lundi 30 avril 2018

958 Histoire de l'Humanité

L'histoire de l'Humanité compte trois parties, dont une révolue, une en train de disparaître et une troisième et dernière en train d'apparaître. Avant ces trois parties ça était l'époque des Temps primitifs. C'est-à-dire quand les humains suivaient exactement leur instinct primitif initial et rien d'autre. Vers la fin des Temps primitifs, les humains par jeu commencent à inventer des industries. Elles vont interagir sur eux et entraîner l'éclosion de leur conscience en particulier saisonnière et temporaire. Ils acquerront ainsi la conscience de l'écoulement du temps et du retour des saisons.

En ces temps-là ils réaliseront qu'à divers moments, pour des motifs inconnus et mystérieux, les femmes se retrouvent grosses et mettent au monde les enfants. Cette découverte les frappera, les émerveillera et les amènera à magnifier la femme. Ce sera le début du premier temps de l'histoire humaine : le temps de la femme, parfois aussi baptisé « matriarcat ».

Une amie, Nathalie, m'a fait remarquer que cette époque d'adoration de la femme se caractérise par des statuettes représentant des femmes aux seins énormes, au ventre proéminent, au sexe hypertrophié. Ces figurines, telle la Vénus de Willendorf ou la Vénus de Lespugue, soulignent le caractère reproducteur de la femme. Fonction qu'elle occupe alors pour des raisons mystérieuses. Les humains n'ont pas encore fait le rapprochement entre l'acte sexuel et la grossesse qui en résulte éventuellement. Ces statuettes ont environ vingt-cinq mille ans d'âge.

Au temps de la femme ou matriarcat va succéder le temps de l'homme ou patriarcat. Ce temps débute il y a plus de dix mille ans. Nous en vivons présentement la fin. Cette fin a commencé vers 1840. Pour comprendre la fin du patriarcat il faut comprendre et analyser son début.

Il y a plus de dix mille ans les humains font une découverte bouleversante. C'est l'homme qui déposant sa semence dans le sexe féminin provoque la grossesse. Mais les humains n'auront aucune conscience de l'existence de l'ovulation. Ils en concluront que la femme est une sorte de terre passive où l'homme actif dépose sa graine. D'où la conclusion que la femme n'est rien et l'homme est tout. Cette manière erronée de considérer la reproduction est au moins contemporaine de l'invention de l’agriculture et de l'élevage. C'est pourquoi on peut la dater approximativement en fonction des vestiges des débuts de ces deux activités.

Cette croyance dans la prééminence de l'homme sur la femme créera un immense déséquilibre. L'homme se verra supérieur et dominant, propriétaire de « sa terre », la femme. Ça le rendra fou.

C'est de bonne foi qu'il va ainsi se tromper. L'ovulation, il ne sait pas ce que c'est. Elle ne sera décrite par deux géniaux médecins français que vers 1840. L'un, Félix-Archimède Pouchet est de Rouen, l'autre, Charles Négrier est d'Angers. Fait significatif, leur immense découverte n'est pratiquement pas mentionnée. En tous cas elle n'est pas reconnue à sa juste valeur qui est immense.

Le patriarcat a perdu son origine, sa justification, sa raison d'être, il doit et va disparaître. Sa source s'est tarit il y a un peu moins de deux siècles. Ensuite ce sera le temps de l'union ou de l'amour. Après le matriarcat et le patriarcat viendra ce que j'ai appelé « le nazdarisme » : la bonne entente entre l'homme et la femme, sur une base pacifique et égalitaire. Cet avènement prendra peut-être encore un ou deux siècles. Ce qui est bien peu en regard de la durée des deux premiers temps de l'histoire de l'Humanité. Ce sera aussi la fin des guerres et le début de la paix perpétuelle à laquelle rêvent bien des humains depuis plusieurs milliers d'années. Nous ne verrons sans doute pas cette époque, mais nous pouvons toujours aller dans son sens. Favoriser sa venue et avoir confiance dans l'avenir de l'Humanité. Qui reposera enfin sur le Bonheur, la Paix, la Tendresse et l'Harmonie.

Basile philosophe naïf, Paris le 30 avril 2018

dimanche 29 avril 2018

957 Amour et enfumage

La première cause de décès dans la jeunesse c'est le suicide. La première cause de suicides dans la jeunesse c'est « l'amour ». C'est aussi la cause de quantité de suicides et conduites à risques chez des sujets plus âgés. C'est pourquoi je n'aime pas du tout les discours, livres, poèmes, articles, films qui idéalisent frénétiquement « l'amour ». Ils contribuent chaque année à des drames nombreux.

Quand on parle de « l'amour » on a très souvent affaire à un vrai enfumage. Derrière ce mot on trouve des choses très variées qu'on refuse ainsi de vraiment décrire et analyser.

Ainsi très nombreuses sont les femmes qui suivent quatre grandes étapes dans leur vie « amoureuse ». La première c'est la recherche idéaliste de l'amour avec un grand A. Puis vient la très prosaïque recherche d'un mâle reproducteur qui assumera sa charge de père. Ensuite, la question reproductrice résolue ou non la femme cherchera un amant d'occasion. Qui aura déjà servi à une autre. Enfin, la femme cherchera un bâton de vieillesse. À chaque fois on dira qu'elle cherche « l'amour » alors qu'il s’agit ici de phénomènes particuliers très différents.

Les mâles reproducteurs congédiés par leur compagne forment un vivier d'amants d'occasion idéal pour des cœurs solitaires féminins et déjà un peu âgés. Les bâtons de vieillesse ont un rôle de garde-malade potentiel ou effectif évident. Ils sont également l'objet d'exigences charnelles et de jalousie aiguë de la part des femmes qui les recherchent. Quantité d'hommes finissent par préférer le célibat au rôle d'amant d'occasion ou de bâton de vieillesse. C'est là l'assurance d'une vie plus libre et tranquille.

J'ai 67 ans. Le rôle d'amant d’occasion ou de bâton de vieillesse ne m'intéresse pas. Quand bien-même il m'est parfois très difficile moralement de connaître une certaine solitude. Mais « la solitude à deux » m'apparaît d'évidence ô combien plus difficile et pénible à vivre.

La quasi totalité des hommes sont patriarcaux et ne respectent pas la femme en tant qu'être humain. Résultat, ils ne parviennent pas à témoigner de leur amour pour elles. Elles, de leur côté, de ce fait ne rencontrant jamais l'amour masculin adulte ne savent pas ce que c'est et ne savent pas l'identifier.

Les femmes ainsi que les hommes ignorent pratiquement tous ce qu'est l'amour entre adultes. Leur comportement s'en ressent. Comme les enfants apprennent en regardant les adultes, s'inspirant d'eux, les imitant, cherchant à leur plaire, à leur tour ils ignoreront ce que c'est que l'amour adulte.

Celui qui cherche à savoir ce que c'est peut le découvrir au moins partiellement. Mais pour autant son entourage ne changera pas. Le résultat sera un sentiment très fort d'isolement. Un peu comme un voyant qui se retrouverait dans une société formée d'aveugles. Sa perception pourra le faire singulièrement souffrir face à des aveugles persuadés de voir et entêtés dans la poursuite de leurs erreurs. La recherche philosophique, quand elle aboutit à des progrès réels peut se révéler singulièrement périlleuse, conduire à la dépression et à la folie.

