mardi 29 mai 2018

1008 Le conflit originel, source de tous les conflits

Les humains, il y a plus de dix mille ans, inventant l'agriculture et l'élevage, connaissaient au moins dès ce moment et en partie le fonctionnement de la reproduction humaine. Ils ignoraient l'existence de l'ovule et le fonctionnement de l'ovulation. Cette ignorance a duré au moins jusqu'aux années 1840. La découverte de l'ovule en 1827, et la description de l'ovulation dans les années 1840, n'ont pas spontanément éliminé ici le fruit empoisonné de l'ignorance : le patriarcat. A son origine et à sa base se trouve la croyance erronée que seule l'homme est un agent actif de la reproduction. La femme étant elle réduite au rôle d'une sorte de terre passive. Terre qui doit se soumettre à son « cultivateur » : l'homme. Et lui appartenir.

Cette prétention absurde, odieuse et irréalisable est à l'origine d'un conflit entre les hommes et les femmes, conflit qui dure encore et se trouve être la source de tous les conflits entre les humains. C'est donc le conflit originel. Si nous prenons un conflit tel qu'une guerre, on nous expliquera savamment les causes idéologiques ou religieuses de ce conflit, les intérêts en jeu, etc. Sans relever le point fondamental est évident : alors que plus de la moitié de l'Humanité est formé de femmes, l'essentiel de ceux qui entreprennent et mènent le conflit appartiennent à la minorité masculine de l'Humanité. Parce que le motif de fond de toutes les guerres c'est le patriarcat. Et la volonté absurde et odieuse des hommes de dominer et posséder les femmes. Tout le reste ne sont que des prétextes destinés à accompagner la volonté patriarcale de se battre.

Il en est de même des autres conflits tels que les conflits d'ordre financier, économique, sociaux. La base c'est l'envie de se battre. Ensuite seulement apparaissent les motifs officiels. Ce qui ne signifie pas qu'il n'existe pas des causes plus justes et plus belles que d'autres. Mais pour sortir de la spirale mortelle des conflits, la seule solution sera de sortir du patriarcat. C'est-à-dire d'y mettre fin. De ne rien en laisser debout. Sinon, il y aura toujours des conflits. Et le perfectionnement continu des armements aidant, l'Humanité finalement s'anéantira.

Le conflit originel imprègne la société jusqu'aux niveaux les plus élémentaires de la vie relationnelle. Par exemple il dramatise et confisque la tendresse dite « physique ». Caresser un chien ou un chat va de soi. Caresser un humain est beaucoup moins évident. Ce genre de problème, analysé ou non, déstabilise les humains. Ils ont tendance à connaître une sorte d'angoisse, de peur omniprésente et permanente.

Cette peur s'exprime ouvertement et s'articule avec des événements propices à ce fonctionnement mental. Un sujet qui fait peur est facilement repris dans des conversations et échanges divers. Des fois de façon ridicule et caricaturale. J'ai ainsi vu plusieurs fois des personnes très bien nourries et en train de manger copieusement parler avec emphase du problème de la faim dans le monde. Des gens vivant dans une très grande liberté parler de situations où celles-ci manquent cruellement. Et ces libertés manquant à des personnes dont la vie n'intéresse en rien directement ces personnes libres. Pourquoi choisir un tel sujet de conversation plutôt désagréable?

Parce que les humains sentent bien que que quelque chose ne va pas. Mais ils n'analysent pas ce quelque chose. Alors, en quelque sorte ils tournent autour en évoquant divers sortes de drames. Mais sans parvenir pour autant à comprendre que le conflit originel est la source de tous les conflits.

Le patriarcat a réussi à tellement embrouiller la vision des choses qu'il lui arrive même de criminaliser l'amour. Dans la société humaine, au cours des millénaires et encore aujourd'hui, certaines situations amoureuses sont traitées et considérées comme des crimes. Qu'on pense par exemple aux amoureux qui ne respectent pas « les liens du mariage ». Des fois même on les tue.

Basile philosophe naïf, Paris le 29 mai 2018

dimanche 27 mai 2018

1007 La patriarcalisation de la sexualité

Il y a plus de dix mille ans l'Humanité a inventé l'agriculture et l'élevage. Mais les humains connaissaient seulement en partie le mécanisme de la reproduction. Ils ignoraient l'existence de l'ovule et le déroulement de l’ovulation. Ce qui a fait qu'ils ont cru que l'homme était l'agent actif reproducteur, ensemençant le ventre passif de la femme. Ce qui a conduit l'Humanité à sombrer dans le patriarcat. L'homme s'est cru supérieur à la femme, ayant vocation de la dominer, la posséder. Cette erreur a duré plus de dix mille ans. La science n'est venue révéler l'existence de l'ovule qu'en 1827. Ce fut la découverte de Karl Ernst von Baer. La première description de l'ovulation a été faite dans les années 1840. Elle est l’œuvre de deux médecins et chercheurs français : Félix-Archimède Pouchet, de Rouen, et Charles Nègre, d'Angers. Mais en dépit de ces progrès majeurs de la science, le patriarcat a perduré et imprègne toujours le fonctionnement de la société humaine. Et le langage est patriarcalisé. Ce qui perturbe voire empêche la communication.

Si un domaine est bien marqué par la vision patriarcale de la reproduction, c'est bien celui qu'on a pris l'habitude de baptiser « chair » ou « sexualité ». Le sexe patriarcale est anthropocentrique, phallocentrique, érectolâtre et éjaculocentrique. Toute l'activité sexuelle, toute la vie sexuelle tend à être subordonnée à une sorte de logique de fer, de conduite forcée, de sexe automatique. Les hommes patriarcalisés sont obnubilés par leur pénis et obsédés par l'idée de parvenir à l'érection et l'éjaculation. Cette dernière étant abusivement assimilée à la jouissance, alors que les hommes sont très fréquemment frigides. Ce qui fait qu'ils ne jouissent pas quand ils éjaculent. De plus, ils croient « faire l'amour » s'ils pénètrent un orifice naturel d'un ou une partenaire et qu'ils éjaculent dedans. Alors que la plupart du temps il s'agit d'autre chose. Une masturbation dans un orifice naturel et pas un acte relationnel sexuel qui ferait qu'on pourrait dire légitimement que les deux partenaires impliqués ont « fait l'amour ». La culture patriarcale encourage systématiquement la masturbation intravaginale. Et prétend abusivement qu'il s'agit là de personnes faisant l'amour.

Les hommes sont les maîtres d’œuvre du patriarcat. Ils mènent la danse. On a tendance à prétendre que leurs obsessions sexuelles relèvent de la Nature. C'est faux. C'est un abus d'origine culturel que le harcèlement sexuel des femmes et des jeunes filles par la plupart des hommes. Comment réagissent les femmes ? Pour des raisons très certainement morales et physiologiques, les femmes sont révoltées par l'agression patriarcale. Ne s'adaptant pas aux obsessions des hommes patriarcalisés, elles se retrouvent en permanence partagées entre la fuite, la défensive et l'art de manipuler leur adversaire masculin. Mais comment pourraient-elles agir différemment ?

