samedi 25 août 2018

1052 Le chantage à l'acte

Le passé pèse de tout son poids sur le présent. Durant des millénaires la femme a été considérée par la plupart des hommes et encore aujourd'hui pour beaucoup d'entre eux comme un meuble, pas un être humain. Un meuble par vocation devant être possédé par un ou plusieurs hommes. Cette « possession » imaginaire se matérialisant par l'engagement du pénis du prétendu propriétaire dans le vagin de la prétendue propriété. Le terme « vagin » imaginé au XVIIème siècle par un homme, comme le mot « con » d'origine antique, sont dérivés de mots désignant un étui d'arme blanche.

Tout autour de cet acte de « possession » a été imaginé une mythologie et une terminologie dérivées. L'homme obtiendrait en agissant ainsi un plaisir automatique et inouï. S'il ne parvient pas à bander il serait « impuissant », c'est-à-dire faible. S'il est courageux « il a des couilles » ou « il en a ». Sous-entendu que la femme n'ayant pas lesdites choses est par définition incapable d'être courageuse. Et à l'homme il suffit d'avoir lesdites choses au bas du ventre pour être un héros. Le comique de l'affaire est que dans une bagarre, lesdites choses visées par un coup sont plutôt au désavantage de l'homme qu'elles rendraient prétendument héros.

Conditionnés par la culture dominante, la plupart des hommes sont obsédés par la recherche de l'acte. Le réaliser n'est-ce pas « posséder » l'autre ? « Prendre » l'autre ? Mais qu'en pense l'autre ?

Sujet d'énervement et de peur pour le gibier féminin ainsi désigné, l'obnubilation de la plupart des hommes pour l'acte est aussi pour un certain nombre de femmes un moyen de pouvoir sur les hommes qui les poursuivent. Elles pratiqueront le chantage à l'acte. Il peut suivre trois manières de faire : sois sage et tu auras peut-être ce que tu recherche. Sois sage sinon tu pourrais perdre ce que tu as (la voie ouverte vers la réalisation de l'acte). Et enfin, le pire sans doute : sois sage et tu retrouveras peut-être ce que tu avais et a perdu. Dans ce dernier cas on retrouve des hommes doux et pacifiques qui se sont fait piéger. Durant un temps ils ont pu rêver en ayant l'autorisation de faire l'acte. Puis on a fermé le magasin en promettant de le rouvrir peut-être un jour.

Quand j'étais conditionné comme l'essentiel du troupeau masculin, j'ai eu droit, comme d'autres, à ce type de piégeage. Un homme que j’ai connu me racontait comment il passait de longs moments la nuit à observer avec désespoir sa femme inaccessible qui dormait du sommeil du juste. Et il n'y comprenait rien. Son calvaire s'acheva le jour où sa femme décida de se débarrasser de lui et divorça. En l’occurrence c'est lui qui avait servi à son épouse de meuble durant plusieurs années. Les hommes qui connaissent ce sort sont nombreux et en parlent peu ou guère.

Seuls deux catégories d'hommes ne craignent pas le chantage à l'acte : les brutes et les sages. Les brutes ne tiennent pas compte de l'avis négatif de l'autre et se servent de force. Les sages, qui sont rares, ont renoncé à exiger quoi que ce soit. Car ils savent que tout ce qui relève du mythe de la possession est nul et ne corresponds pas plus à la réalité de la femme qu'à celle de l'homme. La mythologie de la possession n'apporte rien de juste et positif.

Ce qui est drôle, c'est qu'une femme habituée à pratiquer le chantage à l'acte se retrouve totalement déboussolée quand elle rencontre un sage. Elle qui est si fière de pouvoir dire « non » à l'autre et le manipuler, se retrouve à n'avoir rien à dire. Il ne lui reste plus qu'à prendre la fuite.

Tout ce théâtre répétitif et de mauvaise et médiocre qualité prendra sans doute fin un jour. Pour l'instant il n'a pas l'air d'en prendre le chemin. Il ne reste plus au sage qu'à rire, observer et se détendre en s'occupant d'autre chose que de se mêler à ces gesticulations superficielles de ses frères et sœurs humains. Ils sont comme des petits enfants mais ils sont grands et se croient adultes.

Basile philosophe naïf, Paris le 25 août 2018

lundi 20 août 2018

1051 Cuisine et peinture

La cuisine, je m'en suis rendu compte tout à fait dernièrement, est comme la peinture. En peinture on prend de jolies couleurs diverses et on tâche de réaliser avec une belle peinture. En cuisine on choisit quelques jolies saveurs diverses et on cherche ensuite à les combiner pour former avec un plat savoureux. C'est aussi simple que ça, et... à chacun ensuite de se débrouiller !

