jeudi 4 août 2016

613 La douceur des épaules et la tendresse des bras

Dans notre société française et parisienne on ne voit de la beauté féminine que la vision charnelle, sommaire du « corps » : arrondi des fesses, fuselé des cuisses, fermeté et taille des seins, ventre plat, chevelure soyeuse, courbure de la nuque, etc. Alors qu'il existe bien d'autres points forts de la beauté féminine. Je vais citer ici deux exemples, volontairement choisis chez des grands-mères.

Récemment, je fais la bise à une grand-mère. Et le faisant lui prend les épaules dans mes mains. Il faisait chaud, elles étaient nues. J'ai senti sous mes mains une peau d'une douceur incroyable.

Pas plus tard qu'aujourd'hui, une autre grand-mère souhaite être prise en photo avec moi. Comme je suis assis et qu'elle est petite, elle prend mon épaule avec sa main. J'ai senti à ce contact une très grande tendresse et très grande sensibilité au toucher. Rien à voir avec une prise d'épaule formelle pour faire une photo. Cette grand-mère que je ne connais pratiquement pas est visiblement au contact une personne très sensible et douce.

Ces appréciations de la beauté n'ont rien à voir avec les discours souvent entendus au sujet de la « beauté » féminine. Discours ressemblant à celui d'un boucher traditionnel vantant les qualités d'une bête sur pied qu'il choisit pour l'envoyer à l'abattoir. « Moi, me disait un dragueur, je regarde d'abord les seins et la bouche et aussi les yeux. » C'est du romsteck première qualité, vous m'en remettrez une tranche ?

Les hommes, qui se masturbent pratiquement tous et régulièrement dès l'âge de 12-13-14 ans, usent très largement de la pornographie. Celle-ci va formater leur regard. Et les rendre insensibles aux qualités autres que celles mises en avant et référencées dans les vidéos et photos pornographiques.

On comprend mieux dans ce cas les propos excédés des femmes et jeunes filles se plaignant d'être détaillées comme du bétail et dénudées du regard par quantité d'hommes. Habitués au flash de drogue de l'éjaculation masturbatoire, un grand nombre d'hommes oublient toute discrétion. Ils pensent plus à leur drogue qu'à la réalité de la personne humaine de sexe féminin qu'ils observent.

A lire les débats sur certains sites Internet, on voit que la seule préoccupation de certains hommes est exclusivement de parvenir « à conclure ». Et nullement de faire la connaissance de la fille qui les intéresse. Un dragueur m'a assuré un jour que pour connaître une fille il suffisait de coucher avec !

Cette « conclusion », cet acte qu'on dit être un « acte d'amour », étant le plus souvent lui-même d'une misère sensuelle extrême. Car il ignore largement tout le charme d'une relation tactile entre deux humains. Relation qui n'implique nullement systématiquement de parvenir à l'acte sexuel.

J'ai rencontré par deux fois des jeunes filles qui avaient déjà eu des amants. Et aucun de ceux-ci ne leur avaient au moins une seule fois caressé le dos ! Ils étaient trop occupés « ailleurs ». De même, j'ai rencontré des femmes auxquelles on n'avait jamais offert des fleurs ! Alors qu'elles avaient déjà eu des amants.

Savoir apprécier l'autre et lui faire plaisir devrait pourtant être le b-a-ba de l'amour. Et bien non, il existe des amants qui ne savent pas apprécier leur compagne et lui faire plaisir. Ce n'est quand-même pas si compliqué que ça, caresser un dos et offrir des fleurs !

Quand on ne sait pas le faire, il ne faut pas s'étonner si on collectionne les déconvenues avec la gent féminine. Avant de prétendre aimer, il est indispensable de respecter, apprécier, savoir faire plaisir.

Basile, philosophe naïf, Paris le 4 août 2016

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