mardi 20 décembre 2016

714 Misère noire et misère rose

La pire de toutes les misères n'est pas la misère matérielle mais la misère morale. Quand on souffre de la misère morale on peut connaître y compris les meilleures conditions matérielles de vie. A l'inverse, on peut avoir le moral y compris quand on connait des conditions de vie matérielles difficiles.

Quand nous connaissons la misère morale, quelle que soient nos conditions matérielles de vie, nous pouvons dire que nous connaissons la misère noire.

Si nous connaissons la misère matérielle mais avons le moral, nous définirons la situation ainsi vécue comme la misère rose.

La misère noire est très répandue dans les pays riches. Dans les pays pauvres, à l'inverse, nous pouvons quelquefois découvrir avec étonnement des pauvres qui vivent dans la misère rose.

Pour ma part, sans vivre dans un pays officiellement pauvre, je connais très bien la misère rose.

Je regardais hier la liste dressée par le magazine Forbes des vingt humains à présent les plus riches du monde. Parmi eux il y a dix-huit hommes et seulement deux femmes.

Je me disais : ne pas pouvoir sortir de chez soi sans gardes du corps, habiter des maisons protégées par des gardes privés armés, trembler en permanence à l'idée de voir ses enfants enlevées contre une demande de rançon, être entouré continuellement par des solliciteurs, ne jamais savoir si quand on paraît s'intéresser à vous on s'intéresse vraiment à vous ou à votre argent. Je n'aimerais pas être à la place des milliardaires. J'ai certes des soucis d'argent, comme la plupart des gens, mais me semble-t-il ma vie est nettement plus paisible et tranquille que celle des milliardaires. Et la tranquillité est vraiment un bien inestimable, une richesse incomparable et fabuleuse.

Souvent on ne choisit pas d'être très riche, on le devient par héritage. Les gens très riches ne me semblent pas spécialement hyper-heureux. Il est de bon ton chez certains de les envier. Pour ma part je ne les envie nullement. Et m'estime en général plus riche qu'eux car je suis en paix avec moi-même tandis qu'eux ne le sont très probablement pas. Comment pourrait-on l'être sachant qu'on est comme un ilot de prospérité matérielle extrême au milieu d'un océan de misère ? Ou alors on fait preuve d'un tel cynisme pour considérer la vie des pauvres que vraiment être ainsi ne me séduit absolument pas.

A tout prendre, la misère rose est une situation infiniment plus prospère que juste la prospérité matérielle. Et pour apprécier la vie point n'est besoin d'être très riche, il suffit de savoir gouter les plaisirs les plus simples et ignorer l'envie d'être à la place d'autres, ce qui est une ambition absurde. Il faut savoir apprécier ce qu'on a. Les médias ne cessent de nous claironner des discours faits dans le sens de croire que d'autres sont plus heureux que nous. Et que nous serions mieux à leur place qu'à la nôtre. Ce sont vraiment des phénomènes de mode. Si on possède mille pantalons on ne peut pratiquement jamais n'en porter qu'un à la fois. Et si on possède cent-cinquante résidences de par le monde, on ne vit jamais dans plus d'une à la fois. L'opulence ou sa recherche dissimulent souvent un malaise et une souffrance intérieure. Il est plus facile pour certains de chercher à posséder le plus de richesses possible que se remettre en question et chercher à améliorer sa capacité d'apprécier la vie. Les grands de ce monde ou prétendus tels qui nous dominent sont la plupart du temps malheureux. Et se cachent leur malheur avec des couvertures dorées. Comme disent les Bretons : « on peut rire dans une chaumière et pleurer dans un palais ».

Basile, philosophe naïf, Paris le 20 décembre 2016

lundi 19 décembre 2016

713 4 versions d'un même poème

Ce matin m'est venu à l'esprit ce poème :

19 décembre 2016

Si une femme me plaît
Et que j'ai envie
De voir
Ses nichons,
Je ne peux le faire
Que si je suis
Son petit copain.
Si je suis
Son petit copain,
Je peux toucher,
Caresser,
Lécher,
Sucer
Ses nichons.
Mais je n'ai plus le droit
De voir,
Toucher,
Caresser,
Lécher,
Sucer
Les nichons d'autres femmes.
Si je suis
Le petit copain
De cette femme
Qui me plaît
Je suis tenu
De la
« Satisfaire sexuellement ».
Ce type de relation
Porte un nom :
Le chantage.
A la prétention au chantage
Je réponds par :
Le boycott.
Femmes jolies et plaisantes
Je vous laisse
Vos nichons,
Et je garde
Ma liberté.

J'ai relu ce poème en début d'après-midi et hésité à le publier. Pensant à des jolies filles que j'aime et apprécie, je me demandais s'il n'était pas agressif envers elles. Et ça m'ennuyait si c'était le cas. Finalement le soir j'ai réalisé que ce poème n'est nullement misogyne. Il critique une certaine forme courante de marchandisation de l'amour : « tu me donnes ça et en échange je te donne ça », ou : « tu me donnes ça et si je l'accepte tu dois renoncer à ça », etc.

Pour éviter tout malentendu concernant ce poème, il suffit de rédiger sa version féminine, que voici, c'est une femme qui parle :

Version féminine du poème :

19 décembre 2016

Si un homme me plaît
Et que j'ai envie
De voir son zizi
Je ne peux le faire
Que si je suis
Sa petite copine.
Si je suis
Sa petite copine,
Je peux toucher,
Caresser,
Lécher,
Sucer
Son zizi.
Mais je n'ai plus le droit
De voir,
Toucher,
Caresser,
Lécher,
Sucer
Le zizi d'autres hommes.
Si je suis
La petite copine
De cet homme
Qui me plaît
Je suis tenue
De le
« Satisfaire sexuellement ».
Ce type de relation
Porte un nom :
Le chantage.
A la prétention au chantage
Je réponds par :
Le boycott.
Hommes jolis et plaisants
Je vous laisse
Vos zizis,
Et je garde
Ma liberté.

On peut en modifiant encore le texte de manière adaptée créer la version gay ou la version lesbienne de ce poème. On peut même imaginer des versions bisexuelles. En voici une :

Version bisexuelle féminine :

(C'est une femme qui parle)

19 décembre 2016

Si une femme ou un homme
Me plaît
Et que j'ai envie
De voir
Les nichons de l'une,
Ou le zizi de l'autre,
Je ne peux le faire
Que si je suis
La petite copine
De l'une
Ou de l'autre.
Si je suis
La petite copine
De l'une
Ou de l'autre,
Je peux toucher,
Caresser,
Lécher,
Sucer
Les nichons
De l'une,
Ou le zizi
De l'autre.
Si je suis
La petite copine
De l'une
Ou de l'autre,
Je suis tenue
De le
« Satisfaire sexuellement ».
Ce type de relation
Porte un nom :
Le chantage.
A la prétention au chantage
Je réponds par :
Le boycott.
Femmes jolies et plaisantes,
Hommes jolis et plaisants,
Je vous laisse
Vos nichons
Et vos zizis
Et je garde
Ma liberté.

J'ai tenté la traduction en italien de la version masculine de ce poème. Je ne résiste pas au plaisir de la transcrire ici :

19 dicembre 2016

Se una donna mi piace
E che ho l'invia
Di vedere
I suoi tette
Io non posso lo fare
Senza essere
Suo amante.
Se sono suo amante
Posso toccare,
Acarezzare,
Lecare,
Succhiare
I suoi tette.
Mà non ho più il diritto
Di vedere,
Toccare,
Acarezzare,
Lecare,
Succhiare
Le tette
De altre donne.
Se sono l'amante
Di questa donna
Che mi piace,
Devo
La sodisfare sessualmento.
Questo tipo
Di rilazione
Ha un nome :
Il ricatto.
Alla pretenzione
De mi fare
Ricattare,
Rispondo
Con il boicott.
Donne belle
E piacevole,
Vi lascio
Le vostre tette
E conservo
La mia libertà.


Basile, philosophe naïf, Paris le 19 décembre 2016

samedi 17 décembre 2016

712 Origine de la grossièreté de beaucoup d'hommes avec les femmes

Beaucoup d'hommes en pensées, paroles ou actes sont très grossiers avec les femmes. Chose curieuse : nombre d'entre eux, par ailleurs sont plutôt corrects. Comment cela s'explique-t-il ?

Il existe trois sources principales de cette grossièreté. La première relève d'une forme de toxicomanie. Habitués dès l'âge de douze, treize ou quatorze ans à pratiquer régulièrement la masturbation manuelle adulte, les garçons font de la production d'endorphines par l'éjaculation ainsi provoquée l'équivalent d'un shoot de drogue. Ils sont endorphinomanes. Par la suite ils tendent à élargir leur pratique à l'utilisation d'orifices naturels d'un tiers, masculin ou féminin, pour arriver à la même fin. Ce qui signifie que quand un garçon agresse sexuellement en pensées, paroles ou actes une tierce personne, il peut être en fait en état de manque de ses endorphines-drogue. Ce qui explique le décalage entre sa grossièreté et son comportement habituel. On sait qu'un drogué en état de manque peut devenir violent pour trouver sa dose.

