dimanche 31 mai 2020

1307 Parvenir à la paix

Dans le conflit fondamental
Qui oppose les femmes aux hommes
Et les hommes aux femmes,
Les hommes dominent les femmes
Et la paix est impossible.
Si les hommes dominent les femmes
On dit que c'est parce qu'en moyenne
Ils sont physiquement plus forts.
Mais la vraie raison est ailleurs.
Si les hommes dominent les femmes
C'est parce que les femmes
Sont divisées par la jalousie.
Si les femmes renoncent à la jalousie
Et s'unissent,
Elles deviendront aussi fortes
Que les hommes.
Et la paix sera enfin possible.

Basile
Paris, le 31 mai 2020

1306 Le jour des larmes

Le plus grand drame
De l'histoire de l'Humanité
Est arrivé
Le jour où le sultan ottoman
Ibrahim le fou
A fait mettre à mort
La totalité de son harem.
Je crois qu'il y avait quatre cent femmes.
Elles ont toutes été noyées
Dans le Bosphore.
J'avance l'hypothèse
Totalement invérifiable
Que si elles ont été ainsi
Mises à mort
C'est parce que le harem
S'était révolté.
Il faudrait qu'un jour de l'année
Peut-être le huit mars,
On jette des fleurs
Dans le Bosphore
En souvenir de ce drame.
Le régime actuel de la Turquie
Sans doute ne le permettra pas.
Alors qu'on jette des fleurs
Dans tous les grands fleuves du monde,
Le Rhin, la Seine,
Le Tibre, la Tamise,
Le Yang-Tsé-Kiang, l'Amazone,
Et qu'au même moment
Retentissent les sirènes
De tous les navires
Ancrés à proximité.
Ce sera
Le jour des larmes.

Basile
Paris, le 31 mai 2020

Le sultan Ibrahim 1er, connu aussi comme Ibrahim le fou, a régné de 1640 à 1648. Le nombre total de femmes noyées serait de 280.

vendredi 29 mai 2020

1305 COCORICO !!!

Ils peuvent nous enlever
Nos richesses,
Nos maisons,
Nos musées,
Nos forêts,
Nos ports,
Nos aéroports,
Nos industries
Et même nos prairies.
Ils peuvent nous enlever
Nos autos,
Nos routes,
Nos meubles
Et nos immeubles,
Nos robes
Et nos manteaux,
Nos chemises
Et nos vestons,
Ils peuvent nous enlever
Nos récoltes,
Nos brevets,
Nos inventions,
Nos fabrications,
Nos livres,
Nos vivres,
Nos plages,
Nos rivages
Et nos montagnes.
Mais il y a une chose
Qu'ils ne nous enleveront jamais !
C'est notre fierté d'être Français !

Basile
Paris, le 29 mai 2020

jeudi 28 mai 2020

1304 Avenir dangereux

Le loup s'est fait agneau,
L'agneau s'est fait loup,
Au loup
Au loup
Au loup
Les loups sont parmi nous,
Les loups par milliers
Descendent les escaliers,
Attention, danger !
Leurs crocs sont acérés,
Leur haleine sent mauvais.
Leurs aboiements ressemblent au tonnerre,
Leurs regards lancent des éclairs.
Aux gestes de douceur
A succédé la panique et la peur,
L'espérance est devenu un crime,
Nous marchons vers l'abîme.
Au parfum des fleurs
A succédé l'âcre puanteur
Des écuries et des maisons brulées.
La lune est grise,
Le ciel est noir.
Le rêve même a disparu
Sous le pas des loups,
Qui envahissent par milliers
Jusque votre salle à manger,
Votre chambre à coucher.
Plus rien n'est sécurisé.
De peur
Seul au fond de son lit
On claque des dents,
Derrière la porte
On entend des frottements,
Les loups se réjouissent.
Ah ! Ce sera à votre tour
Disent-ils, de payer
Le prix de l'amour !

Basile
Paris, le 28 mai 2020

1303 Plaire, être apprécié, se montrer

Une amie comédienne me disait un jour : « si un spectacle a un très grand succès et qu'une salle comble applaudit à tout rompre la performance d'un acteur. Et qu'ensuite quelques rares spectateurs viennent dans sa loge lui serrer la main et lui dire qu'il a été très bien, ces rencontres sont très importantes. Et une salle comble qui applaudit ne les remplace pas. »

Quand j'écris une nouvelle poésie et l'envoie à une quinzaine de personnes, j'attends leur retour avec impatience. Même si je suis persuadé d'avoir été bon, il me manque quelque chose.

