Si un génial philosophe
parvient à décortiquer en détail et en profondeur l'ensemble des
méandres de l'âme humaine et écrit un livre ou rédige un blog où
il énonce tout ce qu'il a trouvé, ça ne servira à rien, si ce
n'est à sa satisfaction personnelle. Pourquoi ? Parce que son livre,
son blog, personne ne le lira. Ou alors on le lira comme une opinion
parmi d'autres, tout aussi respectables.
Plus tard, bien plus
tard, au moins deux cents ans après, quand les idées de ce
philosophe auront triomphé, si cela arrive, on le baptisera
« précurseur ».
La plupart des humains ne
cherchent pas la vérité, mais la « confirmation » de ce
qu'ils croient vrai.
Quand on connait la
vérité, les autres : ou bien ça ne sert à rien de chercher à les
éclairer, car ils n'entendront pas. Ou, nettement plus rarement, ça
ne sert à rien de chercher à les éclairer, car ils savent déjà.
Les plus belles idées
ont déjà été toutes exprimées. Ce qui manque le plus, ce sont
les convictions.
Plus que les idées, ce
sont les gestes concrets de la vie qu'il faut chercher à faire
avancer. Le reste suivra.
Les idées ne guident pas
le monde, elles sont guidées par le monde.
Un ami m'a dit un jour :
la Terre ne nous appartient pas. C'est à elle que nous appartenons.
Tous les discours des
humains n'empêcheront pas la Terre de tourner.
Aucun discours des
humains n'égale en force l'impact de la rotation de la Terre sur
eux.
Le plus bel, ouvrage de
philosophie ne sera jamais qu'un paquet de feuilles de papier avec un
peu d'encre dessus. Ce n'est pas lui qui peut changer la vie des
humains. Seuls les humains peuvent changer l'orientation de leur vie.
Encore faut-il pour cela qu'ils repèrent leur situation précise.
Sinon leurs efforts se résumeront à une vaine agitation.
L'Histoire des humains et
de leurs idées n'est souvent qu'une vaine agitation.
Si vous connaissez la
vérité, ne vous étonnez pas de ne pas être entendu. Si
l'entourage était capable d'entendre, la vérité serait déjà
connue depuis longtemps.
Parfois le silence et
l'inaction sont la meilleure façon de faire entendre la vérité.
Connaître la vérité ne
signifie pas forcément connaître le bonheur, mais signifie au moins
connaître le bonheur de la connaissance.
Il y a plus de vérité
dans une pomme que dans beaucoup de livres.
Il faut parfois laisser
les idées justes se propager d'elles-mêmes, sans chercher trop à
aider leur progression.
Qui a dit que j'avais
raison ? Personne, et ce n'est pas un problème.
Basile, philosophe
naïf, Paris le 29 juillet 2016
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