jeudi 31 janvier 2019

1143 Sid

C'était un grand gaillard
Qui venait d'Angleterre
Où il avait
Durant quinze années
Régalé les Anglais.
Par chance
Il est venu dans mon quartier
Faire le cuisinier
Au Moulin à Café
Où je vais.
Je n'ai jamais
Si bien mangé.
Merci, Sid !

Basile philosophe naïf, Paris le 31 janvier 2019

mercredi 30 janvier 2019

1142 Laetitia

C'est une très gracieuse brune
Native d'une grande île.
Elle porte le même prénom
Que la maman
De l'empereur Napoléon.
Son nom rappelle la châtaigne
Qui, en farine, nourrissait la France
Avant l'arrivée
De la pomme de terre.
Laetitia est très belle,
Mais elle n'est pas seulement
Très belle,
Elle est également
Intelligente,
Généreuse,
Maman,
Et pleine de talents. 

Basile philosophe naïf, Paris les 28 et 30 janvier 2019

dimanche 27 janvier 2019

1141 Le problème de la « zone de prédation »

Les femmes veulent de la tendresse masculine. Ont besoin de la tendresse masculine. Recherchent la tendresse masculine. Mais elles se heurtent au problème de la « zone de prédation ». Arrivés à un stade de la tendresse avec une femme, les hommes sont persuadés que à partir de là elle doit obligatoirement « passer à la casserole ». Et ça ne lui convient pas. Ça ne lui correspond pas. L'amour n'est jamais une obligation. S'il y a obligation, ça n'est plus de l'amour. Mais allez l'expliquer à des hommes élevés dans l'illusion de l'automaticité de la sexualité humaine ! Arrivés à tel geste, tel contact, tel propos, telle situation, les personnes concernées entrent dans la zone de prédation sexuelle masculine. La femme n'est plus une femme, avec sa sensibilité, ses goûts, ses dégoûts, ses désirs. Elle n'est plus qu'une proie. Et gare à elle si elle refuse ce rôle de proie !

Le résultat de cette situation est que les femmes stoppent avant d'arriver dans la zone de prédation. J'observais ainsi une femme très sympathique qui dansait près de moi dans une fête. Elle bougeait de tout son corps les bras ouverts et suivait le rythme de l'orchestre. Je fini par danser près d'elle. Elle commence à me bousculer gentiment. Me faisant ainsi tacitement signe de la rejoindre. Ce qui arrive et son chahut se traduit par des mouvements plus sensuels encore. Mais à la danse suivante, elle change radicalement d'attitude. Elle veut visiblement danser seule et avec des mouvements moins amples. Je respecte son choix. Il se poursuit avec la danse suivante. Et après celle-ci je pars aux toilettes. Au retour des toilettes je l'observe de loin. Durant mon absence elle a repris les gestes larges notamment des bras et danse comme tout à l'heure. Pourquoi ces changements ? La raison est simple : la zone de prédation. Si cette femme avait poursuivi sa première chorégraphie avec moi, elle pouvait penser que je serais convaincu d'être arrivé dans la zone de prédation. Alors stop tout de suite.

Ce récit pourrait paraître dépourvu d'intérêt. En fait il illustre une situation générale très largement défectueuse. Les femmes passent leur temps à « refroidir » les ardeurs masculines déplacées. Le résultat est qu'elles les évitent, mais un grand dégât collatéral est l’empêchement de la tendresse. Elle est prise en otage par la stupide boulimie sexuelle masculine.

Et quand un homme s'affranchit de cette boulimie générale, il continue à se heurter au problème de la zone de prédation. Il est traité par les femmes comme les hommes prédateurs, même s'il n'en fait plus partie.

Comment alors sortir de cette situation ? C'est d'autant plus ardu que nombre de prédateurs masculins ont intégré dans leurs techniques de chasse le discours comme quoi ils ne recherchent que la tendresse et rien d'autre.

Une autre difficulté réside dans le fait que nombre de femmes croient que la zone de prédation est dans la nature-même de l'homme. Alors qu'il s'agit d'un phénomène culturel héritage des millénaires passés.

Quand les humains ont inventé l'agriculture et l'élevage il y a plus de dix mille ans, ils ignoraient l'existence de l'ovule et le fonctionnement de l'ovulation. Pour eux seul l'homme avait un rôle actif dans la reproduction. La femme était réduite au rôle d'une sorte de terre où l'homme dépose sa semence. Ajouté à cela la femme était rendue douteuse et suspecte par l'incompréhension du saignement menstruel. Il a fallut attendre 1827 pour la découverte de l'ovule par Karl Ernst von Baer et les années 1840 pour l'explication de l'ovulation faite par Félix Archimède Pouchet et Charles Négrier. Durant plus de dix mille ans les humains ont fantasmé leur sexualité et développé des comportements aberrants. Il serait grand temps de rompre avec ces tristes traditions.

Basile philosophe naïf, Paris le 27 janvier 2019

1140 Dérangement

En amour
Certains hommes
Sont lourds.
C'est vrai que c'est difficile
De ne pas déranger
À un moment donné.
Moi, comme un autre
Je dérangerai.
Mais je ne veux pas déranger
Plus que la caresse
D'une feuille
Tombant d'un arbre
En automne
.
Basile philosophe naïf, Paris le 26 janvier 2019

samedi 26 janvier 2019

1139 Théorie du garde-manger sentimental

Imaginons une femme jeune, belle et seule. Elle rêve de rencontrer un homme pour une brève aventure, ou pour vivre avec lui durant un laps de temps plus long, ou bien encore pour faire sa vie avec et fonder une famille. Dans tous les cas, elle souhaite naturellement rencontrer le meilleur. Il faut qu'il soit jeune et beau et aussi encore d'autres choses.

Faut-il qu'il ait de l'argent ? Voyons un cas de figure. Une jeune femme a une activité professionnelle qui lui plaît beaucoup mais qui est très peu rémunérée, voire aléatoire. Elle veut conserver cette activité. Elle veut aussi disposer pour vivre d'un appartement spacieux, avec une salle de bains, bien situé dans Paris. Pour disposer d'un tel logement il y a alors trois possibilités. Ou bien les parents de la femme en question sont riches et le lui offre. Ou bien elle hérite d'un tel appartement. Ou bien l'homme avec lequel elle décide de vivre dispose d'un tel lieu de vie à partager avec elle.

Si c'est la troisième possibilité dont va bénéficier cette femme, il sera extrêmement mal vu de dire que cette femme est intéressée.

Revenons-en à l'homme que choisit la femme pour compagnon. Il faut qu'il soit jeune, beau, disposant d'un espace de vie confortable, et aussi soit agréable et sympathique. Je suis agréable et sympathique. Mais n'ai aucune chance auprès de la femme imaginée plus haut. Pourquoi ? Parce que je suis à ses yeux vieux, pas particulièrement beau et mal logé. Si je m'intéressais visiblement à une telle femme, elle aurait vite fait de me rembarrer. À moins qu'elle soit amoureuse de moi.

J'ai eu l'occasion avec deux jeunes et jolies femmes de leur dire récemment que je les aimais beaucoup mais ne le désirais nullement, ce qui est vrai. Je me suis attiré leurs foudres en retour. Bien que n'étant ni sentimentalement, ni sexuellement attirant pour elles, elles ont très mal pris mon propos. Et m'ont, chacune à leur façon, fait un procès d'intention. J'avais beau affirmer ne pas les désirer, selon elles, je les désirais quand-même. Ce comportement apparemment absurde connaît deux explications.

La première est la plus évidente. En déclarant ne pas désirer ces femmes je remets en question leur pouvoir de séduction.

La deuxième raison est moins immédiatement évidente. Je l'ai baptisé « le garde-manger sentimental ». La femme rêve du meilleur. Elle craint cependant aussi de ne pas parvenir à la réussite. Rester seule ou se retrouver finalement seule. Alors il lui restera au choix l'un des hommes qui la désirent depuis longtemps sans espoir. Ces hommes elle en a fait une sorte de garde-manger sentimental pour les vieux jours, en cas de famine.

Mais si les hommes du garde-manger sentimental s'en échappe, il ne reste plus aucune roue de secours sentimentale pour finir sa vie avec quelqu'un. D'où le très mauvais accueil fait à mon propos : « je t'apprécie beaucoup et ne te désire pas ».

Si vous êtes un homme gentil et sympathique, vivant seul, sachez que sans le savoir vous êtes peut-être ainsi rangé dans le garde-manger sentimental d'une ou plusieurs dames.