Les obstacles pour faire la cuisine sont divers. Notamment, se dire « je ne sais pas cuisiner ». Ne pas savoir prendre le temps pour cuisiner. Manquer de moyens matériels ou ne pas savoir composer son budget. Croire aux promesses fallacieuses des conseilleurs volatiles.

« Je ne sais pas cuisiner » est la phrase qui bloque quantité de cuisiniers potentiels. Elle est fausse, car tout le monde sait sommairement ou mal cuisiner. Partant de là tout le monde peut apprendre et progresser. Comme le disait vers 1940 un professeur de l’École des Beaux-Arts de Paris :« le génie est une longue patience ».

Mais pour apprendre et réussir il faut consacrer du temps. Habitué à ne pas en prendre pour cuisiner car ne cuisinant pas, il faudra apprendre à prendre le temps pour cette activité.

Le manque de moyens matériels peut être un obstacle, mais moins souvent qu'on le croit éventuellement. Je l'ai cru. Car j'observais le coût indécent de certains produits tels les fruits et légumes frais qui ont augmenté follement depuis janvier 2002. En fait il ne faut pas considérer le prix de chaque produit, mais globaliser la somme destinée à financer le repas. Dans cette somme, peu importe qu'un produit soit cher ou pas. L'essentiel est de ne pas dépasser le montant global envisagé. Et on peut ainsi se permettre d'acheter de bons produits et éviter les produits de faible qualité comme par exemple les tomates industrielles et sans saveur.

Quand dans une réunion amicale un des présents avoue ne pas savoir cuisiner et souhaiter apprendre, il se trouve des fois une bonne âme pour proposer de l'enseigner. Succès facile assuré auprès des amis réunis. Ah ! X va apprendre à Y à faire à manger ! N'en croyez rien. Ce genre de promesse dure le temps d'une soirée. X peut ne pas savoir grand chose et chercher à briller en société. Pour apprendre la cuisine, glanez des conseils à droite ou à gauche et ne comptez que sur vous même. Et, avec de la patience, ça marche. Beaucoup de cuisiniers amateurs vous le diront : ils ont appris par eux-mêmes.

Cuisiner est une activité fondamentale qui devrait être traitée comme essentielle dans notre société. On préfère nous laisser dans l'ignorance car le bonheur n'est pas une activité côtée en Bourse. Même des gens riches s'alimentent n'importe comment, j'en ai vu des exemples. Il faut réfléchir à ce qu'on mange. La cuisine est un art. Et comme tous les arts il peut s'apprendre.

Basile philosophe naïf, Paris le 21 août 2018


samedi 18 août 2018

1050 Pont Morandi

Ô Gênes,
Je t'aime !
Et pleure avec toi
Ton pont effondré
Et ton cœur endeuillé
Par un jour pluvieux
De l'été.

Basile philosophe naïf, Paris le 17 août 2018

Ponte Romandi

 O Genova,

Io ti amo !

E piango con te

Il tuo ponte crollato

E il tuo cuore in lutto

In una giornata piovosa

Dall'estate


Basile filosofo ingenuo, Parigi 17 agosto 2018

vendredi 17 août 2018

1049 Aliénor au cœur d'or

Si vous avez mis le pied
Dans un nid de vipères en jupons.
Si vous êtes tombé dans les bras
D'un cobra.
Dites-vous bien
Que si néanmoins
Vous pensez encore
Que la vie est belle,
Vous n'avez pas tort,
Car vous allez bientôt rencontrer
Aliénor,
La fille au cœur d'or
Et au regard de diamant
Qui efface tous les serpents,
Apaise en douceur
Et tarit tous les pleurs.

Basile philosophe naïf, Paris le 17 août 2018


Poème présenté et dit ainsi le 7 septembre 2018 à une soirée slam au Moulin à Café :

Dans le domaine sentimental je fais une concurrence absolument déloyale au rayon jardinage du BHV !

Question râteaux, ma collection est infiniment plus grande, riche et belle que celle du rayon jardinage de ce magasin !


Il fut un temps où je mettais 5 à 10 ans pour me remettre d'un râteau.

Avec mon dernier râteau  j'ai mis 19 jours pour me remettre. Il y a donc un progrès ! (rires)

Au bout de 19 jours j'étais prêt à prendre un nouveau râteau. Ce qui n'est pas encore arrivé, mais ne saurait tarder !

Pour marquer mon progrès dans ma capacité d'encaissement râtelière, j'ai écrit un petit poème.

Il s'intitule : "Aliénor au coeur d'or".


Si vous avez mis le pied
Dans un nid de vipères en jupon,
Si vous êtes tombé dans les bras
D'un cobra,
Et que vous pensez encore
Que la vie est belle,
Vous n'avez pas tort,
Car vous allez bientôt rencontrer Aliénor
La fille au cœur d'or
Et au regard de diamant
Qui dissout tous les serpents
Apaise en douceur
Et tarit tous les pleuirs.