Si une femme veut exprimer à un homme le désir suivant : « j'aimerais que tu me vois nue, mais je n'ai pas présentement l'envie de faire l'amour avec toi. » Existe-t-il un moyen d'exprimer ce désir, de se faire comprendre ? Non. Si une femme veut exprimer à un homme le désir suivant : « j'ai envie de t'embrasser sur la bouche en y mettant la langue, mais je n'ai pas présentement envie de faire l'amour avec toi. » Existe-t-il un moyen d'exprimer ce désir, de se faire comprendre ? Pas plus. Si une femme veut exprimer à un homme le désir suivant : « j'ai envie que tu me caresse le ventre, mais je n'ai pas envie présentement de faire l'amour avec toi » ou « j'ai envie que tu me caresse de partout, mais je n'ai pas présentement l'envie de faire l'amour avec toi » existe-t-il un moyen d'exprimer ce désir ? Pas plus. Il en sera de même si une femme veut exprimer le désir de dormir avec un homme sans avoir présentement l'envie de faire l'amour. Et aussi si une femme désire être doigtée mais pas faire l'amour, ce sera pareil. L'homme ne veut rien entendre aux millions de désirs féminins. Ils se résument toujours pour lui à faire passer la femme à la casserole. Alors que fait-elle ? Elle passe le temps ou bien à se résigner à passer sous les fourches caudines du patriarcat. Ou bien à rester sur la défensive. Repousser les hommes patriarcalisés . Les fuir. Le patriarcat tue l'amour, la tendresse, la douceur, la vraie sensualité et même aussi la vraie sexualité.

Basile philosophe naïf, Paris le 27 mai 2018

samedi 26 mai 2018

1006 Mythe et réalité du patriarcat

À écouter certains propos ou lire certains écrits, le patriarcat se résumerait exclusivement ou essentiellement à l'inconduite de certains hommes agressant les femmes. La solution au problème étant d'accentuer la sévérité des lois et améliorer l'éducation des générations d'hommes futurs. Toutes choses pouvant être argumentées, mais passant à côté du fondement même du patriarcat, qui est social, et qu'il importe de faire disparaître.

Quand fut inventé l'agriculture et l'élevage, l'ignorance de l'ovulation a conduit les hommes à établir le patriarcat. Croyant à tort que l'homme était le seul agent actif de la reproduction, ensemençant la terre passive du ventre des femmes, les hommes ont nié aux femmes la simple qualité d'être humain. Octroie-t-on une telle dignité à de la terre ? Bien sûr que non, elle est alors logiquement subordonnée et propriété de son « cultivateur » dominateur, l'homme.

Cette manière de voir n'a été contredite par la science que depuis un peu moins de deux siècles, quand l'ovule fut découverte et l'ovulation fut décrite. Une immense conséquence de cette ignorance qui a duré plus de dix mille ans fut de refuser aux femmes la reconnaissance pleine et entière de leur labeur gestationnel, maternel et domestique. Une femme de ménage ou une aide-puéricultrice est payée pour son travail. Une mère qui fait la même chose dans son foyer, avec ses enfants, ne reçoit rien. Elle est réputée « sans profession », « femme au foyer ». Tel a été le statut de ma mère qui a eu six enfants dont quatre parvenus à l'âge adulte. Arrivée à l'âge de la retraite elle n'a pas eu droit à la retraite en or massif que justifiait son travail de mère. Elle était dépendante de son mari.

Tant que cette injustice majeure persistera comment pourra-t-on prétendre à l'égalité des femmes avec les hommes ? Là se trouve une part niée du patriarcat, et quelle part ! S'ajoute à cette injustice le traitement de cette revendication. Certains auteurs, notamment des femmes, disent ou écrivent que payer le labeur féminin gestationnel, maternel et domestique serait une idée à rejeter. Parce qu'elle encouragerait les femmes à rester à la maison.

Il est étrange de voir prôner le maintien d'une injustice au nom du progrès et quel progrès ? Les adversaires de la reconnaissance du travail féminin gestationnel, maternel et domestique opposent celle-ci à l'acceptation d'un travail rémunéré hors de la maison. Mais si une femme fait des doubles journées de travail, chez elle et puis hors de sa maison, la réponse est claire et évidente : si elle a deux emplois, elle doit recevoir deux salaires.

J'entends alors susurrer : « mais où trouvera-t-on l'argent ? » Sous-entendu que ça coûterait trop cher de reconnaître le labeur gestationnel, maternel et domestique des femmes ! Cet argument me rappelle le propos des esclavagistes qui disaient que « le sucre serait trop cher s'il n'était pas produit par des esclaves ». Là il ne s'agit pas du sucre mais des enfants.

On ne saurait exiger des femmes de renoncer à avoir et vouloir des enfants. Comme alors le travail de mère revient à un travail imposé par la Nature et non reconnu par les hommes, il s'agit d'un travail d'esclave. La fin du patriarcat exige l'abolition de l'esclavage féminin et l'établissement de l'égalité homme femme autrement qu'en paroles et en discours ! Devant cette situation, le travail féminin hors de la maison est souvent encensé comme émancipateur. Il est assez comique de voir parfois des femmes faisant un travail qu'elles ont choisit, passionnant et très bien payé, vanter le caractère inestimable et libérateur pour les femmes du travail de femme de ménage ou caissière de supermarché ! Il faudrait aussi demander aux femmes ce qu'elles choisissent si on leur donne le choix. Et leur donner la possibilité d'occuper des emplois intéressants et bien payés. Ce qui n'est souvent pas le cas, et cela bien plus fréquemment que pour les hommes.

Basile philosophe naïf, Paris le 26 mai 2018

vendredi 25 mai 2018

1005 Les quatre violences et les trois frigidités

Il existe principalement quatre types de violences : la violence morale, j'insulte, je montre mon mépris. La violence physique : je frappe, prive de nourriture quelqu'un. Et enfin, la violence par omission et la violence par retrait, qui sont souvent oubliées dans la liste. Pourtant la violence par omission est la plus répandue des violences. Et la violence par retrait est très meurtrière.

Les humains ont besoin d'amour, d'échange, de partage, de convivialité. Le toucher est un vecteur fondamental de l'amour. Ne dit-on pas : « je suis très touché » ? Mais le toucher, la caresse, l'étreinte dans les bras, le câlin sont très souvent absents. La violence est ici celle du manque de ce qui devrait être et dont on manque cruellement. Une amie adulte depuis longtemps se plaignait à moi que sa mère n'avait jamais été câline avec elle. On entend dire que l'absence complète de toucher peut entraîner la mort des petits bébés. J'ignore si c'est vrai, mais beaucoup de gens trouvent cela vraisemblable.

Le conditionnement au manque de câlins débute très tôt. Les enfants apprennent en regardant et imitant les adultes. Ceux-ci évitant le toucher, ils vont les imiter. Ce sera même parfois pour eux une façon de s'affirmer comme « grands ».

Le toucher sera d'autant plus proscrit qu'il a été artificiellement, caricaturalement, stupidement, catastrophiquement et arbitrairement rattaché à « la sexualité » en qualité de « préliminaires ».