J'avais voulu répondre aux deux dames qui m'ont nié l'affection non sexuelle que je leur voue. Finalement je ne leur répondrai pas. Je me contenterai d'écrire ce texte explicatif, qu'elles ne liront probablement pas.

Basile philosophe naïf, Paris le 26 janvier 2019

mercredi 23 janvier 2019

1138 La très jolie Jeannette

On remarque d'abord
Ses très jolis yeux clairs
Et son sourire bienveillant.
Virevoltant au milieu des tables
Du Moulin à Café,
Butinant la culture
Telle une abeille infatigable
Jeannette,
Toujours discrète
Et bon enfant,
Enfilant parfois son tablier
Pour servir les clients
Et amis
Du Moulin à Café.
Jeannette,
J'ignore pourquoi
Je n'ai jamais été
Amoureux de toi,
Pas même
Le plus petit béguin.
Mais je t'aime comme tu es,
Et j'aime également
T'offrir des fleurs
En suivant mon cœur
Qui t'aime d'amitié
Et te souhaite
Beaucoup de bonheur.

Basile philosophe naïf, Paris le 23 janvier 2019

mardi 22 janvier 2019

1137 Un sourire dans un café

Bénévole au café associatif
« Le Moulin à Café »
Elle est toujours joyeuse
Et souriante
Notre jolie Justine.
Elle est architecte
Et se plaît au café
Attentive et joyeuse
Belle aussi
Joignant la douceur du cœur
Au plaisir des yeux.
Toujours de bonne humeur
Même quand un homme
Un peu trop motivé
Par sa beauté
Lui passe d'autorité
La main dans ses longs cheveux bruns,
Elle se contente
De s'écarter juste un peu,
Sans se fâcher.
Justine
Je lui ai déjà
Offert un poème.
Voici le deuxième.
Justine se plaît tant
Au Moulin à Café
Qu'elle rêve
D'avoir un jour
Son café.

Basile philosophe naïf, Paris le 22 janvier 2019

1136 Gloire à la merveilleuse féminité

Poème dédié aux femmes du monde entier.

Femmes, je vous aime !
Je vous aime toutes
Car vous avez toutes
En vous
L'étincelle de la féminité
Dont je ne me lasserai jamais.
Vous nous avez porté
Vous nous avez donné la vie
Nourri au sein
Nous ne vous dirons jamais
Assez merci.
Neuf mois durant
Dans la chaleur humide
Du ventre d'une femme
J'ai scellé mon alliance
Avec la femme
Pour l'éternité.
Votre gaine de chair
Est le tunnel sacré
La porte d'entrée
Dans le monde.
Vous saignez
Tous les vingt-huit jours
Pour avoir la possibilité
De nous donner le privilège
De nous attendre.
Femmes,
Soyez fières
D'être des femmes !
Femmes pour toujours,
Femmes mères épouses amantes
Ou bien célibataires
Ou bien femmes aimant les femmes
Vous serez toujours
Dans mon cœur
Inondées d'amour.

Basile philosophe naïf, Paris le 22 janvier 2019


Ode an die wundervolle Weiblichkeit
Gedicht an alle Frauen auf der Welt
Frauen, ich liebe euch!
Ich liebe euch alle
Denn ihr alle habt
In euch
Das Strahlen der Weiblichkeit,
Von dem ich nicht genug kriegen kann.
Ihr habt uns getragen
Ihr habt uns das Leben geschenkt
An der Brust genährt
Wir sagen euch nicht genug
Danke.
Neun Monate
In der feuchten Wärme
Im Bauch einer Frau
Habe ich mein Bündnis
Mit der Frau
Für die Ewigkeit besiegelt.
Eure fruchtbare Öffnung
Ist der heilige Tunnel,
Die Eingangstür
In die Welt.
Ihr blutet
Alle achtundzwanzig Tage,
Für die Möglichkeit
Uns das Privileg zu geben
Uns zu erwarten.
Frauen,
Seid stolz
Frauen zu sein!
Frauen für immer,
Frauen, Mütter, Ehefrauen, Geliebte
Oder auch Singles,
Oder auch Frauen, die Frauen lieben
Ihr werdet immer
In meinem Herzen sein
Überhäuft mit Liebe.
Basile, naiver Philosoph, Paris, 22. Januar 2019


 
Gloria a la maravillosa feminidad

Poema dedicado a las mujeres en el mundo entero.