1048 Un amour de vingt-cinq jours

Cet « amour » a duré vingt-cinq jours, peut-être soixante, ou quarante, même plus, même moins. Je n'ai pas compté sur le coup. L'essentiel de sa durée est qu'elle a été limitée. Durant ce temps-là j'ai eu le sentiment d'être aimé par une personne que j'aimais. Précision indispensable, ce n'était pas un amour sous la forme conventionnelle classique. Nous ne couchions pas ensemble. C'était du sentiment. Et ma foi tant pis pour les catégoriseurs qui prétendent faire coïncider l'amour avec un mode d'emploi, une sorte de cahier des charges. Où l'amour est résumé à une affaire de zizis avec un emballage de sentiments et de notes d'électricité payées en commun.

Au bout d'un moment la personne que j'aimais n'a pas supporté la situation et m'a envoyé au diable. Le plus curieux est que je n'ai pas trop mal pris la chose. Pour une fois je ne voyais rien à me reprocher et tous les torts pour la première fois étaient de l'autre côté. C'était nouveau comme situation vécue. L'amour n'était pas supportable pour l'autre. Je n'avais rien fait qui justifiait le rejet de ma personne. Ce rejet n'était en rien condamnable ou inadmissible, si ce n'est l'incohérence et la mauvaise foi du discours qui l'accompagnait. L'autre partie avait besoin d'un motif. Il aurait suffit qu'elle dise qu'elle n'avais plus envie de cette situation. Je n'aurais rien eu à redire. Toutes les choses ont une fin. Mais là j'ai eu droit à des reproches imaginaires qui n'étaient pas à l'honneur de celle qui les invoquait.

Reste le positif de la situation vécue et révolue. Il était des plus intéressant et instructif. J'en soulignerai un épisode qui m'a frappé.

Nous étions assis tous les deux dans le métro parisien. Trois jeunes filles sont venues s'asseoir non loin de nous. Elles étaient d'une très grande beauté. Leur tenue des plus déshabillée. Au point que mon amie a éprouvé le besoin de leur adresser la parole pour les mettre en garde contre les réactions éventuelles du public masculin. C'était des étrangères.

Ce qui m'a frappé, c'est qu'alors qu'elles étaient pas loin de moi je n'ai éprouvé aucun désir particulier de les regarder. Tandis que d'ordinaire je suis plutôt fasciné par la belle plastique féminine. Et que mon regard est attiré par de telles jolies personnes. Là, rien, je n'en éprouvais aucune envie. Le sentiment d'aimer et être aimé par mon amie neutralisait ma curiosité. C'était étrange et intéressant.

Par la suite, j'ai constaté que mon attirance pour admirer les jolies filles qui passent s'était défaite un peu comme un ressort encore présent mais qui s'est cassé. Puis mon amie m'a envoyé au diable et cette envie de regarder les jolies filles qui passent m'est revenue bien vite. Cette envie qui finalement n'aurait pas un motif esthétique, mais témoignerait d'une faim d'amour inassouvie. Quand elle est assouvie, cette envie s'effacerait.

Je l'éprouve sans pensées particulières ou vœux particuliers. Ceux qui se sentent aimés et aimant verraient donc changer leur manière de regarder les jolies personnes du sexe opposé. Et ce serait la conséquence des sentiments réciproques simplement vécus avec une autre personne. Ces sentiments nous feraient entrer en quelque sorte dans une autre dimension relationnelle, totalement inhabituelle. Elle pourrait effrayer ceux et celles qui n'y sont pas habitués. Ce qui expliquerait la fuite de mon amie après vingt-cinq jours. Certains oiseaux n'ont pas d'ailes et ne volent pas. Elle a été comme un oiseau qui ne vole pas et s'est subitement envolé. Elle a pris peur et mis un terme à cette situation nouvelle qui l'effrayait. Souhaitons-lui bon voyage et bon vent. Et concentrons-nous sur la perspective d'autres rencontres et d'autres éventualités. D'une ampleur, espérons-le, de plus de vingt-cinq jours.

Basile philosophe naïf, Paris le 17 août 2018

1047 Abordage

J'ai longtemps navigué dans les tempêtes
Frêle esquif perdu dans l'océan,
Je cherchais à aborder
Les hautes falaises du Continent incertain.
Et puis un jour j'ai aperçu un fanal
Qui m'indiquait un étroit passage
Vers une crique tranquille et abritée.
J'ai abordé sur la plage
Mon pied a touché terre.
Puis j'ai été rejeté à la mer,
Le fanal s'est éteint.
Mais j'ai conservé dans mon cœur
L'empreinte du pied
Sur la plage incertaine,
Et ce souvenir
M’imprègne tout entier
D'une joie irrévocable
Et inextinguible.