Le second élément qui explique la grossièreté est la profonde ignorance de la sexualité. La plupart des humains croient que l'érection en particulier signifie besoin, désir ou bienvenue de manœuvres destinées à parvenir à l'éjaculation. Ce qui est absolument faux. L'érection intervient naturellement en quantité d'occasions qui ne signifient nullement besoin, désir ou bienvenue en particulier de l'intromission du pénis dans un orifice naturel d'un tiers ou simple masturbation manuelle. Mais ignorant cette réalité, quantité de personnes des deux sexes cherchent à « obéir » aux « ordres » du pénis et font des bêtises.

Le troisième élément qui explique la grossièreté est la confusion entre l'acte sexuel et la masturbation dans un vagin, une bouche ou un anus. L'acte sexuel vrai est l'expression d'un désir authentique et véritable, qui est plutôt rare. Le plus souvent, quand un homme croit faire l'amour avec une femme, en fait il se branle dans son ventre. La femme, même si elle croit ainsi à tort « faire l'amour », finit par s'en ressentir mal. Ce qui explique que lors de séparations c'est pratiquement toujours la femme qui décide d'arrêter une relation qui souffre de cette sexualité masturbatoire masculine.

Quantité de « couples » qui croient avoir une « sexualité épanouie » sont en fait des caricatures de couples qui se branlent simultanément et réciproquement en croyant « faire l'amour ». De petits indices sont révélateurs dans des unions apparemment harmonieuses et bien assorties.

J'observais l'attitude d'un jeune homme avec sa compagne. En apparence à les écouter s'entendant bien. Mais quand il s'est agit de les prendre en photos, le jeune homme a cherché à embrasser démonstrativement sa compagne, sur un mode dominateur. Elle s'en défendait.

Un autre jeune homme en couple depuis des années a pour habitude quand il côtoie des jolies filles de faire des « petites blagues », soi-disant de l'humour, qui témoignent d'un sexisme profond.

Ces symptômes d'un mal-être avec sa compagne ou les jolies filles en général témoignent qu'il s'agit là d'apparences de couples qui vont probablement finir un jour par se séparer.

Pour le moment, ne se sentant pas pleinement satisfaits, ces deux apparences de couples ont trouvé la solution croient-ils pour aller mieux. Changer de ville, région, travail, trouver le bonheur dans le changement. Cette volonté de changement témoignant d'un mal-être non identifié et assimilé à autre chose que ce qu'il est réellement. Plutôt que se remettre en question, remettre en question un tas de choses matérielles et s'agiter. Le résultat positif n'est pas au bout du chemin et la séparation guette.

Basile, philosophe naïf, Paris le 16 décembre 2016

vendredi 16 décembre 2016

711 Trois mesures qui changeraient vraiment la vie des gens

La première mesure consisterait à créer un vrai revenu universel versé à tous inconditionnellement et permettant de vivre. Certains ont cherché ces temps-ci à dévoyer le concept. En faire une simplification des versements des minimas sociaux et pas un revenu universel permettant de vivre. On supprimerait les divers minimas sociaux qui seraient remplacés par ce soi disant revenu universel. A présent qu'on parle souvent du revenu universel, on voit des spécialistes auto-proclamés et des organismes bidons nous expliquer que rien n'est possible en ce sens. Chaque progrès social s'accompagne toujours du concert de hurlements de personnes qui déclarent qu'on ne peut rien changer. C'est une des lois du progrès.

La seconde mesure consisterait à créer ou maintenir trois grands services publics : pour le logement, la santé et l'alimentation. Aujourd'hui le parasitage des logements, de la santé et de l'alimentation rend souvent ceux-ci hors de prix. En France, sur le prix d'un produit alimentaire venant de la campagne 96,4 % revient aux « intermédiaires » et 0,6% aux producteurs. Un logement décent est un luxe. La santé commence à ne plus être accessible à tous. Il faut que ça change. On pourrait créer des commerces alimentaires municipaux. Ou établir des contrats avec les petits commerces qui assureraient leurs revenus tout en garantissant des bas prix de vente. Les responsables principaux de la cherté de la vie ne sont pas les petits commerçants mais les grosses sociétés de distribution. Il faut qu'elles deviennent des services publics.

La troisième mesure, qui a été proposée depuis une vingtaine d'années, est la semaine de quatre jours. Ce serait là une réduction vraiment sensible du temps de travail et ça changerait la vie des gens.

Le problème bien sûr est que toutes ces mesures sont incompatibles avec le maintien du système capitaliste que respectent pratiquement tous les leaders politiques quelle que soit leur couleur affichée. Mais peut-être qu'un jour avec le temps les choses changeront.

Après tout il y a déjà eu de grandes revendications qui ont finalement été satisfaites, comme la journée de travail de huit heures que beaucoup ont obtenus, ou les retraites qui jadis n'existaient pas. Il n'y a donc pas lieu de désespérer. Mais il faut ne pas perdre de vue ce qui nous intéresse et ce dont nous ne voulons pas.

Il est bien évident que tant que les responsables élus seront couverts d'avantages et privilèges divers ils ne penseront guère qu'à eux. Je viens de lire que certains « spécialistes » auto-proclamés proposent de réduire le nombre des élus... en payant mieux ceux qui resteraient en fonction ! Alors qu'ils sont déjà surpayés. Et surtout ignorent ce que ça signifie vivre dans les difficultés matérielles.

Au côté et au dessus de ces responsables élus on trouve des responsables héréditaires qui héritent des fortunes ou des empires de leurs parents. Où est alors la démocratie ? C'est un système féodal, régalien. Et les élus obéissent à ces propriétaires de grandes richesses. Un homme politique sympathique que j'ai connu me disait il y a des années que « ce n'était pas un problème simple » le fait qu'il y ait des vagabonds dormant dans la rue à Paris. Bien sûr, et même ce n'est simplement pas un problème à partir du moment où on n'a aucune envie de chercher à le résoudre. Le sentiment que me donnent la plupart des politiques, pour le peu que j'ai eu l'occasion d'en approcher, est qu'ils vivent dans leur monde, font une carrière et ne pensent à nous qu'au moment de solliciter nos voix aux élections. Tout ceci ne donne vraiment pas trop envie d'aller voter. Si à la fin on a l'impression que ça ne change rien. Non pas que ce soit impossible d'améliorer les choses. Mais c'est impossible à partir du moment où on n'en a pas l'intention.

Basile, philosophe naïf, Paris le 15 décembre 2016

jeudi 15 décembre 2016

710 Ce que beaucoup de gens croient être « l'amour »

Qu'est-ce que beaucoup de gens croient être « l'amour » ? C'est quelque chose qu'on peut définir comme composé de six éléments : pour commencer une excitation plus ou moins grande et une impatience de connaître la suite. Ce sentiment n'est pas de l'amour.

Ensuite et d'emblée la mise en place de la jalousie comme des sortes de barrières douanières. Dorénavant on n'est plus libre de faire ce qu'on veut, c'est-à-dire voir ailleurs. On est ligoté l'un à l'autre. Et, dans les premiers temps au moins, on s'en trouve très bien. Un peu comme un gamin gourmand à qui on vient de porter un énorme gâteau crémeux très appétissant à manger tout seul.

Preuve de la réalité de ce nouvel amour, croit-on, est le partage de l'intimité. Alors qu'on ne va pas tout nu dans la rue ou devant les autres en général, là c'est possible. C'est même la preuve supplémentaire que « quelque chose a changé ». Certains poussent l'intimité un peu loin : ne pas se raser ni faire attention à soi pour l'autre, etc. Bref, être sale et négligé.

Le « Sésame ouvre-toi » pour entrer dans « l'amour », c'est « le sexe ». C'est-à-dire qu'on croit que certains exercices physiques et certains contacts en général attestent de la qualité amoureuse de la relation, puisqu'on ne les fait ou les a avec personne d'autre. On ne voit pas en quoi cette exclusivité attesterait de quelque qualité intrinsèque que ce soit. Mais on y croit, à défaut que ce soit vrai.

Autre élément important et rassurant : la reconnaissance sociale. Avant les fiançailles puis le mariage étaient les étapes obligées. A présent il faut annoncer la nouvelle à tous les proches : « on est ensemble ». On croit ainsi consolider quelque chose.

Enfin, sixième et dernier élément essentiel : l'institutionnalisation. Hier les fiançailles et le mariage, aujourd'hui quelquefois encore le mariage, mais surtout le fait de vivre à deux. Partager un logement commun et les factures d'électricité prouverait notre amour... A tel point que j'ai connu des femmes qui voulaient à tous prix voir leur nouvel amant liquider son logement et venir vivre chez elle. Par la suite celui-ci largué par elle se retrouvait ou aurait pu se retrouver aussi à la rue.

A l'institutionnalisation corresponds aussi des cadeaux rituels : bague de fiançailles, bijoux, etc.

Quelle évolution suivent ces six éléments ? On l'a vu pour le sixième. Pour les autres le cours suivi est aisément passable en revue :

L'excitation retombe. La jalousie n'est pas l'amour. A l'intimité on s'habitue. Elle se banalise et progressivement n'évoque plus rien de particulier., S'agissant du sexe, c'est très souvent pire. Car il ne s'agit pas le plus souvent de personnes qui « font l'amour », exprimant ainsi un désir authentique, véritable et réciproque. Mais d'une masturbation intromissive réciproque et simultanée. Qui devient ensuite une masturbation intromissive d'une seule des deux personnes concernées. L'acte sexuel simulé devient écœurant, ennuyeux, boiteux, sans intérêt. Alors on se replie sur soi ou on cherche ailleurs. On peut aussi chercher sur des chemins tortueux un « plus » dans des pratiques sexuelles plus ou moins bizarres. Quant à la reconnaissance sociale du « couple », on s'y habitue.

