Depuis la nuit des temps
les humains se sont interrogés sur l'humaine condition. Ils ont très
souvent eu de sérieux doutes concernant leur sexualité et ses
conséquences néfastes possible. Résultat, quantité de traditions
morales à références spirituelles ou non condamnent, prétendent
limiter ou réglementer la sexualité humaine. Ces traditions ont
toujours eu du mal à s'appliquer. La recherche de coupables a
conduit fréquemment à accuser un sexe plus que l'autre, souvent le
sexe féminin. Cette accusation a été et est toujours la source de
terribles violences. Mais, qu'en est-il exactement de « la
sexualité »?
La définir comme source
de problèmes est facile. Définir la nature exacte des problèmes
est moins aisée. Le terme même employé : « sexualité »,
n'est pas des plus précis. Pour ma part, suite à plus d'un
demi-siècle de réflexion – j'ai commencé à m'interroger sur la
conduite humaine au moins dès l'âge de treize ans, – je
proposerais à présent la qualification suivante de la source des
problèmes :
La source des problèmes
est plus spécifiquement masculine. Les hommes ont une faiblesse qui
est la masturbation. Elle peut être pratiquée avec la main, ou un
accessoire quelconque qui peut également être un ou une partenaire.
Le but est de parvenir à l'éjaculation. La démarche est très
éloignée du fait de « faire l'amour ». En « faisant
l'amour », suivant un désir effectif qui est un sentiment très
particulier et plutôt rare, l'homme va s'accoupler en recherchant
une communication, un état de communication qui, à un moment-donné
va se résoudre par une éjaculation.
La masturbation a souvent
été condamnée par diverses traditions. Mais elle l'a été pour
des motifs essentiellement économiques. L'homme gaspillerait ainsi
sa semence. D'ailleurs étymologiquement, « sperme »
signifie semence. A la masturbation a souvent été opposée
l'éjaculation dans un vagin, y compris quand il s'agit d'une
masturbation réalisée en remplaçant la main par le vagin. Mais là,
« officiellement », on a toujours prétendu que ça
n'était pas une masturbation, alors que c'est le cas le plus
fréquemment.
S'agissant de
l'accusation de gaspillage de la semence, la réalité est que déjà
le sperme n'est pas globalement de la « semence » qui
irait dans « la terre » féminine. La plus grande partie
du sperme est formé d'albumine, la substance qui forme aussi le
blanc d'œuf. Au sein du sperme on trouve des spermatozoïdes
microscopiques, dont l'existence n'est mentionnée que depuis 1667.
On les a découvert grâce au perfectionnement du microscope. Ceux-ci
vont aller à la rencontre de l'ovule féminin qui pourra être
fécondé ou pas. Ainsi, par exemple, le coït entre une jeune fille
vierge et un jeune homme, sans user de moyens contraceptifs, n'est
fécondant que dans 38 % des cas.
La combinaison d'un ou
plusieurs spermatozoïdes et d'un ovule donnera un embryon ou
plusieurs plus ou moins viables. L'explication de l'ovulation
féminine a été faite seulement vers 1845. Le spermatozoïde a été
découvert par Antoni van Leeuwenhoek, l'ovulation a été expliquée
notamment par Félix Archimède Pouchet. Le premier était
Hollandais, le second était Français.
L'ovulation survient tous
les 28 jours durant la période de sa vie où la femme est fertile.
S'il n'y a pas fécondation, la femme fait un mini-avortement naturel
et élimine l'ovule inutilisé. On appelle ça les règles. On dit
qu'elle est « réglée » à partir du moment où cet
épisode survient dans sa vie, sauf problèmes ou grossesse en cours.
Mais qu'en est-il des
spermatozoïdes ? L'homme les produit dans ses testicules et en
permanence. Simplement, s'ils ne sont pas éjaculés, ils sont
éliminés avec l'urine. Les spermatozoïdes sont invisibles à l'œil
nu. Cette élimination effective tout le long de la période de sa
vie où l'homme est potentiellement fécond passe donc totalement
inaperçue. La Nature détruit ainsi bien plus de semence que la
masturbation ! Des spermatozoïdes sont détruits tout le temps, que
l'homme se masturbe hors d'un vagin ou dedans, ou pas. L'écrasante
majorité des spermatozoïdes produits ne fécondera de toutes façons
jamais aucun ovule.