J'écrivais l'autre jour une poésie où je disais avoir eu envie de toucher l'épaule nue d'une jeune fille et lui caresser le dos et les épaules... Je ne parlais pas de « sexe », mais dans notre société patriarcale obnubilée par le coït, essayez de vous faire comprendre ! La destinatrice du poème l'a trouvé « un peu osé ». Heureusement, comme c'est une personne intelligente et sensible elle ne l'a pas mal pris. D'autres à sa place se seraient fâchés. Mais comment se faire comprendre dans une société patriarcale infectée par le mensonge et la pratique des sous-entendus ?

Et si j'ai envie de passer la nuit, dormir avec quelqu'un, aller au lit avec quelqu'un il n'existe rigoureusement aucun mot pour le dire. Toutes ces expressions impliquent toujours le coït. J'ai toujours détesté les sous-entendus et j'évite leur emploi.

La violence par retrait est une violence extrême et extrêmement répandue. Elle consiste à laisser aller vers vous une personne que vous attirez. Faire mine d'être dans une disposition favorable à une telle rencontre. Et puis subitement ôter le tapis de sous les pieds du visiteur.

Au début on est le petit singe qui distrait. Puis on en a assez de vous et on vous chasse d'un revers de main. Ce genre d'attraction répulsion peut amener la dépression, le suicide, ou encore le meurtre badigeonnée avec l'inscription « crime passionnel ». La violence par retrait tue des milliers de gens chaque année, et même sans doute des dizaines de milliers de gens, si c'est à l'échelle planétaire.

Les trois frigidités sont la frigidité sexuelle, la frigidité sensuelle et la frigidité sentimentale. Il existe des personnes qui ne ressentent rien en cas de bisous ou caresses. J'ai eu il y a longtemps une petite amie qui ne supportait pas les bisous. Elle les rejetait en s'exclamant « je n'ai plus quinze ans ! » La frigidité sentimentale c'est l'incapacité d'aimer. La capacité aussi à contempler des choses négatives. Par exemple, lors d'une projection d'images j'ai vu une scène d'exécution et j'ai fermé les yeux pour éviter de la voir. Dans la salle je pense que j'ai été probablement le seul à réagir ainsi. Ce qui m'a fait comprendre à quel point je suis différent de beaucoup de ceux qui m'entourent. Qui sont également très souvent frigides sensuellement. Je ne risque pas de me faire comprendre par eux.

Basile philosophe naïf, Paris le 25 mai 2018

mercredi 23 mai 2018

1004 Pour un nouveau protocole relationnel entre les humains

Quand on les étudie, on observe que les relations humaines sont régies un peu partout par le protocole relationnel patriarcal. Ce protocole, qui relève de la culture, prétend la femme inférieure, subordonnée, dominée, possédée par l'homme. Homme qui serait selon ce protocole : supérieur, subordonneur, dominateur, possesseur de la femme. L'acte par lequel il confirme et signe ce protocole est l'acte sexuel. Ne dit-on pas qu'à cette occasion l'homme « pénètre », « possède » la femme, qui ainsi par cet acte « lui appartient » ? Il faut remettre en question cet ignoble protocole patriarcal contraire à l'amour et au bonheur chez les humains !

Le protocole relationnel patriarcal est d'origine ancienne , considérée à l'échelle d'une vie humaine. Il est d'origine très récente, considéré à l'échelle de l'histoire du genre humain. Il n'a pas toujours existé. Il peut donc disparaître. C'est à nous qu'il appartient de nous en débarrasser.

Les humains existent depuis des centaines de milliers d'années. Le protocole relationnel patriarcal a juste à peine plus de dix mille ans d'âge. Il est apparut avec l'agriculture et l'élevage, ou vers le moment de leur naissance. Les humains ont alors découvert que l'homme « ensemençait » le ventre de la femme. Ils ont crut à tort que la femme se réduisait à une sorte de terre passive. Ignorant absolument l'existence de l'ovule et le fonctionnement de l'ovulation, les hommes ont traduit leur vision erronée dans leurs relations avec les femmes. Le protocole relationnel patriarcal a ainsi été établi. Nous vivons encore dans une société humaine régie par lui. Il est grand temps de nous en débarrasser, pour le bien commun de tous, la paix et l'harmonie entre les humains.

Cela fait presque deux siècles que l'ovule a été découverte, en 1827 par Karl Ernst von Baer. Et que l'ovulation a été décrite, dans les années 1840, par Félix-Archimède Pouchet et Charles Négrier. Mais depuis ce temps-là l'oppression de la femme par l'homme n'a pas cessé. La faute en est à la non remise en cause au plus profond du protocole relationnel patriarcal. On l'a parfois corrigé, limité sa nuisance. On n'a jamais posé le problème de radicalement s'en débarrasser.

À sa place doit naître un nouveau modèle de relation humaine, un nouveau protocole relationnel que nous ne connaissons pas encore. Il est difficile de l'imaginer, tant que règne la brutalité du système patriarcal. Qui est lui-même le fruit vénéneux du protocole relationnel patriarcal toujours aujourd'hui dominant la société humaine.

Il ne s'agit pas d'élaborer un protocole relationnel contre l'ancien. Mais d'établir quelque chose de positif sans référence au négatif ancien. Tant qu'on reste dans la négation on n'aboutit pas à l'essence-même de la chose recherchée. Dire « contre la violence » ce n'est pas pareil que dire « pour la douceur ». La violence doit disparaître et être oubliée au bénéfice de retrouvailles avec l'amour. L'amour vrai et pas sa pitoyable caricature patriarcale, dont la recherche conduit à de nombreux milliers de suicides par an.

Un outil qui aidera à trouver ou retrouver le bon chemin est la poésie. Rien ne doit être négligé pour améliorer le monde et notre société. Le nouveau protocole relationnel entre les humains émergera de la recherche commune du mieux-être et de l'authenticité. Il sera le fruit d'hommes et de femmes de bonne volonté. Puisse ce texte participer de cet œuvre !

Les chemins de la tendresse et de la poésie ont encore été peu foulés dans ce sens. Ils peuvent paraître escarpés et périlleux. Ils sont accueillants et praticables, pourvu qu'on fasse l'effort inhabituel d'entreprendre de s'y aventurer ! Ce qui est nouveau impressionne toujours et fait peur. Pour réussir, il faut que chacun se dise, y compris moi, surmontes tes peurs et vas de l'avant !

Basile philosophe naïf, Paris le 23 mai 2018

mardi 22 mai 2018

1003 La fille de Richmond

Elle est belle
La fille de Richmond
Quand elle sourit.
Elle vient de Virginie
Et se nomme Caroline,
Ou plutôt
Elle vient de Caroline
Et se nomme Virginie.
Elle s'efforce de parler bien
Le français
Au point
Qu'elle invente des liaisons
Et des mots
Qui n'existent pas.
Elle dit : « deux mille-z-et un »
Et « ségréguer »,
Je la corrige
Et lui dit
Ce qui ne va pas
Dans ses propos.
Je me trompe même parfois
Car « ségréguer » existe
Bel et bien.
Pour mon avis
Elle me remercie.
Elle écrit
Elle est écrivaine
La fille de Richmond.
Elle me fait un peu rêver
Elle
Que je ne connais pas
Ou guère.
Est-ce bien raisonnable ?
Rêver juste même un peu
D'une jolie fille
Qu’on ne connaît pas,
Ou guère ?
Ça permet au moins
De lui écrire un poème
Pour lui dire qu'on l'aime,
Juste un peu,
Comme on peut
Aimer
Quelqu'un
Qu'on ne connaît pas.

