Pour comprendre la
psychologie féminine il faut penser à la Résistance française
sous l'Occupation. Le couvre-feu, la Wehrmacht et la Gestapo qui
patrouillent dans les rues, les alertes, les pénuries... et de temps
à autre une ombre qui se faufile dans les rues désertes. Glisse des
tracts dans des boîtes aux lettres, écrit vite sur un mur un slogan
anglo-gaulliste et disparaît... Et le voilà recherché par la
police française qui collabore... mais, au sein de celle-ci il y a
aussi des résistants, qui protègent les résistants, les Juifs et
les Tziganes qui se cachent... Cette situation tragique de conflit
est celle des femmes. Elles doivent faire très attention face à
l'ordre patriarcal régnant. Elles ne peuvent pas se jeter dans les
bras d'un homme inconnu ou peu connu, même le plus séduisant et
charmant du monde, car il peut se révéler être un violeur, un
assassin... Il n'y a pas besoin d'aller sous des latitudes exotiques
pour trouver des femmes tuées par des hommes détraqués et rendus
fous par l'ordre patriarcal régnant, qui en fait les dominateurs,
seigneurs et maîtres de la société humaine.
Tous les jours en France
des femmes tombent sous les coups d'hommes. Qui, quand on les entend
décrit par leurs voisins étaient les plus charmants et serviables
qui soient. Ils étaient aussi corrects et polis que d'aimables
fonctionnaires de la Gestapo prenant leur café au bar avant de
retourner torturer des résistants.
La société toute
entière vit sous le règne de la peur patriarcale. Et comme celle-ci
est sensée correspondre à l'état normal et inévitable des
relations humaines, sa qualité horrible de peur est même niée.
L'homme courtise les femmes, qui sont capricieuses, compliquées,
imprévisibles... mais si tout simplement au lieu de proférer des
conneries sur les femmes les hommes les écoutaient ?
C'est si difficile que ça
de comprendre qu'une femme n'est pas une machine à baiser ? Un
égout à sperme ? Apparemment pour énormément d'hommes ça
paraît très difficile à comprendre. Quand une femme se déplace
seule, surtout si elle est jeune et belle, elle subit un Niagara
d'insultes émanant d'hommes y compris d'apparence très correct et
comme il faut. Une amie me disait : « à partir de l'âge
de treize ans, je ne pouvais plus sortir seule chercher le pain en
étant tranquille. »
Elle habitait à Paris
dans le quartier de Ménilmontant. Elle a eu treize ans en 1958. Une
étude réalisée en 2014 chez les étudiants à Bordeaux indique que
72 % des étudiantes sont stressées quand elles sortent le soir.
Contre seulement 10 % de leurs homologues masculins.
C'est la guerre pour les
unes, les femmes, la paix pour les autres, les hommes. Les hommes
qui, même respectueux et se conduisant donc bien, font peur aux
femmes qui ne les connaissent pas... Quand le hasard m'a amené un
soir tard à marcher dans la même direction qu'une jolie fille seule
qui me précédait de quelques mètres, j'ai bien vu que je lui
faisais peur. Est-ce bien normal ? Non, cette situation est
ignoble et la changer ferait le plus grand bien à tous, hommes et
femmes !
Comme la Nature veut que
les hommes et les femmes cherchent à se rapprocher, se connaître,
s'entendre, pas nécessairement baiser, les femmes sont amenées à
résister. Chercher à déceler à quel genre d'hommes elles ont
affaire : ami ou ennemi ? Elle lance des sondes, posent des
questions plus ou moins indirectes pour connaître mieux l'inconnu.
Il y a tout un jeu qui fait croire aux balourds et aux imbéciles
hommes que les femmes sont imprévisibles, incompréhensibles et « ne
savent pas ce qu'elles veulent ». Elles savent très bien ce
dont elles rêvent et qui ne correspond pas aux fantasmes machistes
imbéciles des hommes imprégnés de patriarchisme. C'est même assez
étonnant pour moi de voir à quel point les idées et réactions des
femmes sont précises. Elles réagissent au quart de tour. À
condition que adulte on soit pour elles autre chose que ce qu'elles
appellent « des petits garçons ». Ce qui signifie
beaucoup de choses vraiment peu flatteuses pour les mâles qui se
croient supérieurs.
Basile philosophe naïf,
Paris le 2 mai 2017
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