Il est certain que des philosophes isolés ont très mal finis, quand ils n'ont pas tout simplement subit la persécution des non voyants qui les entourent. Dernièrement, dans un grand pays d'orient, une speakerine de la télévision qui avait déclaré l'union libre compatible avec le respect des humains s'est retrouvé jetée en prison pour dix années. La persécution peut prendre une tournure plus subtile. On déclare que telle personne est simplement bizarre. On l'écarte. On la marginalise. On l'isole. Elle fini dans la folie, la drogue, l'alcoolisme, le suicide. On déclare alors que c'était sa responsabilité et la preuve qu'il vaut mieux être « comme tout le monde » plutôt que d'être « bizarre ». 

Basile philosophe naïf, Paris le 28 avril 2018

samedi 28 avril 2018

956 Quelques blagues

Je revendique la paternité de quelques blagues :

J'aime les pastèques frites !

Quel est l'arbre le plus hypocrite ? Réponse : le tilleul, car les tilleuls mentent.

Comment dit-on en japonais au revoir, la quantité est limitée ? Sayonara pas pour tout le monde !

Comment dit-on bonjour en japonais ? Konnichi-oua-oua, la caravane passe !

Basile, philosophe naïf, Paris le 28 avril 2018

955 Délices parisiennes

Qu'il est doux
Dans le métro parisien
De respirer
Ce délicieux mélange de sueurs
Et de gaz d'échappement,
On se dit
Qu'on est à Paris !
C'est merveilleux,
Oui c'est bien mieux
Que prendre le train
Pour aller très loin
Mourir d'ennui
Près des pics et des abîmes
En respirant l'air des cimes,
Ou sur des plages de sable fin
En respirant l'air marin.

Basile philosophe naïf, Paris les 20 et 28 avril 2018

vendredi 27 avril 2018

954 Situation étrange

Dans le métro parisien
Vers l'heure de pointe
J'ai senti soudain
Quelqu'un coller ses fesses
Contre les miennes.
C'était une situation étrange
Car je tournais le dos
À la personne commettant
Cet acte délictueux
Et ne savais s'il s'agissait
D'une dame
Ou d'un monsieur.
Au moment de descendre
Je me suis retourné
Et constaté
Qu'il ne s’agissait
Ni d'une dame
Ni d'un monsieur,
Mais d'un sac à dos
Porté par un homme
Plutôt bas.

Basile philosophe naïf, Paris le 20 avril 2018

953 Paris au printemps

C'est bientôt l'été
À Paris.
Les filles
Hardiment
Se déshabillent.
Il arrive que mon regard
Grimpe le long d'une cuisse,
Dégringole dans un décolleté
Où sommeillent
Deux merveilles jumelles,
Ou s'attarde sur un dos
Délicieusement dénudé,
Ou l'arrondi d'un joli cul
Pris dans la toile fine
D'un vêtement léger
Et justement ajusté
Qui laisse deviner
Ce qu'on voudrait voir
Dans la pénombre
D'une chambre à coucher.
On dit de moi
Que je suis « un obsédé »,
Mais est-ce une tare
Est-ce un tort
D'être ainsi fasciné
Par la beauté des courbes féminines
Merveilleusement exaltées
Par la lumière du soleil de l'été ?

Basile philosophe naïf, Paris les 20, 21 et 27 avril 2018

952 Recette du malheur

Vous commencez par baptiser le malheur
Bonheur
Et vous faites tout pour y arriver.
Autre recette du malheur :
Vous commencez par baptiser le bonheur
Malheur
Et vous faites tout pour l'éviter.
Recette du bonheur inattendu :
Vous commencez par baptiser le bonheur
Malheur
Vous faites tout pour l'éviter
Et vous y arrivez quand même.

Basile philosophe naïf, Paris le 19 avril 2018

951 Bonheur

Je n'ai jamais été
Aussi heureux qu'aujourd'hui
Car j'ai retrouvé mon âme d'enfant.
Quand j'étais enfant
Il me suffisait de ne pas avoir froid,
Pas avoir faim,
Pas avoir soif,
Pas avoir mal,
Pas avoir envie
D'aller aux toilettes,
Pour me sentir parfaitement heureux.
C'est aujourd'hui ainsi
Que je ressens la vie.

Basile philosophe naïf, Paris le 18 avril 2018

mercredi 18 avril 2018

950 Une amie et moi

Nous n'avons que quarante-sept ans
De différence d'âge.
Qu'est-ce que c'est
À l'échelle cosmique ?
Et surtout
Ne me dites pas
Que « je pourrais être son père » !
Ce n'est pas vrai,
Je pourrais être
Son grand-père.

Basile philosophe naïf, Paris les 17 et 18 avril 2018

949 Plaisir divin

Comme c'est agréable
D'être amoureux
D'une jeune fille !
C'est comme si
Une tendre plante
Vous poussait dans le cœur
Et qu'à son pied
Une source d'eau claire
Jaillissait.
Son doux murmure
Se trouvant soudain couvert
Par le bruyant et joyeux concert
De tous les oiseaux du Paradis.

Basile philosophe naïf, Paris le 17 avril 2018

mardi 17 avril 2018

948 Changer le protocole relationnel amoureux

Partout où vivent les humains, les relations dites « amoureuses » sont régies par un protocole relationnel traditionnel. Celui-ci varie suivant les régions, mais conserve des points communs partout. Cette apparente universalité a fait croire aux humains que ces points étaient naturels, inévitables et bienvenus. Quand on observe le protocole relationnel traditionnel dominant, par exemple à Paris, on constate qu'il est mauvais, calamiteux, inadapté et source de très nombreux drames. Sa grande source de nuisances réside dans le fait qu'il ajoute systématiquement à l'amour l'acte sexuel qui serait soi-disant obligatoire et démonstratif de la réalité des sentiments amoureux. Sentiments qui devraient être soi-disant forcément merveilleux, exclusifs, jaloux, entre personnes d'âges voisins, désireuses de fonder une famille, ayant les moyens matériels de l'assumer, etc.

Ce protocole est mauvais, car il est à l'origine chaque année d'une multitude de divorces et séparations, du très cruel sentiment de solitude ressenti par des millions de gens et de milliers de dépressions, de centaines de suicides, violences et crimes dits « passionnels », et d'innombrables conduites à risques, notamment alcooliques, tabagiques, médicamenteuses et toxicomaniaques. Mais, au lieu de remettre en cause ce mauvais protocole, la plupart des gens répètent comme des perroquets le discours traditionnel : « le seul problème pour que ça marche est qu'il faut trouver la bonne personne et alors tout ira bien ». Pour justifier ce propos on a toujours un couple témoin ou une époque hélas révolue à citer en exemple. Mais il y a des millions de personnes qui vivent en région parisienne. Et comme par hasard on n'arrive autant dire jamais à rencontrer « la bonne ».

Quand on sort visiblement et sans se cacher du cadre du mauvais protocole relationnel traditionnel amoureux on est très mal vu. Après en être sorti depuis quelques années, j'ai l'intention bien arrêtée de ne pas m'en cacher. Car j'ai élaboré et lancé un autre protocole, le protocole nazdariste ou nazdarien, qui me convient très bien. Et que résume ce poème :

La conscience de l'Amour

Aimer en rêvant
Que l'autre vous prenne dans ses bras
Non.

Aimer en demandant
Que l'autre vous prenne dans ses bras
Non.

Aimer en exigeant !
Que l'autre vous prenne dans ses bras
Non.

Aimer en regrettant
Que l'autre ne vous prenne pas dans ses bras
Non.

Aimer
Simplement en aimant,
Telle est la conscience
De l'Amour.

