Pour une femme, sa
sexualité, directement ou indirectement, est toujours liée à la
grossesse, l'accouchement, l'allaitement et la maternité en général.
À sa sexualité est
associé un organe, le clitoris, dont la fonction apparaît
complètement détachée de la reproduction et n'avoir pas d'autre
usage que jouissif. Pour toutes ces raisons, il est impossible
pour un homme d'avoir une claire conscience de la sexualité
féminine. Car il ne peut pas, par définition, se retrouver
enceint, accoucher, allaiter et être mère. Il ne possède pas de
clitoris, ni de vagin. Il ne vit pas les problèmes féminins, qu'ils
relèvent de la peur du viol, des conséquences de l'avortement ou
des infections vaginales telle que l'endométriose, etc. Les propos
d'hommes prétendant définir et expliquer précisément la sexualité
de la femme et ce qu'elle ressent relèvent de l'escroquerie
intellectuelle.
Les pratiques sexuelles
varient selon les sexes, les régions et les époques. C'est
pourquoi, par exemple, Parisien né à Paris et vivant à Paris, je
peux parler de ce que je ressens en ma qualité d'homme de 2016
vivant à Paris. Je ne saurais dépeindre précisément par moi-même
ce que vit une femme. Quand je le fais, c'est à partir des propos
que j'ai entendu émanant de femmes vivant à une époque et dans une
région précise. Je mets en rapport leurs propos avec ce que je sais
des hommes. Ce qui m'amène à déterminer en particulier que le
grand problème posé aux femmes par les hommes est qu'ils veulent
baiser en permanence. Et pourquoi ? Parce que la pratique quotidienne
de la masturbation détraque l'appétit sexuel masculin.
Un médecin viennois né
en 1856 a laissé d'intéressants écrits rapportant ce que des
hommes tels que lui pouvaient ressentir sexuellement. Curieusement,
il en est venu à prétendre parler à leur place, expliquer quels
étaient leurs besoins et leurs motivations. Il a étendu sa
prétention explicative aux femmes, ce qui est parfaitement risible.
Ce médecin du nom de Freud étant très fier de son zizi en a conclu
que les fillettes souffraient de ne pas en avoir un. Il a également
expliqué que les garçons croient que les mamans chient leurs bébés,
ce qui est manifestement une croyance de son temps et son milieu.
Freud ne supportait pas
d'être castré du clitoris. Jaloux des femmes qui en possède un, il
a voulu rabaisser ce bel organe féminin au rang d'auxiliaire du
vagin roi recevant le pénis empereur.
Bizarrement, les
conclusions prétendument universelles aux deux sexes de Freud ont
été présentées comme concernant tous les humains de tous les pays
et toutes les époques. Encore aujourd'hui, les fables freudiennes
sont présentées par un certain nombre de personnes comme la vérité
révélée sur la sexualité humaine. Freud a fait de l'interdit de
l'inceste un fondement de sa théorie. Pour se rassurer, quantité de
commentateurs se complaisent à insister sur le fait que toutes les
cultures, toutes les civilisations ont prohibé l'inceste. C'est
peut-être vrai, mais l'être humain est et reste à la base un
animal qui ignore l'interdit de l'inceste. La plupart des humains
sans doute respectent cet interdit. Mais pas tous, et l'inceste fait
aussi partie des fantasmes sexuels. Quand inceste il y a, ce qui ne
semble pas si rarissime que ça, peuvent se former des couples
clandestins ou tolérés. Il est interdit d'en parler ouvertement.
Jusque dans les années 1980 en France et à Paris on lisait que
l'inceste interdit par toutes les cultures n'existait pas. Depuis, on
a cherché à continuer à interdire le débat en donnant au mot
inceste un sens très restrictif : celui de viol commis par un
ascendant. Le sens plus général du mot disparaissant au profit de
ce sens très restrictif. Mais, pour en revenir à Freud, selon lui
la construction de la personnalité reposerait sur le dépassement de
l'attirance sexuelle pour le parent du sexe opposé. Le problème
posé ici est double : d'une part, qu'est-ce que ça signifie « la
construction de la personnalité » ? D'autre part, j'ai eu
l'occasion de fréquenter des personnes ayant vécu durant des années
une relation dite incestueuse et qui avait bel et bien une
personnalité. Elle était même riche et pas moins que celles de
personnes n'ayant pas connu l'inceste.
Basile, philosophe
naïf, Paris les 5 et 6 septembre 2016
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