jeudi 6 juillet 2017

805 Le temps patriarcal

Soit un homme qui a dans son entourage trois jeunes et jolies femmes qu'il remarque et apprécie. S'il suit la logique, ou l'illogique, patriarcale il doit :

Soit renoncer à fréquenter deux de ces jeunes et jolies femmes et chercher à courtiser la troisième.

Soit les courtiser toutes les trois en leur mentant.

Un cas pire de machisme est celui d'un homme qui courtise tout ce qui bouge et y ajoute la volonté d'isoler son gibier. Ce faisant il entreprend de dénigrer auprès de ces femmes tous les hommes qu'il estime « concurrents ». Et comment le fait-il ? En se présentant comme un homme intègre et respectueux et insinuant que ses « concurrents » sont de vulgaires dragueurs sournois. Les patriarcaux sont vraiment les spécialistes de l'hypocrisie et du mensonge.

Un phénomène très étrange et caractéristique est celui du temps patriarcal. Quand on établit de belles relations avec une belle personne, on l'écoute, on lui parle, on prend le temps de la connaître, l'apprécier. Le patriarcal lui est toujours dans la course. Ne dit-on pas « courir les filles » ? Ce n'est pas un hasard semble-t-il. Le patriarcal est toujours pressé. Comme il est dans son monde et confond relations humaines et chasse au gibier.

Un moyen simple et facile d'identifier et se débarrasser d'un patriarcal déguisé en sentimental est de le faire poireauter. S'il est sentimental il peut attendre. S'il est patriarcal, la plupart du temps, il va s'impatienter et s'en aller courir après une autre proie potentielle. En amour, ne jamais se presser est une excellente règle à suivre. Une jeune fille pressée va collectionner les mésaventures, si elle cherche autre chose que du fast food sexuel. S'il y a un domaine qui confirme les paroles « vite et bien ça n'existe pas », c'est bien celui des relations dites « amoureuses » ou « sentimentales ». Prendre le temps permet d'y voir clair et déceler nombre de traquenards et de faux jetons.

Certains chasseurs malheureusement sont patients et peuvent ainsi induire en erreur leurs proies.

Le temps patriarcal est répandu bien au delà des patriarcaux. Quand on le quitte, quel repos et quelle occasion d'y voir claire dans les relations sympathiques avec les autres ! En quittant le temps patriarcal on retrouve la réalité et le rythme effectif des relations humaines. On prend aussi pleinement le temps d'apprécier les tout petits riens qui font la richesse de la vie.

Le temps patriarcal est un temps angoissé. Il joue un rôle essentiel dans la démarche patriarcale. Quand l'homme patriarcalisé aperçoit une personne qu'il identifie comme une proie à consommer, il se demande tout de suite : « quand il y parviendra ? » Cette interrogation jouera un rôle essentiel et déterminera très largement son comportement. Comme il veut arriver à « conclure » le plus vite possible, il va bousculer sa proie, mentir, ruser et montrer plus ou moins sa vraie nature. À l'image du macho qui, cherchant à isoler une proie, disait à elle du mal d'un autre homme assis à la même table de restaurant et entendant tous ses propos. La volonté d'aller vite conduit à de telles situations.

Mais pourquoi l'homme patriarcalisé veut-il toujours aller vite y compris en dépit de bon sens ? Parce qu'il veut additionner ses « conquêtes ». Le shoot endorphinien de l'éjaculation jouant chez l'homme patriarcalisé le rôle de tranquillisant pour son état plus ou moins dépressif causé par sa sensation de vide intérieur, de manque permanent, de solitude et d'absence d'entente avec les femmes. Si l'homme patriarcalisé s'abaisse à se croire supérieur à la femme, il parvient aussi ainsi à s'interdire toute véritable complicité, proximité, unité avec la femme, chose dont il a besoin.

Basile, philosophe naïf, Paris le 6 juillet 2017

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