Quand dans une conversation il est question d'un sujet qu'un des présents ignore, il peut arriver qu'il s'empresse d'apporter une information intéressante... qu'il vient d'inventer.

Certaines personnes ne sont jamais d'accord avec vous et affirment systématiquement le contraire, quel que soit le sujet.

Une amie s'informe sur un sujet d'actualité dont je lui avais parlé. Tombe d'accord avec mon opinion sur ce sujet. Mais s'énerve quand elle m'expose son point de vu, alors que je lui dis que je suis d'accord.

Au Carnaval on cherche à se faire remarquer.

Toutes ces reactions procèdent de comportements acquis durant la petite enfance.

L'enfant, c'est à dire y compris nous il y a bien des années, veut plaire, se sentir intégré au monde des grands, des adultes, des « grandes personnes », des aînés, des anciens, des parents, de « ceux qui savent ». Alors, quand il agit, il observe la réaction de ces personnages dominants et parfois incompréhensibles et mystérieux.

Je fais ci, je fais ça, se dit l'enfant. Est-ce bien ? Approuvé par les grands ? Ils sourient, c'est bien. Ils applaudissent, me récompensent, c'est merveilleux. Ils désapprouvent, se fâchent, aïh aïh aïh !

Beaucoup plus tard, ces comportements s'étant imprimés en nous, nous avons besoin de plaire, de la reconnaissance des autres. Il est alors plus facile de suivre le troupeau, hurler avec les loups que d'être un pionnier solitaire, même convaincu de la justesse de sa démarche.

C'est parce qu'il a été enfant, que l'acteur ou l'actrice apprécie tant la poignée de main et les compliments de quelques-uns reçus dans sa loge après le spectacle où il a y compris triomphé. Ça rentre en écho avec lui ou elle enfant quêtant l'approbation des « grands ». Même chose quand je suis impatient, avide de recevoir des réactions à la lecture d'une nouvelle poésie.

Celui ou celle qui invente une information sur le sujet qui passionne un auditoire cherche aussi la reconnaissance, quitte à affabuler. Ce comportement contribue à la diffusion de fables. Il est très répandu.

Dire systématiquement le contraire est une façon négative de s'affirmer.

Une façon caricaturale de s'affirmer, et pas si rare que ça, est de témoigner par la véhémence de ses propos... d'un désaccord imaginaire avec son interlocuteur ou interlocutrice.

Enfin, pour s'affirmer, quoi de mieux qu'un fantastique costume et masque de Carnaval ?

L'enfant qui est en nous n'a pas toujours tort. Mais il faut savoir quelquefois le dépasser. Ainsi, par exemple, je ne cherche plus depuis des années à « briller en société ». Il n'y a besoin ni d'excuse, ni d'alibi, ni de justificatif pour simplement exister. Si on vous apprécie, tant mieux. Si on ne vous apprécie pas, on ne peut pas plaire à tout le monde. Il y aura toujours des gens qui ne vous apprécieront pas, quoi que vous fassiez, y compris pour leur plaire.

Comme disait Molière : « on ne peut pas plaire à tout le monde et son père. » Essayons d'être nous-même. C'est déjà un effort très satisfaisant, justifié, important, difficile, louable et suffisant.