Tout ceci fait qu'au bout d'un certain temps, la belle relation « d'amour » qui avait si bien commencé se défait, se dissout. On ne comprend pas pourquoi. En fait, si elle semble ainsi se défaire, ce sont seulement les illusions accompagnées d'agitation qui s'effacent. La relation « d'amour » n'avait jamais été effective. C'était un mirage auquel on avait cru. Et dont la disparition laisse apparaître le vide qu'on refusait de voir. L'amour, qui est autre chose, reste à trouver.

Basile, philosophe naïf, Paris le 15 décembre 2016

mercredi 14 décembre 2016

709 Absurdités sexuelles pensées par les hommes sur les femmes

Découvrant la masturbation masculine manuelle adulte incluant donc l'éjaculation, la plupart des garçons en font une drogue. Ils cherchent à élargir cette pratique masturbationnelle à des « partenaires » éventuels, en fait des objets masturbationnels. Au lieu de se branler avec la main, ils cherchent à opérer leur masturbation dans un orifice naturel d'un homme ou une femme, plus rarement un animal. Ils ne feront pas l'amour. Il s'agira de masturbation. Les garçons et plus tard les hommes qu'ils deviendront croiront néanmoins souvent qu'il s'agit « d'amour ». Mais la réponse donnée à leurs entreprises par les « partenaires » humains éventuels laissera les masturbateurs perplexes. Car ravalés au rang de branloirs, les partenaires humains éventuels spontanément auront naturellement tendance à refuser le rôle proposé. Les masturbateurs croyant qu'il s'agit « d'amour » vont chercher à interpréter les comportements de refus pour y lire le contraire. Cette démarche parfaitement stupide et incalculablement égoïste aura des conséquences catastrophiques. Il existe un véritable panel de descriptions fantaisistes du comportement féminin, destiné à avaliser l'accord des femmes pour se retrouver réduites à des trous à branlette masculine.

Une absurdité très courante se résume à ceci : « quand une femme dit non, en fait c'est oui. »

Une autre absurdité est la suivante : si une femme vous touche le sexe ou accepte de laisser toucher le sien, ça signifie qu'elle est d'accord pour passer à la casserole. Ce propos stupide fait que quantité de femmes vivants en couples seront un jour amenées à éviter de toucher le sexe de leur compagnon, pour qu'il leur foute enfin la paix. Et cesse de les résumer à un trou à branlette perpétuellement disponible.

Une autre absurdité prétend que si une femme dort avec vous, c'est qu'elle est disponible pour passer à la casserole. Une femme peut dormir avec son chat, mais pas avec quelqu'un qu'elle aime bien. À moins d'être prête à satisfaire ses caprices sexuels. Résultat, les humains se privent la plupart du temps du plaisir de dormir à plusieurs, pour éviter d'être emmerdés par des idiots qui confondent « dormir avec » et « baiser avec ». La langue elle-même avalise cette situation aberrante. Dormir avec, coucher avec, aller au lit avec ayant pris le sens de baiser. Il n'existe pas de possibilité linguistique en français pour exprimer le seul et simple désir de partager son lit et son sommeil avec quelqu'un d'autre, sans pour autant s'accoupler ou pratiquer une masturbation intromissive simultanée à deux.

Une absurdité aux conséquences catastrophiques colossales consiste à prétendre que si une femme accepte d'être touchée ou caressée, même de façon très minime, par exemple touchée et caressée au niveau de sa main, elle est d'accord pour servir de trou à branlette. Cette absurdité conduit à empêcher la plupart des câlins, bisous et caresses entre adultes en général.

Au nombre des câlins existent les câlins buccaux : effectués avec les lèvres, la bouche, la langue. Mais ils sont absurdement annexés obligatoirement au coït ou à la double masturbation intromissive simultanée qui lui ressemble. Résultat : ils sont la plupart du temps évités et prohibés.

Là où l'absurdité touche l'ésotérisme, c'est quand les hommes croient que s'ils parviennent à faire rire une femme, ça signifie qu'elle est prête à passer à la casserole.

Une autre absurdité consiste à croire que si une femme se passe la main dans les cheveux ça signifie qu'elle a envie de baiser. Si ! Si ! J'ai entendu cette ânerie proférée avec beaucoup de sérieux dans les années 1970 à Paris.

Autre ânerie entendue du même acabit : si une femme vous fait un compliment sur votre habillement, si vous êtes un homme, ça signifie qu'elle veut coucher avec vous.

Autre ânerie classique : si une femme vous donne son numéro de téléphone c'est qu'elle est d'accord pour coucher avec vous.

Comble du délire : si une femme vous regarde, c'est qu'elle veut coucher avec vous et vous le propose ainsi. Résultat : la plupart du temps les femmes n'osent pas regarder franchement des hommes inconnus qu'elles croisent dans des lieux publics.

Autre ânerie couramment admise par quantité d'hommes : si une femme est nue, légèrement habillée ou habillée « sexy » c'est qu'elle est prête à coucher avec tout le monde. Cette vision des choses conduit un très grand nombre de femmes à s'habiller moche pour qu'on leur foute la paix. Et éviter soigneusement de se retrouver légèrement vêtues ou nues en présence de tiers masculins.

Dans notre société française et parisienne, si une femme couche une fois, son baiseur croit que ça signifie qu'il a désormais une autorisation permanente de baiser. Il a « un trou sur abonnement ». Cette prétention abusive conduit quantité de femmes à éviter de trop se rapprocher d'hommes qui leur plaisent. Et d'y regarder à deux fois avant d'accepter câlins, flirts ou baise.

Les âneries se sont faites soi-disant « scientifiques ». Quand à présent et très sainement une femme rejette tous les obsédés masturbateurs masculins qui la harcèlent, c'est elle qui aurait un problème. Elle doit le régler... pour satisfaire les obsédés masturbateurs masculins ou tout au moins celui qui est son attitré et compagnon. Un mal imaginaire sera attribué à cette femme qui « souffre » d'absence de désir. Baiser devient aujourd'hui une obligation. Ne pas baiser un problème. Et toujours les solutions proposées vont dans le sens de la satisfaction... des hommes.

Ce n'est pas aux hommes qu'il appartiendrait de modifier leur comportement, mais aux femmes qu'il appartiendrait de le faire... pour plaire aux hommes. Cet étrange discours se drapant y compris dans la prétention à l'émancipation des femmes qui pour s'émanciper devraient bien sûr prendre l'homme pour modèle. On nage dans la fumisterie.

Ainsi, par exemple, quantité d'auteurs rapportant que l'homme se branle beaucoup, la femme nettement moins, cette dernière devrait se branler plus. On croirait assister ici à un championnat de branlette. Mais le ridicule ne tue pas.

Toutes les idées régnantes vont bousculer la simplicité et la spontanéité affective des humains. Au nombre des victimes de cette situation on trouvera les enchainements naturels de gestes tendres. Par moments un fragment d'enchaînement naturel apparaitra dans une relation entre deux êtres. Un geste ou une sensation qui sera comme une lueur dans la nuit des rapports humains anémiques et codifiés. Ce sera comme un moment magique et inattendu. Qui laissera vite la place à l'indigence sensuelle habituelle des humains « civilisés ». Qui sont plus aptes à caresser un chat ou un chien qu'un humain.

Tant que les hommes n'auront pas identifié leur comportement masturbationnel pour ce qu'il est, et cessé de harceler les femmes, on ne voit pas bien comment l'amour pourra régir l'Humanité. Plutôt que l'amour dominent aujourd'hui des comportements compensatoires du manque affectif régnant : recherche du pouvoir, de la richesse, de la gloire et autres tristes hochets destructeurs de la Civilisation. Un dragueur professionnel aux multiples « conquêtes » s'exclamait un jour devant moi parlant du désir de coït chez les femmes : « de toutes façons elles ne veulent jamais ! » En fait c'est lui qui ne voulait jamais véritablement et authentiquement aimer. Les hommes ont encore beaucoup à apprendre. Et d'abord apprendre à aimer. Se respecter, s'écouter, respecter et écouter les autres .

Basile, philosophe naïf, Paris le 14 décembre 2016

708 En amour de meilleurs jours viendront

Le problème de fond de la conduite sexuelle humaine est la confusion entre deux phénomènes différents : l'amour et la masturbation masculine adulte pratiquée dans le corps d'un ou une partenaire. Sans comprendre exactement la cause de l'inconfort de leur situation, les partenaires utilisés comme objets masturbationnels par les garçons finissent par ne plus le supporter et rejettent leurs utilisateurs. Au lieu de s'interroger sur leur propre conduite, les garçons rejetés préfèrent alors chercher à utiliser la violence morale voire physique pour continuer leur pratique « exo-masturbationnelle », c'est-à-dire remplaçant leur main par un humain.

Tant que cette situation durera à très grande échelle, le paysage général de l'amour humain sera des plus tristes. Mais pourra-t-il changer un jour ? Je pense que oui. De meilleurs jours viendront, et pourquoi ?

