La question « est-ce
que Dieu existe ou non ? » est une question absurde,
semblable à celle-ci : « est-ce que moi qui écrit en ce
moment ce texte j'existe ou non ? » Pourquoi ces deux
questions sont-elles absurdes ? Parce qu'elles prétendent
soulever le doute sur la validité d'une évidence. En effet,
admettre que Dieu ou moi existe, ce n'est pas l'expression d'une
croyance, mais d'une évidence. Il est évident pour moi que j'existe
et que Dieu existe. Pourquoi est-ce évident pour moi s'agissant
de l'existence de Dieu ?
Pour ça il suffit de
répondre à la question : « qu'est-ce que Dieu ? »
Ma réponse est : « Dieu c'est un ordre général de
l'Univers ». Est-ce que cet ordre existe ? D'évidence
oui : au niveau de la mer, par exemple, qu'on soit en Normandie
ou à Tahiti, l'eau chauffée bout à cent degrés. Donc Dieu existe.
A présent
approfondissons la réponse à cette question. Qu'est-ce que Dieu ?
Ou plutôt : « comment est Dieu ? » Là, les
avis divergent. Les uns affirmeront que Dieu a une conscience, les
autres non. Savoir si l'Univers a ou non une conscience est très
important pour nous. Au cours des siècles et des millénaires les
hommes ont émis des avis différents et variés à ce propos. Par
exemple, mon père a été très pratiquant étant jeune. Il a même
porté un cilice pour éloigner les « mauvaises pensées »
sexuelles en se mortifiant. Chose que je n'ai pas fait et ne ferai
pas. Pour mon père, de religion orthodoxe à cette époque, Dieu
c'était « Notre Père ». Donc il voyait un Dieu de sexe
masculin et paternel. C'est déjà affirmer beaucoup de choses. Pour
ma part je ne vois pas très bien ce que signifie être papa du monde
et la masculinité ici. On peut creuser encore les interrogations :
Dieu a-t-il un sexe, à quoi lui sert-il ? Dieu a-t-il un
nombril, quelle est son origine ? Les questions soulevées sont
innombrables. Je préfère avouer que pour moi, ça reste plutôt
très mystérieux, quand bien-même Dieu, c'est-à-dire l'Univers,
possède une conscience, ce que je serai d'avis de croire.
Si Dieu existe, comme on
le voit, ça amène tout de suite la question : « Dieu
a-t-il créé le monde ? » Elle revient à se demander si
l'Univers s'est créé, puisque Dieu est l'Univers. En fait c'est se
demander d'où vient l'Univers. Quand est-il apparu ? Peut-il
disparaître ? En bref : quelles sont nos origines et notre
devenir. Questions qui dissimulent très mal nos éventuelles
craintes existentielles. Il faut savoir poser précisément la
question de l'origine et du devenir de l'Univers.
Si je proclame que :
« Dieu a créé l'Univers », je fais usage de plusieurs
concepts : « Dieu », « créer »,
« Univers ». L'Univers est difficile à définir, à part
que nous sommes dedans. Et créer ? Qu'est-ce ici à dire ?
D'évidence, ici « créer » a un sens unique et
exceptionnel. Il ne s'agit pas de créer avec des couleurs, des
pinceaux et une toile tendue un tableau, ou cuire une pizza ou sortir
un lapin d'un chapeau. Il s'agit d'un phénomène unique et nous
concernant tous. Peut-on le définir ? Non, car nous en sommes
parties prenantes. Par contre nous pouvons dire une chose à ce
sujet.
L'Univers est l'ensemble
du tout. Or le début, ou la fin d'une chose, sa taille estimée, sa
température, sa vitesse... se mesurent toujours par rapport à
une autre chose. C'est l'ensemble du tout, donc qui est
immesurable. Le proclamer petit ou grand, refroidissant, vieux, en
expansion, etc, est absurde. Certains vont me rétorquer que je n'ai
rien prouvé. Eux, la seule chose qu'ils ont prouvé, c'est qu'ils ne
sont pas d'accord avec ma démonstration. Qui signifie en particulier
que le mot « créer » n'a pas possibilité de s'appliquer
ici. L'Univers n'a ni début ni fin. Nous en faisons partie et
possédons également cette qualité de n'avoir ni début ni fin. Ce
qui est fort intéressant rapport aux craintes existentielles
mentionnées plus haut. Après notre apparente disparition, nous
réincarnons-nous ou allons-nous au Paradis ? Là également les
avis divergent. Pour ma part je crois à la réincarnation. Mais ne
prétends rien prouver. Si c'est le Paradis, je prends aussi. Cette
précision est secondaire. L'essentiel est d'échapper à la
perspective absurde et terrifiante du néant imaginé par l'homme.
Basile, philosophe
naïf, Paris le 9 mai 2017
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