Basile
Paris, le 28 mai 2020

mardi 26 mai 2020

1301 La veste de golf

Une poétesse
Dame assez riche,
M'a offert un jour
Un très beau présent.
Une veste de golf.
Je n'avais jamais vu
Ni possédé
Un vêtement aussi chic.
Elle m'allait très bien.
Il allait falloir l'inaugurer,
Assurer sa première sortie.
Mais voilà,
Une dame de l'entourage
De ma généreuse donatrice
Et vague parente
Visiblement n'appréciait pas
Qu'un si resplendissant objet
Échoue dans la garde-robe
D'un misérable poète
Pauvre, pouah !
Un Russe inconnu
À la famille
Ruinée par la Révolution,
Et devenu balayeur.
Quelle horreur !
Elle ne cachait pas sa pensée,
Me disant que le don à moi
De cette belle veste
Était mal venu, n'était pas justifié,
Était une erreur.
Elle réservait ce présent
À un homme chic
De son entourage.
Cette dame m'a fait un charme fou.
Devant ce tir de barrage
De Cupidon,
Ce bombardement de l'Amour,
Ces shrapnels d’Éternel Féminin,
Mon cœur de poète
S'est illuminé, embrasé,
Carbonisé, soumis
Et asservi.
Ma séductrice n'a pas eu
Trop de mal pour y arriver.
Comment un vieux garçon
Sentimental et solitaire
Pourrait résister
À une telle offensive ?
Sous le feu de ses bisous
La capitulation était inévitable.
J'ai déposé les armes,
Toute résistance était impossible.
Les fortins de la ligne Maginot
De mon cœur
Se sont tous rendus.
Drapeaux blancs
Sur toute la ligne de front.
Heureuse capitulation !
Cette dame me promettait,
Sans rien me donner,
À part quelques bisous un peu appuyés
Sur les joues,
Mais hors d'œuvres
De folles nuits d'amour.
Me promettait,
Que dis-je, m'assurait
De tout son merveilleux cœur de femme,
De dame d'honneur de Vénus,
D'esclave d'Aphrodite,
De suivante d'Astarté,
D'héritière de Cléopâtre
Et Marilyne...
L'amour, la tendresse,
Une agréable compagnie,
Bref, ma vie transfigurée
Par la grâce d'une personne
Qui se donnait à moi
Et ne me demandait rien.
Si, la veste de golf.
Devant une telle chance,
Une telle générosité,
Un tel avenir doré,
Que pesait cet équipement
De golf, auquel je ne joue pas ?
Sans aucune hésitation
J'embarquais l'objet
Et le portais
À notre rendez-vous.
Ma future compagne
Embarqua la veste
Dans un grand sac.
Je la vis s'éloigner.
Et depuis ce jour
Je n'ai plus jamais entendu parler
De la belle récipiendaire
Et de son précieux objet.
J'ai ainsi eu le potentiel
De me vêtir très chic.
Ce potentiel a duré
Trois ou quatre semaines
Il y a bien longtemps.
J'aurais pu ainsi
Concurrencer en élégance
Mes ancêtres
Qui, dans leur grand palais,
Aujourd'hui bibliothèque d'état
De Russie,
Prenaient le thé
Avec le tsar,
Et le rendait parfois
Cocu.
À défaut de posséder
L'élégance du passé,
J'en conserve au moins
Le souvenir.
Il m'a permis d'écrire
Aujourd'hui,
Cette poésie,
Qui, j'espère
Vous a apporté
Un peu de bonheur.

Basile
Paris, le 26 mai 2020

1300 Souvenir de Chamallow - poésie interactive avec vingt lignes à remplir

Je suis allé à Chamallow
Cité corsaire.
Pour cela
J'ai pris une route
En lacets
Qui longeait la mer
Pleine de couples
Enlacés.
Il y avait là
Vladimir, pour la vaisselle
Et sa copine
Mélusine, en grève.
Konnitchi Oua Oua
La caravane passe
Et Sayonara pas
Pour tout le monde,
Avec le chat Clifford
Monté sur une feuille de papier
Et troublant... mon inspiration.
Trou blanc
C'est tout de même mieux
Que trou noir.
Le chat passe
Et repasse,
Mais ne repasse pas
Les chemises.
Il vient me ronronner
À l'oreille,
Et mordiller
La feuille de papier.
Et Sonia n'est pas là.
Son maître chat
Me tient compagnie,
Comme Florent
L'intelligent.
Le chat vrai
C'est mieux que le chat faux.
Chat va bien,
Chat tourne pas rond
Mais au carré
Raie de lumière
Au fond d'un ciel bleu betterave
Tout noir la nuit.
Mais les betteraves sont rouges !
Et pourquoi pas elles seraient ici
Bleues ?
Plus que six ou sept lignes à écrire
Pour finir.
Qu'alors y faire ?
Il a cru s'y fier
Mais ce n'était pas le bon plan,
Rataplan !
Fin du premier épisode.
Oui, c'est ça.
Ajoutez à ce texte vingt lignes
Ou plus :






















Basile
Paris, le 26 mai 2020

samedi 23 mai 2020

1299 MERCI !!

Le Boléro de Ravel,
Arrangé
Et interprété
Par cinquante et un concertistes
Chacun seul
Devant sa caméra
Au bord de la mer,
En ville,
Ou à la campagne,
C'était beau à pleurer.
J'en ai eu les larmes aux yeux.
Et je suis sûr
Que dans la salle de concert virtuelle
Dieu et les anges,
Et l'âme de Ravel,
Étaient présents,
Admiraient,
Et leurs yeux brillaient.

Basile
Paris, le 22 mai 2020



https://www.youtube.com/watch?v=BZQF5X9E770


  GRAZIE !!
 