Parce que cette situation calamiteuse est très largement le fruit de l'ignorance. Les garçons qui cherchent à utiliser leurs partenaires pour en faire leurs joujoux masturbationnels ne savent pas exactement ce qu'ils font. Ils sont persuadés de rechercher « l'amour » et être rejetés pour des raisons incompréhensibles.

Un ami me disait très sérieusement il y a quelques décennies : « je ne comprends pas pourquoi une femme peut se refuser à moi quand je souhaite faire l'amour avec elle. » La femme d'un ami le rendait littéralement désespéré en ayant cessé d'accepter d'être utilisé par lui comme objet masturbationnel. Elle me disait, parlant de cette situation : « le pauvre, il ne se rend pas compte que ça ne m'intéresse pas ! »

J'ai moi-même été ignorant. Et j'ai cru juste de chercher ce que je croyais être une compagne et qui n'était en fait qu'un objet masturbationnel. Or, à force de réflexion, j'ai fini par comprendre mon erreur. Erreur qui est partagée par des centaines de millions d'autres. J'ai changé mon comportement, ma manière de penser et n'ai jamais connu une aussi grande paix intérieure.

Mais cette prise de conscience, d'autres pourront l'avoir. Ou l'ont déjà atteinte. Un certain nombre d'hommes sont certainement capables de se corriger. D'arrêter cette confusion entre exo-masturbation et amour véritable.

Ce qui m'amène à penser que des meilleurs jours peuvent venir et viendront. Après tout, il s'agit d'un conditionnement, une culture, des idées dominantes. Qui n'ont pas toujours existé. Et donc peuvent un jour laisser la place à autre chose, y compris de meilleur.

L'éducation, ou la rééducation, est aussi un moyen d'améliorer la société et la vie en société. Depuis la nuit des temps les hommes et les femmes s'interrogent sur diverses questions, au nombre desquelles ce qu'ils ont appelé « l'amour ». Moi-même, comme bien d'autres, ai cherché à comprendre la raison des difficultés et souffrances que nous rencontrons très fréquemment dans ce domaine.

En poursuivant ma réflexion je constate que quantité d'éléments commencent à présent à s'assembler comme ceux d'un puzzle. Et comportent des explications des plus simples. Qui bien sûr ne risquent pas d'être d'emblée adoptées par d'autres. Car les habitudes de penser font barrage aux idées nouvelles. Mais à la longue une évolution est possible. C'est pourquoi je crois que nous pouvons être résolument optimistes. Dans le domaine sinistré de l'amour entre les humains, grâce à des idées nouvelles, de très grands progrès sont absolument possible et arriveront certainement.

Basile, philosophe naïf, Paris le 14 décembre 2016

mardi 13 décembre 2016

707 Qu'est-ce donc que « la sexualité épanouie » ?

Un des objectifs que nous donnent aujourd'hui revues et sites Internet est de parvenir dans notre vie à une « sexualité épanouie ». De quoi s'agit-il donc ?

Ce serait « du concret », mettre le truc dans le machin, l'oiseau dans le nid, le train dans le tunnel, bref vulgairement parlant foutre ou baiser... Mais quand et comment parviendrions-nous à être épanouis en baisant ainsi ? Là commence l'énigme.

Être « sexuellement épanoui » ce serait baiser de manière satisfaisante, soit : régulièrement ? Souvent ? Beaucoup de fois ? Avec des partenaires multiples ? En faisant des choses compliquées ? En utilisant un partenaire ou plusieurs partenaires « de luxe », c'est-à-dire considérés comme « très beaux » ? Mystère. Et d'autant plus mystérieux qu'il est de règle de ne pas raconter publiquement sa vie « sexuelle ».

Et comment parviendrions-nous à l'épanouissement dans un domaine, le « sexe », alors que ce ne serait pendant ce temps-là pas le cas dans quantité d'autres domaines ? Ainsi, par exemple, nous passerions quarante-cinq heures par semaine à nous faire chier dans un boulot de merde, faire deux heures de transports par jour pour y aller et deux autres heures pour en revenir, et malgré tout ça nous serions « épanouis » dans notre « vie sexuelle » ! Quelle belle ânerie. C'est bien sûr impossible dans de telles conditions d'être « bien » dans un domaine ou un autre. Certes, il existe bien « les amours de vacances ». Mais si justement elles ne durent pas, c'est bien parce que les vacances elles aussi ne durent pas.

Alors d'où sort ce boniment débile sur « la sexualité épanouie » ? Il sort des discours des années 1960. On a commencé à se préoccuper de « notre vie sexuelle ». Au point qu'on a fini par proclamer l'épanouissement de celle-ci indispensable à notre « bonheur ». Mais de quelle façon procéder ?

La démarche masculine adulte dans le domaine sexuel repose sur la découverte puis la pratique régulière de la masturbation. En trente ans, un garçon qui se masturbe trois fois par jour se sera masturbé 32 557 fois ! La prétention à l'épanouissement sexuel humain prend pour guide la conduite masturbationnelle masculine adulte. L'homme va chercher à remplacer sa main par un orifice naturel ou plusieurs de son ou sa partenaire. Il s'attachera à celui-ci ou celle-ci à la manière du toxicomane qui s'accroche à sa dose. Ce n'est pas à l'autre qu'il va penser, mais au confort qu'il offre. Ce ne sera pas de l'amour, mais l'envie de profiter de l'autre, qui va le guider.

Se subordonnant à la démarche masturbationnelle masculine adulte, le discours moral dominant proclamera ceci : « Mesdames, acceptez sous certaines modalités de recevoir en vous le pénis en érection de votre compagnon. C'est l'amour, par là passe votre chemin de vie et votre épanouissement. » Quantité de femmes croiront ce discours.

Hier au nom des traditions, de la famille, la morale, on ordonnait aux filles d'obéir et accepter de subir les caprices sexuels des garçons. Aujourd'hui le discours a changé. Mais le but reste le même : faire que les filles se soumettent au dérangement sexuel masculin. Que les filles acceptent d'être utilisées comme objets masturbationnels par les garçons. Et ceux-ci doivent bander et être en forme. À force d'exiger d'eux l'excellence sexuelle, on arrive à angoisser tellement les garçons, qu'ils ne bandent plus. Et ne ressentent rien, ou pas grand chose ou même ont mal en éjaculant. Et que l'ennui s'invite dans les lits conjugaux. On dira que la situation s'est dégradée suite à « la routine ». Mais en fait c'est depuis le début que ça ne fonctionnait pas ou guère. La masturbation masculine adulte, même pratiquée dans le ventre d'une femme, n'est pas l'amour.

Basile, philosophe naïf, Paris le 13 décembre 2016

lundi 12 décembre 2016

706 Anatomie du « couple »

Ce que nous appelons habituellement aujourd'hui en France un « couple » a une base multiple. Elle est masturbationnelle, économique, administrative, sacrificationnelle, c'est-à-dire câlinicide, hypocrite et aussi repose sur un malaise plus ou moins grand.

Le couple reposerait soi-disant sur un désir sexuel d'acte sexuel plus ou moins permanent. Cette forme de désir relève du fantasme. En fait ce discours recouvre une autre réalité. Les garçons, vers l'âge de douze, treize ou quatorze ans découvrent la masturbation manuelle masculine adulte, c'est-à-dire comprenant l'éjaculation. Ils vont commencer à la pratiquer régulièrement et vivront l'émotion plus ou moins agréable de l'éjaculation comme un shoot de drogue. Ils deviendront de la sorte endorphinomanes et pratiqueront la masturbation manuelle masculine adulte comme une toxicomanie. Élargissant cette pratique, ils en viendront à faire et rechercher à faire de la « branlette de luxe » en se masturbant à l'intérieur d'un ou d'une autre. Ils croiront ainsi « faire l'amour ». Ce qui ne sera pas du tout le cas, en dépit des apparences. Pour « faire l'amour » il faut qu'existe un désir authentique et véritable, ce qui est plutôt rare. Quand on entend des gens dirent : « nous faisons l'amour régulièrement », il faut savoir identifiant la réalité traduire ces mots : nous pratiquons au mieux une double masturbation conjugale régulière. Celle-ci très souvent se résumant à une unique masturbation singulière. L'homme se branle dans le ventre, la bouche ou l'anus de la personne avec laquelle il croit ainsi « faire l'amour ». Cette personne même si elle le croit également, finira par ne plus le supporter, sans nécessairement comprendre pourquoi.

Les manuels de morale traditionnelle invitaient les épouses à accepter de subir les assauts masturbationnels de leurs époux. Sous peine en cas de refus qu'ils aillent « voir ailleurs ». Beaucoup plus hypocrites étaient le discours consistant à inviter les épouses à accepter de laisser l'époux se masturber ainsi en affirmant que : « à la longue, le plaisir pour elle viendrait ».

Dans les couples où la femme domine son mari, il est fréquent qu'intervienne la castration psychologique de l'époux. Progressivement l'épouse se refuse à la masturbation de l'homme dans au moins un de ses orifices naturels. Un homme que j'ai connu, dominé par sa femme, en devenait littéralement fou et n'y comprenait rien. Il s'est confié à moi : ne parvenant pas à dormir, il observait sa femme dormant tranquillement auprès de lui, et en concluait que : « ce n'est pas possible, elle doit être lesbienne ! » Après un certain nombre d'années passées ainsi, l'épouse s'est décidée finalement à liquider le couple et a jeté son mari. Une autre femme qui avait aussi castré psychologiquement son compagnon lui disait : « tu n'as qu'à te masturber ! »

Quand c'est le mari qui domine l'épouse, il lui impose sa volonté et la viole régulièrement chaque fois qu'il en a envie. Les couples fonctionnant ainsi ne sont très probablement pas rares.

