jeudi 13 juillet 2017

813 Soins aux victimes

Prétendre que le toucher entre adultes est « sexuel », c'est à dire axé sur le coït, formerait un « préliminaire » au coït, est aussi réducteur que déclarer que la langue a pour unique fonction de faire des « avances sexuelles », des déclarations d'amour et des demandes en mariage.

Quand on observe un humain affamé tactilement, on a parfois la réaction consistant à penser qu'il est malade. Non, il a faim, tout simplement. Quand on a faim de nourriture, on est affamé, on n'est pas malade. Et si on ne mange pas durant un certain temps on finit y compris par en mourir.

Sur certains sites Internet consacrés au viol et à aider les victimes de viols, on parle de plein de choses. Mais on n'avance rien sur les soins à apporter aux victimes.

Un viol laisse une blessure. Une blessure ne se soigne pas avec des mots, mais avec des gestes.

Nous sommes environnés de victimes de viols, quand nous n'en faisons pas y compris partie. J'ai été violé à sept ans, à Paris, dans le cadre familial, ma mère l'a été à l'âge de dix ans, à Odessa durant la guerre civile. J'ai rencontré plusieurs fois des femmes qui m'ont parlé de leur viol ou tentative de viol, ainsi que d'autres qui en présentaient les symptômes sans parler de ce qui leur était arrivé.

Il semble que certains s'offrent la facilité de croire qu'il suffit que le coupable soit dénoncé et puni pour en finir avec une affaire de viol. Mettre en prison un agresseur n'a jamais guéri ses victimes. Il faut des soins et plus que du blabla thérapeutique à portée limitée.

Le soin des victimes de viols débouchera sur la guérison de quantités d'autres problèmes de santé. Y compris qu'on ne considère aucunement liés à la « sexualité ».

Les pionnières de la légalisation de l'avortement en France, comme le MLAC, on forcé la main au gouvernement en pratiquant ouvertement des avortements. Le pouvoir était alors arraché aux médecins et au pouvoir politique. Ça a duré un temps. Jusqu'à ce qu'avec la loi Veil de 1975 le pouvoir politique et médical masculin reprenne la main.

S'agissant des soins accordés aux violées, il faut suivre l'exemple des pionnières de l'avortement. Prendre nos affaires en main. Que les femmes s'emparent de la maîtrise des soins à accorder aux violées.

J'ai proposé des thérapies de reapprivoisement au contact physique. Il reste à les tester. Elles ne suivent pas la mode qui rétrécit les soins aux seuls échanges verbaux et à l'écoute auditive.

On ne soigne pas la blessure du viol avec des mots. Il faut des gestes. Sans pour autant chercher à forcer la guérison. Il faut agir en douceur, par respect des malades et des processus de guérison. On ne va pas « changer en bloc le monde », on va chercher à réduire la souffrance humaine, et ainsi on améliorera le monde. Où et comment introduire la thérapie tactile dont j'ai esquissé la description ? Telle est la question posée à présent. Il est nécessaire de passer de la théorie à la pratique. La difficulté rencontrée sera la force de l'habitude et de la résignation. Sans compter le conflit d'intérêts avec ceux qui utilisent les traitements basés sur la parole et ne souhaiteront pas voir se développer des modes d'action qui leur ôteront leur travail. Un conflit aussi est en vue avec les laboratoires pharmaceutiques dispensateurs de drogues chimiques diverses, qui ne soignent pas, mais anesthésient. Guérir peut contrarier ceux qui veulent conserver le monopole des soins. Quitte à ce qu'ils privent pour cela les malades de soins efficaces mais non rentables financièrement.

Basile, philosophe naïf, Paris le 13 juillet 2017

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire