Pourquoi, dans toutes les
cultures du monde la sexualité humaine est-elle considérée comme
suspecte, et condamnée, culpabilisée ? Et avec elle le plus souvent
sont suspectés, condamnés et culpabilisés le toucher et la nudité,
en particulier la vue des organes génitaux et de l'érection ? Et
tout cela se faisant au nom de la défense de l'enfance ou de
concepts abstraits et considérés comme fondamentaux tels que la
morale, la pureté...
Aucune activité
naturelle autre chez les humains ne subit un sort si redoutable et un
tel Niagara d'interdits. L'origine de ce sort est que les humains
sentent, mais confusément, qu'il y a quelque chose d'anormal et très
malsain dans l'hypersexualisation masculine. Qui est le fruit de la
pratique masturbatoire régulière chez les humains mâles adultes.
Le désir permanent et inassouvissable qui en résulte relève de la
responsabilité des hommes et pas des femmes. Mais le machisme
dominant rend la femme responsable en qualité de « tentatrice ».
Schéma aussi absurde que d'affirmer qu'un homme riche qui se fait
attaquer et dévaliser par un bandit est coupable, car il a tenté
celui-ci.
La responsabilité de
l'état calamiteux de la sexualité humaine relève de l'homme et pas
de la femme, qui en est la plus fréquente victime. La mauvaise foi
machiste règne. Elle proclame, par exemple, la femme violée
traditionnellement coupable de l'agression qu'elle a subit. « Si
elle a été violée, c'est sa faute, elle n'avait qu'à ne pas
porter un vêtement qui mettait ses formes en valeur ! » Tel
est le propos infect que tient un grand nombre d'imbéciles odieux et
complices des agresseurs.
Le délire sexuel
masculin qui transforme les hommes en harceleurs sexuels permanents
rend impossible la sollicitation « correcte » de l'acte
sexuel, la nudité, le toucher, la vue de l'érection, car la
règle régnante est la permanence de l'abus. Si une femme
accepte d'être touchée par un homme, elle ouvre forcément le
chemin de l'intérieur de sa culotte. Alors, le plus souvent, elle
« tiendra la distance », y compris si elle a faim de
caresses. Car celles-ci seront prises en otages par la sexualité
malade des masturbateurs masculins. C'est-à-dire de la
quasi-totalité des hommes adultes, qui se masturbent régulièrement,
avec la main, ou dans une bouche, un anus, un vagin.
Cette démarche malade
conduit y compris certains d'entre eux à s'en prendre à des sujets
très jeunes, non nubiles. D'où la condamnation très violente de ce
type d'agressions. Dans la Grèce antique, par exemple, les coupables
devaient en principe être physiquement éliminés.
La déformation sexuelle
des hommes est également à l'origine de comportements violents des
plus divers. Pour sortir de cette situation, seuls les hommes peuvent
faire le premier pas que les femmes attendent depuis la nuit des
temps. Il leur appartient de renoncer à leur position apparemment
favorable, dominatrice, privilégiée, qui les abaisse et les prive
de communication et entente avec le sexe opposé.
On n'obtient rien sans
efforts et renoncements. Quand on souhaite gagner une course de fond,
il faut s'entrainer. Et donc le faire au détriment du temps consacré
à d'autres occupations. On ne saurait améliorer la condition
relationnelle de l'homme avec la femme en prétendant disposer du
beurre, de l'argent du beurre et de la crémière. Il faut faire des
choix.
L'amélioration est
possible à condition de faire preuve d'audace, non conformisme,
persévérance et intelligence. Le choix se fait entre la résignation
et la volonté d'avancer vers un progrès qui passe par un effort sur
soi de compréhension et modification de sa manière d'être. Toutes
les fleurs du monde se trouvent dans la prairie de la vie. Pour
accéder à elles il suffit de le vouloir. Et s'arracher à la
pratique sans issues des générations passées.
Basile, philosophe
naïf, Paris le 25 juillet 2016
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