Un cas original que j'ai connu était celui d'une épouse qui ne castrait pas psychologiquement son époux, mais acceptait ses caprices sexuels comme ceux d'une petit enfant, quelque chose de superficiel et pas sérieux qu'on fait pour le satisfaire un peu par pitié.

Certaines épouses acceptent de « passer à la casserole » tant qu'il y a des projets d'enfants à la clé. Dès que le dernier programmé est arrivé, la boite à jouissances masculines se ferment. Le vagin devient « zone interdite ». Plus question d'accepter que l'époux vienne se branler dans l'épouse. C'est un cas de figure classique. Ce refus pouvant souvent se doubler de la plus grande jalousie. Pas question que le mari privé de ses joujoux sexuels aille en choisir d'autres ailleurs !

Ce qui est incroyable, c'est la force de la croyance dans l'existence d'une sexualité « active et régulière » chez les humains. Au point qu'il est classique d'entendre répéter la fable comme quoi les humains sont les seuls animaux qui baisent régulièrement toute l'année. Mais si l'existence de cette sexualité naturelle imaginaire est niée, que restera-t-il alors du « couple » moderne dont la légitimité repose sur la pratique régulière de la baise?

Pour justifier d'avoir quitté son amant, une jeune femme me disait il y a de nombreuses années : « on ne faisait même plus l'amour. »

Un discours classique qu'on peut fréquemment entendre est : « dans un couple, à la longue, l'amour laisse la place à l'amitié. » On ne voit pas dans ces conditions en quoi cette relation diffère des autres relations d'amitié et peut prétendre à une qualité particulière.

Le Code civil français avalise lui-même la prétention à l'existence du désir permanent entre époux. Il précise que les époux « se doivent fidélité ».

Une autre base du « couple » est économique. Par exemple : on achète ensemble une maison. L'amour et l'immobilier n'ont rien à voir directement. Pourtant quantité de gens seront rassurés sur la solidité d'un couple quand il procédera à un tel achat.

Le couple sera également déclaré officiellement. Sa réalité sera administrative. Le must étant le mariage. Mais combien de mariages finissent en divorces ? Jadis, c'était plus simple : le divorce n'existait pas. Mais les sentiments eux, s'ils existaient au départ, perduraient-ils ?

Pour assurer que le couple est bien réel existe une base sacrificationnelle, autant dire câlinicide. La preuve qu'une femme est en couple est qu'elle n'accorde aucun câlins à un autre adulte qu'à son cher et tendre époux. La tendresse devient exclusive. Et cette exclusivité est justifiée par le sous-entendu qu'elle est naturelle et spontanée. C'est « l'amour ». Vous voulez des câlins ? Trouvez-vous un fiancé ou une fiancée ou bien crevez ! Ou alors, prenez un chat ou un chien. Cette situation générale des câlins est d'autant plus inconfortable que quantité de personnes en couples sont nulles en câlins.

Il arrive aussi qu'une épouse devenant mère délaisse tactilement son époux, lui préférant les câlins désintéressés de ses enfants. Quand son petit garçon ou sa petite fille lui saute au cou, la maman sait, sent et voit bien que c'est d'une autre qualité que les gestes intéressés de son époux. Qui lui pense toujours à faire passer son épouse « à la casserole » quand il la touche.

Cette préférence pour les câlins de ses enfants de la part de leur mère peut être si profondément marquée qu'elle se termine par la séparation des parents. Le mari se sentant abandonné par son joujou sexuel : son épouse. Qui préfère l'amour authentique des enfants aux gestes intéressés du mari. Une femme qui avait ainsi fini par divorcer me disait : « j'ai peut-être attaché trop d'importance à mes enfants et délaissé mon mari. »

Dans les bases du couple on peut ajouter l'hypocrisie et le mal vivre. Des personnes vivants au côté d'autres se sentent obligés de faire comme si tout allait bien alors que ce n'est pas le cas. Quant au mal être, il est souvent malgré tout visible. Mais quantité de « couples » qui ne fonctionnent pas bien n'ont pas l'envie ou le courage de se séparer. En fait il est finalement plutôt rare de croire voir des « couples » qui paraissent fonctionner selon le schéma idéal. Pour la très simple raison que les couples idéaux n'existent pas dans la réalité. Mais remettre en question les fables qui prétendent qu'ils existent reviendrait à remettre en question quantité d'accords économiques. Si l'amour n'existe pas sur la longue durée, comment justifier le caractère authentique et raisonnable de la prise d'engagement d'un crédit de trente ans par un couple qui ne durera pas plus de quinze ans voire moins ? Les fables ont la vie dure quand des considérations matérielles viennent les étayer. L'amour existe-t-il par ailleurs ? Bien sûr que oui, mais il diffère absolument des légendes à son sujet.

Basile, philosophe naïf, Paris le 12 décembre 2016

dimanche 11 décembre 2016

705 Cinq grandes légendes de la sexualité humaine

Il existe au moins cinq grandes légendes de la sexualité humaine qui dévastent le champ relationnel humain. Y croire a des conséquences catastrophiques. Et ces croyances sont aujourd'hui des plus répandues.

La première de ces légendes est que les caresses échangées entre des humains adultes sont forcément des « préliminaires » de l'acte sexuel. Elles seraient sensées obligatoirement préfigurer, précéder le coït. Cette croyance nie la sensualité libre des humains. Elle conduit à refuser et les caresses et l'acte sexuel sensé devoir y conduire.

La seconde de ces légendes consiste à croire que les modifications génitales telles que l'érection masculine, l'émission par le pénis du liquide produit par les glandes de Cowper, l'équivalent féminin de ces modifications signifient désir, urgence, bienfait de la recherche immédiate du coït. L'érection masculine, entre autres, survient dans quantités d'occasions détachées du coït. Le seul plaisir des caresses peut la déclencher. Ça ne signifie nullement que l'acte sexuel soit alors à l'ordre du jour ou bienvenu.

La troisième de ces légendes consiste à croire qu'en cas de pénétration d'un orifice naturel par un pénis en érection, suivi d'éjaculation, il y a coït. Ce n'est vrai que s'il y a désir authentique et véritable, ce qui est plutôt rare. Sinon il s'agit seulement d'une masturbation intra-corporelle.

La quatrième de ces légendes est celle de la jouissance automatique de l'homme. Elle prétend à ce que l'éjaculation et « jouir » seraient synonymes. C'est catégoriquement faux. Le ressenti de l'éjaculation par l'éjaculateur est des plus variable. Il peut même être douloureux et désagréable.

La cinquième de ces légendes est la prétention à faire de la masturbation masculine manuelle adulte, c'est-à-dire comprenant l'éjaculation, un acte positif, salvateur et anodin. Un homme qui se branle trois fois par jour durant trente ans se sera masturbé 32 557 fois. Est-ce anodin ? Non, et c'est vécu comme une véritable toxicomanie, un shoot de drogue pour le masturbateur. A partir de l'âge de douze, treize ou quatorze ans les garçons découvrent la masturbation et se branlent ensuite régulièrement. Ils deviennent de véritables toxicomanes endorphiniens. Leur comportement est celui d'un drogué. Ce qui complique et ravage singulièrement le domaine relationnel entre l'homme et la femme. Les garçons vont obsessionnellement chercher à se masturber dans un autre, et souvent dans le vagin d'une femme. Celle-ci sans forcément l'analyser clairement le vivra très mal.

Les cinq légendes sexuelles passées ici en revue détruisent très fréquemment la possibilité que s'établisse une relation sincère, épanouie et de confiance entre les humains. Les humains qui seront ainsi empêchés de bien vivre ne comprendront pas ou guère ce qui leur arrive. Le plus souvent ils incrimineront le manque de chance, la fatalité ou l'inconduite des autres. Pour se gargariser ensuite avec des légendes décrivant l'amour « idéal » de ceux qui ont la chance d'y accéder.

Partout régnera un discours normatif qui prétendra à ce que la solution consiste à trouver « la bonne personne » que, comme par hasard, on ne trouve jamais. Mais qu'éventuellement d'autres trouvent ou ont trouvé. Il y a ainsi pratiquement toujours le couple de X plus Y qui lui est parfait. Le pauvre couple en question serait très étonné de s'imaginer qu'on le croit « parfait ». J'ai moi-même était un jour choisi par une amie comme un des deux éléments d'un couple parfait. Le jour où la relation « parfaite » en question et qui était très loin de l'être a explosé, j'ai été étonné d'apprendre comment celle-ci avait été considérée. Il y a toujours un « Paradis » quelque part chez les autres pour justifier la persistance de la recherche de l'enfer par nous.

Basile, philosophe naïf, Paris le 11 décembre 2016

samedi 10 décembre 2016

704 Illusion individualiste et pensée collective

J'ai lu il y a des années que si une fourmi se retrouvait isolée de sa fourmilière, elle ne survivait pas. Et celui qui rapportait le phénomène s'interrogeait : « les fourmis sont-elles des êtres indépendants ou des parties d'un ensemble ? » La même question à mon avis peut être posée à propos des humains. On vante souvent aujourd'hui l'individualisme. Mais sommes-nous à proprement parlé si « individuel » que ça ? Isolé des autres humains, survivons-nous ? Et même pensons-nous vraiment individuellement ?

