n'est pas une tranche de jambon.

Ce sont des légumes industriels,
Des fruits industriels,
Des laitages industriels,
Des viandes industrielles.

En résumé :
De la merde industrielle...
Glyphosatée.
Bon appétit !

Basile philosophe naïf, Paris le 12 novembre 2018

1082 Rencontre de charme

Ce 11 novembre 2018
Cela faisait un siècle
Que les canons s'étaient tus
En Europe.
J'ai serré par deux fois
Une déesse dans mes bras.
Ce soir-là
Tu n'étais pas simplement belle,
Tu étais la Beauté incarnée.
Je t'aime
Et en pensée
Te couvre de baisers,
De fleurs rares,
De perles fines
Et de diamants étincelants,
Car tu m'as charmé
Par ton merveilleux manteau,
Ta merveilleuse coiffure,
Ton merveilleux sourire
Et ta merveilleuse présence.
Ce soir-là
Tu partais séduire
Avec ta voix
Deux cent millions de Brésiliens.
Ah ! Ma charmante amie
Ton cœur est pris
Par un homme qui t'adore
Et que tu adores,
Quelle chance il a !
Et ton seul défaut
Est de ne pas avoir une sœur jumelle
Aussi belle que toi,
Que tu me présenterais
Et que j'épouserais.

Basile philosophe naïf, Paris les 11 et 12 novembre 2018

dimanche 11 novembre 2018

1081 Quelques vérités désagréables à entendre

Si un homme, s'intéressant à une femme, a envie de dormir nu avec elle, la caresser, la masturber, la lécher, la sucer et éventuellement la pénétrer avec son pénis et éjaculer en elle, ça signifie qu'il la désire. Malheureusement, pour des raisons culturelles, la plupart des humains croient qu'il faut d'emblée viser « la conclusion » comme ils disent, ignorer ou négliger ce qu'ils considèrent comme des étapes vers l'indispensable et inévitable « but » final. Ils appellent même les caresses des « préliminaires ». Le résultat de cette grossièreté de conduite est que les femmes passent leur temps à craindre et repousser les entreprises des hommes. Hommes qui croient malins de traiter les femmes de « conquêtes » possible et d'espérer les voir « céder » à leurs pressions, mensonges, faux-semblants, compliments hypocrites et intrigues destinées à « y arriver ». Certains hommes, une fois qu'ils y sont « arrivés » prennent courageusement la fuite.

Quand un homme « y arrive » en cherchant d'emblée « la conclusion », il s'imagine « faire l'amour », alors qu'en fait il se masturbe dans le vagin d'une femme réduite au rôle peu enthousiasmant de branloir. Une femme me disait : « dans ce cas, je pousse des cris et fais semblant de jouir pour qu'il ait plus vite terminé ». Rien d'étonnant à ce que les femmes réduites au rôle de branloirs sont pressés de cesser leur liaison avec le branleur. Bien des relations ne durent pas ou s'achèvent subitement et inexplicablement pour l'homme au bout de bien des années.

Il est fréquent de nos jours à Paris de voir des couples qui ont tout pour s'entendre se séparer. Dans ce cas l'homme se dit : « ça va, je suis encore jeune et beau, je trouverai quelqu'un d'autre ». Alors qu'il devrait se demander pourquoi lui et son ex copine en sont arrivés là. Mais draguer nécessite moins d'efforts désagréables que se remettre en question. Et suivre le troupeau, fut-il un troupeau d'imbéciles, est rassurant.

Une conséquence curieuse de la situation engendrée par l'inconduite et l’inintelligence masculine est que les femmes très féminines et magnifiques se retrouvent fréquemment rejetées et isolées. Pourquoi ? Parce que si une femme est « bien pourvue » physiquement, séduisante et sait ce qu'elle veut, elle fait peur aux hommes et aussi peut s'attirer la réprobation des femmes.

Parce que, à force de désunion, la relation homme femme compromise se traduit par une simple lutte de pouvoirs. Et les hommes voyant une femme qui sait ce qu'elle veut paniquent. Je l'ai constaté. Au lieu de se féliciter de l'accueil ils partent en courant. La femme qu'ils fuient ne serait pas à leur goût, « vulgaire », etc. Je connais ainsi une femme charmante qui est un vrai bijou sexuel qui se retrouve ainsi complètement isolée. Les hommes qui lui plaisent préfèrent chercher des femmes ou des jeunes filles à dominer et pas à aimer à égalité.

Si on n'aime pas les conflits, les luttes de pouvoirs, les mensonges et les jalousies on peut finir par s'extraire des prétentions humaines désagréables et s'isoler. Nous avons affaire à un conflit très ancien dont l'origine est l'ignorance. Il verrouille tout un tas de choses. Si je veux prendre une femme dans mes bras, elle croira souvent que je veux autre chose, même si j'ai compris l'ordre des désirs et l'importance fondamentale du « éventuellement » dont il a été question au début de ce texte. Le débat sur cette situation est très souvent évité au nom des bonnes manières et de la politesse. Les hommes restent entre eux pour en parler. Et les femmes restent entre elles pareillement. L'hypocrisie, le mensonge et la mauvaise foi règnent. Quantité d'hommes et de femmes préfèrent fuir que se remettre en question. La fuite étant justifiée par des raisons aussi honorables qu'imaginaires. La situation générale défectueuse des rapports humains n'est pas prête de changer. Car plutôt que de faire des efforts, les hommes, les femmes se résignent, ou croient aux solutions miracles et au système D.

