dimanche 22 novembre 2015

467 Le bolneur d'être heulleux...

Un dimanche matin, prenez une couette bien chaude, un pyjama confortable et une agréable veste d'intérieur. Glissez vous seul sous la couette. Uni-libre, jouissez du bolneur d'être heulleux. Pas de réveil-matin pour vous agresser en vous envoyant bosser revoir la tête de con de votre chef adoré. Pas de bonne femme échevelée à vous grogner d'une voix éraillée : « lèves-toi, et vas chercher du pain pour le petit déjeuner ! » Non, rien de tout ça, la tranquillité, le bonheur ? Ah oui, aussi, pas de journaliste à la con pour vous déverser sur votre table le sac d'ordures puantes des mauvaises nouvelles du monde entier. Sous prétexte de vous informer, il cherche à vous faire pleurer.

Le bonheur ? Non, le bolneur ! Il faut un nouveau mot. Et pourquoi ? Songeais-je sous ma couette. Parce que, soi-disant, le bonheur, c'est obligatoirement avec une femme ou un homme. C'est « l'amour ». J'ai compris, à force de m'en prendre plein la gueule, que l'amour en question est une belle saloperie. Et la recherche de « l'amour » est le meilleur moyen de se rendre malheureux. Seul, on est bien. Mais, à force d'être connoté « amour », il faut bien un autre mot pour ce vrai bonheur libéré de cette saloperie de si bonne réputation. Alors, ce sera le « bolneur ». Et être heureux ? Non, encore un mot connoté « amour ». J'invente un autre mot nouveau : « heulleux ». Et puis, « seul », ça fait triste et moche, de même que « solitude ». Alors, ce sera « uni-libre » et « uni-liberté ».

Comment ? Je blasphème en disant du mal du sacro-saint « amour » tant vanté ? Eh oui ! Inventez autre chose. Moi, je vois mon bonheur et ma tranquillité seul sous ma couette... Oh ! Pardon ! Je voulais dire : je vois mon bolneur et goûte le plaisir, uni-libre, d'être enfin parfaitement heulleux.

J'ai juste été dérangé par le coup de fil d'une amie. Et puis, enfin, me suis levé, mettre à cuire un beau chou-fleur pour le déjeuner. Que je mangerais tout à l'heure avec une excellente saucisse offerte par un ami. Et, en attendant, j'écris ce petit texte jouissif et revendicateur du bolneur.

Vous voulez chercher « l'amour » quand-même ? Eh bien, aillez-y ! Bon courage ! Moi, je vous laisse. J'ai mieux à faire. Je suis heulleux et vais manger mon chou-fleur !

Sans oublier la saucisse. Et qu'on ne me parle pas de « sexe ». De ce côté-ci, on se débrouille très bien tout seul. Et en ne risquant rien, ni maladies vénériennes, ni dépression.

La vie continue. J'ai ouvert Internet. Rien que des mauvaises nouvelles. J'ai fermé Internet. Plus aucune mauvaises nouvelles. Hier, j'ai séché un dîner entre amis. Motif : ils allaient ressasser durant cinq heures les horreurs récentes de l'actualité. Je suis resté chez moi écrire sur divers sujets.

Il est déjà presque treize heures. Je vous laisse. Mon repas m'attends. J'ai faim. Et cette après-midi j'irai chanter des chansons avec des amis dans la Goguette des Machins Chouettes. L'amitié, l'amusement et la fête, il n'y a que ça de vrai ! Et aussi, une couette bien chaude, le dimanche matin, seul, dans son lit, à rêver. Et imaginer de quoi alimenter cette petite page légèrement iconoclaste destinée à enrichir mon blog philosophique.

Je la compléterais peut-être ce soir et la publierais, me dis-je. En attendant : place aux plaisirs de la table avant ceux de la chanson et de l'amitié ! Et puis, finalement, je la met en ligne tout de suite.

Ce soir, je pourrais écrire : la journée est passée comme un rêve. On a chanté. Tout s'est bien passé. Mais, déjà, jeudi soir, j'ai passé plusieurs heures à chanter dans une assemblée bien sympathique. Nous avons résisté à la morosité en chantant de jolies chansons, dont quelques-unes de circonstance. Le bolneur, c'est de chanter !!! Tous mes vœux de bolneur au lecteur !

Basile, philosophe naïf, Paris le 22 novembre 2015

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