Sujet tabou dans notre
société, en tous cas celle qui m'entoure, et certainement loin au
delà : la pratique régulière masturbationnelle adulte masculine.
Elle est très importante et extrêmement répandue. Dès l'âge de
12-13-14 ans, qu'elle soit réalisée dans la main ou dans un orifice
anatomique d'un ou une partenaire, elle ruine la sensibilité de
celui qui la pratique et égare sa perception sexuelle. Créant une
faim permanente et inassouvissable qui conduit l'homme à harceler
les partenaires rêvés. Cet harcèlement sexuel pouvant aller jusqu'au viol et même à l'assassinat.
Cette faim, dont les
femmes ne parlent guère aux hommes, leur pourrit la vie et les
éloignent de leurs tourmenteurs. Ces derniers sont amenés du fait
de leur frustration à des conduites compensatoires qui ont souvent
loin d'avoir une apparence « sexuelle ».
Il en est ainsi de
l'usage de drogues diverses. Songez qu'en France un décès sur
cinq est entraîné par la consommation alcoolique ou tabagique !
Cette catastrophe sanitaire n'est que très rarement évoquée. Et y
remédier ou tenter d'y remédier ne fait partie d'aucun programme
politique de ceux qui se présentent à nos suffrages électoraux.
Des démarches d'ordre
psychologique ont de très considérables conséquences. Ainsi,
incapable de « posséder » l'autre, l'homme insatisfait
va chercher à posséder autre chose. Ça pourra être de l'argent
qu'il accumulera bêtement et n'utilisera pas. Aristote appelle cela
« la chrématistique ». Ça pourra être aussi accumuler
des objets y compris parfaitement inutiles. Certains hommes très
pauvres vont accumuler y compris des déchets comme de vieux
journaux. L'essentiel recherché sera le sentiment de posséder
quelque chose à défaut de posséder une ou plusieurs partenaires.
Autre démarche : le rêve
de « séduire ». C'est-à-dire détruire l'indépendance
de la proie convoitée qui vient se soumettre à vous. On peut aussi
rêver de l'acheter. Chose qui s'opère effectivement dans le cadre
de la prostitution. Enfin, ne sachant comment parvenir à satisfaire
sa faim inassouvissable d'origine masturbationnelle, l'homme pourra
se rêver en « héros » irrésistiblement séduisant.
Soit suite à un acte héroïque, remarquable, exceptionnel ou à une
chance inouïe, à la célébrité, etc.
Tous ces comportements
ont des conséquences sociales, économiques, politiques, affectives
importantes et destructrices. Qu'on pense par exemple aux hommes qui
cherchent à occuper à tous prix des postes de direction qu'ils
n'ont aucune capacité à occuper. C'est un phénomène courant.
Ce que la plupart des
hommes croient être « l'amour » ressemble très souvent
à un misérable marchandage, doublé fréquemment de petits ou
grands chantages. « Si je t'aime, tu me dois ça, tu me donne
ça », tel est le résumé de la démarche. La partenaire est
réduite à l'état d'enjeu et de marchandise à consommer. On la
choisira jeune et belle selon les critères esthétiques à la mode.
Et quand il n'en restera que « des restes », l'âge ayant
endommagé les chairs, on « rajeunira les cadres ».
C'est-à-dire qu'on jettera à la poubelle sa compagne et on la
remplacera par une plus jeune. Le schéma est classique. Il est
favorisé par notre culture qui accorde aux hommes une jeunesse plus
longue qu'aux femmes. Comme le rappelait un jour une bande dessinée
: « si un homme a quelques cheveux gris, on trouve ça
charmant, si c'est une femme, on dit qu'elle est vieille. »
Ce triste théâtre des
« amours » ne mérite guère de porter ce nom. En fait,
si on renonce à cet impasse que représente la pratique régulière
masturbationnelle masculine adulte et son aliment pornographique, on
découvre progressivement l'existence d'un paisible sentiment plus
fort que l'amour. Celui de vouloir faire le bien à d'autres, y
compris de jolies femmes, sans rien demander ou exiger en échange.
Mais en fait, ce sentiment « plus fort que l'amour » est
le vrai amour lui-même.
Basile, philosophe
naïf, Paris le 23 août 2016
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