Je me suis posé la question il y a deux jours. Une réunion venait de s'achever où divers participants dont moi avaient pris la parole. Je réalisais subitement que j'avais oublié de préciser au public une chose importante. Il m'aurait alors suffit d'alerter d'une voix forte l'assistance. Mais, inexplicablement, je me suis senti sans force, incapable de réaliser cet effort pourtant minime. Je me suis demandé pourquoi une telle subite impuissance ? L'explication m'est apparut alors d'évidence : « les derniers orateurs avaient insisté deux ou trois fois sur le fait que le débat était clos. Qu'on avait dit « le mot de la fin ». Et alors je me trouvais entouré par quelques dizaines de personnes persuadées que la réunion, le débat était terminé. Qui le pensaient ensemble à cet instant. C'était cette pensée collective qui m'avait paralysé, ôté l'énergie pour intervenir.

Cette pression n'était peut-être pas que psychologique ? Les pensées des personnes m'entourant agissaient-elles directement sur moi ? J'avance cette hypothèse. Le cerveau des gens, ou du moins le lieu où se forment nos pensées et qu'on considère généralement comme le cerveau, enverrait des ondes. Ceci expliquerait beaucoup de phénomènes.

Quand on se retrouve dans une grande ville en pleine nuit, Paris par exemple, on ressent souvent une impression de calme étrange. Bien sûr, quantité de bruits ne se font pas entendre, l'activité est moindre. Mais ne serait-ce pas aussi le fait que dorment autour de nous des millions de gens ?

Dans les sectes, on voit des gens raisonnables en temps normal croire des absurdités débitées par leurs chefs. Ne serait-ce pas là l'expression de l'influence de pensées identiques dans un lieu fermé, la secte ? Nous ne serions pas en fait des créatures individuelles mais des parties d'un ensemble. Et ici nous n'échapperions pas à ce phénomène. Au point de voir accaparer nos pensées par un groupe malade : la secte.

En 2015, nous avons vus le gouvernement grec d'Alexis Tsipras commencer par dénoncer l'austérité et ses plans. Puis s'y rallier et s'en faire le serviteur zélé. On pourrait alors s'interroger ainsi : est-ce une faute ou une félonie ? La réponse est peut-être ailleurs. Le peuple grec souhaitait ne pas quitter l'Europe et l'euro. Ce choix, qu'il en ait conscience ou non, impliquait cette capitulation. Si on admet l'hypothèse de l'émission d'ondes produites par la pensée, les dirigeants grecs se sont retrouvés à la fin dans l'incapacité complète de s'opposer à l'austérité. Pour qu'ils puissent s'y opposer, il aurait fallut que le peuple grec nourrisse d'autres pensées.

Le même phénomène interviendrait dans les autres pays. Les dirigeants seraient influencés par la pensée collective de millions de citoyens. Résultat : même quand ce sont des personnes compétentes et intelligentes, elles suivraient y compris des politiques absurdes et suicidaires.

Le problème numéro un de l'Humanité aujourd'hui est la sur-accumulation de « richesses », c'est-à-dire essentiellement d'argent. Selon OXFAM France 62 individus possèdent autant que la moitié la plus pauvre de l'Humanité soit trois milliards de personnes. Le Crédit suisse cité dans un article sur l'Inde paru dernièrement dans La Stampa, journal italien, précise que un pour cent des habitants de l'Inde possède cinquante-huit pour cent de la richesse du pays. Cette accumulation absurde d'argent tue l'économie. Mais presque toute la population adore l'argent, le place au dessus de tout, en fait sa valeur suprême. Dans ces conditions comment les dirigeants politiques, économiques, financiers du monde pourraient-ils se détacher de cette façon de voir les choses ? C'est impossible !

La pensée collective guiderait le monde, y compris vers sa perte. Et rendrait des plus difficiles, voire impossible, même rien que l'énoncé de solutions pour y remédier.

Essayez-donc d'échapper à la pensée collective. Par exemple de dire que vous avez choisi de vivre seul et refusez l'idée de vous mettre « en couple ». On vous traitera d'égoïste, de malheureux, de quelqu'un qui n'a pas encore « rencontré la bonne personne ».

Avisez-vous de dire que vous ne souhaitez plus avoir quelque activité sexuelle que ce soit. On vous regardera de manière bizarre. Ou on vous demandera si vous n'avez pas une orientation sexuelle refoulée, par exemple : l'homosexualité, que vous n'assumez pas.

On vous demandera aussi si vous êtes « contre le sexe » ou « pour le sexe », pour ou contre « le mariage ». Mais au fond il n'y a rien à faire qui puisse vous permettre de convaincre le plus grand nombre de vos positions « non conformistes ». Aux yeux de la masse des gens, vous avez le droit de renoncer au piano, à la confiture, au jogging, mais pas au sexe, ou à « la vie à deux ».

La pensée collective règne et impose sa dictature. Elle empêche toutes formulations iconoclastes ou en défigure le sens. Depuis un certain temps je suis sorti de l'ultimatum : caresse entre adultes égal sexe. J'arrive à différencier le sexe masturbateur qui utilise l'autre pour se masturber du sexe authentique. Mais impossible d'énoncer une autre vision du monde que celle régnante. La pensée collective refuse de voir affirmer une autre conception des rapports humains que la sienne. J'ai l'impression d'avoir face à moi des murs. Pourtant il doit bien y avoir d'autres personnes qui souhaitent sortir de l'ultimatum tendressicide, câlinicide : caresses entre adultes égal sexe.

Les murs sont formés par la masse des gens qui acceptent l'idée que la tendresse entre adultes est forcément le préliminaire de l'acte sexuel. Que celui-ci peut se décider indépendamment du désir authentique et véritable.

Mais les murs s'ils ne peuvent pas être culbutés, peuvent être progressivement rongés. Avec le temps, ce système s'effondrera. Il a fait de l'acte sexuel l'acte de mariage, de son renouvellement régulier l'attestation de la continuité de la relation. Ce discours prendra fin un jour, car il n'est ni authentique ni supportable. La bêtise et le commerce soutiennent la pensée collective. Il est facile de s'y rallier si on ne souhaite pas voir bousculer les certitudes fausses et rassurantes dans le domaine des mœurs et de l'amour.

Par millions se comptent les victimes de la situation faite à l'amour. L'intempérance alcoolique tue cinquante mille Français par an. Le tabac en tue autant. Un mort par an sur cinq en France est victime de l'alcool ou du tabac. Les suicides, conduites à risques, font combien de victimes chaque année ? La situation faite à l'amour est pour beaucoup dans toute cette hécatombe.

Un enseignant me disait hier avoir beaucoup de très jeunes filles très dures parmi ses élèves. Mais, face à presque cent pour cent de jeunes hommes qui les traitent comme des trous à branlettes, qui sont des drogués endorphinomanes de la masturbation, comment ces filles ne pourraient pas devenir dures ? Une chanson de Pierre Perret dit que « le trois-quart des hommes sont des salauds ». Il serait plus juste de dire « plus du neuf dixièmes ». Pour sortir de la pensée collective actuelle, il faudra beaucoup de temps et d'efforts. Nous sommes très loin du bout du chemin. Les prairies ensoleillées de l'amour et la liberté sont-elles encore très loin ? Il faudra bien répondre un jour à cette question.

Basile, philosophe naïf, Paris le 10 décembre 2016

lundi 5 décembre 2016

703 Sevrage tactile et amours adultes

Vers l'âge de cinq ans environ survient dans nos vies un événement d'origine culturelle et d'importance majeure : le sevrage tactile. Alors que jusqu'à ce moment-là nous étions caressés, câlinés, embrassés, lavés de partout, c'est l'arrêt des contacts, nous faisons à présent partie des « grands ». Ce changement tend à faire de nous des individus asensuels, a préfixe ablatif, c'est-à-dire dépourvus le plus possible de sensualité.

L'origine de ce changement violent est lié très certainement à la volonté de conditionner la sexualité adulte à venir. La conditionner pour empêcher qu'elle sorte des cadres où elle joue pleinement son rôle dans la transmission des richesses matérielles par l'héritage. Laisser libre cours à la sensualité c'est laisser la porte ouverte à des mésalliances futures et des naissances « illégitimes ».

Le sevrage tactile joue pleinement son rôle durant un certain nombre d'années. Quand les individus mâles arrivent en âge de procréer, ce n'est pas cette capacité reproductive qui va directement bousculer le paysage. Mais la découverte de la masturbation masculine manuelle adulte comprenant l'éjaculation vécue comme une véritable toxicomanie, un shoot de drogue. L'importance de la masturbation masculine adulte est très souvent ignorée. Pourtant un individu qui se masturbe trois fois par jour durant trente années le fera pas moins de 32 757 fois !

Les jeunes nouveaux masturbateurs mâles vont élargir leur pratique en se cherchant des partenaires. Souvent ils commenceront par des jeunes de leur sexe, puis en majorité se tourneront vers les personnes séduisantes de sexe opposé. Mais quand ils iront ainsi vers des partenaires à utiliser comme accessoires pour se masturber, ils tourneront le dos sans s'en rendre compte à des relations affectives véritables. De plus, analphabètes tactiles, ils seront maladroits, timides, agressifs, possessifs. Leur manière d'agir sera loin de pouvoir être appréciée positivement par les personnes qu'ils convoiteront.