Il Boléro di Ravel,
Disposte
E interpretato
Di cinquantuno musicisti
Ciascuno da solo
Di fronte alla sua macchina fotografica
In riva al mare,
Nella città,
O in campagna,
Era bello piangere.
Avevo le lacrime agli occhi.
E ne sono sicuro
Quello nella sala da concerto virtuale
Dio e gli angeli,
E l'anima di Ravel,
Eravamo presenti,
Ammirato,
E i loro occhi brillavano.

Basilio
Parigi, 22 maggio 2020


1298 Sombre histoire

J'ai convoqué
Le démon des pierres,
Le démon des chacals,
Le démon des loups,
Le démon de cristal,
Le démon d'or rouge,
Le démon des pieds plats,
Le démon des plats,
Le démon minute.
J'ai convoqué
L'archange d'acier,
L'homme de bronze,
La petite fille d'ardoise rouge
Et son amie
L'algue verte,
Le démon des cymbales,
Le démon des canons,
Le démon Stratif,
Le démon enfin « c'est pas l'arrêt »,
Le démon autre chose,
Le démon d'après l'hiver,
Et l'ours solaire
Et sa copine
Aux lunettes d'acier.
J'ai convoqué
Du beau monde,
Des chiens et des baleines,
Qui iront
Le jour du Carnaval
Se baigner
Dans le bassin
De la place Gambetta,
Face à la mairie.
Des chats et des oiseaux,
Des moi-mêmes,
Et des « t'as vu ça ? »
Des qui s'appellent Germaine,
Et par le bout du nez
Vous mènent.
J'ai convoqué
Le froid de l'hiver
La chaleur caniculaire
De l'été,
La pluie d'automne
Et le gel tardif du printemps.
Les larmes carrées
Et les carrés de betteraves,
Tout ça pour vous dire
Qu'il y a autre chose
Que le profit,
Et le désir
Tout bas se mettra en marche,
Ils l'acceptent et rigolent,
En échange de quoi
De quelque chose
Enfin, je ne sais pas
Mais à la base de la raison
Il y a la grotte des quarts de carottes.
Ils crient quelque chose,
Je ne comprends pas,
Mais voilà le démon crocodile
Qui rapporte les verres à laver.
Il est mort de rire,
Le démon crocodile,
Je le questionne, il me demande :
« Tu comprends le cri qui retentit ? »
Je dis non.
Alors, en rigolant, il me dit :
« Ils crient :
« Cet homme est dangereux,
« Par amour du peuple,
« On va le transformer en puzzle
« À l'abattoir des poulets creux.
« Applaudis, sinon Guignol
« Va te donner des torgnoles.
« N'ais pas peur,
« Tout ça c'est des fariboles
« Pour trente-six mille uhlans
« Mirobolants !
« Wouff ! Wouff !
« La tarte au chocolat
« Du Père Jean
« C'est mieux qu'une séance
« Chez mon kiné !
J'approuve en déréliction,
Risque apoplectique,
Savez-vous planter les choux
Chez les hiboux
Qui dorment à Tombouctou ?
Bienvenu chez les fous de la maison vide-poches
Et fourmis chassieuses merveilleuses.
Alors, mon histoire.
Vous avez aimé ?
Recommencez tout.

Basile Paris, les 22 et 23 mai 2020

jeudi 21 mai 2020

1297 Requête

Vingt jours il a tenu,
Vingt jours il s'est accroché
À cette vie
Sous le regard aimant
Des soignants
Dans un hôpital aux murs très blancs.
Et puis
Le vingt-et-unième jour
Ses parents défunts
Et les anges
Sont venus le chercher
Pour l'emmener au Paradis.
Ô vous qui m'entendaient
Faites un signe
À ceux qui l'ont accompagné
Dans cette vie
Sur cette Terre
Où la maladie l'a emporté.

Basile
Paris, le 19 mai 2020



mercredi 20 mai 2020

1296 Le plus beau des voyages organisés

Ne dites pas :
« Comme le temps passe vite ! ».
Ce n'est pas le temps qui passe,
C'est nous qui passons.
Et même trépassons.
La rue Émile Richard
Qui traverse le cimetière du Montparnasse,
Même si aucun chat n'y passe
Est une rue trépassante.
Dans ce cimetière
Il y a un moulin
Qui a perdu ses ailes.
A-t-il moulu jadis des ossements humains
Pour faire de la farine d'os
Quand Paris assiégé
N'avait plus rien à manger ?
Le moulin est là, silencieux
Au milieu des monuments funéraires
Là où jadis poussait le blé
Qu'il moulait.
Il observe
Artistes, poètes, président,
Qui dorment ici
Ensemble pour l'éternité
Et même un peu après
Le temps de prendre un verre
De citron vert alcoolisé
Le jour de la fête des morts,
De la Posada mexicaine,
Où les enfants dégustent
Des crânes en sucre
Ou en chocolat.
Et ne dites pas
Si vous vous ennuyez
Et vous occupez
Pour l'éviter
Que vous « tuez le temps ».
Car c'est l'inverse,
Le Temps vous tue
Turlututu ! Tsoin ! Tsoin !
Comme disaient
Des cadrans solaires anciens :
Chaque seconde blesse,
Ultima necat, la dernière tue.
Ça ne m'empêche pas de rigoler,
Car je suis croyant
Et sais que je suis vivant
Pour l'éternité
Et même après.
Certains diront
Que c'est pas vrai,
Que je crois ça
Parce que ça m'arrange.
Eh oui, ça m'arrange également
De penser qu'après l'hiver
Vient le printemps,
Et qu'après la nuit
Vient l'aurore.
L'Au-Delà
Vous n'y croyez pas.
Ça ne fait rien
Vous pourrez vérifier.
Quand vous verrez Dieu
Essayez alors de lui dire
Sans rigoler :
« Bonjour Monsieur Dieu,
« Vous n'existez pas
« Disparaissez !
« Je ne crois pas en vous. »
Il vous versera un verre
D'un excellent vin divin
Premier cru du Paradis,
Millésimé pour l'Éternité,
Et vous dira
Que vous êtes fou,
Mais bienvenu chez vous
Au Paradis
Qui, bien sûr, n'existe pas
Mais qui est très confortable
Ne trouvez-vous pas ?
Ne croyez pas au Paradis
Ni aux anges et archanges
Qui vous accueilleront
Avec de grands rires
En clignant de l'œil
Et s'exclamant « Encore un
« Qui ne croit pas
« Que nous existons,
« Croit que le monde
« Est une absurdité,
« Et que la vie ressemble
« Au quai de la ligne 13
« Du métro parisien
« Un jour de grève. »

Basile Paris, 18, 20 mai 2020

1295 Absentisme et tactophobie

C'est un fait universellement admis et reconnu que l'absence complète de contacts physiques est fatale aux plus petits. Mais cette carence a-t-elle reçu un nom ? Il s'agit d'absence. Si cette affection n'a pas été baptisée, je l'appellerai absentisme.

Parfois l'absentisme culmine en une horreur et un rejet du toucher. C'est une phobie que j'appellerai, si elle n'a pas de nom : tactophobie.

L'absentisme et la tactophobie sont deux fléaux de notre société. Je n'ai jamais entendu parler de ces fléaux comme des dérangements à soigner. En revanche, dès que ces problèmes affleurent, on voit surgir l'agitation sexuelle et le bavardage. Autant soigner une jambe cassée avec des chansons !

L'absentisme et la tactophobie sont à l'origine de grandes souffrances et de nombreux problèmes de santé ou aggravation de ceux-ci. Les reconnaître, les identifier et les soigner fera le plus grand bien à la société. Et mettra au chômage un nombre important de charlatans quui profitent de l'ignorance régnante sur ces fléaux pour en tirer un bénéfice financier. Ces charlatans pouvant être y compris de bonne foi, et remplis de bonne volonté.

L'absentisme et la tactophobie sont aussi à l'origine de beaucoup de troubles comportementaux et de beaucoup de violences. Celles-ci venant compenser et mal un manque.

L'absentisme est l'expression personnelle d'un phénomène sociétal. C'est une vraie maladie, qui peut prendre des formes très graves. Très mal vécue, elle peut conduire au suicide ou à des comportements à risques. Le tabagisme, l'alcoolisme, la toxicomanie en général peuvent avoir une origine absentiste. Il serait grand temps que l'absentisme et les soins à apporter pour y remédier soient enseignés en faculté de médecine.

Basile Paris, le 20 mai 2020

1294 Mes chers amis, à moi la belle vie !

Il faudrait favoriser
La communication
Entre l'En-Delà
Et l'Au-Delà.
Ainsi, par exemple
Quand le très vénéré comédien
Michel Piccoli disparaît,
Recevoir ensuite
Un message de lui :
« Je vais bien,
« Ne craignez rien,
« J'ai retrouvé mes amis défunts,
« J'ai enfin retrouvé Romy,
« Je suis au Paradis des comédiens
« Et de leurs amis,

« À moi la belle vie ! »

Basile
Paris, le 20 mai 2020

Première et plus simple version de la fin :

« Je vais bien,
« Ne craignez rien,
« J'ai retrouvé mes amis défunts,
« J'ai retrouvé Romy,
« Je suis au Paradis

« À moi la belle vie ! »