Basile philosophe naïf, Paris le 16 août 2018, 0 heure

mardi 14 août 2018

1046 Confort et inconfort

Le chemin qui mène à la vérité est étroit, escarpé et parfois traître et dangereux.
Le chemin qui suit le mensonge est monumental, confortable et accueillant.
Le confort du mensonge.
L'inconfort de la vérité.
Quand on approche de la vérité, on abandonne la tranquillité.
La vérité est confortable, mais met mal à l'aise ceux qui la rencontre sans la reconnaître.
Certains préfèrent tenter d'aimer Dieu plutôt que tenter d'aimer leur prochain.
Le Temps maîtrise tout, en allié ou en ennemi, c'est selon.
Connaître et reconnaître la profondeur de son ignorance.
Le paon qui fait la roue a une très petite tête.
Il faut rencontrer beaucoup de cailloux pour découvrir un diamant.

Basile philosophe naïf, Paris le 14 août 2018

lundi 13 août 2018

1045 Attachement

Attaché
À ton amitié
J'ai choisi
De t'enfermer
Dans la cage
Dont il est
Rigoureusement
Impossible
De s'échapper :
La cage
Dont la porte
Reste
En permanence
Ouverte.

Basile philosophe naïf, Paris le 13 août 2018

1044 Une nouvelle amie

Je me suis fais
Une nouvelle amie,
Et me suis aperçu
Qu'elle avait
Plein de copains :
120 000 Saints Innocents,
11 000 Vierges,
12 Apôtres,
1 Jésus-Christ,
1 Vierge Marie,
1 Bon Dieu.
Ils se sont tous invités chez moi,
Et je me suis aperçu
Que, ô miracle !
Ils tenaient tous
Dans ma maison.

Basile philosophe naïf, Paris le 13 août 2018

1043 Faire le bien

J'essaye toujours
De faire le bien,
Et y arrive
Parfois.
Et cela
Je le fais
Par amour du bien.
On me prouverait
Que faire le bien
Ne me rapporte rien.
Et même
Que faire le mal
M'assurerait mon bonheur,
Je préférerais toujours
Essayer
De faire le bien,
Et parfois
Y arriver.

Basile philosophe naïf, Paris le 13 août 2018

dimanche 12 août 2018

1042 C'est toi

Il y en a
Qui pour être heureux
Veulent construire un empire.
Mon empire,
C'est toi.
Il y en a
Qui pour être heureux
Veulent bâtir un palais.
Mon palais,
C'est toi.
Il y en a
Qui pour être heureux
Veulent faire un voyage spatial.
Mon voyage spatial,
C'est toi.
Il y en a
Qui veulent le soleil, la lune et les étoiles.
Mon soleil, ma lune et mes étoiles,
C'est toi.

Basile philosophe naïf, Paris le 12 août 2018

jeudi 9 août 2018

1041 Ménage à trois

Nous faisons ménage à trois
Une amie et moi.
Car si mon amie m'aime
Et j'aime mon amie
Elle aime aussi
La solitude même.
Alors, des fois
Pour respecter son amour
Pour la vie solitaire
Durant jours, nuits, soirées
Je ne lui écrit pas
Et ne lui téléphone pas.
Ainsi comme ça
Je ne dérange pas
Mon amie,
Et notre ménage à trois
Est uni, prospère
Et plein de vie.

Basile philosophe naïf, Paris le 1er août 2018

1040 Mieux que l'amour et l'amitié

Il y a l'amitié
Être bien avec quelqu'un.
Et il y a l'amour
Être bien avec quelqu'un
Coucher avec
Et produire
Beaucoup d'endorphines.
Mais les endorphines
C'est comme tout,
Quand il y en a trop
Ça devient un poison.
Il y a mieux
Que l'amour
Et l'amitié,
Ça s'appelle
L'amitié bien partagée.

Basile philosophe naïf, Paris le 30 juillet 2018

1039 L'erreur majeure

Les humains se croient
Le centre de l'univers,
Alors que le seul centre
De l'univers,
S'il existe
C'est Dieu.

Basile philosophe naïf, Paris le 30 juillet et le 1er août 2018

1038 Le Grand jeu ou État de la situation

Le monde est comme
Une gigantesque et interminable
Partie d'échecs.
L'échiquier
C'est l'univers.
Les pièces sont les humains.
D'un côté
Il y a les anges vertueux,
De l'autre
Les démons pervers.
Et nous pouvons être blancs ou noirs
Selon que nous choisissons
D'être avec les anges
Ou avec les démons.

Basile philosophe naïf, Paris le 30 juillet 2018