Basile philosophe naïf, Paris le 22 mai 2018

lundi 21 mai 2018

1002 Arnaud Beltrame

Il s'appelait Arnaud,
Il était gendarme.
Il devait
Le 9 juin
Épouser à l'église
Sa compagne.
Il a préféré,
Le 24 mars,
Épouser son devoir
Et la mort
Pour sauver une femme.
Gloire immortelle
Au lieutenant-colonel !!!

Basile philosophe naïf, Paris le 13 mai 2018

1001 Le caviar des pauvres

Il existe une théorie
Comme quoi
Plus nombreux seront les riches
Plus heureux seront les pauvres.
Car les pauvres,
Tout en restant pauvres,
Profiteront
De la richesse des riches.
Des miettes qui tomberont
De la table de leurs festins.
Ce serait beau
Si c'était vrai,
Enfin
Si les « premiers de cordée »
Ne font pas tomber
Trop de cailloux
Sur les derniers.
Mais si la théorie
Des riches
Mangeant le caviar
À la louche
Et en offrant à déguster
De temps en temps
Une cuillerée à café
Aux pauvres
Est belle,
Elle paraît
Malheureusement
Erronée.
Car il n'y a jamais eu
Autant de tonneaux de caviar
Dans le cellier des riches
Et autant de paquets de nouilles
Dans la cuisine des pauvres.
Pour faire des riches
Il faut de la cupidité.
Et de leur richesse
Ils sont 
Le plus souvent
Les seuls à profiter.
Telle est la triste
Et incontournable
Vérité.
Il est bien rare
Que richesse
Rime avec générosité.

Basile philosophe naïf, Paris le 17 et le 21 mai 2018

1000 Le point de départ de tous les problèmes sociétaux humains

Ma prise de conscience concernant le patriarcat m'a conduit ces temps derniers à dire : « tous les grands problèmes de l'Humanité – famines, guerres, misère, violence, fanatismes, – ne pourront pas être réglés sans que au préalable soit résolu le problème de la condition féminine. C'est à dire de la maltraitance de plus de la moitié de la population, les femmes, par une très large partie du reste de la population, les hommes, avec y compris hélas la complicité d'une partie des femmes. » 

Mais il ne s'agit pas simplement d'un ordre de résolution des problèmes. Tous les grands problèmes sociétaux humains ont pour point de départ le patriarcat. Ce point de départ remonte à plus de dix mille ans en arrière. On peut dire que tous les grands problèmes sociétaux humains procèdent d'une diversification et complexification du patriarcat. 

À l'origine les humains sont dépourvus de techniques et d'industries. Ils suivent leur instinct originel. Ils n'ont pas de prédateurs, car les grands prédateurs ne vont pas se frotter à des groupes d'humains solidaires et mordeurs. Les petits humains isolés seraient des proies faciles, mais ils courent très vite pour pouvoir retourner s'abriter au sein du groupe des adultes. Il n'y a pas de « lutte pour la vie » à l'origine des techniques et industries humaines, mais le jeu.

Les humains prennent conscience que pour des motifs inconnus et mystérieux les femmes attendent et donnent naissances aux petits. Elles seront encensées pour ce rôle inestimable et merveilleux. Des traces subsistent de cette admiration sous la forme de statuettes féminines figurant des personnages aux seins énormes, au ventre proéminent et au sexe hypertrophié. Ces figurines ont été sculptées il y a vingt-cinq mille ans. Puis, il y a plus de dix mille ans les humains inventent l'agriculture et l'élevage. Ce qui signifie qu'au moins dès cette époque ils reconnaissent le pouvoir fécondant du sperme et de l'acte sexuel.

Mais les humains ignorent le fonctionnement de l'ovulation et l'existence de l'ovule. La femme est prise alors par eux pour une espèce de terre passive recevant la semence active de l'homme. Les incompréhensibles menstrues restant l'objet de superstitions diverses. Tous les problèmes sociétaux sont issus du patriarcat né lui-même de l'ignorance de l'ovulation. Ignorance qui se poursuivra jusqu'aux années 1840.

Car si la femme n'est qu'une espèce de terre passive, elle doit logiquement appartenir à celui qui « la travaille » : l'homme. Prétention absurde, injuste et irréalisable : un être humain ne saurait appartenir à un autre être humain. L'homme ne parviendra jamais à « posséder » la femme. Au cours de plus de dix mille années il va alors chercher à compenser sa frustration. Par la violence contre les femmes, entre les hommes, la propriété, le pouvoir, la conquête, l'alcool, les drogues chimiques, le tabac, le fanatisme, les excès de nourriture, et toutes choses qui font le malheur des humains.

Au nombre des compensations de leur frustration patriarcale les hommes ont inventé le pouvoir et la politique qui sert à y parvenir. Il est de ce fait des plus improbables que la liquidation du patriarcat soit un jour issue du pouvoir et de la politique. Ce que le traitement patriarcale habituel des femmes par le pouvoir et les politiques tend bien à confirmer.

Karl Ernst von Baer a découvert l'ovule en 1827, Félix-Archimède Pouchet et Charles Négrier ont décrit l'ovulation dans les années 1840, mais le patriarcat n'a pas pour autant disparu. Il faut encore s'en débarrasser pour pouvoir régler tous les grands problèmes de l'Humanité. Qui sont eux-mêmes issus du patriarcat. Qui se chargera et comment de cette tâche salvatrice ? Sans doute les femmes, aidées et soutenues par les hommes conscients du problème et sensibles à sa solution. 

Basile philosophe naïf, Paris le 21 mai 2018

999 L'aube d'un jour nouveau

Weinstein a agressé
Des centaines de femmes.
Nassar a agressé
Des centaines de jeunes filles.
Ce genre de faits
Se produit
Depuis des milliers d'années.
Ce qui est nouveau
C'est que ces faits
Sont vigoureusement dénoncés,
Et que les victimes
Viennent crier
Leur souffrance
Et leur révolte
Jusque dans les micros
Du Festival de Cannes.
J'ai rêvé
Que le jour se levait
Sur un monde apaisé
Où l'homme vivrait en paix
Avec la femme,
Où la femme
Vivrait en paix
Avec l'homme,
Et où l'amour régnerait.
Alors, les mœurs changeraient
Et l'être humain découvrirait
Un monde de paix
De justice
Et d'amour.

