Vous m'avez écrit pour
solliciter « un stage dans ma structure ». Je ne vois
aucun inconvénient à vous aider à clore vos études. Cependant,
j'imagine que vous pensez trouver bureaux, structures,
administrations, subventions et réunions pour préparer le Carnaval
de Paris.
Je dois vous prévenir
que vous arrivez dans une structure originale.
Le Carnaval de Paris est
un événement autogéré organisé sur la base d'une structure
dormante horizontale mise en route ponctuellement chaque année par
une nébuleuse de direction où s'inscrit un commandement central
régie par la « règle du gâteau », les traditions
christiques et les traditions aristocratiques impériales russes.
Le développement de cet
événement - dont le succès se confirme chaque année, - pourrait et
devrait se faire à travers la renaissance du mouvement traditionnel
français des goguettes, petites sociétés festives et
chantantes de moins de vingt membres, régies par la « règle
du gâteau ».
La « règle du
gâteau » se base sur l'expérience culinaire et pâtissière :
un gâteau, quand il est bon, sa pâte crue est bonne au goût.
Cuite, elle est meilleure. De même, la préparation de la fête doit
être agréable et la fête l'être également. Si la préparation
commence à être pénible, ça signifie qu'on fait fausse route. Il
est préférable d'organiser agréablement une fête avec 2000
participants - ou même juste 75 participants, - plutôt que de
souffrir en organisant une fête avec 500 000 participants.
Le but d'organisation de la fête
c'est le plaisir, y compris de ses organisateurs, et en aucun
cas le pouvoir, la richesse matérielle ou la célébrité. Quantité
de fêtes réussies sont réussies et restent inconnues du grand
public.
La référence aux
traditions christiques signifient que le motif premier du Carnaval
est l'amour de son prochain. La référence à l'aristocratie
impériale russe tient à ce que le refondateur du Carnaval de Paris
est issu d'une famille noble russe qui durant cinq siècles servit
les tsars dans la cavalerie de la garde impériale. La famille ayant
fuit la Russie - suite à la Révolution bolchévique de 1917, - a quitté
la tradition militaire depuis deux générations. À
présent, le refondateur du Carnaval ne sert pas les tsars, mais sert
le Carnaval. Son but est de rendre à cette occasion le plus de gens
heureux possible. Comme il le rappelle souvent : « s'amuser est
une affaire très sérieuse ». Et même, sur le mode
humoristique, il dit plutôt : « s'amuser est la seule activité
sérieuse ».
Vu le fonctionnement
original du Carnaval de Paris, quelle pourrait être votre implication
pratique ? Elle pourrait s'inscrire dans la reconstruction du
mouvement des goguettes, base traditionnelle de l'organisation de la
fête populaire en France. Il y avait jadis des milliers de goguettes
chez nous.
Si, à l'issue de votre stage, vous avez réussi à mettre en route un nombre même très restreint de goguettes, votre stage sera pleinement réussi. Une goguette, c'est un groupe chantant de moins de vingt personnes, qui se réunit ponctuellement pour passer un moment agréable et chanter des chansons. C'est la clé de la réussite des plus beaux carnavals de France, à Dunkerque et dans les villes alentours. Là, en chantant et dans une joie indescriptible, et une chaleureuse fraternité, toute la population participe à la fête. Les goguettes portent dans cette région le nom de « sociétés philanthropiques et carnavalesques ». Le nombre de leurs participants est le plus souvent de douze, exceptées trois ou quatre sociétés qui en comptent une cinquantaine. Si vous voulez participer à cette renaissance à Paris, vous êtes la bienvenue. Et vous aurez de quoi faire et agréablement. Alors, à bientôt peut-être.
Si, à l'issue de votre stage, vous avez réussi à mettre en route un nombre même très restreint de goguettes, votre stage sera pleinement réussi. Une goguette, c'est un groupe chantant de moins de vingt personnes, qui se réunit ponctuellement pour passer un moment agréable et chanter des chansons. C'est la clé de la réussite des plus beaux carnavals de France, à Dunkerque et dans les villes alentours. Là, en chantant et dans une joie indescriptible, et une chaleureuse fraternité, toute la population participe à la fête. Les goguettes portent dans cette région le nom de « sociétés philanthropiques et carnavalesques ». Le nombre de leurs participants est le plus souvent de douze, exceptées trois ou quatre sociétés qui en comptent une cinquantaine. Si vous voulez participer à cette renaissance à Paris, vous êtes la bienvenue. Et vous aurez de quoi faire et agréablement. Alors, à bientôt peut-être.
Basile, philosophe
naïf, Paris le 23 novembre 2015
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