Depuis des siècles le
sexe a été marchandisé. Sous la forme de la prostitution et de la
pornographie il a assuré et assure toujours à certains des revenus
financiers très importants. Au nombre des profiteurs financiers du
vaste « marché du sexe » on trouvait depuis des temps
très anciens de prétendus thérapeutes qui se faisaient forts de
ranimer les braises du cul sous la cendre de l'âge. Parmi les
remèdes proposés à la débandade figurait la poudre de
mouche cantharide. Ce produit miracle occasionnait une inflammation
de l'urètre sensée ressusciter les érections disparues.
De nos jours le blabla
des charlatans sexuels en tous genres se vend et se vend très bien. Une profusion d'articles émanant de spécialistes auto-proclamés vous
enseigne l'alpha et l'oméga de l'art de grimper aux rideaux. Le
maître mot est « l'épanouissement sexuel ».
Allons bon ! Tous les
moyens licites sont bons pour parvenir à l'indispensable,
l'obligatoire bonheur au lit ! Car la clé du bonheur se trouve dans
la chambre à coucher, là où se trouve la femelle du
condor.
Petite parenthèse hilarante : quel est le nom de la femelle du condor ? C'est la chambre à coucher, car c'est la qu'on dort.
Petite parenthèse hilarante : quel est le nom de la femelle du condor ? C'est la chambre à coucher, car c'est la qu'on dort.
La pression normative est
terrifiante. Tout à l'heure une amie me souhaitait de « trouver
chaussure à mon pied ». Elle s'inquiétait pour le contenu de
mon slip. Mais, de quoi je me mêle ? Est-ce que je vous demande si
vous avez aujourd'hui bien chié ? Alors, laissez ma queue
tranquille, s'il vous plaît ! J'ai aussi vu une amie pourtant très
bien, trop bien intentionnée, chercher à me fourguer sa vieille
copine veuve, moche et triste. Quand on connait deux cœurs esseulés,
autant les mettre ensemble dans un même lit. Merci bien pour la
charité, je n'en ai pas besoin !
Pour moi, ce genre de
« service » a commencé il y a plus de quarante ans. On
m'a littéralement mis dans les bras de ma déniaiseuse. Jadis on
faisait ça pour les garçons en les emmenant au bordel. La
« révolution sexuelle » aidant on m'a remis à une jeune
étudiante. Je n'ai pas mesuré l'incongruité de la manœuvre et
n'ai pas su envoyer au diable ceux qui en étaient à l'origine : ma
mère et le médecin de famille. J'étais ignorant, influençable,
extrêmement naïf et résigné.
Le temps a passé.
L'évolution aidant je me suis retrouvé dans la position inverse.
Une gracieuse demoiselle m'a sollicité un jour pour lui ôter je
suppose sa virginité ou tout au moins passer là où peu d'autres
zizis étaient passés. J'ai décliné l'offre. Les amours mécaniques
ne m'intéressent pas. J'ai appris que le sexe sans désir ne vaut
rien. Une belle amitié vaut mieux qu'un rapport sexuel sans âme,
qui détruit la belle amitié si elle est là. C'est bête, mais
c'est comme ça. La relation humaine forme un tout. On ne plaisante
pas en dessous de la ceinture. On est authentique ou on reste seul
dans son cœur.
Les magazines prétendent
très souvent le contraire. Par et pour le zizi l'amitié, mieux : l'amour,
naitrait. Et l'amour serait une forme de relation « supérieure »
à l'amitié car comprenant la rencontre des culs. Un peu comme la
formule du repas avec fromage et dessert serait supérieure à la
formule avec juste le fromage. Vision ânesque et consumériste de
l'amour. Je te consomme, c'est bon, c'est le bonheur. Et si ça ne
marche pas, allons voir le sexologue, ses potions magiques et ses
remèdes miracles. L'amour est en kit. Il suffit d'avoir la bonne
boîte de mécano à sa disposition pour trouver le nirvana clé en
main. Bien sûr, il vaut mieux avoir la boîte numéro 8 ou 10 pour y
arriver. Mais même avec la boîte 3 ou 4, avec de bons conseils et
de la patience on y arrivera ! Et si ça ne marche pas, accédez à
des conseils personnalisés y compris par téléphone, c'est plus
cher mais c'est génial !
Basile, philosophe
naïf, Paris le 24 août 2016
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