Un des plus grands
mensonges rencontrés dans les discours traitant de la sexualité
masculine c'est qu'il existerait là une chose baptisée « orgasme ».
Un plaisir optimum et automatique qui accompagnerait l'éjaculation.
En fait, la sensation qui accompagne l'éjaculation est d'intensité
variable et peut être agréable ou désagréable. Qui dit intensité
variable dit possibilité d'en esquisser une échelle. Je
l'appellerais « Échelle
de Basile de la jouissance sexuelle masculine »
:
– 16 Perte de conscience
momentanée
– 15 à – 10 Douleur
intense
– 10 à – 5 Douleur
forte
– 5 à – de 0 Douleur
légère
0 Sentiment nul.
+ de 0 à 5 Plaisir égal
en intensité et ressemblant à celui d'un petit pipi.
5 à 10 Plaisir irradiant
au bas du « corps ».
10 à 15 Plaisir irradiant
à tout le corps et culminant à la sensation de « sortir de
son corps ».
16 Perte de connaissance
momentanée.
J'ai par expérience
connu les échelons moins 5 à plus 15. Un ami m'a dit avoir connu
plus 16. Les échelons en dessous de moins 5 sont conjecturales. En
résumé : de moins 5 à plus 16 il s'agit avec certitude de la
réalité. Si cette échelle est un jour connue, on imagine la blague
de BD où on crie « 16 ! » pour marquer la « réussite »
de l'acte sexuel.
Il existe aujourd'hui un
néo-puritanisme orgasmique qui prétend à l'obligation de devoir
connaître la jouissance sexuelle régulière. Sinon, on doit
« consulter » un spécialiste du sexe. C'est ainsi que
j'ai lu sur un site Internet que si « un couple » ne
baise pas durant six mois il doit s'inquiéter et consulter. Pourquoi
six mois et pas quatre ou sept ? Mystère. Pourtant on peut très
bien ne pas baiser durant des années et s'en porter très bien. Ne
pas se masturber ni regarder de la pornographie durant des mois et
s'en porter bien aussi. J'en parle d'expérience, je n'ai pas
pratiqué l'acte sexuel depuis bien quatre années, ne me masturbe
plus ni ne regarde la pornographie depuis déjà plus d'un trimestre
et me porte très bien. Bien sûr, si influencé par le
néo-puritanisme orgasmique je me morfondrais et me répéterais
inlassablement qu'il me manque quelque chose d'essentiel, je serais
certainement angoissé et malheureux.
La masturbation masculine
adulte ne compense pas le plus souvent le manque sexuel. C'est une
toxicomanie endorphinique qui détraque l'appétit sexuelle. Elle
fait que le masturbateur a envie de baiser tout le temps et emmerde
les femmes, qui, elles, ne fonctionnent pas d'une façon
complémentaire. De plus les hommes adultes se masturbent souvent
pour de multiples raisons qui ne relèvent pas d'un besoin sexuel.
Pour tromper l'ennui, se détendre quand ils sont énervés ou
fatigués, quand ils se sentent seul d'une manière général, etc.
Je réalise ce phénomène d'autant mieux qu'ayant arrêté
l'activité masturbationnelle je vois quand l'envie de la reprendre
se manifeste. J'apprécie le calme et l'authenticité des sentiments
que l'arrêt de cette toxicomanie m'apporte.
Basile, philosophe
naïf, 5 et 7 septembre 2016
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire