Le jadis très grand
Carnaval de Paris a toujours été très féminin. Au contraire
d'autres carnavals, comme par exemple celui de Dunkerque, à la base
masculine travestie. Traditionnellement durant la fête les
Parisiennes s'émancipent. Au XIXème siècle, par exemple, elles
osent adresser la parole à des hommes auxquelles elles n'ont pas été
présentées ! Elles parlent librement ! Font des blagues
salaces ! Portent des pantalons ! Voire vont par les rues
et aux bals masqués les jambes nues !
Le sommet féminin du
Carnaval de Paris, c'est la fête de la Mi-Carême où les cortèges
des Reines des blanchisseuses convergent vers les Grands Boulevards
et y défilent joyeusement. Cette grande fête populaire, féminine
et ouvrière, des hommes vont s'en emparer. En 1891, la fête tombe
sous le contrôle de la Chambre syndicale des Maîtres de lavoirs et
échappe aux mains féminines. Un cortège central organisé
apparaît, pourvu d'une Reine des Reines de Paris. Les reines jusqu'alors élues par les femmes sont ravalées au rang de potiches décoratives. Elles sont désormais comblées de cadeaux, élues et sélectionnées par des jurys composés essentiellement et presque toujours de personnalités masculines. La fête des
femmes n'est plus organisée et contrôlée par les femmes. Cependant
la Mi-Carême reste très populaire. En 1903 elle tombe sous le
contrôle du commerce parisien. De brillants défilés ont encore
lieu, certains avec des participations venues d'ailleurs, de province
et de l'étranger : Rome, Turin, Madrid, Prague, etc. Les
derniers défilés de grande ampleur ont lieu en 1936 et 1946. Après
ce dernier subsistent quelques petits cortèges jusqu'au début des
années 1960.
Il faut attendre 2008
pour que débute la renaissance de ce qui fut de facto la Fête des
Femmes de Paris. Son premier historique est fait alors par Basile
Pachkoff, qui a déjà à son actif la renaissance du Carnaval de
Paris, Promenade du Bœuf Gras, qui a recommencé à défiler en
1998. Basile lance un appel à toutes les femmes de son entourage
pour qu'elles impulsent la renaissance de la Fête des Femmes de
Paris. Finalement c'est Alexandra Bristiel qui se lance dans
l'aventure. Aidée par Basile et quelques bonnes volontés, elle
ressuscite la Fête des Blanchisseuses sous le nom de « Carnaval
des Femmes ». Son premier défilé a lieu en mars 2009.
Le mot d'ordre lancé à
cette occasion est : « Les femmes en reines, les hommes en
femmes, s'ils osent ! » Mais, bien sûr, tout est libre.
On peut aussi venir déguisé autrement ou pas déguisé du tout.
Depuis, la fête se
déroule chaque année. En 2018 ce sera sa dixième édition.
Alexandra étant partie habiter loin de Paris, c'est Basile qui
organise le défilé. Il aura lieu le dimanche 11 mars 2018,
juste un mois après le défilé du Carnaval de Paris le dimanche
11 février 2018.
Cette joyeuse fête
traditionnelle est indépendante, libre, bénévole, gratuite,
apolitique et autogérée.
Tous les groupes
participants sont invités à se doter d'accompagnateurs qui se
chargeront de régler le rythme de la marche de leurs groupes afin de
conserver sa cohésion au défilé.
Vous êtes tous invités
à participer à la fête et la préparer !
Proposant une
amélioration générale de la condition féminine, je vous invite à lire le 743ème texte publié dans ce blog.
Il s'intitule :
Appel aux femmes pour une Assemblée féminine. S'émanciper
de sa situation actuelle, se libérer du patriarcat, sera aussi
l'occasion pour les femmes de faire de très grandes et joyeuses
fêtes. Auxquelles les hommes, devenus doux et pacifiques, seront
naturellement invités.
Basile philosophe naïf,
Paris le 6 mai 2017
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