La fin du patriarcat
arrivera quand les hommes renonceront d'eux-mêmes à prétendre
avoir une position dominante sur l'ensemble des femmes. Ce mouvement
de dépatriarcalisation ne se fera pas instantanément, mais
progressivement. Il a déjà commencé. Il n'est pas rare que je
rencontre en France et à Paris des hommes qui souhaitent voir la fin
du patriarcat et y contribuent. Par exemple, un homme à qui je
passais mon texte d'une page intitulé « Appel aux femmes »,
s'empressait de me dire : « je vais le lire à mes
filles. » Ce n'est pas un cas unique comme réaction orientée
ainsi.
Se dépatriarcaliser
consiste pour un homme a renoncer à quantité d'habitudes de pensées
et de comportements. Par exemple, si j'aperçois une jolie fille dans
un lieu public, ma pensée si elle est patriarcalisée tendra à en
faire à mes yeux un morceau de viande à baiser. Mon regard, s'il
est patriarcalisé passera en revue ses « avantages ».
Comme par exemple ce macho qui me disait il y a peu d'années :
« quand j'aperçois une femme, je m'intéresse d'abord à son
regard, puis sa bouche et ses seins. » On aurait cru les propos
d'un boucher choisissant sa bête sur pied.
Quand un homme
patriarcalisé contemple une jolie femme, il va l'analyser comme une
addition de quartiers de viande et des diverses façons de les
consommer. J'ai longtemps suivi ce mode de regarder les filles. Je
l'ai jeté par dessus bord. À
présent, si je vois une jolie fille dans un lieu public, je me
contente de me dire : « voilà une femme, comme elle est
belle ! » et c'est tout.
Le patriarcat développe
des fantasmes contradictoires et irréalisables. Une jolie femme doit
être tout à la fois facile et fidèle. Elle doit être tout à la
fois une sainte et une putain. L'homme patriarcalisé n'arrive pas à
voir dans la femme un être humain. C'est juste une série de trous à
boucher. Et pour y arriver pratiquement tous les moyens sont bons. La
pression morale qui fera accepter de dire oui est sensée respecter
la femme.
L'homme patriarcalisé
pense tout le temps à « la chose ». Il confond se
masturber dans un vagin et « faire l'amour ». Il croit
qu'une jolie femme qui se déplace seule en ville est forcément
sexuellement disponible. Alors, il harcèle les jeunes filles et
jeunes femmes qui se déplacent seules dans les espaces publics :
parcs, avenues, magasins, autobus, etc. L'homme patriarcalisé
attache une grandiose importance à la taille de son sexe, surtout
quand il est en érection.
L'homme patriarcalisé
croit que l'attirance pour une femme signifie forcément chez l'homme
un besoin de coït. Et d'autant plus s'il y a érection et émission
des glandes de Cowper. L'homme pariarcalisé est victime de
l'orgasmoscroquerie. Celle-ci consiste à affirmer qu'il existerait
une sorte de jouissance unique et suprême atteignable par l'homme en
éjaculant dans un vagin. Que cet instant de shoot endorphinien
serait le but-même de l'existence. Alors que la plupart du temps
quand un homme éjacule, ce qu'il fait trop souvent, étant un drogué
de la masturbation, l'homme ne ressent pas grand chose, voire même
peut avoir mal. Cette réalité est un sujet tabou dans notre
société. En effet, si nous savons la vérité, où se trouve alors
la supériorité sexuelle masculine dont on nous parle tant ?
Il suffirait pour l'homme
d'éjaculer pour jouir. Quelle farce !!! Mais si on remet en
question ce boniment, quelle supériorité sexuelle a l'homme sur la
femme ? Il n'en a aucune. L'admettre est bien ennuyeux pour les
machos. Machos qui se croient mieux lotis sexuellement que les
femmes. Mais la vraie question n'est pas la jouissance sexuelle mais
la communication. Un sexe qui en opprime un autre n'est pas un sexe
libre. Et sans liberté il n'y a pas de bonheur réel possible. Juste
au mieux son esquisse, le temps de nous faire rêver à ce que
pourrait être la vie humaine enfin débarrassé du poids du
patriarcat et de ses conséquences calamiteuses et destructrices.
Basile, philosophe naïf, Paris le 5 juillet 2017
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