La caresse est un art
méconnu et maltraité. Quantité de très braves gens sont des
cancres en câlins. Comment remédier à cette calamiteuse
situation ? Prétendre enseigner la caresse sans travaux
pratiques est une farce. Prétendre en faire des travaux pratiques
ressemble à une invitation au libertinage et à la « sexualité
de groupes ». Le libertinage et la sexualité de groupe on en
pense ce qu'on veut. Pour ma part je ne suis pas amateur et ne
souhaite pas présentement pratiquer ce genre de chose.
Depuis 1986, j'ai mis
plus de trente ans à étudier l’art de la caresse. Pour
transmettre ce savoir il existe un moyen simple et neutre : la
caresse étendable. C'est-à-dire la caresse limitée à un espace
neutre et limité de l'épiderme. Elle pourra ensuite être
pratiquée sur des surfaces plus larges en dehors des cours et de la
présence du professeur.
Deux choses guident la
qualité de la caresse : la connaissance du véritable toucher
et la disposition mentale adéquate. Le véritable toucher est
difficile à expliquer en théorie. Disons qu'il s'agit d'être senti
par l'autre et non de sentir l'autre. La disposition mentale adéquate
consiste à renoncer à anticiper en particulier l'acte sexuel ou ce
qui y ressemble. Pour être présent à ce qu'on fait il faut éviter
de se projeter dans le futur.
D'un point de vue
pratique la zone expérimentale pour l'étude pratique de la caresse
pourra se limiter à une main et un bras, par exemple toujours le
bras droit, de la pointe des doigts jusqu'à la saignée du coude.
Entre le moment où m'a
fait ressentir le véritable toucher et celui où l'ayant analysé
j'ai pu le reproduire, il s'est passé deux ans. Des années ont été
nécessaire pour me perfectionner et y prendre plaisir. C'est un
travail de longue haleine. Le véritable toucher n'est pas à
proprement parlé sexuel, mais humain et communiquant. Pour parvenir
à le pratiquer vraiment une pleine conscience de ce qu'on fait est
nécessaire. Pour acquérir cette conscience des décennies m'ont été
nécessaires.
La plupart des humains
n'ont même pas idée de ce que représente la caresse authentique,
le véritable toucher. Pour eux le phénomène n'existe pas. Ils sont
analphabètes tactiles. Le seul moyen de faire reculer
l’analphabétisme tactile c'est d'alphabétiser tactilement. Si
cela est possible. Je tâcherai de m'y employer.
Il existe de rares îlots
d'alphabétisme tactile, de très rares personnes qui savent
caresser. On les croise parfois. J'en ai aperçu et les ai identifié
sans même leur parler. Les personnes de leur entourage n'ont
généralement pas clairement conscience de ce à quoi elles ont
affaire. Au mieux elles diront : « untel ou unetelle est
très doux. »
La caresse authentique
pourrait si elle était largement diffusée rendre meilleur et plus
heureux les hommes. Ce sera peut-être le cas un jour. En tous cas on
ne peut que le souhaiter. Présentement nous sommes très largement
envahi par un torrent de bavardages imbéciles sexualisants dont les
jeunes sont les premières victimes. C'est ainsi que j'ai connu des
jeunes filles qui s'interrogeaient à propos de savoir quand et avec
qui elles allaient faire sauter leur virginité. Une d'elle me l'a
peut-être même proposé. Je n'ai pas donné suite à sa demande. La
sexualité mécanique et programmée ne me concerne pas. Ce que je
recherche c'est l'authenticité.
Il y a bien plus de
choses à trouver et explorer dans le domaine de la caresse
authentique que dans le domaine de tous les libertinages superficiels
et stupides qu'on nous propose de pratiquer.
Basile, philosophe
naïf, Paris le 2 juillet 2017
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