Basile philosophe naïf, Paris le 17 avril 2018

La perspective de me faire détester par quelques-uns suite à l'adoption de ce nouveau protocole m'apparaît très rafraîchissante. Cette possibilité de me faire mal voir existe depuis peu. J'en ris par avance. Dans un lieu sympathique, les habitués sont d'un atterrant conformisme sexuel. Ce qui fait qu’ils pensent qu'on doit absolument avoir son copain ou sa copine. Et la relation avec cette personne se singularise par les activités sexuelles qui font dire que « on est ensemble » ou « on sort ensemble ». Problème : je n'ai aucune envie d'obéir à pareil ultimatum qui nie ma liberté. De plus, je ne pratique guère ces activités dites « sexuelles » et ne me sent nullement mal de fonctionner ainsi.

J'ai envie de beaucoup de tendresse, y compris dormir en charmante compagnie, mais sans pour autant chercher à pratiquer ce que les églises ont baptisé « l'acte de chair ». Précision : je ne suis nullement un opposant à la sexualité ou une personne qui a fait vœu de s'en détacher pour toujours. Je suis pour l'authenticité, la sincérité, quitte à être non conformiste. Il y a des années, quand la fille d'une amie m'a fait des propositions sexuelles explicites en m'offrant la vue de son intimité, je n'ai pas donné de suite. Mon premier et très simple motif pour agir ainsi était que je n'en avais pas envie. Le second était que ça n'aurait eu aucune signification. Le troisième que cette jeune fille était très imprudente en agissant ainsi, car 90 % des hommes à ma place l'aurait certainement violée. Je savais que suivre son invitation aurait été un viol, car à l'époque elle était vierge et attachée à conserver sa virginité. Elle me l'avait dit. Elle faisait preuve d'imprudence et incohérence dans sa conduite. Il ne s'est rien passé de fâcheux. Sa mère a bien eu raison de me faire confiance en m'envoyant durant les vacances sa très jolie fille alors âgée de quinze ans et en paraissant dix-huit.

J'ai parlé récemment à une jeune fille C'est une personnalité riche et réfléchie. Au Québec on appelle ce genre de personne « une vieille âme », pour souligner sa précoce maturité. Cette jeune fille m'a fait part de son enthousiasme pour mes écrits philosophiques. Et de son total accord avec mes idées. S'agissant de la tendresse, du toucher, quand nous nous sommes quittés, nous nous sommes spontanément et naturellement très affectueusement étreints. C'est du nazdarisme. Ce qui me ramène à la question du protocole relationnel amoureux et son changement.

Demain, si je revois cette jeune fille nous nous saluerons très affectueusement. C'est ce qui risque fort d'arriver. Tous les gentils impuissants en tendresse qui nous entoureront alors concluront autre chose que la réalité de notre relation nazdarienne non conformiste. Ils seront indifférents, jaloux, envieux ou indignés. Certains chercheront à ce que je précise de quoi il s'agit. Or je trouve indiscret et mal séant de vouloir détailler la vie intime des autres. Je n'interroge pas les personnes que je rencontre sur leur vie privée. Je ne donnerais pas de précisions du genre : « elle n'est pas ma copine, c'est juste de la tendresse », etc. Ça ne regarde personne à part elle et moi. Nous n'avons pas de comptes à rendre au tribunal de la rumeur ! Résultat : je me ferais très mal voir par certains. Comme j'ai presque cinquante ans de plus que cette jeune fille, je suis sûr que les critiques venimeuses iront bon train. En mon absence, comme de bien entendu. J'en ris d'avance bien fort rien que d'y penser. Le vrai Amour échappe aux normes outrancièrement sexualisantes régnantes présentes dans le protocole relationnel amoureux traditionnel. Le nouveau protocole nazdariste ou nazdarien arrive et fera disparaître progressivement l'ancien. Je n'ai pas d'autres intentions amoureuses que celles exprimées par le poème : « Aimer simplement en aimant, telle est la conscience de l'Amour. »

Il n'y a pas besoin d'aller sur la Lune ou en Amazonie pour découvrir des choses nouvelles car jusqu'à présent cachées de la vie. Elles sont en nous. À nous de les découvrir. Et tant pis pour ceux qui ont peur de chercher. Qu'ils ne se plaignent pas ensuite de la dureté de la vie en accusant les autres ! J'espère que j'y vois clair. En tous cas je me sens très bien aujourd'hui soir quand j'écris ces lignes. Et ne ressens aucune angoisse, souffrance, culpabilité ou impatience dites « amoureuses ». La vie va. Laissons venir la vie ! Je sais aussi pouvoir compter sur une amie pour me réveiller si ma raison s'endort. J'écris ces jours-ci des poèmes illustrant ce moment très agréable de ma vie.

Basile philosophe naïf, Paris le 17 avril 2018

947 Quête inutile

Certains cherchent
Des « preuves de l'Amour ».
La seule preuve de l'Amour
C'est l'Amour.

Basile philosophe naïf, Paris le 17 avril 2018

946 Vérité

Vouloir c'est ne pas pouvoir.
Car si je veux
Ça veut dire
Que je n'ai pas.
La seule chose
Que je peux
Légitimement vouloir
C'est être moi.
Et pour cela
Rejeter de moi
Les ordures rutilantes
Déposées
Par des gens
Bien intentionnés
Pour que je sois
Quelqu'un d'autre.
Si je suis moi
J'ai tout.
Mes frères et mes sœurs
Me reconnaissent,
Et le grand reste
Arrive alors
De lui-même.

Basile philosophe naïf, Paris le 17 avril 2018

945 Souvenir et actualité

Quand j'étais petit
Je devais avoir au plus
Quatre, cinq ou six ans
Une dame m'a demandé
Ce que je voulais devenir
Plus tard.
Et je me suis dit :
Cette question est ridicule,
J'ai le temps de changer d'avis
D'ici tant d'années !
Alors, par dérision
Voulant être drôle
J'ai répondu :
Je veux être Basile !
Et, sans le savoir
J'ai fait là
La plus intelligente des réponses.
Car la seule chose
Que je veux
C'est d'être moi.
Et pour cela
Depuis des années
Je me bats
Pour effacer en moi
Les traces laissées
Par ceux qui voulaient
Contre ma volonté
Que je sois un autre.

Basile philosophe naïf, Paris le 17 avril 2018

944 La conscience de l'Amour

Aimer en rêvant
Que l'autre vous prenne dans ses bras
Non.

Aimer en demandant
Que l'autre vous prenne dans ses bras
Non.

Aimer en exigeant !
Que l'autre vous prenne dans ses bras
Non.

Aimer en regrettant
Que l'autre ne vous prenne pas dans ses bras
Non.

Aimer
Simplement en aimant,
Telle est la conscience
De l'Amour.

Basile philosophe naïf, Paris le 17 avril 2018

943 Mon cœur enflammé

Ça faisait si longtemps
Que mon cœur n'avait pas battu
Pour une jeune fille,
Qu'il s'était tout desséché.
Et quand elle m'a prise dans ses bras,
Sous son étreinte
Mon cœur s'est soudain embrasé.
Il brille dans la nuit
À l'égal des étoiles
De la Voie Lactée,
Sa lumière éclairant
La lande, les champs et les vergers
Telle le rayonnement chatoyant
D'or et d'argent
Du soleil du printemps
Parmi les rameaux verdoyants
Des arbres des forêts d'équinoxes,
Dans la lumière du matin renaissant
Et chassant les chevaux
Fantômes et gémissants
Des cauchemars
Et des ombres de la nuit.