La crainte de « gaspiller
la semence » témoigne de l'ignorance des humains et également
de la crainte de la famine dans les époques passées et de la
crainte du manque de bras pour la guerre. Car, jusqu'à ces dernières
décennies « l'infanterie est la reine des batailles »
était un des fondements de l'art de la guerre. Il a fallu atteindre
l'époque actuelle pour que la technologie impose sa suprématie sur
le fantassin.
S'il n'y a pas
« gaspillage » de semence humaine dans l'acte
masturbatoire manuel, pourquoi alors vais-je néanmoins et résolument
condamner la masturbation masculine adulte ? Pour la raison suivante
: quand l'éjaculation survient par la masturbation, il y a shoot
d'endorphines. Ce n'est pas du tout anodin. L'homme en se masturbant
régulièrement va devenir à la longue endorphinomane, c'est-à-dire
ici drogué aux endorphines masturbationnelles. Ce qui va détraquer
très gravement son affectivité. N'en déplaise aux thuriféraires
actuels de la masturbation. Les propos déclarant la masturbation
masculine adulte inoffensive rappellent ceux exaltant durant des
siècles les vertus du vin et de l'ivrognerie. La quasi totalité des
hommes se masturbent tout le long de leur vie à partir de l'âge
de 12, 13 ou 14 ans. Ce qui signifie qu'ayant commencé à l'âge de
13 ans, un homme arrivé à l'âge de 43 ans se masturbant une fois
par jour se sera masturbé 10 957 fois !!! Et on prétend que ça n'a
aucune incidence sur la psychologie et la physiologie masculine ! Se
masturber ainsi ne rend ni fou, ni sourd, ni chauve, ni cancéreux,
mais détraque l'appétit sexuel. Ce n'est pas du tout anodin.
Comme son appétit sexuel est
détraqué, l'homme va tout le temps chercher à baiser et emmerdera
toutes ses « proies » potentielles : qui pourront être
féminines, masculines ou enfantines. Car pour certains faute de
grives on mange des merles et les « merles » ici sont les
enfants. D'autres hommes à l'appétit sexuel détraqué iront vers
des animaux. Les bergers s'accouplaient souvent avec leurs chèvres
ou se faisaient faire des fellations par des veaux allaitant. Ces
pratiques n'ont pas disparues.
Les femmes et les jeunes
filles seront harcelées en permanence, sauf quand pour des raisons
diverses l'homme se calmera un peu. Ainsi, un père de famille
instruit de l'idée qu'un père ne couche pas avec sa fille, s'il
suit cette règle morale pourra se retrouver le seul vrai amour de sa
ou ses filles. La censure morale fera ici retrouver à un homme son
authenticité contrariée d'ordinaire par son habitude
masturbationnelle. Il existe aussi des couples incestueux cachés qui
sont nombreux et dont on ne parle pas. Comme beaucoup d'hommes auront
du mal à déclencher une excitation pour parvenir à l'éjaculation,
ils useront de subterfuges. Parmi ceux-ci la pornographie. En
regardant des images d'humains se masturbant, coïtant ou simplement
nus, les hommes vont parvenir à l'éjaculation. Leur regard sera
d'autant plus déformé par cet additif excitatoire pornographique.
Étant en permanence à
la recherche du coït, la plupart des hommes se sentiront en
concurrence permanente. Leur regard hypersexualisé les amènera
également à voir dans tout acte tendre une invite sexuelle, y
compris de la part de leur propre sexe. Le dérangement relationnel
sera général.
Vivant une sexualité de
fable – car les femmes ne sont pas en permanence à la recherche du
coït, – les hommes vont se perdre en rêveries et fantasmes
sexuels plus ou moins délirants. La contrariété de ces fantasmes
pourra les mettre en fureur et les rendre dangereux. Imaginant par
exemple « trouver le bonheur sexuel » avec une femme
donnée, l'homme déçu pourra subitement la tuer ou se tuer, ou la
tuer et se tuer ensuite. Le suicide est la première cause de décès
dans la jeunesse. La première cause de suicide des jeunes ce sont
les « déceptions sentimentales ». Le sujet est grave.
Sans parler des possibles conduites à risques, du possible
alcoolisme engendré par ces déceptions, etc.
Basile, philosophe
naïf, Paris le 22 septembre 2016
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