Mujeres, os amo !
Os amo a todas
Porque todas teneís  
En vosotras
El destello de la feminidad
Del cual nunca me voy a cansar.
Nos habeís llevado
Nos habeís dado la vida
Dado de comer con vuestro pecho
Nunca os daremos
bastante las gracias
Durante nueve meses
En el húmedo calor
Del vientre de una mujer
He sellado mi alianza
Con la mujer
Para la eternidad.
Vuestra funda de carne
Es et túnel sagrado
La puerta de entrada
En el mundo.
Sangraís
Cada veintiocho días
Para que quepa la posibilidad
De darnos el privilegio
De esperarnos.
Mujeres,
Séan orgullosas
De ser mujeres !
Mujeres para siempre,
Mujeres madres esposas queridas  
O bien solteras
O bien mujeres a quienes les gustan las mujeres
Siempre permanecerán
En mi corazón
Inundadas de amor.

Basilio filósofo ingenuo, París el 22 de enero del 2019

lundi 14 janvier 2019

1135 Six lettres

Dé eu vé o i ér,
Devoir,
Juste un mot
Un seul,
Qui signifie parfois
Qu'à la place d'un homme
Une femme
Plein de vie
Il n'y a plus
Qu'une caisse en bois
Drapée d'une étoffe aux trois couleurs
Sur laquelle
On épinglera une décoration.
Dé eu vé o i ér,
Devoir,
Juste un mot
Un seul,
Qui signifie parfois
Beaucoup de choses.

Basile philosophe naïf, Paris le 14 janvier 2019


Poème inspiré par la fin tragique de deux sapeurs-pompiers tués par une explosion rue de Trévise à Paris le 12 janvier 2019.

dimanche 6 janvier 2019

1134 Introduction à une exposition de poésies

Chers amis visiteurs, chères amies visiteuses,

Depuis plus d'un quart de siècle je m'occupe de faire renaître l'illustre et oublié Carnaval de Paris.

Ce Carnaval est formidable. Il m'amène à rencontrer des personnes de tous les milieux, toutes les activités, toutes les régions, toutes les opinions, toutes les croyances, toutes les passions.

Plus je rencontre de monde, plus je suis convaincu que nous sommes tous faits pour nous entendre. Et, osons le dire, nous aimer.

Ce qui n'est malheureusement pas toujours le cas.

Comment réagir à cette insatisfaisante situation ? 

A ma modeste échelle en diffusant des poésies. 

Pour poétiser ainsi un peu la société. 

En voici quelques-unes d'exposées.

Bien amicalement et bonne visite ! 

Basile philosophe naïf 

Paris 2019

1133 J'aimerais

J'aimerais sentir
La chaleur de ton corps
Contre le mien.
J'aimerais sentir
La douceur de ta peau
Contre la mienne.
J'aimerais sentir
La caresse de ton souffle
Et la forêt
De tes cheveux
Dans mon cou.
J'aimerais sentir
Ta main
Doucement pressée
Dans la mienne.
Ô toi
La mieux aimée
De toutes les femmes
Que j'ai jamais aimé.

Basile philosophe naïf, Paris le 6 janvier 2019

samedi 5 janvier 2019

1132 Toi

L'assoiffé au milieu du désert
A vu une source d'eau claire.
Le chat affamé
A vu un grand plat de poissons.
Le banquier qui fait des affaires
A vu un grand tas de pièces d'or.
Et moi
Je t'ai vu,
Je t'ai vu,
Je t'ai vu.
Toi,
Plus belle que le jour,
Toi,
Plus belle que la nuit.
Toi,
Plus belle que le soleil en été
Et la neige en hiver.
Toi,
Plus belle qu'un groseillier de fruits chargé
Dans la lumière du mitan de juillet,
Toi,
Plus belle que des chatons nouveaux nés,
Toi,
Plus belle que la source d'eau claire
Aux yeux de l'assoiffé
Au milieu du désert.
Toi,
Dont la caresse du regard
Est comme la main de la mère
Sur le front brulant
De l'enfant enfiévré.
Toi,
Dont le sourire
Est pour moi
Comme la main du Christ
Ressuscitant les morts.
Oh viens ! Viens mon amie !
Ouvrons ensemble les portes
Aux oiseaux du Paradis !

Basile philosophe naïf, Paris le 5 janvier 2019