Basile philosophe naïf, Paris les 16 et 17 avril 2018

lundi 16 avril 2018

942 Le mot de la faim

Vous les « adultes »,
Les « gens sérieux »
Qui nous parlez de « philosophie »
Et de quête de « la Vérité »
Avec un grand « V »,
Vous écrivez des manuels de philosophie,
Des recueils,
Des anthologies,
Des dictionnaires,
Des encyclopédies de philosophie,
Des sites Internet de philosophie...
Tandis que nous, les « enfants »
Les « pas sérieux »
Nous savons ce que c'est
Que le sommet de la philosophie,
Le résumé de toutes choses,
Le gai savoir
Et le vrai savoir,
Que vous, les « adultes »
Les « gens sérieux »
Avez complètement oublié
En vendant
Au plus offrant
Contre du vil argent
Votre âme d'enfant.
Le gai et le vrai savoir
Se résume en un mot
Et un seul,
Un mot en cinq lettres
Qui est
Bien sûr
L'amour.

Basile philosophe naïf, Paris le 16 avril 2018

941 Cuit cuit

On m'avait raconté
Qu'il existait un amour adulte
Avec du sexe
De la violence
De la jalousie.
Et voilà que
Quand je te vois
Je succombe
À un grand amour enfantin.
Je n'ai plus soixante-sept ans,
J'ai sept ans,
Et tu n'en as pas vingt
Mais six ou huit
Je ne sais pas.
J'oublie l'orthographe
Et j'écris ton prénom
Avec deux ailes
Pour qu'il ressemble à un oiseau
Et qu'on puisse voler ensemble
Dans le ciel.

Basile philosophe naïf, Paris le 16 avril 2018

940 Erreur à éviter

Ne mettez jamais
La cuillerée de goudron
De la jalousie
Dans le tonneau de miel
De l'amour.
Il serait ensuite
Bon à jeter.

Basile philosophe naïf, Paris le 16 avril 2018

939 Ta victoire

J'avais construit une forteresse
Une forteresse imprenable
Pour me défendre contre les femmes.
Mais tu es arrivée par derrière
Dans mon dos
Là où il n'y avait aucune défense.
Tu m'as pris dans tes bras
Et j'ai su alors
Que tu étais ma défaite,
Et ta victoire.
Et que je t'aimais.

Basile philosophe naïf, Paris le 16 avril 2018

938 Aube

Dans mon cœur il pleuvait
Depuis un million d'années,
Dans mon cœur il faisait froid
Depuis un million d'années,
Dans mon cœur c'était la nuit
Depuis un million d'années,
Et puis tu es arrivée
Et le soleil s'est mis à briller,
La pluie a commencé à se calmer,
Et le froid a commencé à s'en aller.

Basile philosophe naïf, Paris le 16 avril 2018

dimanche 15 avril 2018

937 La vie est belle ! Mordez dedans à pleines dents !

Il n'y a rien de plus beau que des gens enthousiastes et amoureux ! L'amour, il n'y a que ça de vrai. Et seul son manque explique l'inconduite de gens qui passent leur temps à chercher à faire du mal aux autres. En quelque sorte c'est leur fâcheux « appel au secours » : « à moi ! j'ai besoin d'amour ! vous ne m'entendez pas !? Alors, pour que vous me remarquiez je vais vous faire souffrir ! » Quand on voit la tête des « grands politiques » qui font des grandes bêtises infectes de par le monde, on se rend bien compte qu'ils sont malheureux. Malheureusement ils rendent malheureux d'autres qui ne leur ont rien demandé. Et ils dérangent la tranquillité du monde.
Je suis très heureux de faire de très belles choses très positives comme le Carnaval de Paris, la Goguette des Machins Chouettes ou le Carnaval des Femmes à Paris. C'est la meilleure réponse possible aux malheurs du monde sur lesquels nous n'avons pas prise. Faire avancer le beau et bon côté du monde. Ça nous rend heureux et rend d'autres heureux. En agissant ainsi nous contribuons à répandre le bien. Ce pourquoi nous sommes là.
J'ai pris connaissance hier matin des dernières nouvelles du monde. Elles étaient tristes et moroses. J'ai alors cherché quelque chose sur Internet avec les mots clés « chat » et « gâteau ». J'ai trouvé la photo d'un gâteau d'anniversaire au chocolat en forme de chat. Je l'ai envoyé par mail à plusieurs amis. Ici, contre la tristesse du monde, j'ai utilisé deux mots positifs : « chat » et « gâteau ». Vive les chats et les gâteaux ! Miam et Miaou ! Et l'après-midi même j'ai été m'acheter des chocolats.
Ce dimanche après-midi je vais à la goguette. Nous chanterons le printemps. Et ensuite j'ai rendez-vous après dix-huit heures avec une gracieuse jeune fille. C'est une superbe personne qui veut m'interroger sur mai 1968 pour un travail qu'elle fait pour son université. Elle est étudiante. Je l'ai rencontré à un cours de danse. C'est bien de rencontrer des jeunes gens. Les personnes plus âgées sont souvent si tristes et moroses. J'en connais. Quel Niagara de tristesse elles portent en elles ! On dirait que le soleil ne les atteint jamais complètement. S'il n'y a pas un nuage entre le soleil et elles, elles l'imaginent. Se lamentent même les jours de beau temps et ne supportent pas qu'on refuse de se lamenter et pleurnicher avec elles sur la dureté du monde et de la vie. Alors que souvent elles ne manquent de rien matériellement, ont un logement confortable, mangent à leur faim, habitent des zones tranquilles et sécurisées et sont en bonne santé.  J'aime bien tout le monde. Y compris les vieux et les très vieux, mais les plus de quarante-cinq ans sont très souvent découragés et décourageants. Leur proximité trop grande est alors toxique. Il faut les fuir. Car ils ont pour la plupart perdu leur ressort. Pas tous heureusement. Je crois vraiment que j'ai toujours ce fameux ressort. Et c'est très précieux pour moi et pour les autres, notamment les jeunes que je rencontre. Voir quelqu'un de plus âgé leur dire : « allez-y ! mordez à pleines dents dans la vie ! la vie est belle et vaut la peine d'être vécue ! N'écoutez pas les gens qui vous disent que tout va mal et que c'était mieux avant ! »
Quand on me vante les époques passées, je dis souvent : « et en août 1914, c'était mieux ? » ou bien « en septembre 1939, c'était mieux ? » Plus exactement pour ce dernier exemple je dis : « mon père à trente ans était au front avec les Allemands en face ». Je préfère l'époque actuelle même si on nous sérine que : « avant c'était mieux ».
Et puis on veut nous faire croire que tous les problèmes, tous les progrès possible relèvent de la politique ou des luttes sociales. C'est faux. Certes, si les gens souffrent de problèmes politiques ou de misère sociale ça n'arrange rien. Mais si on règle les problèmes politiques et sociaux ça n'arrangera pas automatiquement pour autant le gravissime problème du manque d'amour et de tendresse et le problème du sentiment de solitude qui écrase des millions de gens, y compris jeunes, beaux, prospères et bien portants. Les solutions sont ailleurs. Je pense en connaître certaines : le vrai carnaval, la goguette, la Corda Fratres. À présent j'en ai peut-être trouvé une nouvelle : le nazdarisme.
J'avais imaginé un projet en 2013 : les clubs de free hugs. Je l'ai décrit au numéro 97 de mon blog philosophique. Je n'en ai rien fait. Il faut dire que bien que sympathique de prime abord ce projet souffrait d'une faiblesse organique. Si par exemple je prend l'ensemble des gens que je rencontre, il y a parmi ceux-ci plusieurs personnes avec lesquelles je n'ai aucune envie de contacts tendres... Notamment des hommes qui ne voient le contact physique que comme des « préliminaires » machistes. Ce sont des malades. Donc, il faut imaginer autre chose que d'improbables groupes d'abonnés aux free hugs. Il faut individualiser et créer un cadre dépourvu de contraintes découlant de l'énoncé de principes de fonctionnement mal venus. Et proposer quelque chose en allant au plus près de pratiques déjà existantes.
Depuis des siècles les humains sont adeptes de l'acceptation ou parfois du refus du « contrat de mariage ». Ce qui a des conséquences sur leur comportement. On peut extrapoler quelque chose à partir de la vivante idée du « contrat ». Il s'agit bien sûr de quelque chose de tout à fait nouveau. Ce qui a fait que quand je l'ai mis par écrit, ça m'a fait peur. Tout ce qui est nouveau, même beau et inoffensif, en un premier temps impressionne, indispose et met mal à l'aise quelque part. En résumé : fait peur. Alors que mon projet est tout à fait tranquille et anodin quand on y réfléchit. Il s'agit d'élaborer un code nouveau. Nous vivons, que ça nous plaise ou non, avec des codes. Par exemple nous serrons la main de parfaits inconnus alors que le toucher est sévèrement limité la plupart du temps dans la société où nous vivons.
J'ai donc imaginé un code nazdariste. J'ai envoyé hier à plusieurs personnes la page de texte où je le décris et qui s'intitule « Principes de base du nazdarisme ». Sans demander autre chose qu'un avis critique. Je l'ai notamment envoyé à l'étudiante que je verrais tout à l'heure. Je suis très curieux d'apprendre l'avis d'une jeune fille de vingt ans sur les idées auxquelles je suis arrivé à soixante-sept ans. Même si demain mon projet nazdariste n'aboutit à rien de pratique, il marque une étape dans l'approfondissement de mon analyse des rapports humains.
Basile philosophe naïf, Paris le dimanche 15 avril 2018










