Nous sommes aujourd'hui
le 20 août 2016. Depuis un jour du mois d'avril que je n'ai pas
noté, j'ai stoppé complètement la masturbation et la pornographie.
Exceptée une brève rechute de trois ou quatre jours en mai, je
tiens bon. Certains jours il est dur par moments de résister à
l'envie de me masturber ou de regarder de la pornographie. Cette nuit
j'ai même rêvé que je me masturbais. J'évite la pornographie, y
compris quand je tombe par hasard dessus. Je passe alors rapidement
et ne m'attarde pas sur des photos ou dessins plus ou moins
pornographiques que je trouve sans les chercher sur des publications
à priori non spécialisées dans la pornographie. Je suis soutenu
dans mes efforts par la claire volonté de mettre un terme définitif
chez moi à une addiction vieille de cinquante années qui dérangeait
mon appétit sexuel. Et me rangeait dans l'immense troupeau des
harceleurs masculins que les femmes fuient.
La masturbation
masculine, qui est énormément pratiquée est un sujet tabou.
Personne ou presque n'en parle. Et surtout pratiquement personne
n'avoue la pratiquer. Elle est pourtant une chose très importante :
l'origine de l'inconduite masculine à l'égard des femmes. Elle crée
chez l'homme une faim sexuelle permanente et inassouvissable, qui se
traduit par une agressivité sexuelle à l'égard des femmes. Cette
agressivité peut aller jusqu'au viol, autre sujet très largement
tabou. Très rares sont les femmes qui déclarent à un homme
qu'elles ont été violées ou ont en général peur tout le temps
que ça leur arrive. Qui dit femmes violées dit existence des
violeurs. Il y en a. Ils sont nombreux. Je n'ai jamais entendu une
seule fois un homme me dire qu'il avait violé. Pourtant j'ai
certainement côtoyé des violeurs à diverses reprises. Peut-être
parmi les rares hommes déjà plus très jeunes qui m'ont dit en
passant s'être jadis « très mal conduit » avec les
femmes.
J'arrive à présent à
parler de la masturbation alors qu'il y a quelques semaines ça
m'était encore pratiquement impossible. Les femmes à qui j'en ai
parlé, sauf trois, comprennent et approuvent ma démarche. L'une
d'elle m'a même demandé si c'était difficile pour moi de résister
au retour de l'addiction masturbationnelle et pornographique.
J'ai écrit dans ce blog
que l'arrêt de la masturbation amenait des changement
physiologiques. Il s'agit du retour des érections du matin. Je n'en
avais pratiquement plus aucune depuis un certain temps.
Un autre phénomène
consécutif selon moi à l'arrêt de l'addiction à la masturbation
et la pornographie est le retour de la naïveté amoureuse, l'accord
avec la sensibilité féminine. L'appréciation de ces petits riens qui
font la joie de la compagnie féminine : un mot échangé, un
compliment, une pensée, un instant de complicité qui remplit tout
l'espace entre deux cœurs. Ce phénomène psychologique est plutôt
impressionnant. Retrouver sa fraicheur d'enfant me fait même un peu
peur eut égard au souvenir des douloureuses gamelles sentimentales
jadis vécues. Mais je crois que finalement il n'y a pas à avoir
peur de ce réveil de ma sensibilité enfouie et anesthésiée durant
des décennies par une pratique addictionnelle relevant de
l'endorphinomanie.
J'ai remarqué aussi que
mon regard change. Je ne regarde plus les jolies filles dans le métro
comme avant. Avant, sans réaliser ce à quoi je pouvais ressembler à
leurs yeux, je les dévorais littéralement du regard. Elles devaient
en ressentir un malaise. Me prendre pour un obsédé dragueur que je
n'ai jamais été. A présent, je les regarde sans plus. Je perçois
aussi ô combien la bêtise de la morale dominante. Elle prétend que
le désir mécanique existe. Si on bande ça signifierait qu'on a
envie de baiser. C'est faux. Et comme baiser serait délicieux comme
manger un gros gâteau au chocolat, l'idéal à atteindre serait de
manger trente ou quarante gros gâteaux au chocolat chaque jour.
Quelle ânerie. Et comme il est évident qu'un tel projet est
absurde, odieux, stupide et irréalisable !
Basile, philosophe
naïf, Paris le 20 août 2016
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