Vers l'âge de 12-13-14
ans, les garçons découvrent la masturbation masculine adulte ou
éjaculatoire, c'est-à-dire avec recherche de l'éjaculation. Cette
activité, pratiquée régulièrement, va par la suite les
accompagner tout le long de leur vie. Elle consistera à chercher à
obtenir l'éjaculation par un moyen mécanique quelconque :
frottement avec la main ou un objet qui pourra être notamment un
vagin, une bouche, une paire de cuisses, un anus. Le but ne sera
pas relationnel mais uniquement auto-jouissif. Le ressenti plus
ou moins fort concomitant à l'éjaculation sera pour l'éjaculateur
comme un flash de drogue. Le garçon, puis jeune homme puis homme
puis vieillard sera un drogué. Le fait que la drogue endorphine soit
naturelle et se détruise d'elle-même ne changera pas
fondamentalement ici son rôle addictif.
La pratique régulière
de la masturbation masculine éjaculatoire, autrement dit adulte,
représente une des principales activités humaines dont on ne parle
jamais ou guère. Elle a des conséquences extrêmement importantes
sur la société humaine toute entière et dans de très nombreux
domaines, pas seulement celui qu'on appelle sexuel. Elle est la
première activité sexuelle chez les humains. Son adjuvant
suggestif, la pornographie, a un chiffre d'affaires colossal qui
répercute l'importance mondiale de la masturbation masculine adulte.
Rares sont les personnes de sexe masculin qui témoignent ouvertement
de leur activité masturbationnelle.
La masturbation masculine
adulte va dérégler l'appétit sexuelle des masturbateurs, c'est à
dire presque cent pour cent des garçons, jeunes hommes, hommes ou
vieillards. Elle suscitera en eux une fringale sexuelle intense
artificielle permanente et inassouvissable. Elle les conduira à
harceler les personnes ressenties comme d'éventuels efficaces outils éjaculatoires. Les jeunes filles, les femmes de tous âges subiront de ce
fait un harcèlement sexuel permanent. On aura l'impression, hélas
objective, que pour un très grand nombre de jeunes gens, hommes ou
vieillards une jeune fille, une femme, se résumera à un trou
éjaculatoire. Le résultat de ce comportement odieux et aberrant
sera que les hommes passeront leur temps à courir derrière les
femmes. Les femmes s'efforçant de courir plus vite qu'eux. L'immense
majorité des adolescentes, jeunes filles ou femmes de tous les âges
seront en permanence sur la défensive. Les personnes du sexe opposé
à elles étant en revanche en permanence sur l'offensive. L'homme
masturbationnel, c'est-à-dire la plupart des hommes, verra dans une
femme, surtout s'il la trouve belle, qu'elle est peu ou pas habillée,
un objet éjaculatoire. Sa qualité d'être humain sensible sera
totalement niée. A la limite, ses qualités d'être humain seront
considérées comme une gêne. Ainsi, un beau jeune homme de 22 ans
se plaignait à moi dans les années 1980, à propos d'une des filles
qu'il avait dragué : « quand on s'est retrouvé au lit, elle a
commencé à me raconter les malheurs de sa vie. On n'est pas là
pour ça ! » De tels ignobles comportements machistes rendent
très difficile et délicat l'établissement de rapports relationnels
entre les deux sexes.
Le harcèlement sexuel
permanent des jeunes filles et des femmes par les éjaculateurs
conduira à de multiples tensions, de l'incertitude, de
l'incompréhension réciproque. Et à la recherche de la domination
d'un sexe sur l'autre...Certaines femmes ou jeunes filles
pratiqueront ou tenteront de pratiquer la castration psychologique de
leur partenaire sexuel. Progressivement elles refuseront le rôle de
trou éjaculatoire tout en s'assurant le contrôle psychologique de
leur compagnon.
La société éprouvera
beaucoup de mal pour établir des règles satisfaisantes de
comportement sexuel. Tenter de le faire s'avèrera très difficile.