vendredi 13 avril 2018

936 Principes de base du nazdarisme

Le but de la pratique nazdariste est la réduction de la froideur des rapports humains. On connaît le mouvement free hugs. Avec une pancarte marquée « free hugs », qui signifie en anglais « câlins gratuits », déambulent des personnes dans des lieux publics. Quand quelqu'un s'approche d'une d'entre elles et sollicite un câlin, un câlin intervient entre le porteur ou la porteuse de pancarte et le solliciteur ou la solliciteuse. C'est aussi simple que ça.

Le nazdarisme est un mouvement basé lui sur le contrat de câlins. Deux personnes conviennent d'un contrat de câlins entre elles. Qui s'exprime ainsi : à un moment donné l'une des deux va dire « nazdar » à l'autre. Ou les deux vont se le dire en même temps. Elles vont alors se faire un câlin. S'il y a refus de câlin, la personne sollicitée va exprimer celui-ci, soit en ne répondant rien, soit en disant « pas nazdar ». Ou bien encore en disant tout simplement « non ».

Si le câlin accepté déplaît parce que, par exemple, il dure trop longtemps, n'est pas ressenti comme authentique, etc. il suffira de dire « nazdar toc » pour se séparer aussitôt.

Si l'un des câlinants doute de la qualité de sa prestation câlinante il pourra questionner ainsi l'autre, avant pendant ou après : « va bene ? » Et l'autre lui répondra « oui » ou « non », ou « va bene ».

Aucune explication ne sera exigible et aucune obligation ne sera attachée à l'acceptation ou au refus ou à l'arrêt d'un câlin.

Le contrat de câlins peut être dénoncé ou suspendu à tous moments par une des parties concernées ou les deux, sans être obligé de donner quelque explication ou justification que ce soit.

Vocabulaire nazdariste :

Le mot « nazdar » est un mot de la langue tchèque. C'était le salut des « Sokols », les « faucons », sociétés patriotiques de jeunes tchèques fondées en 1862 en Bohème. Les Tchèques étaient à l'époque des sujets de l'Empire Austro-hongrois. Lors de la visite à Paris des Reines de Prague, à l'occasion des fêtes carnavalesques de la Mi-Carême en 1910 et 1911, la foule parisienne adopta ce salut. Elle acclamait les jolies jeunes filles praguoises au cri de « nazdar !!! » « Nazdar » signifie encore à présent « salut » en tchèque et en slovaque. Par ailleurs « Nazdar » est un prénom féminin en usage dans certains pays moyen-orientaux.

« toc » est dérivé de « szervusztok », qui se prononce « servus toc », et veut dire « bonjour » en hongrois, quand on salut plus d'une personne à la fois.

« Va bene ? » est de l'italien et signifie « ça va bien ? »

Ces principes du nazdarisme sont susceptibles d'être modifiés d'un commun accord entre des parties concernées. Quand ils ne sont pas modifiés on conviendra qu'on s'en tient aux principes de base du nazdarisme.

Si ceux-ci ont du succès et deviennent connus, il est certain qu'il se trouvera des personnes pour en donner une image falsifiée et axée sur toute autre chose que de simples câlins. Toute autre chose, on a deviné quoi, pour lequel le nazdarisme n'a aucune utilité et perd tout son rôle et sa signification. Le but du nazdarisme est de donner sous une forme « technique » différente le même genre d'enrichissement relationnel que peut donner le mouvement free hugs.

Basile philosophe naïf, Paris le 13 avril 2018

935 Où va la France ?

« Nous sommes, à n'en pas douter, dans une période prérévolutionnaire, au sens de 1789. Les cadres, et d'une façon plus générale, les classes moyennes, seront demain, comme les bourgeois naguère, les catalyseurs de la révolution. » … « Il y aura de plus en plus de revendications et de moins en moins de moyens capitalistes pour les satisfaire et de moyens policiers pour les endiguer. Une étincelle suffira pour déclencher des mouvements irréparables. » … « S'attaquer à des niches sociales, c'est s'attaquer aux plus démunis en adaptant une terminologie qui donne l'impression qu'il y a là des privilèges exorbitants, ce qui reste à démontrer. »

Ces citations ne sont pas extraites d'un tract revendicatif radical, mais d'un article intitulé : « À quand l'étincelle de la révolution ? » paru le 17 septembre 2008 dans le journal « Le Monde », sous la plume d'un grand patron : Georges Pébereau.

J'ai vécu il y a cinquante ans mai 1968. J'avais dix-sept ans et m'en souviens très bien. Je remarque des analogies évidentes avec 2018 :

Une crise sociale diffuse qui s'étend comme une sorte d'inondation partout. Un sentiment général d'incertitude, inconfort, crainte sociale. On ne compte plus sur « la société » pour parvenir à régler notre sort et celui de nos enfants si nous en avons. Une décrédibilisation des politiques en place qu'on ne prend plus, par delà leurs défauts, au sérieux comme des garants valables de notre tranquillité. Et un ras-le-bol politique vertigineux.

Nos gouvernants, comme toujours en pareil situation, paraissent totalement dépassés par les événements. Ils font penser à un équipage de bateau-mouche qui se trouve subitement confronté à devoir commander un navire dans une tempête en haute mer. Ils ne savent pas comment faire et comprennent de moins en moins la situation.

La politique c'est l'art d'accorder les possibles. Or ils semblent plus attachés à des dogmes économiques qu'à un réalisme qui commanderait de reculer sur certains points. Par exemple, ils entreprennent à la fois une offensive contre les cheminots et contre les étudiants. Susciter le mécontentement simultané de deux puissants opposants n'est ni judicieux, ni prudent.

Pour marquer sa détermination, en plein conflit social, le président entreprend de faire voter très vite la réforme qui fâche les cheminots. Mais il se tire une balle dans le pied en agissant ainsi. Car s'il est obligé de reculer demain, comment fera-t-il ? Il se prive de l'espace derrière lui permettant d'éventuellement faire machine arrière sans perdre trop de plumes. Il veut donner l'impression d'être sûr de gagner. Mais il peut aussi perdre. Et s'il perd il s'ajoute des ennuis supplémentaires.