Basile philosophe naïf, Paris le 21 mai 2018

samedi 19 mai 2018

998 Khadija la Malicieuse

« Je suis une crème marocaine bien faite »
Me dit Khadija la Malicieuse.
Timide et malicieuse Khadija
Comment ai-je pu oublier
Ton joli visage ?
Nous avons dansé
Il y a à peine deux mois
Une soirée
Au Moulin à Café.
Nous nous sommes bien amusés.
Et j'ai vu ce soir
Une très jolie fille
Que je n'ai pas reconnu
Venir me saluer.
C'était toi.
Et puis après
Il y a eu ce concert
Donné par ton ami.
Je te regardais,
Un peu trop peut-être
Tu m'as dis que
Çà te dérangeait.
Mais que veux-tu ?
J'étais tel un papillon
M'abreuvant du nectar de ta beauté.
Un papillon gourmand,
Et sans doute de ce fait
Un peu mal élevé,
Mais c'est de ta faute,
Tu es si belle !
Comment ai-je pu t’oublier ?
C'est simple :
Pour moi la Terre
Est un Paradis
Dont les anges
Sont les jolies filles.
Leur vue m'éblouit tant
Que j'ai du mal à percevoir
Précisément
Leur physique
Et peux ainsi l'oublier.
Enfin, pour terminer :
Timide et malicieuse Khadija,
Consens-tu
À me pardonner
Le fait
D'avoir oublié
Tes courbes harmonieuses
Et ton sourire éclatant ?

Basile philosophe naïf, Paris le 19 mai 2018

997 Au Bistrot littéraire des Cascades

C'est un petit café paisible
Sur une petite place ensoleillée.
Il y a là
De la jolie musique,
Une horloge bleue,
Un poulpe bleu
Dans un coin
Près de la caisse.
Et aussi
Plein de bouteilles
Et de verres,
Et plein de livres.
La serveuse aujourd'hui
S'appelle Laura.
Elle est comme
Une merveilleuse perle de couleur
Vivante
Aux épaules nues,
Au long et large
Pantalon
Plissé noir.
Virevoltant
Dans l'écrin du café
Qui lui tient lieu
De coquillage.
Laura remplit prestement
Les tasses à café
Et aussi avec les verres d'eau
Car il fait chaud.
Et je lui demande
Depuis combien d'années
Elle laisse pousser ses longs cheveux.
Puis je lui écrit
Ces quelques mots
Que j'échangerais
Contre le plus merveilleux
De ses sourires.

Basile philosophe naïf, Paris le 19 mai 2018

996 Désir printanier

Florence,
Quand je t'ai revu
Tu portais un vêtement
Qui laissait tes bras
Tes épaules
Et une partie de ton dos nus.
Comme j'aurais aimé
Poser ma main
Sur ton épaule
À même ta peau
Et caresser tes épaules
Et ton dos nus !
Mais je ne l'ai pas fait
Car ce geste aurait été
Mal vu
Et mal venu.
Comme sont étranges
Nos mœurs
Paraît-il « civilisés »,
Qui font
Que caresser
Un humain qu'on connaît
Est souvent impossible,
Tandis que la même chose
Est toujours possible,
Naturelle et bienvenue
S'il s'agit d'un chat
Ou d'un chien inconnu ! 

Basile philosophe naïf, Paris le 19 mai 2018

vendredi 18 mai 2018

995 L'art d'escamoter le débat sur le patriarcat

Un homme commet une ou plusieurs agressions sexuelles. On le condamne à une peine de prison. Voire à l'emprisonnement à vie en cas grave. Et on déclare l'affaire conclue : il s'agissait d'un monstre. On l'a attrapé, neutralisé, puni. Et pour remédier à la répétition de tels crimes, on compte sur la dissuasivité de la peine et à long terme sur « l'éducation » mieux faite des futurs générations d'adultes. Ainsi, sans en avoir l'air, on a simplement escamoté le débat sur le patriarcat.

Quand un homme commet un crime sexuel, on peut certes dire par dégoût que cet homme est « un monstre ». Mais en fait il ne s'agit pas exactement de ça. Il s'agit précisément d'un représentant très classique du monstrueux patriarcat. Ce qui explique qu'il a souvent droit à la plus extrême mansuétude de son entourage. Il n'est pas rare que quand une affaire de crime sexuel éclate, on réalise qu'une quantité de gens était au courant et n'ont rien dit ou fait en réaction. Pourquoi ? Parce que le patriarcat est omniprésent. Il ne reconnaît pas à la femme le statut d'être humain. C'est juste de la terre, un meuble dans la vie des hommes. Peut-on manquer de respect à de la terre ou à un meuble ? Bien sûr que non. Quant à faire évoluer la société avec « l'éducation », c'est également une manière de poser le problème qui n'est pas bonne. Il faut débarrasser la société du patriarcat par des mesures concrétés, telle que l'égalité des salaires pour les hommes et pour les femmes exécutant un même travail, la reconnaissance et la rémunération du travail gestationnel, maternel et domestique et la retraite confortable correspondante, etc. Sinon quelle école pourra prétendre enseigner l'égalité dans une société inégalitaire ?

Sans rire on prétend qu'il existe des droits des femmes. Non, il existe des droits humains communs aux hommes et aux femmes. Droits qu'il importe de mettre à niveau.

Se poser le problème du patriarcat est facile et aisé. Mais poser le problème du patriarcat, c'est-à-dire celui de s'en débarrasser est moins évident pour beaucoup. Pourquoi ? Parce qu'il s'agit d'une structure fondamentale et très ancienne de notre société. La remettre en question amène la crainte de voir s'effondrer tout l'ensemble. Alors on va critiquer mais pas trop. Dire que ce sera réglé après notre mort. Et on va se défier de ceux ou celles qui veulent vraiment changer et sans délai la situation. Critiquer le patriarcat ? Oui. Supprimer le patriarcat ? Pas tout de suite. Tel est de facto la position de nombre de gens y compris de certaines femmes. Pour comprendre leur raisonnement, c'est comme si quelqu'un critique l'argent ou l'état. Si on lui dit : « on va supprimer l'argent » ou « on va supprimer l'état », le critique pourra paniquer. Car il tient aussi à l'argent ou à l'état ne serait-ce que parce qu'il y est habitué. Et s'il aime critiquer, il a quand même peur du changement. Avec le patriarcat c'est pareil. Il y a des personnes qui aiment le critiquer mais ont également peur du changement, quel que soit sa direction apparente. C'est pourquoi des personnes qui sont conscientes de souffrir du patriarcat et critiquent celui-ci n'ont au fond aucune envie qu'il disparaisse. Si ce n'est dans vraiment très longtemps. En résumé : elles préfèrent un inconfort habituel à un changement qui leur fait peur.

La critique si c'est pour briller en société, écrire des articles ou des livres, ça leur convient. Mais si c'est pour changer la vie quotidienne, surtout pas ça ! Tel est leur credo. C'est pourquoi il n'est pas rare de voir des hommes et des femmes qui critiquent le patriarcat, avoir dans leur vie à eux un comportement tout à fait respectueux du patriarcat. En résumé : « faite ce que je dis, ne faite pas ce que je fais. » Il est simple et facile de critiquer la notion de pudeur vestimentaire et déclarer que la nudité n'est pas sexuel. C'est plus dur de sortir tout nu dans la rue. Je caricature à peine ces bavards. Ils pondent des discours et des livres où ils expliquent ce qui ne va pas dans la relation entre les hommes et les femmes dans notre société. Mais sur le plan pratique ils font le contraire de ce qu'ils préconisent. Et ils n'aiment vraiment pas ceux qui veulent réellement que ça change.

Basile philosophe naïf, Paris le 18 mai 2018

mercredi 16 mai 2018

994 In memoriam (projet de plaque à apposer place de l'Hôtel de Ville de Paris)

Sur cette place
Le 2 décembre 1603
Unis par l'amour
Et les liens du sang
Deux amants
Furent assassinés
Par le pouvoir royal.
Ils s'appelaient
Julien et Marguerite de Ravalet.
Passant qui passait,
Souviens toi
De ces deux amants
Qui furent torturés
Et assassinés
Parce qu'ils s'aimaient.

Basile philosophe naïf, Paris le 16 mai 2018

993 Notre antique morale sexuelle agricole

Quand, il y a plus de dix mille ans, les humains inventent l'agriculture et l'élevage, c'est aussi l'occasion pour eux d'établir une réglementation de leur sexualité. Dans l'ignorance de l'existence de l'ovule et de la réalité de l'ovulation, ils imaginent l'homme semeur actif du ventre passif de la femme. La femme est réduite à n'être qu'une espèce de terre, appelée à obéir, être subordonnée, appartenir à celui qui la cultive. L'empreinte de cette démarche agricole transparaît dans toute la morale sexuelle jusqu'à aujourd'hui, quel que soit le discours qui l'accompagne.

Tout ce qui contrevient à la production est réprouvé. La masturbation masculine est sévèrement condamnée. Gaspiller la semence est pour un cultivateur, surtout des temps passés, un acte grave et méritant une très vive réprobation. Que dire alors de la contraception, l'avortement et l'infanticide? Ce sont des actes pires encore.

Que la terre vienne à préférer un autre cultivateur que son seigneur et maître devient un crime insigne. Celui qu'on voit appeler « le bon roi Henri IV » refusa de gracier une gamine de dix-sept ans et son amant au motif qu'elle était mariée. Les deux amants furent décapités à Paris le 2 décembre 1603. Ils s'appelaient Julien et Marguerite de Ravalet. Ils étaient amants et également frère et sœur. Honte au roi Henri IV !

Si la terre prétend à l'égalité avec le cultivateur, elle est très violemment réprimée. Elle n'est ni écoutée, ni respectée. D'abord, la terre, est-ce que ça parle ? Comment pourrait-elle prétendre à prendre la parole ?

Si elle travaille, elle n'est pas payée. Telle était il y a peu encore la règle pour les femmes d'artisans en France. Elles travaillaient avec leur mari et ne recevaient aucune rémunération.

Si à présent « la terre » travaille et est payée, ce n'est pas pour son travail gestationnel, maternel et domestique. Une femme de ménage ou une aide-puéricultrice est payée pour ses efforts. Une mère de famille n'est pas payée et n'a pas droit à la retraite en or massif qu'elle mérite.

Quand « la terre » s'occupe de « la terre », elle n'est guère reconnue par le pouvoir patriarcal. Il est difficile de payer plus mal les sages-femmes ! Elles font un des métiers les plus utiles au monde et sont très mal payées.

La découverte de l'ovule en 1827 par le savant estonien Karl Ernst von Baer et la première description de l'ovulation vers 1840 par deux médecins français : Félix-Archimède Pouchet, de Rouen, et Charles Négrier, d'Angers, en parle-t-on ? Même des spécialistes que j'ai interrogé ignoraient ces immenses découvertes et les noms des découvreurs ! Le mépris des femmes est omniprésent. On paye moins une femme pour le même travail qu'un homme. Soi-disant c'est difficile de remettre cette injustice en question. Si on le voulait, l'affaire serait réglée en trois mois maximum. Il suffirait de le vouloir et de rendre passible de terribles amendes les contrevenants.

Mais payer « la terre » à égalité avec son cultivateur, vous n'y pensez pas ! Ce serait paraît-il même hors de question. Les employées femmes étant moins « performantes » que les hommes du fait de leurs grossesses et des maladies infantiles de leurs gamins. Mais si les femmes ne font plus de gosses, comment fera-t-on fonctionner demain la production ? Avec des robots ? Et ce seront également des robots qui consommeront et achèteront ? Il est grand temps de sortir de notre antique morale sexuelle « agricole » et d'être juste et respectueux avec les femmes. Le patriarcat est un vieux machin totalement injuste et périmé dont il faut au plus vite se débarrasser !

Basile philosophe naïf, Paris le 16 mai 2018

992 Qu'est-ce que c'est « être amoureux »

En temps « normal », c'est-à-dire quand notre vie se déroule de façon habituelle pour notre société, nos relations sont tributaires de l'état de conflit permanent résultant du conflit originel. Celui-ci dure depuis au moins dix mille ans, quand les humains ont inventé l'agriculture et l'élevage. Ignorant l'ovule et l'ovulation les hommes se sont crus alors les seuls agents actifs de la reproduction. Ensemençant la femme, réduite à une sorte de terre passive devant être subordonnée, dominée par l'homme. Devant lui « appartenir ». L'ovule et l'ovulation n'ayant été découvertes qu'au dix-neuvième siècle. L'ovule a été découverte en 1827 par le savant estonien Karl Ernst von Baër. L'ovulation a été décrite pour la première fois vers 1840 par deux médecins français : Félix-Archimède Pouchet, de Rouen, et Charles Nègre, d'Angers.

Le besoin de paix entre les humains a cohabité depuis toujours avec le conflit originel qui trouble toutes les relations humaines. Qu'est-ce que c'est « être amoureux » ? C'est parvenir à être en paix ou entrapercevoir la paix avec un humain avec lequel nous sommes habituellement en état de défiance et conflit comme avec tous les autres humains, y compris nous-mêmes. Mais ce sentiment de paix est fragile et menacé, essentiellement par deux choses : la formalisation et la peur.

La formalisation est d'origine culturelle. Elle nous fait croire que l'état amoureux implique nécessairement toute une série de choses, par exemple la recherche du coït, la vie à deux, l'officialisation d'une relation dite « exclusive », la fondation d'une famille. Toutes choses qui ne sont pas négatives en soi, mais le sont quand on les ramène systématiquement et par formalisation. Le délire sexuel consistant à vouloir absolument ajouter à l'amour l'acte sexuel est un des comportements les plus immédiatement destructeurs de l'amour. De nos jours c'est un comportement très courant chez beaucoup d'humains qui croient de bonne foi à une sorte d'amour type, de modèle incontournable à suivre. Alors que chaque individu est différent. Chaque relation est différente. Et tout n'arrête pas d'évoluer en suivant son cours et se modifiant en permanence. Le programme de conformisation détruit très efficacement quantité de relations amoureuses et empêche la naissance de la plupart des autres.