Basile philosophe naïf, Paris le 11 novembre 2018

samedi 10 novembre 2018

1080 Les deux baleinières

Avez-vous vu
La baleinière aux yeux bleus
Et aux longs cheveux ?
Avez-vous vu
La baleinière
Aux yeux verts
Et aux cheveux clairs ?
Elles rôdent toutes deux
Dans les brumes bleutées
Des océans lointains.
Malheur à qui les rencontrera !
Un bonheur ensanglanté les menacera.
Les deux baleinières
Souvent, avec plaisir
Je les côtoie.
Mais je me méfie
De leurs sourires,
De leurs griffes
Et de leurs harpons acérés,
Car je ne suis qu'un pauvre poisson
Perdu dans l'immensité des océans
Où sans relâches
Rôdent sans cesse
Les baleinières chasseresses.

Basile philosophe naïf, Paris le 10 novembre 2018

vendredi 9 novembre 2018

1079 Éros du soir

Quand tu dansais la samba devant moi
Tu remuais ton cul merveilleusement
Et il était
Le plus beau de tous les culs du monde.
Je me suis dit
En voyant cette merveille animée,
Que tu devais remarquablement bien
Faire l'amour.
Et quand assise sur ta chaise
Tu remuais juste tes seins,
Je me suis dit
En le voyant
Que tu étais plus sensuelle
Que mille chattes amoureuses folles
De dix mille matous amoureux fous.
Bien des fois
Tu m 'as dit regretter ta solitude,
Je te souhaite
De brûlantes et très belles amours
Qui t'emplissent et te gavent
De désir et de plaisir.

Basile philosophe naïf, Paris le 9 novembre 2018

jeudi 8 novembre 2018

1078 Un plodocus

Un plodocus
Deux plodocus
Trois plodocus
Quatre plodocus
Cinq plodocus
Six plodocus
Sept plodocus
Huit plodocus
Neuf plodocus
Diplodocus !!!

Basile philosophe naïf, Paris le 8 novembre 2018

mercredi 7 novembre 2018

1077 Une saveur inoubliable

À Vallouise,
Dans la vallée,
Les myrtilliers sont par milliers.
À la table d'un glacier
Du village de Vallouise
Aux balustrades sculptées,
Une glace aux myrtilles
J'ai commandé,
Sans savoir qu'elle serait
Un des plus doux moments
De toute ma vie.
Cette glace était douce
Et parfumée,
Et mélangée
Aux myrtilles sauvages
De la vallée.
Cette glace était douce,
Douce comme la langue d'une femme
Caressant votre langue
Dans votre bouche.
Et devrais-je vivre
Cinq millions d'années,
Toujours je me souviendrais
Avec ravissement
De la glace aux myrtilles
Du village de Vallouise,
Avec son glacier
Et ses balustrades sculptées.

Basile philosophe naïf, Paris le 7 novembre 2018

1076 Coucher de soleil sur le golfe de Saint Florent

Symphonie du ciel et de la mer
En fusion de toutes les couleurs
Dévorant et ingérant la ligne d'horizon,
Tableau mémorable,
Illumination vertigineuse
Plus fascinante que le regard énamouré
De la Bien-Aimée
Nue dans les draps froissés.
Beauté du ciel et de la mer
Sans limites, ni contours
Signant la fin du jour,
Je vous aimerai toujours.
Ô golfe adoré
Ô Corse bien-aimée !

Basile philosophe naïf, Paris le 7 novembre 2018


1075 Rania

Rania est très jolie.
Elle porte au cou
Un pendentif
Formé de son prénom
Calligraphié.
Rania travaille
Au centre dentaire.
Quand on la voit
On a envie
D'avoir mal aux dents
Très souvent.

Basile philosophe naïf, Paris le 7 novembre 2018

mardi 6 novembre 2018

1074 Les sentiments sont plus importants que les mots

La poésie est faite de la musique des mots et des sentiments. C'est comme une langue où les mots perdent leur sens habituel et gagnent en couleurs.

En poésie, les sentiments sont plus importants que les mots. Pour preuve : un très beau poème bien déclamé dans une langue dont vous ne comprenez pas le sens, vous paraîtra à l'oreille très beau.

Si un poème est rédigé avec une construction ciselée mais n'exprime pas des sentiments, il vous paraîtra vide. Inversement, si des sentiments habitent un texte maladroit, il brillera par quelques éclats de beauté. Bien sûr, le choix des mots et la construction des phrases a de l'importance dans la poétique d'un texte. Le mot « sandwich », par exemple, n'est pas poétique. Les mots « savons-je » forment un ensemble qui ne sonne pas poétiquement.

Pour écrire un poème, il faut partir d'un sentiment. L'amour s'y prête bien. Quand vous séchez et ne savez pas comment poursuivre votre poème, pensez à votre sentiment, ne vous embrouillez pas avec des mots.

La langue est imprécise, la langue poétique l'est doublement. Si c'est beau, peu importe le sens si le sentiment y est. Car si le sentiment y est, le poème sera juste, même si les mots choisis remplacent des mots plus sensés. Le but recherché n'est pas le sens, mais l'émotion.

Partez des mots ou des sentiments, mais arrivez toujours aux sentiments. Les mots sont ici comme l'écorce d'un fruit dont la pulpe onctueuse est faite de sentiments.

Dites-vous bien que le poète n'écrit pas de la poésie. Il est au service de la poésie, l'exprime et lui obéit.

Les règles de la poésie sont immuables et intangibles. Mais la poésie qui est en nous est bien souvent délaissée, un peu comme un muscle qu'on oublierait de faire travailler. Et qui ne demande qu'à travailler.

Vive la poésie ! Longue et heureuse vie aux poètes et poétesses du monde entier !

Ils sont au service du vrai sens et but du monde, qui n'est pas le profit, le pouvoir, la puissance, l'originalité, la gloire ou l'argent, mais l'amour, la joie et la tendresse sous toutes ses formes, dont la poésie.

Basile philosophe naïf, Paris le 6 novembre 2018