Il y a un
quelques jours se tenait un sommet des chefs de gouvernements
européens à Bratislava. J'ai regardé une photo prise à cette
occasion. Il y avait réunis là plus de vingt hommes et juste
quelques femmes. A la place de ces hommes j'aurais eu envie de me
cacher. Quelle honte ! Rien que cette suprématie masculine dans ces
instances dites « supérieures » montre bien que ce
système est faux, mauvais et atteste de problèmes politico-sexuels
évidents. On a donné le droit de vote aux femmes... le plus souvent
pour élire des hommes aux postes les plus importants. Quelle
caricature !!! On appelle ça sans honte ni gêne « la
démocratie », « le pouvoir du peuple » et tutti
quanti. C'est en fait le pouvoir d'hommes riches sur les femmes
et sur les pauvres. Rien n'a changé depuis l'Antiquité, le dème
qui exerçait le pouvoir « démocratique » était composé
de 20 000 hommes libres exerçant leur dictature sur 200 000
esclaves, les femmes des hommes libres et les « métèques »,
c'est-à-dire les étrangers vivants à Athènes. Les hommes riches
aujourd'hui ont le pouvoir partout et pas seulement dans les 27 pays
du Guignol européen.
Arrivent en
2017 les élections présidentielles et législatives françaises. A
cette occasion dans leur campagne les candidats nous bassinent avec
le chômage et la frénésie du travail et de la concurrence pour
tous.
En septembre
2016, je lisais sous la plume d'un professeur à l'École nationale
de la statistique et de l'administration économique et à l'École
polytechnique que nous vivions dans « une économie mondialisée
où la concurrence est la règle voire le moteur de notre richesse
collective future. »
Donc, selon
lui la guerre de tous contre tous assurera le bonheur généralisé.
Et qu'est-ce que c'est que « notre richesse collective future »
? Elle n'existe pas. Les inégalités augmentent. Le « progrès »
technique profite à une minorité qui va en se rétrécissant. La
masse des pauvres croit. Celle des ultra-riches se réduit avec la
concentration toujours plus grande d'immenses richesses dans la main
d'une poignée de super-gavés qui n'ont pas grand chose d'utile, y
compris pour eux, à en faire.
Il n'y aura plus jamais de « plein
emploi ». Ce n'est pas moi qui l'ai dit le premier, mais bien
d'autres. Je suis d'accord avec eux. Quand grâce aux progrès
techniques et scientifiques la productivité augmente, la part de
travail nécessaire au fonctionnement de la société diminue.
D'innombrables postes de travail disparaissent pour toujours. Si on
veut réduire ou faire disparaître le chômage, il faut répartir le
travail restant en réduisant le temps consacré par chacun à
celui-ci, et laisser partir en retraite le plus tôt possible. Un
enfant de quatre ans peut le comprendre. Nos géniaux économistes et
gouvernants font exactement le contraire. Ils augmentent le temps de
travail des salariés et retardent l'âge de leur départ en
retraite. Alors, ou bien les cerveaux de nos décideurs ne
fonctionnent pas. Ou bien pour des raisons inavouables ils refusent
d'appliquer les solutions. Tout le reste n'est que de la
littérature.
Et pourquoi
alors prôner le travail et la concurrence à tous prix ? Parce qu'en
fait ces propos expriment le mal-être des décideurs mâles. La
concurrence qui les fait baver, ils n'en ont pas toujours clairement
conscience, c'est en fait la concurrence sexuelle entre les mâles
pour la possession des femelles. La possession de richesses par les
hommes et qui ne leur sert souvent à rien correspond dans leur
cerveau malade à la possession des femmes. Le mythe de la croissance
est un avatar de leur érection qui les fascine. L'appétit sexuel
masculin très largement détraqué par la masturbation et la
pornographie entraîne de graves perturbations de leurs rapports avec
les femmes, incompréhension, violences, harcèlement, discordes. De
graves perturbations des rapports entre les hommes : concurrence,
opposition, peur de voir les hommes proches être des profiteurs
sexuels. De graves perturbations des rapports des hommes avec
eux-mêmes : insatisfaction, sentiment de manque et d'insécurité,
avec l'accumulation illimitée de vastes et inutiles pouvoirs et
richesses.
Basile,
philosophe naïf, Paris le 19 septembre 2016
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