Dans
notre société la masturbation masculine adulte, en détraquant
l'appétit sexuel de la plupart des hommes, en faisant des drogués
aux endorphines, bouleverse et ravage un nombre incroyable de choses.
Par contrecoup la masturbation masculine adulte va semer le désordre
et la désolation chez les femmes.
Son
appétit sexuel détraqué fait que l'homme a tout le temps envie de
baiser et harcèle les femmes. Résultat, la femme est toujours sur
la défensive, impotente tactile et s'emmerde au lit.
La
femme a en permanence peur d'être envahie sexuellement au sens
littéral de ce terme par un ou plusieurs inopportuns. Résultat par
exemple elle n'ose pas le plus souvent sourire à un homme inconnu.
Son sourire spontané s'efface dans une sorte de grimace que j'ai
baptisé il y a bien longtemps « un contre-sourire ». Une
jolie fille m'en a parlé très récemment. Même simplement regarder
visiblement un homme inconnu est jugé risqué par la plupart des
femmes. Par exemple à Paris dans des lieux publics, elles usent de
ruses pour les regarder sans paraître les regarder. Comme j'en
parlais à une jolie femme de mon entourage, elle m'a répondu que
c'était normal, car regarder visiblement un homme inconnu c'était
« une avance sexuelle ». Si les femmes ont peur de
sourire aux hommes inconnus, ou même simplement visiblement les
regarder, comment la relation homme femme pourrait-elle connaître un
cours harmonieux ? Et pour ce qui est de la nudité féminine visible
ou du toucher de la femme sur l'homme, n'en parlons pas. Il s'agit
d'une zone sinistrée.
La
femme qui est naturellement portée sur la douceur et la tendresse à
l'égard des petits enfants va éviter d'user de cette douceur et
tendresse avec les hommes. Il y aura là un très impressionnant
blocage. Pourquoi ? Parce que, y compris si elle en use avec un
proche connu, ce sera là le déclencheur d'une bête
masturbationnelle. Sans comprendre la femme, tenir compte de sa
réalité, le mâle abruti voudra lui sauter dessus pour « lui
faire son affaire ». J'ai pu constater qu'en de très rares
moments la femme baisse la garde, mais la reprend aussitôt.
Ainsi,
une petite amie que j'ai eu il y a une trentaine d'années a un jour
seulement et durant moins d'une minute eu un toucher complètement
différent de son toucher habituel. Le contexte était particulier,
il fallait se presser de se quitter, elle était affolée. Le
résultat est qu'elle s'est alors rapproché de moi et m'a caressé
le bras d'une manière très agréable et totalement inhabituel. Ce
phénomène ne s'est pas reproduit. Sinon son toucher était
différent et elle suivait une sorte de « mode d'emploi »
sexuel qu'elle a fini par abandonner en me quittant. Mode d'emploi
dont je ne me souvient pas comme inoubliable mais comme un exemple de
stupidité et d'ignorance partagées : on est jeunes et proches, on
met le truc dans le machin et on secoue jusqu'à ce que ça gicle.
Beaucoup plus récemment, une autre amie, qui n'est pas m'a petite
amie, un jour sans aucun motif spécial visible m'a caressé le dos
de la main en usant de ce fameux toucher. Je ne pense pas que même
elle a réalisé de la particularité de cet instant-là. Par
ailleurs elle avait un petit copain. Or, un jour qu'elle venait de le
quitter avec forces câlins et bisous d'amoureux, j'ai remarqué que
loin d'être détendue et heureuse, elle paraissait extrêmement
énervée. Un peu comme une personne qu'on aurait pris en faute. Ce
qui dénotait de ce que sa relation avec son petit copain n'était ni
saine, ni authentique, mais en quelque sorte « programmée »
: on est jeune et beau, donc on se touche l'un l'autre. Mais comme
l'autre, le jeune homme, a le bout qui le démange, on essaye de le
tenir à distance tout en conservant sa proximité, ce qui revient à
chercher à réaliser la quadrature du cercle.
Une
femme que j'ai connu m'a laissé voir sa tactique pour ce faire :
vivre chacun de son côté et ne voir son amant que deux fois par
semaine. Comme ça elle ne prenait le risque d'être harcelée par
son amant que deux jours sur sept. Quitte à s'arranger pour éviter
des situations délicates telles des tête-à-têtes. Mais quand
vient l'heure d'avoir un bébé il est plus difficile de conserver de
telles distances. Alors la femme est obligée généralement
d'accepter la compagnie permanente d'un obsédé du cul qu'elle aime
bien. Mais fini par ne plus supporter. Ce qui fait que naissent de
multitudes de familles « mono parentales », une fois que
la femme a jeté son inopportun compagnon qui cherchait trop souvent
à la consommer.
Ce
blocage des câlins de la part de la femme vis-à-vis de l'homme m'a
fait définir celle-ci comme impotente tactilement. C'est l'homme
qui, par ses revendications incessantes de coïts, la rend incapable
de le caresser.
Une
autre conséquence du dérangement masturbationnel de l'homme est que
la femme s'emmerde au lit. En effet, elle aura beau avoir toutes les
meilleures intentions conciliantes qui soient, elle ne pourra pas
supporter la conduite sexuelle de son compagnon. Celui-ci usera
d'elle comme d'un outil masturbateur, une sorte de poupée gonflable
vivante. Il voudra glisser son truc dans le machin et parvenir à
l'éjaculation exactement de la façon dont il se masturbe. Il
cherchera son shoot d'endorphines accompagnant son éjaculation. Ce
faisant de facto il oubliera complètement la femme et ne pensera
plus qu'à sa queue et se vider les couilles. La femme devient une
sorte de pot-de-chambre receveur de son sirop d'homme. Cela, la femme
le sent forcément et ça ne peut pas lui plaire.
Au
début d'une relation dite improprement « d'amour », la
femme fait avec. C'est pourquoi « au début c'est toujours
bien ». Mais, à la longue c'est l'écœurement. La femme va
chercher et trouver la peau de banane relationnelle sur laquelle la
relation mal entamée devra se casser la gueule et se rompre. Parfois
elle ne la cherchera même pas. Un beau jour et sans explications,
elle foutra le camp. J'ai connu ainsi deux hommes remplis de
gentillesse et de qualités qui n'ont jamais compris pourquoi un beau
jour leur chère et tendre moitié a pris sans explications aucune la
poudre d'escampette. Parfois c'est l'homme qui en a marre, sentant
que quelque chose ne va pas, qui fout le camp ainsi. Mais c'est
nettement plus rare. Généralement c'est la femme qui prend
l'initiative de la rupture.
La
cause n'étant pas claire pour elle, la femme pourra invoquer un
motif qui ne tiendra pas la route. Ou alors elle craindra de blesser
l'homme en s'expliquant. Mais la rupture, elle, sera bien effective.
De toutes les façons l'homme sûr de lui ne sera pas capable
d'écouter. Ce n'est pas facile de dire à quelqu'un qu'on aime qu'il
est insupportable. Car être contrainte de baiser sans en avoir envie
est aussi insupportable que peut l'être parfois le fait de manger
sans avoir faim. Rester ainsi avec quelqu'un qui se sert de vous
comme trou à éjaculer est absolument insupportable. L'homme est
agressif, analphabète tactile. Et au lit le plus souvent et à la
longue fait chier la femme avec ses prestations sexuelles égoïstes
et minables. Car il se masturbe avec la femme. Il ne fait pas
l'amour.
Cette
situation calamiteuse et souvent involontaire conduit souvent à
quantité de violences morales ou physiques ou les deux. Insatisfait
sexuellement, l'homme cherchera à compenser son manque affectif par
la violence. Par exemple en conduisant sa voiture de manière
agressive. La plupart des accidents graves sur la route sont commis
par des hommes. Ces accidents ont un caractère, une origine
sexuelle. Il en est de même d'autres violences la plupart du temps.
La connerie sexuelle cause ainsi beaucoup de morts violentes, de
choqués et blessés, dont un certain nombre restent infirmes à vie.
Si nous voulons sortir de ce cercle infernal, il importe de redéfinir
l'amour, qui n'est ni « sexuel », ni érectionnel ou
mise-en-fleuriste (la mise-en-fleur est l'équivalent féminin de
l'érection au niveau génital : le sexe de la femme se « met
en fleur »), ni passionnel.
Les
vrais amoureux sont d'abord amoureux de l'amour et ne sont pas
violents même « au service d'une bonne cause ». Les
vrais amoureux il y en a. Ils sont rares et discrets et ne font pas
de bruit. Le soleil en se levant ne fait pas de bruit.
Basile,
philosophe naïf, Paris le 24 septembre 2016
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