Autre exemple fâcheux : la reconquête du bocage de Notre-Dame-des-Landes par une véritable armée de deux mille cinq cent militaires. Qui part en campagne contre une poignée de cabanes habitées située dans des bois que personne ne revendique plus depuis l'abandon du projet d'aéroport.

Est-ce là une démonstration de force et d'autorité ? Cette coûteuse opération qui dure plusieurs jours est plutôt une démonstration de faiblesse. Car face à des mobilisations revendicatives plus coriaces et nombreuses tout le monde sait que les moyens officiels sont limités. Contre quelques dizaines réunir deux mille cinq cent, mais contre des millions réunir... des dizaines de millions ? À vouloir démontrer sa force, le président montre son manque de forces. Dans ce cas reste la négociation. Mais il n'en veut pas non plus. Où cela nous mène-t-il ? Ce n'est pas une bonne manière de gérer un pays. Et la France est un très grand pays avec beaucoup de traditions qui peuvent toujours resurgir.

Basile, philosophe naïf mais pas trop, Paris le vendredi 13 avril 2018

jeudi 12 avril 2018

934 Origine, nature, histoire et élimination du machisme et de l'homophobie

On ne résoudra aucun des grands problèmes de l'Humanité tant que persistera l'immémorial problème de la maltraitance de la femme par l'homme. Et ce n'est pas parce qu'un problème est très ancien qu'il est forcément insoluble. Les humains ont vaincu des fléaux très anciens tels que la variole, la malaria ou le choléra. Pourquoi, s'ils peuvent vaincre des maladies infectieuses, les humains ne vaincraient-ils pas un jour des maladies de la société et en premier chef le machisme ?

Pour résoudre un problème il est nécessaire de comprendre sa nature, son histoire et son origine. J'ai découvert l'origine du machisme. Du machisme est dérivé l'homophobie. Les machos détestent les homos. Aux gays est reproché de « faire la femme ». Aux lesbiennes est reproché de ne pas accepter leur condition de femmes subordonnées aux hommes. Aux lesbiennes de la part des machos il y a les « viols de redressement ». Aux gays de la part des machos il y a les coups et jusqu'aux meurtres.

À la base de la prétention de l'homme à dominer, contrôler, exploiter, posséder la femme, se trouve la certitude masculine de supériorité sur la femme. Quelle est l'origine de cette certitude absurde ?

Il faut revenir en arrière il y a plus de dix mille ans. À ce moment les humains ont inventé l'agriculture et l'élevage. Ils connaissent donc alors le caractère reproducteur de l'acte sexuel et le travail de la terre. En revanche ils ignorent tout du phénomène de l'ovulation chez la femme et chez les mammifères en général. Durant des siècles les hommes profèrent des imbécillités sur le cycle féminin. Ils n'y comprennent rien et en ont peur. C'est seulement vers 1845 que deux des plus grands savants de l'Histoire de l'Humanité et de la France expliquent le mécanisme de l'ovulation.

Ces deux savants sont deux médecins français : Félix-Archimède Pouchet et Charles Négrier. Jusqu'à leur découverte les hommes pensaient tous être supérieurs à la femme. Car ils croyaient qu'ils déposaient leur semence dans la terre passive du ventre de la femme. La femme n'était rien, l'homme était tout. Durant plus de dix mille ans l'homme s'est cru supérieur à la femme. Il en était le contrôleur, le protecteur, l'utilisateur, le propriétaire. Ne dit-on pas traditionnellement en français qu'au moment de l'acte sexuel l'homme « prend », « possède la femme » ? Qu'elle « lui appartient »?

Durant plus de dix mille ans, par ignorance, l'homme s'est cru appelé à posséder avec son sexe la femme. Il s'est totalement trompé. Et ce n'est ni sa force physique, ni d'autres raisons qui lui ont conféré cette volonté de dominer la femme. Il faut mettre un terme à cette volonté violente, absurde et ignoble. À présent que l'origine du machisme est identifiée il est possible de s'en débarrasser.

En liquidant le machisme l'Humanité se délivrera également du fléau de l'homophobie. L'homophobie conduit aux pires violences contre l'homme gay à qui est reproché de « faire la femme ». À la femme lesbienne l'homophobe reproche de « faire l'homme ». L'homophobie est un sous-produit du machisme. L'homophobie et le machisme sont appelés à disparaître ensemble.

Ce grand progrès de l'Humanité viendra. Et n'oublions pas de reconnaître les mérites des deux grands anciens : Pouchet de Rouen et Négrier d'Angers. Ils doivent être considérés au nombre des plus grands savants de l'histoire humaine : Galilée, Archimède, Newton. Il importe que les villes d'Angers et Rouen rendent à Pouchet et Négrier l'hommage qui leur est dû. Une rue d 'Angers porte déjà le nom de son illustre enfant. Ces deux savants méritent une exposition à Rouen et Angers. Et que tous les habitants de ces villes connaissent enfin le mérite de ces hommes. L'Histoire de l'Humanité et l'Histoire de France doivent ouvrir un chapitre consacré à l'apport colossal de Pouchet et Négrier à la science et au progrès humain. Pour faire connaître et donner à ces deux immenses savants la notoriété qu'ils méritent, la télévision a le devoir de s'impliquer.

Basile philosophe naïf, Paris les 11 et 12 avril 2018

mercredi 11 avril 2018

933 Les trois degrés de la séduction

Il existe trois degrés de la séduction de la femme par l'homme.
Séduire comme une maîtresse
Séduire comme une épouse
Séduire comme une Grande Amoureuse.
Séduire comme une maîtresse
Permet de passer quelques moments agréables
Ensemble.
C'est relativement facile,
Ceux qui savent le faire
Évitent d'expliquer
Comment ils font
Pour ne pas augmenter la concurrence.
Séduire comme une épouse
Permet de passer sa vie avec.
Pour y arriver
Il faut avoir le cœur pur
De part et d'autre.
Pour séduire comme une Grande Amoureuse
Il faut être soi-même
Un Grand Amoureux.
On peut l'être,
On ne décide pas de le devenir.
Celui qui séduit comme une maîtresse
Se « branche » à la femme.
Celui qui séduit comme une épouse
Fait des efforts pour.
Celui qui séduit comme une Grande Amoureuse
Est un Grand Amoureux.
Il ne fait rien pour
Et ne fait rien contre
Il obéit à l'Amour
Et ne saurait lui désobéir.
L'Amour vient de lui-même
En temps et en heure
Au bout de trente ans ou plus
Ou de très peu de temps.
Quand on séduit comme une maîtresse
On choisit les personnes qu'on aime.
Quand on séduit comme une épouse
On choisit relativement
La personne qu'on aime.
Quand on séduit comme une Grande Amoureuse
On est un Grand Amoureux,
On ne choisit pas la personne qu'on aime
On obéit à l'Amour
C'est lui qui choisit.
Quand un Grand Amoureux
Contemple sa Grande Amoureuse
Il ne se dit pas :
« Je l'ai choisi »
Ou : « elle m'a choisie ».
Il se dit :
« C'est l'Amour qui nous a choisi. »
Avec le premier degré de l'Amour
L'homme a une maîtresse
Avec laquelle il passe
Quelques moments délicieux.
Avec le second degré de l'Amour
L'homme a une compagne
Avec laquelle il vit.
Avec le troisième degré de l'Amour
L'homme a une muse
Qui l'inspire en tout
A tous les instants.
Il la boit et la respire
Et sa pensée s'enroule autour d'elle.
Les muses sont rares
Et les Grands Amoureux aussi.
Quand un Grand Amoureux rencontre
Sa Grande Amoureuse
Même si l'un des deux meure
Ou les deux,
Ils ne se quittent plus jamais.
Ils sont amoureux
Pour l'éternité.

