samedi 20 mai 2017

764 Le patriarcat source de toutes nos misères

À écouter certains, notre vie serait coupée en deux : d'un côté la vie publique, de l'autre : la vie privée, intime, personnelle. L'une et l'autre bien séparées et se rejoignant en nous. Pourtant il est visible que le vécu de l'un conditionne plus ou moins le vécu de l'autre. Ainsi, celui ou celle qui perd son travail ou son logement dans la vie publique, perd souvent ensuite son compagnon ou sa compagne. Celui ou celle qui perd son compagnon ou sa compagne pourra inversement perdre suite à ça son travail et son logement. Tout paraît lié. En fait il n'y a rien de moins privé que la vie privée et la vie publique est souvent le reflet de l'état de la vie privée. De la vie privée on évite souvent de parler. Ou parfois au contraire on n’arrête pas d'en parler, surtout quand il s'agit de celle des autres.

Ce qui fait le lien entre la vie publique et la vie privée c'est l'éducation, le conditionnement reçu et singulièrement le patriarcat dont l’existence est souvent ignorée voire niée. À entendre certains, à partir du moment où il existe des femmes gendarmes, militaires, sapeurs-pompiers, ministres, cheffes d'états, etc. ce serait le signe que l'égalité est acquise. Que les hommes ne dominent pas et ne maltraitent pas les femmes. Pas tous les hommes ni toutes les femmes, heureusement, mais un très grand nombre d'hommes continuent à dominer et maltraiter et un très grand nombre de femmes continuent à être maltraitées et dominées. C'est comme une espèce de guerre. Mais en même temps ce n'en est pas tout à fait une. Car l'homme a besoin de la femme et la femme a besoin de l'homme et donc il ne saurait y avoir de vainqueurs et vaincus. Il y a ou bien deux perdants, ce qui est le cas aujourd'hui, ou deux gagnants, ce qui sera le cas demain. À condition bien sûr que nous y mettions du nôtre. Rien ne sera obtenu sans efforts.

Ce qui déstabilise hommes et femmes est un conditionnement venu du fond des âges, qui prétend donner un rôle de dominateur sexuel à l'homme, et de dominée sexuelle à la femme. Or la sexualité n'a pas pour objet et but de conférer une quelconque supériorité à l'un et infériorité à l'autre. Et puis qu'est-ce que la sexualité ?

Mise à part sa fonction reproductive éventuelle, c'est une chose secondaire car subordonnée à des phénomènes affectifs infiniment plus importants. Quand je vois définir certaines personnes comme homosexuelles ou bisexuelles, j'ai envie de poser une question : « et là-bas, lui ou elle, le définissez-vous, la définissez-vous comme hétérosexuel ? » Ce n'est généralement pas le cas.

À écouter certains qui se voudraient protecteurs des minorités sexuelles, leur particularismes affichés ou non leur fondrait dessus un jour comme la foudre. Les voilà homo à vie ou bi à vie ou hétéro à vie. Et pourquoi donc ? Parce que le patriarcat prétend faire de la sexualité une institution rigide qui obligerait à s'adonner à certaines pratiques impératives. Si j'apprécie la vue des seins d'une jeune femme je suis donc, selon le patriarcat si je suis un homme, hétéro. Et j'ai envie de lui enfoncer mon pénis dans son vagin. Et pourquoi donc ? Non, simplement j’admire ses seins. Et quoi de plus ? Rien, sauf si je suis intoxiqué par le patriarcat qui prétend m'ordonner la recherche du coït. C'est en suivant le schéma patriarcal que quantité d'hommes ou de femmes détruisent des possibles amitiés. Si on est réaliste, sensible, respectueux et conscient, il faut simplement s'écouter. Tâche ô combien difficile quand on a été programmé, abusé pour se conformer au patriarcat.

Beaucoup vont s'imaginer qu'une simple excitation au niveau génital suffit pour exprimer le désir de « faire l'amour ». Il n'en est rien. J'ai mis des années pour le comprendre. Une érection ou son équivalent féminin peut surgir pour de multiples motifs, Et le plus souvent sans qu'il existe un désir précis de faire l'acte sexuel. Et chercher à pratiquer celui-ci sans désir réel est une des plus grandes et dévastatrices erreurs qui soient. Quand on n'a pas un vrai et authentique désir il ne faut rien faire, sous peine de détruire de belles amitiés et ne plus comprendre la réalité de l'amour.

Basile, philosophe naïf, Paris le 20 mai 2017

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