Cette période de la vie sera douloureuse et pourra durer. Certains garçons n'en sortiront pas de toute leur existence. Souvent, très jeunes adultes ils en voudront aux anciens qui les ont amenés à ce stade. De ces très jeunes adultes on dira alors qu'ils ont « l'âge ingrat ».

Les jeunes filles, elles, apprécieront peu les prestations des jeunes hommes. On prétendra alors que « le sexe les intéresse moins que les garçons », qu'elles sont « plus sentimentales », etc. Il faut voir la prestation des garçons pour comprendre que souvent les filles ne les apprécient pas ou guère.

J'ai pu à diverses reprises relever la faible estime fréquente des jeunes filles pour les pratiques sexuelles des jeunes hommes. Une jeune fille qui venait de rompre d'avec son fiancé me disait : « je m'ennuyais avec lui, à quoi bon rester avec dans ces conditions ? » Une autre jeune fille dont le petit copain avait déménagé dans le midi, alors qu'elle habitait à Paris. Elle en disait, devant le revoir durant les vacances d'été : « je vais le voir durant deux jours, ça suffit. » Une troisième jeune fille parlant de son nouvel amant s'exclamait : « il habite près de mon travail, c'est commode ! » Quelle sensualité ! Par deux fois des femmes m'ont mentionné le fait d'avoir fait avec une copine et un jeune homme « une partie à trois ». J'ai bien remarqué que cela ne les avait rigoureusement pas passionné. Ce qui est également des plus révélateurs ce sont les commentaires des femmes à propos des vidéos pornographiques. Elles paraissent vraiment le plus souvent n'y trouver aucun intérêt. Devant cette situation, certains croient que l'émancipation des femmes passerait par le fait de faire des hommes leur modèle sexuel à suivre. Alors qu'on pourrait plutôt se demander si ce ne serait pas aux hommes de se rapprocher du comportement affectif féminin, beaucoup moins tourné vers la performance sexuelle et la masturbation.

Basile, philosophe naïf, Paris le 5 décembre 2016

702 Influence, obéissance, séduction et Prince charmant

Toutes nos convictions, bonnes ou mauvaises, plongent leurs racines dans l'instinct originel. Celui-ci étant contrarié, cela explique que nous puissions avoir des convictions absurdes, contradictoires, contraires à nos intérêts. Ainsi, par exemple, des gens sérieux et intelligents vont boire des boissons alcoolisées en abondance et fumer, auront une addiction à l'alcool et au tabac. Vous pourrez leur dire ce que vous voulez, elles ne changeront pas d'avis. C'est-à-dire qu'elles n'arrêteront pas de boire abondamment des boissons alcoolisées et fumer. Un sourire gêné répondra à vos arguments. Ces personnes ne seront pas en mesure de changer de comportement car boire et fumer compensera chez elles quelque chose qui leur manque au niveau de l'instinct originel.

Ainsi par exemple une personne qui a pratiqué l'amour masturbatoire toute sa vie, est passée à côté de l'amour tout court, fume et boit. Cette personne en amour a fait exactement comme sa mère, qu'elle a prise pour modèle. Sa mère a pratiqué également l'amour masturbatoire durant toute sa vie adulte valide et active. L'amour masturbatoire qu'on peut aussi appeler « amour consumériste » ou plus exactement « le consumérisme sexuel ». Qui consiste à croire « aimer physiquement » l'autre et en fait se masturber dedans, ou autour de lui, si c'est lui qui vous pénètre.

L'instinct originel se manifeste de diverses façons dans notre vie. J'étais l'autre jour convié à un spectacle. Sans m'en rendre compte, j'avais déjà été sollicité à plusieurs reprises par une même personne pour aller l'applaudir. Au moment où j'aurais dû partir voir son spectacle, je consulte son site Internet et n'y trouve pas d'intérêt. Je renonce à y aller. Mais bizarrement je continue à penser que « je manque quelque chose ». C'est seulement le lendemain matin que j'ai compris d'où me venait cet étrange sentiment. Dans la Nature, quand seul nous guidait l'instinct originel, les conseils de nos congénères étaient toujours en accord avec notre intérêt. Ce qui fait qu'il suffit aujourd'hui qu'une personne insiste pour que nous fassions quelque chose pour que cela ranime des réminiscences anciennes. S'il insiste ainsi, ça doit être vrai, avons-nous tendance à penser. Il n'en est rien obligatoirement, bien sûr, mais cette tendance existe.

Pour les mêmes raisons il arrive fréquemment qu'en diverses occasions quand quelqu'un tend à nous donner des ordres, chercher à nous imposer quelque chose, ça nous impressionne. Dans la Nature, un tel comportement était également en accord avec notre instinct originel. Là, bien souvent, ce n'est plus le cas. Mais le vieux mécanisme reste et tend à fonctionner y compris sans justifications valables.

Quand une personne, par ses divers aspects, nous rappelle un accord entre elle et nous sur une base authentique et naturel, nous risquons alors d'être séduits. C'est-à-dire incompréhensiblement attirés par elle. C'est une séduction qui peut être en fait absurde, mais corresponds à quelque chose au fond de nous. L'inverse peut aussi arriver, et générer une aversion tout aussi absurde. C'est l'instinct originel qui nous fait apprécier positivement des personnes éloignées de nous et rejeter des personnes proches de nous.

L'absence de relations pleinement en accord avec notre instinct originel amène des fois à nous sentir seuls alors que nous sommes très bien entourés. Et aussi à croire dans des chimères qui ont noms : « Grand amour », « prince charmant », etc. Ces figures imaginaires ont beau relever très visiblement du fantasme, nous y croyons souvent quand-même. Et quand nous croyons les rencontrer puis les perdre, nous sommes désespérés. C'est pourquoi ces mythes sont extrêmement dangereux. Ils peuvent conduire à la dépression, au crime passionnel, à l'alcoolisme, au suicide. Seule la satisfaction de notre instinct originel peut nous assurer notre équilibre affectif. Ce n'est pas facile d'y arriver, demande du temps et beaucoup d'efforts.

Basile, philosophe naïf, Paris le 5 décembre 2016

dimanche 4 décembre 2016

701 Dressage humain, intéressement et tendresse

Un petit livre paru dans les années 1960 en Union soviétique était consacré au Cirque Valentin Filatov. Ce cirque alors très apprécié était spécialisé dans les numéros d'animaux. Ce livre expliquait certains trucs de dressage. Je me souviens en particulier de celui utilisé pour l'ouverture du spectacle. Un petit cochon en poussant avec son groin déroulait un grand tapis sur lequel était écrit « Cirque Valentin Filatov ». Le truc ici était des plus simples : un petit pain au lait dans chaque plie du tapis. Le petit cochon les dévorait un par un et déroulait ainsi le tapis.

La base du dressage des animaux de cirque est d'utiliser la nourriture pour amener ceux-ci à faire leurs numéros. La base du dressage des humains est identique. Voyez la foule en marche le matin aux heures de pointe dans le métro parisien. Tous ces gens sont sortis de leur lit en échange de la promesse de leur salaire, c'est-à-dire au fond au bout de la même chose qui fait se mouvoir les animaux de cirque. Sauf qu'on a réussi ici à ajouter en plus le volontariat apparent. Ces gens qui vont à leur travail sont le plus souvent persuadés de bien faire, ne pas pouvoir faire autrement, car faire autrement est impossible ou condamnable, fou d'essayer, que tout est « normal ». On pourra suivre ou pas cette manière de voir les choses. Mais si nous considérons un autre domaine, celui de « l'amour », les « évidences » apparentes le paraissent beaucoup moins.

J'ai connu une dame qui avait une amie qui vivait à quelques centaines de kilomètres de Paris. Un jour cette dame fut invitée par son amie à un grand et beau mariage. À son retour, elle m'a raconté avec perplexité un incident qui s'est produit la veille de la cérémonie. La future mariée s'est confiée à mon amie sur le mode interrogatif : « mon fiancé a souvent envie de me faire l'amour, et quand il me fait l'amour, à chaque fois je ne sens rien. » Mon amie n'a pas su quoi répondre.

Il y a une dizaine d'années, une autre amie qui racontait volontiers sa vie intime m'a dit qu'elle et ses copines aimaient bien draguer de jolis garçons. Et quand elles allaient au lit avec eux, elles ne sentaient rien. Je lui ai posé la question : « mais alors pourquoi les draguez-vous ? » Elle n'a rien répondu.

Au tout début des années 1980 j'ai été amoureux d'une très belle jeune fille. Celle-ci un jour m'a proposé de prendre un café avec moi. M'a parlé de choses et d'autres. Par la suite je lui ai fait savoir que je l'aimais. Elle m'a répondu que ce n'était pas réciproque. L'histoire s'est arrêtée là. Sauf que des années après j'ai compris le fin mot de cette histoire.