Ces règles seront généralement injustes, impossible à définir
précisément, excessives, intolérantes et inapplicables.
Communiquer sera
simplement rendu très ardu par la toxicomanie éjaculatoire. Une
jeune fille « correcte et bien élevée » se retrouvera
tiraillée entre les rôles contradictoires de vieille religieuse ou
jeune putain. Comment, par exemple, faire comprendre à un homme une
envie de caresses qu'elle ne souhaite pas voir liées à l'éjaculation
? Inversement, si elle refuse ouvertement le rôle de trou
éjaculatoire, la voilà considérée comme une vieille religieuse
inaccessible. Dans ces conditions il est très difficile de parvenir
à une relation de caresses entre adultes. Caresser un chat ou un
chien ou une vache sera plus facile que caresser un homme ou se faire
caresser si on est une femme, sans tomber dans le triste cirque des
obsédés de l'éjaculation. Les femmes ne sont pas hostiles au sexe,
mais, c'est la moindre des choses, elles exigent d'être respectées.
C'est-à-dire ici pas résumée à un trou éjaculatoire, mais considérée
comme des êtres humains à part entière.
Toutes sortes d'idées
fausses accompagneront le délire éjaculatoire masculin. Ainsi par
exemple, croire que l'érection, l'émission des glandes de Cowper,
signifient l'envie de baiser, l'urgence de l'acte sexuel. Que la
nudité est sexuelle. Alors que la nudité est simplement notre état
naturel.
Certaines périodes
historiques brilleront par leur incohérence sexuelle accrue, comme
celle de l'impasse de la « révolution sexuelle ». Durant
celle-ci on vit des personnes de bonne volonté baiser dans tous les
sens. Certaines ne s'en sont pas encore psychologiquement remises.
Je me souviens de
quelqu'un qui m'a raconté que dans les années 1970, voulant suivre
la mode, il avait fait un groupe sexe avec des amis. A cette occasion
il avait baisé une amie dont il n'était pas du tout amoureux.
Résultat, presque trente ans plus tard, il en paraissait toujours
choqué. Et ne comprenait toujours pas ce qui lui était exactement
arrivé. Quand on se moque de la Nature elle se venge.
L'impasse masturbationnel
de la société fait que la plupart des humains aujourd'hui ne savent
même pas ce que c'est que « faire l'amour » au sens
large du terme et pas au sens réduit de la pratique de l'acte
sexuel. Les hommes drogués d'éjaculation masturbationnelle ne
parviennent pas à réussir à aimer les femmes. Les femmes ne
rencontrant pas d'hommes sachant les aimer, ont de la peine à croire
que de tels hommes puissent exister et ignorent comment ils peuvent
être précisément.
Le harcèlement sexuel
des femmes produit par la faim sexuelle permanente issue de
l'addiction masturbationnelle masculine, conduit aussi à toute une
série d'abus, tels que : prostitution, viols, pornographie, etc.
L'abandon individuel de
l'addiction masturbationnelle masculine conduit à une libération
des relations avec les jeunes filles et les femmes et à la rencontre
de comportements féminins sympathiques inattendus et surprenants
Il amène aussi la
libération des langues gestuelles, physionomiques, parlées,
pensées, et bien d'autres choses encore.
En particulier de cesser
les comportements compensatoires de la faim sexuelle permanente et
inassouvissable. Qui peuvent consister en la poursuite de chimères
telles que la gloire, la richesse, la violence ou le pouvoir.
En tous les cas se
libérer passe d'abord et avant tout par un effort à faire sur
soi-même, avec réflexion, conviction, intelligence et persévérance.
Changer le monde consiste
d'abord à se changer soi-même. Se changer soi-même amène d'autres
à changer. Le monde, c'est d'abord nous-mêmes.
On ne cherche pas à
l'extérieur de sa maison ce qu'on doit d'abord trouver dans sa
maison.
Basile, philosophe
naïf, Paris le 20 juillet 2016
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