À
lire ou écouter certains auteurs, les années 1970 furent
merveilleuses. On baisait à couilles rabattues dans tous les coins
et sans mettre de préservatifs. C'était soi-disant l'époque
merveilleuse de la « parenthèse enchantée », après
l'arrivée de la pilule et avant celle du SIDA. Ce propos tendancieux
et exagéré est néanmoins l'écho de certains bouleversements dans
le domaine des mœurs. Ils ont touchés un certain nombre de gens et
méritent d'être considérés d'un œil critique.
Tout d'abord, pour un
certain nombre de gens révolutionner la sexualité consistait à
suivre le comportement bébête, absurde voire monstrueux consistant
à faire ce qui était interdit parce que c'était interdit. Et que
le contraire de l'interdit c'était forcément bien. Cette manière
de voir à conduit à toutes sortes d'excès et comportements
incohérents. Ce n'est pas parce qu'une chose est interdite qu'elle
est nécessairement juste et bonne. Quand bien-même les
interdicteurs vous dégoutent. Cette façon de faire a laissé des
traces. Ainsi, il était déconseillé de faire l'amour trop, trop
tôt dans la vie, trop souvent. Aujourd'hui, on trouve dans quantité
de journaux ou sites Internet se prétendant « modernes »
la recommandation inverse. Il faudrait baiser le plus tôt possible dans la
vie, beaucoup et souvent. Pourquoi ? Parce que.
La seconde erreur
importante qui s'est commise durant les années 1970 et pèse
toujours est de faire de l'homme le modèle absolu à suivre par la
femme pour son émancipation. L'homme se branle souvent ? Donc, la
femme doit se branler souvent. L'homme veut faire souvent l'amour ?
Donc, la femme doit souvent vouloir faire l'amour. On ne voit pas
pourquoi l'homme devrait servir de modèle à la femme en recherche
d'authenticité.
La troisième erreur
importante a été de maintenir un haut niveau d'ignorance de la
sexualité. La femme qui n'a pas envie de faire l'amour a un vagin
qui n'est pas tonique durant l'acte. Il ignore la série de
contractions réflexes quand l'homme y enfonce son pénis en
érection. Il baise alors dans de la guimauve. Ça, je ne l'ai lu nulle
part. De même je n'ai jamais lu que si au fond de lui l'homme n'a
pas un vrai désir de coït, son acte se résume à une masturbation
intra vaginale, buccale ou anale. Il remplace sa main par un orifice
anatomique de la partenaire ou du partenaire sexuel.
La quatrième erreur
importante a été d'ignorer le poids pervers du commerce. Il n'est
pas vrai que le développement immense de la pornographie représente
un progrès. Il s'agirait plutôt d'un pourrissement. Aujourd'hui de
nombreux jeunes et moins jeunes prennent la pornographie comme une
sorte d'éducation sexuelle. Le résultat est déplorable.
La pornographie
représente la mise en scène à but exclusivement lucratif de
fantasmes essentiellement masculins. Croire voir juste en cherchant à
les imiter dans la vie conduit droit dans le mur. De plus, la
pornographie accompagne, nourrit, encourage la masturbation masculine
adulte qui détraque l'appétit sexuelle. Habitué à se masturber
régulièrement et discrètement, car n'en parlant pratiquement jamais,
l'homme a tout le temps envie de baiser et emmerde les femmes.
De ce problème il n'en
est pas et n'en a jamais été question chez les thuriféraires de la
masturbation masculine adulte. Ils la décrivent comme innocente,
inoffensive, nécessaire et bienvenue. Comme elle a été plus ou moins condamnée
par l'Église, pour nombre de critiques de l'Église la masturbation
devient automatiquement merveilleuse. Mais l'Église a également
condamné la guerre ou la torture. Cela signifierait-il en
conséquence que la guerre ou la torture sont bonnes ?
Il est grand temps de
réviser les fruits pas toujours très sains que nous ont laissé les
années 1970 dans le domaine des mœurs. Pour aller de l'avant et
devenir plus heureux, tout simplement.
Basile, philosophe
naïf, Paris le 11 septembre 2016
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