Cette jeune fille avait dit un jour devant moi qu'elle souhaitait ne pas travailler. C'est-à-dire ne pas occuper dans sa vie un emploi salarié. Au cours de notre entretien, mine de rien elle s'était très exactement informé de ma situation matérielle des plus modestes. Elle m'avait fait répondre à ce que j'appelle « le questionnaire gendarmerie-impôts-sécurité sociale ». Et, surtout, elle m'avait parlant d'elle, expliqué qu'elle avait été amoureuse d'un homme. Mais comme il était joueur, elle l'avait abandonné. Car elle savait, connaissant un exemple dans sa famille, que le jeu ruinait les gens qui jouaient et la vie de leurs familles. Chose que je n'avais absolument pas relevé alors est qu'elle m'avait fait part de ce renoncement avec la plus parfaite absence d'émotion. Cet homme l'intéressait. Il était joueur ? Elle allait chercher ailleurs. En fait cette jeune fille cherchait un homme avec une bonne situation. Je croyais qu'elle cherchait « l'amour » et que malheureusement elle n'avait pas pour moi les sentiments que j'avais pour elle. En fait, elle n'avait aucun sentiment. Elle investissait pour l'avenir sa grande beauté périssable. Par la suite elle a déclaré être tombée amoureuse d'un futur médecin et l'a épousé. Comme le monde est bien fait !

Je n'avais pas réalisé le côté très simplement intéressée de cette jeune fille. Il y a peu d'années je me suis amusé à propos du comportement identique d'une autre jeune fille. Je l'avais rencontré tout à fait incidemment et nous n'avions aucune raison de nous revoir. J'en ai profité pour la questionner en insistant un peu. « Mais si tu es amoureuse d'une jeune homme et qu'il n'est pas solvable, tu l'abandonnes ? » lui ai-je demandé. Elle a hésité un peu avant de me répondre. Puis se disant sans doute qu'elle ne prenait aucun risque d'être sincère car nous allions ensuite nous perdre de vue, elle a craché le morceau : « oui, je l'abandonnerais », m'a-t-elle répondu.

Au tout début des années 1980, j'écrivais des poèmes d'amour et avais catégoriquement décidé de trouver l'amour. Comme j'en ai fait part à Madame C***, une dame très sympathique, proche de la retraite, mariée et mère de famille, elle m'a surprise. « L'amour, m'a-t-elle dit en souriant, il y a longtemps que j'ai renoncé à le trouver ! » « Mais, vous êtes mariée ! » Lui ai-je rétorqué un peu interloqué. « Oh ! Les hommes se croient tous irrésistibles ! » M'a-t-elle répondu en riant.

Un sympathique jeune homme auquel j'ai fait part de ma quête m'a très sérieusement répondu : « si tu veux l'amour, il faut que tu ais de l'argent, une bonne situation. » Par la suite il a atteint une bonne situation et s'est marié avec une très jolie femme et a eu avec elle un ou deux beaux enfants.

Quand intervient une rupture se révèle la vraie nature de l'argent. Une dame que j'ai connu avait fait un très gros emprunt à un homme de son entourage. Par la suite ils sont sortis ensemble. Puis ont rompu. Et alors cette dame m'a dit qu'en conséquence elle avait décidé de ne plus rembourser son emprunt. L'argent est l'expression et le support de la volonté de pouvoir de l'homme. Si une femme se libère du pouvoir d'un homme, il va de soi que ce pouvoir disparaissant de sa vie à elle entraine également l'annulation d'une dette qu'elle a contracté. Je connais au moins un autre exemple.

Chercher à établir une relation belle et authentique avec les autres me paraît être un but inestimable. Cependant, en dépit de mes progrès en ce sens je n'ai rien vu bouger de la part d'une femme que je connais. Je m'interrogeais, car cette personne me paraissait et parait proche et sympathique. En fait la réponse est des plus simples. Cette personne se vends. Elle échange sa tendresse contre des avantages matériels. Si je ne suis pas acheteur, je ne suis pas client. Attendre alors d'une telle personne une quelconque ouverture tactile est vain et absurde. Même si elle me trouve sympathique, elle ne m'offrira pas d'échanger de la tendresse, car sa tendresse est à vendre. Si le mouvement « Câlins gratuits » (Free hugs) existe, c'est qu'en général les câlins sont payants. C'est un aspect des choses qu'on a fini bien souvent par oublier ou faire semblant d'oublier.

Au moment de conclure ce texte, il me revient à l'esprit une anecdote illustrant la situation de « l'amour ». J'ai été longtemps amoureux sans retour d'une femme. Celle-ci finalement se met en couple avec quelqu'un. Me déclare qu'elle est « amoureuse ». Au bout de quelques temps, elle romps. Et m'explique que si elle a rompu c'est parce que son ami était incapable de tenir sérieusement un budget. Je lui ai fait remarquer qu'elle l'aimait. « Oh ! Tu sais, on dit ça, » m'a-t-elle répondu.

Vers 1900, un intellectuel connu dont je n'ai pas retenu le nom disait un jour à une célèbre courtisane parisienne : « je rêve de passer un après-midi entier avec vous. » « Mais c'est bien trop cher pour vous ! » lui a-t-elle répondu.

Il est très mal vu de déclarer aujourd'hui qu'on est intéressé en amour. Une amie qui avait abandonné un amant fauché pour un autre ayant une très belle situation financière se défendait d'être intéressée : « je ne suis pas entretenu, j'ai une belle situation, » me disait-elle. Alors que je ne lui avais rien demandé. L'amour vrai est-il apprécié ? Sans-doute, mais je crois que pour beaucoup de femmes il s'agit d'un « plus ». Il ne suffit pas pour établir une relation privilégiée. Et si une bonne relation avec des sous comprend l'amour, tant mieux. L'utile et l'agréable sont là. Sinon on se contente de l'utile.

Basile, philosophe naïf, Paris le 4 décembre 2016

samedi 3 décembre 2016

700 L'origine de la « pudeur », la « timidité », les gros mots et les phobies et interdits visuels, verbaux et tactiles

Vers l'âge de douze, treize, quatorze ans les humains mâles découvrent la masturbation masculine adulte comprenant donc l'éjaculation. Ils commencent à la pratiquer régulièrement et continueront tout le long de leur vie. Ils vivent cette activité qu'ils cachent comme une véritable toxicomanie. Ils vont élargir cette addiction en perturbant leur relation avec des partenaires sexuels éventuels. De ceux-ci loin d'en faire des partenaires, ils les voudront comme outils masturbatoires. Ils ne vont pas « faire l'amour » avec ou chercher à le faire, ce qui nécessiterait la présence d'un désir authentique et véritable. Ils vont chercher à se branler dedans. Ignorant le caractère abusif et aberrant de la démarche, les partenaires en présence pourront croire sincèrement qu'ils « font l'amour » alors qu'ils le caricaturent. Il n'y a pas échange, en dépit des apparences, mais simple contact et abus.

Qu'elles voient clairement ou pas quelle est la situation, les femmes finiront par ne plus supporter d'être ainsi utilisées et vont finir par rompre, se séparer de leur partenaire. Celui-ci, désemparé, cherchera à comprendre, contrôler, dominer la femme. Cette recherche du pouvoir s'élargissant en une quête obsessionnelle du pouvoir dans tous les domaines.

Même si l'homme le perçoit plus difficilement que la femme, il sentira le malaise et l'inadéquation entre sa quête masturbationnel et l'amour véritable. Cette perception se traduira par un mal-être avec tout ce qui relève de la pseudo-relation amoureuse et en fait masturbationnel. C'est de cette perception confuse que naîtra la gêne vis-à-vis du « sexe », la pudeur comme on l'appelle souvent.

Les règles régissant la pudeur varient selon les époques et les cultures, mais le principe est toujours le même : il est des choses mal vues, interdites, définies comme immorales et dégoutantes sans qu'on sache précisément pourquoi.

Le malaise à l'origine de la pudeur est aussi la source de ce qu'on appelle souvent « la timidité ». On n'osera pas aller vers l'autre parce qu'en fait on sentira confusément le caractère abusif et inadapté des revendications en fait masturbatoires masculines adultes.

Cette gêne va définir les contours plus ou moins précis des choses à ne pas dire. Parmi celle-ci surgira un vocabulaire spécialisé pour parler de façon interdite de choses interdites : les « gros mots ». Ceux-ci fascineront les petits enfants quand ils les découvriront.

Tout ce qui se rattache à la relation masturbatoire masculine adulte ou paraît s'en rapprocher sera rejeté, interdit. Ce qui crée des phobies et interdits visuels, verbaux et tactiles. Défense de voir ou laisser voir ce qui est officiellement défini comme une invite de facto à la masturbation masculine adulte. Ou encore par exemple il sera interdit de facto de dire à une inconnue : « j'aime vos seins ». Car cette phrase signifiera dans le sous-entendu : « je veux me masturber à l'intérieur de vous ». La plupart du temps dire « je t'aime » aura la même signification implicite et sera donc impossible.

Le domaine tactile sera totalement sinistré. Prendre quelqu'un dans ses bras, le caresser sera considéré comme une invite à l'acceptation de la masturbation intra-corporelle. Il y aura un blocage général de la communication entre les humains causé par cette culture masturbationnelle masculine adulte.

Il serait bien de penser à s'en débarrasser et libérer les rapports humains de cette tutelle absurde et fatigante qui ne profite à personne. Abandonner des revendications et attitudes qui finalement empêchent les relations de s'établir entre les humains est souhaitable, juste, possible et bienvenu.

Basile, philosophe naïf, Paris le 3 décembre 2016