samedi 2 juillet 2016

578 La révolte des femmes branloirs

Qu'est-ce que la masturbation masculine ? C'est un geste consistant à se frotter le pénis en vue de parvenir à l'éjaculation. On le frotte en général avec la main, ou un objet quelconque qui peut être un tissu, la paroi interne des cuisses d'un tiers, d'un vagin, une bouche, un anus, etc. Quel est l'avis donné à propos de cette activité extrêmement répandue dans notre société ? La plupart du temps : c'est le silence ou la présentation erronée et tendancieuse de la chose. Elle pourra être condamnée ou encensée. Si on l'encense, on prétendra la justifier par le fait qu'elle est agréable. L'argument ne tient pas. Manger trop, se saouler, fumer sont des activités nocives et agréables... Dire qu'une activité est justifiée parce qu'elle est agréable ne suffit pas. Certains prétendront même que la masturbation se justifie pour « découvrir son corps ». Va pour le découvrir à douze, treize, quatorze ans... mais prétendre continuer à le découvrir au delà est une parfaite fumisterie.

La principale falsification du débat consistera à ignorer que se branler dans un vagin, une bouche ou un anus, est un acte masturbationnel au même titre que la masturbation manuelle. Sauf qu'on change de branloir. Le branloir était la main. À présent c'est un homme ou une femme qui est utilisé.

Le fait d'être réduite à un branloir explique que la plupart des femmes et des jeunes filles refusent d'emblée ou en ont marre à la longue des hommes qui se prennent pour des marteaux-piqueurs sexuels. Ces imbéciles croient « faire l'amour », mais « faire l'amour » c'est bien autre chose ! Deux êtres s'attirent et sans même y penser s'accouplent... Là, c'est « faire l'amour ». Ce n'est pas du tout la saloperie habituellement rencontrée : un homme aperçoit des femmes. Il « fait son marché ». « Tiens ? Se dit-il, celle-là à un beau cul, non, c'est plutôt l'autre qui m'intéresse, elle a des gros seins... » On croirait avoir affaire à un boucher de la vieille école en train de choisir sa bête sur pied. Puis, le crétin usera de toutes les ruses possible pour parvenir à mettre sa proie dans son lit. Là, il va lui enfoncer son engin dans un des orifices : bouche, vagin, anus, en se demandant s'il va arriver à aboutir à un résultat intéressant pour lui. Il se branle. Il ne fait pas l'amour. Faut-il s'étonner si son branloir finira par se révolter et l'envoyer balader ? « Mais qu'est-ce qu'elles veulent ? » s'exclamera le branleur dépité. « Être traitée comme une femme, c'est-à-dire un être humain, » telle est la réponse qu'il n'entendra pas.

Le pire, c'est que ce crétin pourra y compris être sincère et se croire respectueux de l'autre. L'autre qui pourra être un moment complice de sa démarche. Mais, la Nature a ses limites. Une femme d'accord pour servir de branloir en croyant ainsi « faire l'amour » va progressivement ne plus supporter son compagnon. Jusqu'à la rupture dont elle ne comprendra pas forcément les raisons. Mais elle verra que « ça ne marche plus ». Une femme qui a joyeusement servi de branloir durant de nombreuses années m'a dit un jour : « j'ai l'impression d'être passée à côté de quelque chose, mais je ne sais pas quoi. » La chose à côté de laquelle elle est passée s'appelle l'amour. Mais comment l'expliquer dans un monde qui a fait de la masturbation intra-vaginale le nec plus ultra de la sexualité ? « Faire l'amour » ce serait par définition se branler dans un vagin ! Quelle bouffonnerie !

Quand on voit condamner la masturbation manuelle, c'est le plus souvent pour lui opposer la masturbation intra-vaginale. Alors, ce n'est pas évident de clarifier le débat. Aujourd'hui, le chiffre d'affaires gigantesque et la part énorme du trafic Internet de la pornographie révèlent l'importance colossale à l'échelle mondiale de la masturbation masculine dans notre société. Quand j'ai fini par rompre avec la pornographie en refusant de la regarder, j'ai réalisé à quel point elle dégrade l'image de l'homme. Sa réduction à l'état de « marteau-piqueur » sexuel se voit bien dans les vidéos et photos pornographiques où le visage de l'homme n'apparaît même pas, mais juste son attirail sexuel. Il n'est même plus un individu, juste une chose. Et croyez-vous que le visionnage intensif de telles images n'a pas d'influence sur la conscience individuelle ?

Basile, philosophe naïf, Paris le 2 juillet 2016

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