jeudi 18 août 2016

616 L'amour libre est non désirant

A partir de l'âge de 12, 13 ou 14 ans, la plupart des garçons s'auto-droguent avec la masturbation. Ils sont endorphinomanes. La sensation accompagnant leur éjaculation fonctionne chez eux comme un flash de drogue. Leur appétit sexuel détraqué, ils vont souffrir leur vie durant d'une faim sexuelle permanente et inassouvissable qui éloignera d'eux les femmes. Car elles ne sont pas dérangées comme eux. Cette faim sexuelle masculine permanente et inassouvissable expliquera quantité de comportements. Dans le domaine des idées elle avalisera une conception impérative de la relation sexuelle. Apparaîtra et sera plébiscitée par les hommes une sorte de concept d'obligation sexuelle. Si une femme est sexuellement « appétissante » il sera obligatoire de chercher le coït avec elle. Si une situation ou un état est considéré comme « sexuel », par exemple la nudité, il faudra soi-disant absolument chercher le coït ou son équivalent : la masturbation. Cette manière de faire empêchera la relation avec les femmes ainsi que la sérénité intérieure. Il n'existe pas d'obligation sexuelle. Cette faim permanente relève de la maladie. Renoncer à l'auto-droguage et retrouver le chemin de l'authenticité est la seule réponse à cet état de crise permanent entre l'homme et la femme.

J'ai commencé à exposer à des tiers cette façon de voir les choses. Quelles réactions ai-je rencontré ?

Chez les femmes, sauf trois, l'approbation, chez les hommes c'était moins évident. La première femme a qualifié mes idées de « curieuses » et m'a fait une récitation de Freud. Quand la seconde m'a cité Platon, je l'ai tout de suite arrêté : « stop ! Je ne suis pas intéressé par le contenu de tes lectures, mais par ce que tu ressens. »

Elle m'a alors dit qu'une relation amoureuse non désirante pouvait exister chez des personnes très jeunes et vierges. Mais qu'après c'était moins évident. Conclusion donc : l'amour non désirant n'existe pas.

Le compagnon de cette dame m'a sorti la réponse passe-partout : « s'il n'y a pas de désir, alors c'est de l'amitié. Ou c'est de l'amour au sens large. » En torturant ainsi la sémantique on en vient à la même conclusion : « l'amour est forcement désirant. Le coït, sa recherche, est incontournable. »

Tout ceci parce qu'on admet que le désir est permanent. Mais si on reconnaît qu'il n'est pas permanent. Chose qu'on constate pour peu qu'on écoute vraiment son organisme. Alors l'amour peut exister sans être désirant. Il n'est donc plus limité par une obligation sexuelle coïtale maladive.

Cette obligation sexuelle coïtale maladive se révèle être le principal obstacle à l'amour. La prétention à ramener systématiquement le coït dès qu'il s'agit de l'amour ne l'exalte pas, mais lui coupe les ailes. Sans cette obligation, on peut être amoureux sans limites d'hommes ou de femmes. On libère l'amour de ses chaînes machistes et culturelles qui l'empêchent de s'épanouir librement.

La perception du monde, des autres, de la vie change. Le comportement se modifie aussi. L'état physiologique se modifie également. C'est comme si une porte s'ouvrait là où il n'y en avait apparemment aucune et découvrait une large voie vers un inconnu oublié, éclairé et passionnant.

Il appartient aux hommes de faire l'effort pour retrouver le chemin perdu du cœur des femmes et de l'authenticité oubliée. Sinon, seul continuera à n'exister comme amour authentique que celui des femmes pour les petits enfants. L'homme doit enfin comprendre que ce n'est pas en lui tournant le dos et se croyant maître et dominant qu'il trouvera l'amour. Et retrouvera l'unité humaine.

Basile, philosophe naïf, Paris le 18 août 2016

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