Le sexe à la mode aujourd'hui est patriarcal et consumériste. La femme dans la culture régnante sous nos latitudes aujourd'hui est perçue comme une prostituée exclusive, gratuite et sur abonnement. Alors que l'acte sexuel n'est en aucun cas un produit de consommation ou un label de qualité. Tout une mythologie sexuelle imprègne notre société, où le bonheur obligatoire est assimilé à une gesticulation qui n'est rien d'autre qu'une masturbation dans un vagin, pas de l'amour. L'amour est très efficacement anéanti par cette gesticulation. Souvent au bout de quelques années de magnifiques histoires d'amour font incompréhensiblement naufrage. Et alors de doctes imbéciles surgissent avec une explication simple et fallacieuse : « l'amour ça dure deux ans », ou bien : « l'amour ça dure quatre ans », etc. Ou bien : « ça ne pouvait pas marcher, il y avait un trop grand décalage d'âge », « de culture », « de niveau de vie ». Il n'y avait pas ou plus « d'accord sexuel », etc. La paix entre deux individus, pour perdurer doit être respectée. Tout le fatras de la conformisation doit être porté là où il a sa place : dans la poubelle. On peut très bien aimer, par exemple, sans qu'il y ait coït, ou sans qu'il y ait exclusivité. L'essentiel est de se respecter et respecter l'autre. Ce qui n'est pas forcément d'emblée facile. La patience a aussi ici un rôle à jouer.

Le second ennemi principal de l'amour, c'est la peur. À partir du moment où on subit en amour une série de cuisants ét incompréhensibles échecs, on développe la peur de l'autre, la peur de la relation avec l'autre. On s'enferme dans une solitude qui peut y compris être « une solitude à deux ». On évite d'être vraiment amoureux. On goûte cette situation du bout des lèvres. On est prêt à fuir à chaque instant. Combien de « couples » qui en fait n'en sont pas ? 

Basile philosophe naïf, Paris le 16 mai 2018

991 Éclair d'orage de printemps au Bistrot littéraire des Cascades

Elle est terriblement belle
La Parisienne
Avec sa grande boîte de Van Houten.
Elle porte une veste rouge
Une minijupe noire
Un collant noir
Et un papillon
Sur une bague au doigt.
Elle me dit :
« C'est l'amour qui me rend fou. »
Je lui demande ce qu'elle entend par là,
Elle ne me répond pas.
Mais quel regard elle a
Quand elle me porte le verre d'eau
Qui accompagnera mon chocolat chaud !
Elle est terriblement belle
La Parisienne
Qui capture les cœurs
Et les range
Dans une belle cage dorée
Où elle choisira le cœur
Qu'elle aimera.

Basile philosophe naïf, Paris le 15 mai 2018

mardi 15 mai 2018

990 Une belle rencontre

D'abord je n'ai vu
Qu'une beauté sous une casquette,
Puis nous avons parlé parlé parlé.
Tu as commandé un verre de vin,
Des fromages et du pain
Et m'a proposé
De partager
Avec toi
Les divers fromages et le pain.
Alors, avec ma bouche Yang
J'ai goûté les fromages et le pain Yin,
Nous avons réuni nos deux énergies
Dans le courant du Grand Tao universel,
Dehors le soleil brillait
Et mon cœur chantait
La joie d'une belle rencontre.

Basile philosophe naïf, Paris le 15 mai 2018

989 L'origine des chagrins d'amour et de la plupart des troubles passionnels

Quand un amour, y compris parfois à peine esquissé, est contrarié, déçu, il arrive que l'amoureux ou l'amoureuse sombre dans le désespoir. Pense à se tuer. Voire à tuer l'autre. Ou bien à tuer l'autre et se tuer ensuite. Passe ou tente de passer à l'acte. Ce trouble passionnel pouvant toucher des personnes habituellement plutôt calmes et tranquilles. Pourquoi un tel désordre affectif ? Aucune femme, aucun homme, ne mérite qu'on se tue ou qu'on tue pour elle ou pour lui. Alors pourquoi tant de drames causés par une très banale et sans aucune importance absence de complicité amoureuse ?

Pour répondre à cette question il faut partir du contexte. Depuis plus de dix mille ans notre société vit sous le régime de la violence patriarcale du conflit originel. Cette violence, habituelle et omniprésente est très forte. Mais comme elle s'exerce partout et en permanence, on finit par ne plus sentir sa présence particulière. Elle semble s'attacher à la normalité habituelle du monde.

Quand un amour s'esquisse chez un garçon ou une fille, il tend à lever cette chape de violence pour initier un oasis de paix. Le contraste est telle avec le caractère habituel des relations que l'objet de l'amour prend un caractère fabuleux. L'amoureux ou l'amoureuse est dit « tomber amoureux ». Tomber veut bien dire ce que ça veut dire. L'individu tombé n'est plus le même. Il a perdu sa raison tant est forte l'impression causée par une relation hors conflit. Conflit dont on ne réalise pas le caractère habituel, dévastateur et évitable.

Quand l'espoir de paix via l'amour avec une personne est contrarié, l'amoureux ou l'amoureuse retrouve la guerre. Et d'autant plus durement qu'il vient d'apercevoir l'ombre de la paix. Le désespoir qui en résulte peut être destructeur.

Quand deux « chagrins d'amour » se succèdent à brève échéance, le suicide peut sembler une délivrance. Tant le fait d'avoir entraperçu la paix ainsi deux fois cause une douleur intense. C'est le phénomène de « la double frappe » dont il faut savoir se méfier, tant il est dangereux et peut être inattendu.

Le trouble passionnel causé par l'extinction d'une idylle rêvée, ou qui fut effective, conduit parfois y compris au meurtre. Il faut comprendre que la véritable cause du désespoir n'est jamais le refus ou la dérobade de l'autre, mais la fin de l'esquisse de paix neutralisant l'état de guerre ambiant. Pour éviter le désespoir il faut éviter de focaliser son affection sur une même personne. Il faut aimer quantité de gens, ce qui ne signifie nullement nécessairement partouzer. L'antidote idéal au chagrin d'amour c'est souvent l'amitié.

Croire qu'il existe quelque part un être unique et merveilleux fait pour vous est une croyance naïve, stupide et dangereuse. Il existe quantité de personnes avec lesquelles une entente est possible. Ce sont les conditions réunies pour celle-ci qui manquent le plus souvent, du fait du conflit originel ambiant. Tant que ce conflit durera il sera difficile de trouver une personne avec laquelle s'entendre.

Il ne faut pas confondre l'amour humain avec le triste et stérile fantasme romantique qui nous est souvent proposé sous ce nom. Et qui ne se rencontre en vraie réussite que dans les films ou les romans. Si on cherche « l'amour » il faut se débarrasser de ce fantasme débile, commencer par s'aimer soi-même, s'écouter, observer, se méfier des conseils et chercher à comprendre et épouser la réalité. Combien de personnes ne trouvent rien, parce qu'elles ne cherchent pas à découvrir la vie, mais cherchent la confirmation de l'idée à priori qu'ils se font d'elle ? Une chose est certaine : la vérité n'est jamais semblable au rêve qu'on s'en est fait. Elle est différente et plus belle. C'est à chacun de nous qu'il importe de la trouver pour la vivre ensuite avec bonheur.