Basile philosophe naïf, Paris les 10 et 11 avril 2018

lundi 9 avril 2018

932 Amoureux toujours

Je suis amoureux de l'amour
Et ne veux plus vivre sans aimer,
Et qu'importe si celle que j'aime
N'est pas ma tendre amie,
Elle est, cela suffit.
Dans mon rêve intérieur
Je la contemple
Et m'inonde la lumière dorée
De ses yeux
Et sa bouche enchantée.
Certains croient l'amour actif,
Moi, je le vis contemplatif.
C'est un temple aux mille colonnes
Et aux cinq mille bouddhas
Perché sur une montagne couronnée
De neige argentée
D'où monte la musique charmante
De cent mille créatures paradisiaques.
Alors
Que sa main me caresse ou non,
La femme que j'aime
M'inonde de sa lumière dorée
Et je bois
A la source de ses yeux.

Basile philosophe naïf, Paris le lundi 9 avril 2018

  
Innamorato sempre

Sono innamorato dell'amore
E non voglio più vivere senza amare,
E che mi importa se quella che amo
Non è la mia dolce amica,
Lei è, è abbastanza.
Nel mio sogno interiore
La sto contemplando
E mi inonda la luce dorata
Dai suoi occhi
E della sua bocca incantata.
Alcuni credono che l'amore sia attivo
L'ho visto in modo contemplativo.
È un tempio con mille colonne
E con cinquemila Budda
Arroccato su una montagna coronata
Di neve argenta
Da dove sale la carina musica
Di centomila creature paradisiacche.
Allora
Che la sua mano mi accarezza o no,
La donna che amo
Mi inonda della sua luce dorata
E io bevo
Alla sorgente dei suoi occhi.

Basilio filosofo ingenuo, Parigi, lunedì 9 aprile 2018

dimanche 8 avril 2018

931 Ô mon amour

Ô mon amour
Je te connais peu.
Tu es peut-être
L'enchanteresse
Des nuits d'un homme
Que je ne connais pas.
Ou bien la nuit
Tu préfère parcourir
De tes mains
Des courbes féminines.
Ou bien demain
Tu choisiras
De te faire religieuse cloîtrée
Dans un carmel.
Mais en tous les cas
Tu resteras mon amour,
Toi qui est entrée dans mon cœur bien vide,
Tu as tout renversé
Et je ne saurais plus jamais te quitter.

Basile philosophe naïf, Paris le dimanche 8 avril 2018

930 Aimer

On ne choisit pas d'aimer
Ni qui on aime.
L'amour vous choisit
Et décide qui vous aimerez.
Respectez l'amour
Il vous respectera.
Méprisez l'amour
Il vous méprisera.
Quand le soleil de l'amour se lève
L'oiseau du cœur chante.
Mais aucun oiseau
N'a jamais commandé le soleil.
Quand c'est l'hiver de l'amour
Ne pleurez pas.
Le printemps viendra
Et puis après l'été
Qui dure le temps
De l'éternité.
L'amour est une fleur
Aussi dure que le diamant
Aussi douce qu'une caresse.
Le chemin qui y mène
Est celui de la sincérité
Que bien peu d'humains
Ont le courage d'affronter.
Celui ou celle qui ment
N'arrivera jamais
Ne serait-ce qu'à effleurer
L'amour.
Certains enfants le connaissent
Beaucoup d'adultes l'ignorent
Et prétendent vous expliquer
Comment y arriver.
L’amour en vérité
A ses raisons
Que la déraison régnante
Ignore.
L'oiseau de mon cœur
Qui chante l'amour
Danse dans les rayons
Du soleil du printemps.
Rien n'est impossible
A partir du moment
Où règne le possible
Que beaucoup prétendaient
Impossible.
Le regard de la femme sincère
Brûle tous les obstacles
Plus fort que tous les rayons laser.
Si vous souhaitez rencontrer ce regard
Un jour,
Suivez le chemin de la vérité
Du cœur
Et non du mensonge
De ceux ou celles qui veulent profiter,
Et croient domestiquer
Le soleil,
Et chantent dans l'ombre
Qu'il est arrivé
Précisément là où il n'est pas.
Oubliez ces donneurs de leçons,
Ils n'ont pas raison
Quand bien-même
Ils sont des millions.
Il vaut mieux être seul
Dans la vérité
Que se noyer dans la foule
Qui adore un astre en carton
Et déclare que chercher le vrai soleil
Est une déraison.
L'oiseau de mon cœur
Chante l'amour
Dans les rayons
Du soleil du printemps,
Et plus jamais ne connaîtra l'hiver
De la déraison
De ceux ou celles
Mais surtout ceux
Qui prétendent le domestiquer.
J'ai toujours cherché l'amour.
En le cherchant
Je suis tombé mille fois
Mais finalement
Me suis relevé
Mille et une fois.
Il n'y a qu'un soleil
C'est celui de l'amour.
Plus jamais je ne connaîtrais
L'obscurité
Et l'ombre épaisse
De ceux qui veulent profiter.
Il n'y a qu'une seule vérité
C'est celle de l'amour
Qui brûlera dans mon cœur
Toujours.

Basile philosophe naïf, Paris le samedi 7 et le dimanche 8 avril 2018

929 Ma belle d'amour enflammée

De mes malheurs je m'en fous,
Car je connais une belle d'amour.
Si vous voyez ses yeux,
Si vous voyez sa bouche,
Vous comprendrez
Que rien que penser à elle
Je suis heureux.

De mes malheurs je m'en fous,
Qu'est-ce que c'est ?
C'est rien du tout.
Quand je pense
A ma belle d'amour,
A ses yeux,
A sa bouche,
J'oublie tout.

Tous les tracas,
Tous les ennuis
S'envolent,
Et je vole
Telle une graine volante
Légère et duveteuse
Très haut
Perdue dans le ciel
Illuminé

Par le soleil des yeux
De ma belle d'amour.
A qui sourit-elle ?
A moi ou un autre,
Je m'en fous.
Je l'aime
Voilà tout.

Le seul fait qu'elle existe
Fait d'elle mon soleil,
C'est ma vie,
C'est mon tout.
Mon univers
Mon ombre
Ma lumière

Ma chaleur
Ma fraîcheur
Ma flamme brûlante
Mon froid glacé
Mon passé
Mon présent
Mon futur
Mon imaginaire
Et ma réalité.

C'est ma joie
Toute ma joie
Ma belle d'amour
Ma belle d'amour,
Mon océan,
Ma lumière dorée
Le jour,
Et la nuit
Mon ciel étoilé
Par les millions d'étoiles
De son regard enchanté.

Basile philosophe naïf, Paris le dimanche 8 avril 2018

 
Mia bellezza d'amore infiammato

Delle mie disgrazie non mi iimporta
Perché conosco una bellezza d'amore.
Se vedete i suoi occhi,
Se vedete la sua bocca,
Capirete
Per ché se penso a lei
Sono felice

Delle mie disgrazie non mi importa
Che cosa è ?
È niente affatto.
Quando penso
Alla mia bellezza d'amore,
Ai suoi occhi,
Alla sua bocca,
Ho dimenticato tutto.

Tutti i problemi,
Tutti i annoi
Vola via,
E sto volando
Come un seme volante
Leggero e soffice
Molto alto
Perso nel cielo
Illuminato

Dal sole degli occhi
Dalla mia belezza d'amore
A chi sorride?
Per me o un altro,
Non mi interessa
Mi piace
Questo è tutto.

