A partir de l'âge de 12,
13 ou 14 ans, la plupart des garçons s'auto-droguent avec la
masturbation. Ils sont endorphinomanes. La sensation accompagnant
leur éjaculation fonctionne chez eux comme un flash de
drogue. Leur appétit sexuel détraqué, ils vont souffrir leur vie
durant d'une faim sexuelle permanente et inassouvissable qui
éloignera d'eux les femmes. Car elles ne sont pas dérangées comme
eux. Cette faim sexuelle masculine permanente et inassouvissable
expliquera quantité de comportements. Dans le domaine des idées
elle avalisera une conception impérative de la relation sexuelle.
Apparaîtra et sera plébiscitée par les hommes une sorte de concept
d'obligation sexuelle. Si une femme est sexuellement « appétissante »
il sera obligatoire de chercher le coït avec elle. Si une situation
ou un état est considéré comme « sexuel », par exemple
la nudité, il faudra soi-disant absolument chercher le coït ou son
équivalent : la masturbation. Cette manière de faire empêchera la
relation avec les femmes ainsi que la sérénité intérieure. Il
n'existe pas d'obligation sexuelle. Cette faim permanente relève de
la maladie. Renoncer à l'auto-droguage et retrouver le chemin de
l'authenticité est la seule réponse à cet état de crise permanent
entre l'homme et la femme.
J'ai commencé à exposer
à des tiers cette façon de voir les choses. Quelles réactions
ai-je rencontré ?
Chez les femmes, sauf
trois, l'approbation, chez les hommes c'était moins évident. La
première femme a qualifié mes idées de « curieuses »
et m'a fait une récitation de Freud. Quand la seconde m'a cité
Platon, je l'ai tout de suite arrêté : « stop ! Je ne suis
pas intéressé par le contenu de tes lectures, mais par ce que tu
ressens. »
Elle m'a alors dit qu'une
relation amoureuse non désirante pouvait exister chez des personnes
très jeunes et vierges. Mais qu'après c'était moins évident.
Conclusion donc : l'amour non désirant n'existe pas.
Le compagnon de cette
dame m'a sorti la réponse passe-partout : « s'il n'y a pas de
désir, alors c'est de l'amitié. Ou c'est de l'amour au sens
large. » En torturant ainsi la sémantique on en vient à la
même conclusion : « l'amour est forcement désirant. Le coït,
sa recherche, est incontournable. »
Tout ceci parce qu'on
admet que le désir est permanent. Mais si on reconnaît qu'il n'est
pas permanent. Chose qu'on constate pour peu qu'on écoute vraiment
son organisme. Alors l'amour peut exister sans être désirant. Il
n'est donc plus limité par une obligation sexuelle coïtale
maladive.
Cette obligation sexuelle
coïtale maladive se révèle être le principal obstacle à l'amour.
La prétention à ramener systématiquement le coït dès qu'il
s'agit de l'amour ne l'exalte pas, mais lui coupe les ailes. Sans
cette obligation, on peut être amoureux sans limites d'hommes ou de
femmes. On libère l'amour de ses chaînes machistes et culturelles
qui l'empêchent de s'épanouir librement.
La perception du monde,
des autres, de la vie change. Le comportement se modifie aussi.
L'état physiologique se modifie également. C'est comme si une porte
s'ouvrait là où il n'y en avait apparemment aucune et découvrait
une large voie vers un inconnu oublié, éclairé et passionnant.
Il appartient aux hommes
de faire l'effort pour retrouver le chemin perdu du cœur des femmes
et de l'authenticité oubliée. Sinon, seul continuera à n'exister
comme amour authentique que celui des femmes pour les petits enfants.
L'homme doit enfin comprendre que ce n'est pas en lui tournant le dos
et se croyant maître et dominant qu'il trouvera l'amour. Et
retrouvera l'unité humaine.
Basile,
philosophe naïf, Paris le 18 août 2016
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