Basile philosophe naïf, Paris le 14 mai 2018

lundi 14 mai 2018

988 Affamer le peuple

Beaucoup de riches
Aiment affamer le peuple.
Parce que affamer le peuple
Valorise la richesse.
Si le peuple a faim
Être riche
C'est formidable.
Si tout le monde
A de quoi manger,
Être riche
N'a pas beaucoup d'intérêt.

Basile philosophe naïf, Paris le 14 mai 2018

987 Pourquoi tant de haine ?

Les jeunes me méprisent
Parce que je suis vieux.
Les femmes me méprisent
Parce que je suis un homme.
Les gens qui sont beaux me méprisent
Parce que je suis laid.
Les athées me méprisent
Parce que je suis croyant.
Alors que tous les humains
Méritent le respect,
Ont droit au respect,
Quel que soit leur âge,
Leur sexe,
Leur apparence,
Ou leur croyance.
Pourquoi tant de haine ?
Parce que les humains
Ne vivent pas en paix.
Depuis plus de dix mille ans
Ils connaissent le conflit originel.
Le résultat de ce conflit
C'est qu'au lieu d'être tous amis
Nous sommes tous ennemis.
Quelquefois
Difficilement
Rarement
Nous faisons la paix
Et nous devenons amis.
Mais beaucoup d'entre nous
Plutôt que chercher
À comprendre
Préfèrent compenser
En picolant
Ou devenant violent.
Ne pas aimer, c'est facile,
Aimer, c'est plus périlleux
Et difficile.
Quand la paix viendra
Nous serons tous amis.
Mais pour faire la paix
Il faut commencer
Par reconnaître
Que nous sommes en guerre.

Basile philosophe naïf, Paris le 14 mai 2018

samedi 12 mai 2018

986 Lever le verrou de la libido

Il y a plus de dix mille ans les hommes inventaient l'agriculture et l'élevage. Ils savaient donc au moins dès ce moment-là que l'acte sexuel était à l'origine de la génération chez les humains. Mais ils ignoraient l'existence de l'ovule, découverte en 1827 par Karl Ernst von Baët, et le fonctionnement de l'ovulation, décrit pour la première fois dans les années 1840 par Félix Archimède Pouchet et Charles Négrier. Ils ont donc cru que l'homme était l'ensemenceur actif de la terre passive féminine. Cette erreur sera à l'origine de nombre d'agissements violents, contrariants et désorganisateurs de la communauté humaine.

Le « sexe » deviendra une obsession mâle. Il verra la condamnation violente de la masturbation, « gaspillage de semences », de l'adultère, tromperie sur la qualité et l'origine, du plaisir féminin, inutile, de l'homosexualité, supposée être une erreur de comportements de genres, etc.

Obsédé par son rôle imaginaire d'unique « chargé de la reproduction humaine », l'homme va chercher à l'occuper le plus souvent possible et avec toutes les partenaires possible et imaginable. Quand la femme va esquisser un mouvement vers son émancipation de la lourde tutelle masculine, pour bloquer son chemin vers la liberté on lui proposera l'homme comme « modèle de conduite sexuelle ». Ce qui fait qu'à présent sous nos latitudes règne plus ou moins le concept de consumérisme sexuel. Selon ce concept le sexe serait un produit de consommation comme un autre. Et le rythme de sa consommation serait réglé par un phénomène physiologique et psychologique : la libido. Ce mot a été fabriqué par Freud en 1894. Souvent de nos jours on le voit utilisé comme s'il répondait à une incontournable vérité. Or la libido, telle qu'on nous la présente, est une pure mystification. Elle n'existe pas.

Il existe un poids culturel très ancien qui prétend que l'homme semeur doit semer autant qu'il peut, c'est-à-dire éjaculer le plus souvent possible dans un vagin. Ce poids, je l'ai ressenti et comment, à partir d'un certain moment de ma vie. J'avais vingt-deux ans étais « vierge » et ne m'en ressentais nullement mal. Étudiant, je côtoyais des fois des jeunes filles. Étais attiré par la morphologie féminine, mais l'acte sexuel ne m'intéressait rigoureusement pas. Ma famille et le médecin de famille allaient s'en inquiéter pour y mettre bon ordre. On s'arrangea pour charger une vague copine de me « déniaiser ». L'opération une fois réalisée, j'avais acquis le conditionnement type. Durant environ quarante-cinq ans, j'allais chercher et trouver parfois ma « partenaire sexuelle ». Sans vrai désir et pour suivre le troupeau, comme tout le monde ou presque tout le monde. J'avais été conditionné et ne m'en rendais pas compte.

En 2013, une histoire dite d'amour s'acheva pour moi. Et je m'interrogeais : comment une très belle amitié transformée en vie à deux avait pu ainsi tourner au vinaigre ? Car nous avons passé dans les mois suivant notre séparation par un moment de franche hostilité réciproque. À force de chercher je trouvais la réponse. L'erreur avait consisté à suivre le troupeau. Qui a fait de l'acte sexuel le péage renouvelable et réglementaire d'entrée dans « la vie à deux ». Cet acte sexuel conformiste et mal venu avait rongé petit à petit notre belle relation. Creusant plus loin je réalisais que depuis mon déniaisage je n'avais fait que suivre le conformisme régnant. J'avais cherché des partenaires sexuels suite à un conditionnement acquis et pas à un désir réel. Il ne fallait pas chercher plus loin l'origine du capharnaüm amoureux de ma vie sentimental. J'ai mis un terme à cette recherche de « la partenaire sexuelle idéale ». Et me sens beaucoup mieux. Entouré d'hommes obsédés par leur conditionnement antique, je vis dans la tranquillité sexuelle. J'ai levé le verrou de la libido qui m'empêchait de vivre. Je n'ai rien contre le sexe authentique. Mais le sexe artificiel acquis, je n'en veux plus. Il n'a rien d'intéressant pour moi. Et ces derniers temps je poursuis ma réflexion. Et écris et offre aux filles des poèmes désintéressés ou je leur exprime toute mon admiration. 

Basile philosophe naïf, Paris le 12 mai 2018

985 Un soleil au Moulin à Café

J'ai vu au Moulin à Café
Une dame élégante
Vêtue de jolies couleurs.
Mais je n'ai pas vu son visage,
À sa place
Brillait un petit soleil éblouissant.
Et puis j'ai compris
Que ce soleil
C'était le sourire éclatant de Marie.

Basile philosophe naïf, Paris le 4 mai 2018




Autre version, plus longue, finalisée début 2019 :


 Un soleil au Moulin à Café

J'ai vu au Moulin à Café
Une dame plus élégante
Qu'un paradisier
Chantant l'amour au printemps.
Mais je n'ai pas vu son visage,
À sa place
Brillait un petit soleil éblouissant.
Et puis j'ai compris
Que ce soleil
C'était le sourire éclatant de Marie.
Quand je le vois
Elle est pour moi
L'Aphrodite parisienne,
La déesse de beauté
De nos contrées,
La plus belle femme
Du monde entier.
Basile philosophe naïf, Paris le 4 mai 2018