L'unico fatto che esista
Fatto suo il mio sole,
È la mia vita
È il mio tutto.
Il mio universo
La mia ombra
La mia luce

Il mio calore
La mia freschezza
La mia fiamma ardente
Il mio freddo ghiacciato
Il mio passato
Il mio presente
Il mio futuro
Il mio immaginario
E la mia realtà

È la mia gioia
Tutta la mia gioia
La mia bellezza d'amore
La mia bellezza d'amore,
Il mio oceano,
La mia luce dorata
Il giorno,
E la notte
Il mio cielo stellato
Dai milioni di stelle
Dal suo sguardo incantato.


Basilio filosofo ingenuo, Parigi, domenica 8 aprile 2018

928 Vive le printemps !

Les beaux jours sont revenus,
Les bourgeons bourgeonnent,
Les amoureux frissonnent,
Rions ! Chantons !
Faisons la Fête !
A la Goguette des Machins Chouettes !

Basile, Paris le 8 avril 2018

vendredi 6 avril 2018

927 Conte du Rêve éveillé ou Conte de la Réalité

927 Conte du Rêve éveillé ou Conte de la Réalité

C'était un grand oiseau blanc
Dans un nid douillet.
A chaque fois que le soleil
Commençait à se lever
Il fuyait, fuyait, fuyait.
Et il disait
« Si je ne vois pas le soleil
C'est parce qu'il ne me comprend pas. »
Et puis un jour il a compris
Que s'il ne voyait pas le soleil
C'est parce qu'il le fuyait.
Alors, il a décidé de ne plus fuir.
Le soleil a commencé à se lever
Et la terreur la plus totale l'envahissait.
La campagne s'est illuminée
Des millions d'oiseaux chantaient.
Et le grand oiseau blanc
Soudain est mort
Et à sa place est apparut
Un oiseau aux plumes multicolores.
C'était l'âme de l'oiseau blanc
Que la malédiction tenait enfermée
Jusqu'à présent.
Cet oiseau, vous l'avez compris
C'était moi
Et le soleil c'était elle.

Basile, Paris le 5 avril 2017

lundi 2 avril 2018

926 Blanches colombes et noirs et très vilains corbeaux

En France, en novembre 2017, une information propagée par les médias a défrayé la chronique. En région parisienne, un homme de trente ans a été acquitté par un tribunal qui le jugeait pour avoir eut à vingt-deux ans une relation sexuelle avec une fillette de onze ans. Le tribunal a déclaré la fillette consentante. Ce qui a provoqué de très vives protestations. Les commentateurs soulignant le fait que la fillette était un être pur et innocent, très loin de la sexualité. Et que les jurés de la cour d'assises avaient été d'un autre avis en prenant leur décision. Le parquet a fait appel à minima. J'ignore quelle suite a été ou sera donnée à cette affaire.

Cependant, beaucoup de commentaires indignés m'ont laissé songeur. Que ladite fillette était précisément un être pur et innocent et très loin de la sexualité est tout à fait possible. Que le jugement rendu témoigne d'une indulgence qui, dans ces conditions, ne paraît pas du tout justifiée, soit. Cela semble bien être ici le cas. Mais les commentateurs ajoutaient qu'en général toutes les fillettes de onze ans sont des blanches colombes. Et que quand elles rencontrent la sexualité, c'est le fait de noirs et très vilains corbeaux.

Devant ce blanc seing décerné aux fillettes de onze ans du monde entier je reste songeur pour une bien simple raison. Quand j'avais sept ans j'ai été violé par une fillette qui avait justement... onze ans. De cet incident, soixante ans plus tard, je ne me suis toujours pas totalement remis. Je conserve au fond de moi une peur panique des femmes que pourtant j'adore. Tout comme j'adorais ma sœur quand elle s'est très mal conduite avec moi.

Alors, quelle crédibilité accorder à ces décerneurs systématiques de brevets de pureté angélique à des êtres pas toujours aussi angéliques que ça ? Et pour approfondir un peu la question, j'ajouterai quelques éléments.

J'avais onze ans quand ma famille a reçu la visite d'une dame américaine accompagnée d'une petite fille également américaine et prénommée April. Elle était âgée d'environ neuf ans.

Elle a passé la soirée à me donner de force des baisers sur la bouche. Ce qui me dérangeait atrocement. J'en étais très mal à l'aise. Et voyant ça, mes parents et mes deux frères riaient, riaient... Je n'ai jamais revu April.

Comme je n'allais pas à l'école, en dehors de ma sœur c'était la première petite fille à laquelle j'avais affaire.

En 1964 j'avais treize ans. Ma famille et donc notamment moi habitions dans le deuxième atelier d'artistes au fond d'une cour du quatorzième arrondissement de Paris. De part et d'autre de cette cour, séparé à chaque fois par une grille, était une cour adjacente. Nous étions au numéro 28 d'une rue plutôt paisible. Les deux autres cours étaient respectivement celle du 26 et celle du 30.

Comme l'été je restais à prendre le frais dans la cour du 28, je ne me souviens pas comment, j'avais sympathisé avec des jeunes voisins du 30. Il y avait là trois sœurs, de treize, quinze et je crois dix-huit ans, un jeune garçon de onze ou douze ans et une fillette de six ans.

Je n'avais autant dire pas de contacts avec l'aînée des trois sœurs. Celle de treize ans m'attirait. Celle de quinze ans me séduisait. Il n'y avait rien entre nous. À l'époque j'avais déjà des érections humides et une sexualité réduite à la masturbation, que j'avais découvert tout seul. Et ne risquais pas d'en parler à qui que ce soit. C'était pour moi une activité honteuse et irrésistible à laquelle je m'adonnais régulièrement une fois par jour, très rarement deux, et toujours absolument en cachette.

Un jour que j'étais près de la grille séparant la cour du 28 de celle du 30, dans la cour du 30 la fillette de six ans vient vers moi. Elle prend un air bizarre et, en insistant, me demande d'approcher. Intrigué je m’exécute. Et voilà que subitement la main de la fillette jaillit à travers la grille et vient sur mon sexe ! Choqué, j'ai pris peur et suis parti en courant. Je me souviens que ma réaction immédiate a été une érection avec émission d'un peu de ce liquide que bien des décennies plus tard j'apprendrais être baptisé « pré-coïtal ».

Gêné et intrigué par cet incroyable incident complètement inattendu, j'ai regardé du côté de la cour du 30. L'appartement des trois sœurs et leurs parents avait ses fenêtres au quatrième ou cinquième étage.

C'est là que j'ai aperçu la sœur de mon âge, treize ans, qui regardait, installée à sa fenêtre. J'ai compris alors que c'était elle qui avait manigancé l'incident en demandant à la fillette de six ans de me toucher ainsi par surprise.

Je n'ai jamais rien dit à personne de cette agression sexuelle. À l'époque, j'ignorais jusqu'à la définition de ce qui venait de m'arriver.

Ça se passait quatre ans avant mai 1968 et son « interdit d'interdire ». Donc en 1964, très précisément. Depuis, le sexe a largement envahi bien des domaines de la société. Mais, comme on le voit ici, les agressions sexuelles, ici commises par des filles, existaient déjà bel et bien.

Les blanches colombes ne sont pas toujours aussi blanches que ça. Et les noirs et très vilains corbeaux ne sont parfois pas si noirs et si vilains qu'on le dit.

Ce texte est une contribution au débat sur les colombes et les corbeaux.

Basile philosophe naïf, Paris le 2 avril 2018