Dans mon texte précédent
numéro 578 intitulé : « La révolte des femmes branloirs »
j'ai écrit, parlant de l'homme qui cherche à tous prix à se
branler dans le vagin d'une dame :
Le
pire, c'est que ce crétin pourra y compris être sincère et se
croire respectueux de l'autre. L'autre qui pourra être un moment
complice de sa démarche. Mais, la Nature a ses limites. Une femme
d'accord pour servir de branloir en croyant ainsi « faire
l'amour » va progressivement ne plus supporter son compagnon.
Jusqu'à la rupture dont elle ne comprendra pas forcément les
raisons. Mais elle verra que « ça ne marche plus ».
C'est exactement ce qui
m'est arrivé avec une amie très proche. J'ai fait partie du
troupeau des mâles ahuris que j'espère à présent avoir quitté.
Mon amie et moi avons été de parfaits petits soldats du sexe
institutionnalisé. Comme nous nous entendions merveilleusement bien,
il « fallait en passer par là ». Et nous nous sommes
consciencieusement et inconsciemment appliqués à détruire ainsi
notre relation. Ce fut chose faite au bout d'un peu plus de quatre
ans. Cette expérience malencontreuse a eu au moins pour résultat
que j'ai cherché à l'analyser. Et ainsi ai pu trouver où notre
relation avait commencé à dérailler. Mais le poids de la culture
régnante est tel que l'explication donnée à d'autres ne sert
autant dire à rien. Comme disait un jour quelqu'un : « l'expérience
est une lanterne qui n'éclaire que soi. » Si on ne sait pas,
on ne comprend pas l'explication. Si on sait déjà, l'explication
est inutile. En dépit de cette situation, je reste persuadé de
l'utilité de faire part de ma réflexion.
En poursuivant celle-ci, j'ai trouvé l'explication d'un mystère auquel j'ai été confronté il y a des dizaines d'années.
En poursuivant celle-ci, j'ai trouvé l'explication d'un mystère auquel j'ai été confronté il y a des dizaines d'années.
J'étais « amoureux »,
comme scotché à une amie. Celle-ci n'arrêtait pas de me dire que
ce n'était pas réciproque. Et que je dérangeais notre amitié en
ramenant régulièrement la revendication sexuelle dans nos rapports.
Or, je réalisais à la même époque une contradiction bizarre dans
mon attitude. Je revendiquais de parvenir à ladite relation.
Cependant qu'en y réfléchissant je la voyais sans intérêt,
connaissant la grande froideur de mon amie. Alors, pourquoi
poursuivais-je irrésistiblement cette quête absurde ? C'est
seulement ces jours-ci que j'ai compris l'origine, le motif de mon
aberrante démarche. Vouloir à tous prix une chose dont on ne tirera
aucun plaisir, c'est la démarche typique de certains drogués. J'ai
connu ainsi une jeune femme alcoolique qui faisait tous les efforts
les plus incroyables pour disposer chaque jour d'une grande bouteille
d'alcool fort. Qu'elle buvait « sans aucun plaisir »
disait-elle. C'était une addiction. Que ce soit avec la drogue
artificielle que représente par exemple l'eau-de-vie ou la drogue
naturelle des endorphines, la démarche peut être identique.
S'agissant de l'amie que j'ai harcelé stupidement durant des années
en revendiquant une relation dite « sexuelle » ou de la
bouteille d'alcool fort de la jeune femme alcoolique, nous suivions
le même chemin négatif.
La dimension culturelle
joue un rôle essentiel. J'ai connu un ex grand alcoolique qui me
disait « l'alcoolisme n'est pas une maladie, c'est une
culture » À
laquelle, bien sûr, il importe de remédier.
La toxicomanie
endorphinique est d'autant plus insidieuse qu'elle réduit les
facultés de jugement tout en nous incitant à augmenter les doses...
On se croit invincible, à l'abri de tout, ayant une chance
extraordinaire, quand on est « amoureux ». Une personne
quelconque dont on s'est épris nous paraîtra exceptionnelle. Et un
cageot obèse nous semblera plus mignonne qu'un régiment de poupées
Barbie. Mais la toxicomanie endorphinique peut nous réserver des
tours similaires à ceux causés par des drogues chimiques : crises
de fureur, de désespoir, suicides. « L'amour fou » est
un dérangement grave et dangereux, qu'il ne faut souhaiter à
personne et en tous cas pas à soi-même.
Basile, philosophe
naïf, Paris le 3 juillet 2016
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