Prétendre que le toucher
entre adultes est « sexuel », c'est à dire axé sur le
coït, formerait un « préliminaire » au coït, est aussi
réducteur que déclarer que la langue a pour unique fonction de
faire des « avances sexuelles », des déclarations
d'amour et des demandes en mariage.
Quand on observe un humain affamé tactilement, on a parfois la réaction consistant à penser qu'il est malade. Non, il a faim, tout simplement. Quand on a faim de nourriture, on est affamé, on n'est pas malade. Et si on ne mange pas durant un certain temps on finit y compris par en mourir.
Sur certains sites
Internet consacrés au viol et à aider les victimes de viols, on
parle de plein de choses. Mais on n'avance rien sur les soins à
apporter aux victimes.
Un viol laisse une
blessure. Une blessure ne se soigne pas avec des mots, mais avec des
gestes.
Nous sommes environnés
de victimes de viols, quand nous n'en faisons pas y compris partie.
J'ai été violé à sept ans, à Paris, dans le cadre familial, ma
mère l'a été à l'âge de dix ans, à Odessa durant la guerre
civile. J'ai rencontré plusieurs fois des femmes qui m'ont parlé de
leur viol ou tentative de viol, ainsi que d'autres qui en
présentaient les symptômes sans parler de ce qui leur était
arrivé.
Il semble que certains
s'offrent la facilité de croire qu'il suffit que le coupable soit
dénoncé et puni pour en finir avec une affaire de viol. Mettre en
prison un agresseur n'a jamais guéri ses victimes. Il faut des soins
et plus que du blabla thérapeutique à portée limitée.
Le soin des victimes de
viols débouchera sur la guérison de quantités d'autres problèmes
de santé. Y compris qu'on ne considère aucunement liés à la
« sexualité ».
Les pionnières de la
légalisation de l'avortement en France, comme le MLAC, on forcé la
main au gouvernement en pratiquant ouvertement des avortements. Le
pouvoir était alors arraché aux médecins et au pouvoir politique.
Ça a duré un temps. Jusqu'à ce qu'avec la loi Veil de 1975 le
pouvoir politique et médical masculin reprenne la main.
S'agissant des soins
accordés aux violées, il faut suivre l'exemple des pionnières de
l'avortement. Prendre nos affaires en main. Que les femmes s'emparent
de la maîtrise des soins à accorder aux violées.
J'ai proposé des thérapies de reapprivoisement au contact physique. Il reste à les tester. Elles ne suivent pas la mode qui rétrécit les soins aux seuls échanges verbaux et à l'écoute auditive.
J'ai proposé des thérapies de reapprivoisement au contact physique. Il reste à les tester. Elles ne suivent pas la mode qui rétrécit les soins aux seuls échanges verbaux et à l'écoute auditive.
On ne soigne pas la
blessure du viol avec des mots. Il faut des gestes. Sans pour autant
chercher à forcer la guérison. Il faut agir en douceur, par respect
des malades et des processus de guérison. On ne va pas « changer
en bloc le monde », on va chercher à réduire la souffrance
humaine, et ainsi on améliorera le monde. Où et comment introduire
la thérapie tactile dont j'ai esquissé la description ? Telle
est la question posée à présent. Il est nécessaire de passer de
la théorie à la pratique. La difficulté rencontrée sera la force
de l'habitude et de la résignation. Sans compter le conflit
d'intérêts avec ceux qui utilisent les traitements basés sur la
parole et ne souhaiteront pas voir se développer des modes d'action
qui leur ôteront leur travail. Un conflit aussi est en vue avec les
laboratoires pharmaceutiques dispensateurs de drogues chimiques
diverses, qui ne soignent pas, mais anesthésient. Guérir peut
contrarier ceux qui veulent conserver le monopole des soins. Quitte à
ce qu'ils privent pour cela les malades de soins efficaces mais non
rentables financièrement.
Basile, philosophe
naïf, Paris le 13 juillet 2017
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