Le mois d'août arrive :
au bord de la mer, des dizaines de milliers de jeunes hommes vont
faire des pieds et des mains pour parvenir à mettre leur pénis dans
le vagin de centaines de milliers de jeunes filles ou jeunes femmes.
Un certain nombre y parviendront. Y compris pour certains par ruses,
forces, surprises, en résumé : en violant. Mais le but recherché
par tous ces efforts est-il si intéressant et satisfaisant que ça ?
La sagesse populaire
française dit : « la plus belle femme ne peut donner que ce
qu'elle a. » Le poète Stéphane Mallarmé a écrit : « La
chair est triste, hélas ! » Georges Clemenceau est souvent
cité pour avoir écrit, parlant des rendez-vous amoureux et sexuels
: « le meilleur moment en amour c'est quand on monte
l'escalier. »
Pourtant, à entendre le
discours dominant, il y aurait, tout au moins pour l'homme, une chose
: l'acte sexuel, qui lui assurerait immense plaisir et satisfaction
immédiate et automatique. Ce propos relève de la plus parfaite
mauvaise foi. Il s'agit d'une escroquerie pure et simple, qui
pourrait être baptisée « l'escroquerie pornographique ».
Quand on mange,
prend-t-on toujours plaisir ? Et trouve-t-on systématiquement une
grande et profonde satisfaction ? Non, bien sûr, alors pourquoi avec
le sexe il en serait ainsi ? Parce que l'homme a toujours faim de
sexe rétorqueront un tas de gens, surtout si la fille est belle et
bien roulée.
Mais la sensation de faim
chez le boulimique fait-elle de la prise de nourriture un plaisir ?
La satisfaction d'une addiction apporte-t-elle forcément du plaisir
?
La base de l'escroquerie
pornographique réside dans l'affirmation que l'intérieur du vagin,
de la bouche ou de l'anus seraient des sortes de lieux magiques.
Où, quelles que soient les circonstances, l'arrivée du pénis en
érection d'un homme et sa décharge de sperme amènerait
nécessairement pour lui une jouissance fabuleuse. Cette affirmation
est une pure et simple contre-vérité.
Quand il y a désir
effectif, réel et réciproque, dispositions physiques et conditions
générales adéquates, la satisfaction peut venir pour les
partenaires d'un acte sexuel. Sinon, il n'en est rien ou pas grand
chose. Et le désintérêt voire la brouille entre les partenaires
concernés est à la clé.
La masturbation apparaît
pour beaucoup comme une activité qui se pratique forcément
manuellement. Ce n'est pas vrai. On peut remplacer la main par tout
autre objet dans le même but strictement auto-érotique et
mécanique. Et cet objet pourra notamment être un vagin. Il sera
dans ce cas parlé « d'acte sexuel », « acte
d'amour », etc. Alors qu'il ne s'agira en fait que d'une
masturbation masculine pratiqué en se servant d'une femme à la
place de la main habituelle. La déception de la femme - mais aussi
de l'homme, - en résultera, faut-il s'en étonner ? Bien évidemment
non.
L'escroquerie
pornographique consiste à payer des humains qui feront devant une
caméra comme si de rien n'était et que la masturbation dans une
bouche, un anus, un vagin, serait absolument passionnante et
satisfaisante. Le plus triste est qu'aujourd'hui des millions de gens
consomment régulièrement de la pornographie et finissent par croire
que c'est vrai. Notamment en pensant qu'il suffirait que la
partenaire soit « très jolie », c'est-à-dire réponde
aux critères esthétiques à la mode : petit cul, gros seins, ventre
plat, taille fine, bouche pulpeuse, etc. Celles qui ressemblent à ce
« modèle », j'en rencontre, seront harcelées en
conséquence et pas forcément heureuses pour autant.
Basile, philosophe
naïf, Paris le 28 juillet 2016
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