lundi 25 juillet 2016

598 Pourquoi la sexualité humaine est-elle suspectée, condamnée, culpabilisée ?

Pourquoi, dans toutes les cultures du monde la sexualité humaine est-elle considérée comme suspecte, et condamnée, culpabilisée ? Et avec elle le plus souvent sont suspectés, condamnés et culpabilisés le toucher et la nudité, en particulier la vue des organes génitaux et de l'érection ? Et tout cela se faisant au nom de la défense de l'enfance ou de concepts abstraits et considérés comme fondamentaux tels que la morale, la pureté...

Aucune activité naturelle autre chez les humains ne subit un sort si redoutable et un tel Niagara d'interdits. L'origine de ce sort est que les humains sentent, mais confusément, qu'il y a quelque chose d'anormal et très malsain dans l'hypersexualisation masculine. Qui est le fruit de la pratique masturbatoire régulière chez les humains mâles adultes. Le désir permanent et inassouvissable qui en résulte relève de la responsabilité des hommes et pas des femmes. Mais le machisme dominant rend la femme responsable en qualité de « tentatrice ». Schéma aussi absurde que d'affirmer qu'un homme riche qui se fait attaquer et dévaliser par un bandit est coupable, car il a tenté celui-ci.

La responsabilité de l'état calamiteux de la sexualité humaine relève de l'homme et pas de la femme, qui en est la plus fréquente victime. La mauvaise foi machiste règne. Elle proclame, par exemple, la femme violée traditionnellement coupable de l'agression qu'elle a subit. « Si elle a été violée, c'est sa faute, elle n'avait qu'à ne pas porter un vêtement qui mettait ses formes en valeur ! » Tel est le propos infect que tient un grand nombre d'imbéciles odieux et complices des agresseurs.

Le délire sexuel masculin qui transforme les hommes en harceleurs sexuels permanents rend impossible la sollicitation « correcte » de l'acte sexuel, la nudité, le toucher, la vue de l'érection, car la règle régnante est la permanence de l'abus. Si une femme accepte d'être touchée par un homme, elle ouvre forcément le chemin de l'intérieur de sa culotte. Alors, le plus souvent, elle « tiendra la distance », y compris si elle a faim de caresses. Car celles-ci seront prises en otages par la sexualité malade des masturbateurs masculins. C'est-à-dire de la quasi-totalité des hommes adultes, qui se masturbent régulièrement, avec la main, ou dans une bouche, un anus, un vagin.

Cette démarche malade conduit y compris certains d'entre eux à s'en prendre à des sujets très jeunes, non nubiles. D'où la condamnation très violente de ce type d'agressions. Dans la Grèce antique, par exemple, les coupables devaient en principe être physiquement éliminés.

La déformation sexuelle des hommes est également à l'origine de comportements violents des plus divers. Pour sortir de cette situation, seuls les hommes peuvent faire le premier pas que les femmes attendent depuis la nuit des temps. Il leur appartient de renoncer à leur position apparemment favorable, dominatrice, privilégiée, qui les abaisse et les prive de communication et entente avec le sexe opposé.

On n'obtient rien sans efforts et renoncements. Quand on souhaite gagner une course de fond, il faut s'entrainer. Et donc le faire au détriment du temps consacré à d'autres occupations. On ne saurait améliorer la condition relationnelle de l'homme avec la femme en prétendant disposer du beurre, de l'argent du beurre et de la crémière. Il faut faire des choix.

L'amélioration est possible à condition de faire preuve d'audace, non conformisme, persévérance et intelligence. Le choix se fait entre la résignation et la volonté d'avancer vers un progrès qui passe par un effort sur soi de compréhension et modification de sa manière d'être. Toutes les fleurs du monde se trouvent dans la prairie de la vie. Pour accéder à elles il suffit de le vouloir. Et s'arracher à la pratique sans issues des générations passées.

Basile, philosophe naïf, Paris le 25 juillet 2016

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire