Parlant de l'Assemblée
féminine, une amie m'a fait cette remarque : « je ne sais
pas si une assemblée des femmes est la meilleure idée (il n'y a pas
que les femmes qui soient oppressées dans ce monde !) » Cette
remarque mérite une réponse.
C'est vrai que
malheureusement il n'y a pas que les femmes qui sont opprimées dans
le monde. Mais elles forment un groupe spécifique qui a ses
problèmes propres. C'est aussi plus de la moitié de l'Humanité. Ce
sont aussi elles qui mettent au monde tous les humains. Et qui
subissent des mauvais traitements innombrables partout dans le monde
et à toutes les époques de l'Histoire humaine.
Si partageant des
conditions de travail communes les ouvriers du livre, par exemple, se
regroupent pour défendre leurs conditions de vie, on ne trouve rien
à redire. Si les femmes, qui partagent des conditions sociales
communes se regroupent, où se trouve le problème ? En plus de
se défendre individuellement à l'échelon de la famille, le faire à
l'échelle de la communauté féminine est avantageux et prometteur.
Pour qu'une idée
interagisse il faut que des personnes s'en emparent. L'idée de créer
une représentation politique féminine n'a à ma connaissance jamais
été avancée. La politique est toujours restée l'apanage des
hommes. Les femmes n'ont pas, par leur présence, transformé
l'institution patriarcale de la politique en une institution
féminine, neutre ou bisexuelle. Quand Bénazir Bhutto était chef du
gouvernement pakistanais les femmes de ce pays ont continué à voir
requis le témoignage en justice de deux femmes pour pouvoir contrer
celui d'un homme.
L'Inde a été dirigée par Indira Gandhi, l’Égypte par la
pharaonne Hatschepsout, la France par Blanche de Castille, Marie de
Médicis, l'Angleterre par Marie Tudor, Margaret Thatcher, la Russie
par Catherine I et Catherine II, le Brésil par Dilma Rousseff,
l'Argentine par Evita Peron et plus tard par Cristina
Fernández de Kirchner, le Chili par Michelle Bachelet.
L'Allemagne est à présent dirigée par Angela Merkel. Mais le
pouvoir dans ces pays est resté patriarcal. La présence d'une femme
n'a pas changé son caractère. Le poids du patriarchisme est tel,
que quand des femmes féministes veulent aujourd'hui en France tenir
une réunion où les hommes ne sont pas présents, elles en parlent
comme d'une réunion « non mixte ». Est-ce que quand par
exemple les ouvriers du livre se réunissent ils appellent à une
réunion « non mixte, sans la présence des non ouvriers du
livre » ? Non, ils disent tout simplement : « réunion
des ouvriers du livre ». Pour définir leur réunion à
laquelle ne sont conviées que des femmes, les organisatrices
devraient tout simplement dire : « réunion de femmes ».
Si les hommes ne comprennent pas qu'ils ne sont pas prévus, on
pourra toujours leur faire rebrousser chemin s'ils se présentent à
l'entrée pour participer.
C'est toute une culture
qu'il faut changer. Par exemple on pourrait faire une campagne sur le
thème : « il n'y a pas de honte à avoir été violé,
toute la honte revient au violeur ». Le viol, le seul crime où
traditionnellement la victime est déclarée coupable. Vous
comprenez, elle était habillée sexy... Moi, quand j'étais élève
à l’École des Beaux-Arts de Paris, je voyais et dessinais du
matin au soir des femmes nues. Je n'en ai violé aucune. Nue c'est
encore plus « sexy » que simplement sexy, non ?
Tant que les femmes
auront et à juste titre peur des hommes, le monde se portera mal.
C'est seulement en parvenant à éradiquer les causes de la peur que le monde
parviendra à se porter bien. C'est impossible d'y arriver ? Je
répondrai que c'est la bonne et seule juste direction qui
conditionne la réussite de tous les projets et la réponse à toutes
les questions. Restons optimistes et réalistes, ce n'est nullement
contradictoire... Souvenons-nous de ce propos : « on leur
a dit que c'était impossible, ils l'ont fait. » Nous sommes la
réussite et le chemin qui y mène se tracera en avançant.
Basile, philosophe
naïf, Paris le 3 mai 2017
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