dimanche 4 septembre 2016

641 Quelques remarques sur la sexualité

J'ai écrit que c'est la guerre entre l'ensemble des hommes contre l'ensemble des femmes. C'est parfaitement vrai. Ainsi, par exemple, quand j'ai offert récemment à une jolie fille un poème exaltant son sourire, elle s'est inquiétée et empressée de me questionner pour s'assurer que ce n'était pas « une déclaration d'amour ». Parce qu'une « déclaration d'amour » n'est pas autre chose qu'une prétention à disposer d'un droit d'entrée, de préférence permanent et exclusif, dans le cul de la personne « aimée et possédée ». C'est un acte de guerre sexuel, quand bien-même on le prétendrait l'expression de « l'amour », terme vague qui sert à justifier tout et n'importe quoi.

Cette jeune fille m'a raconté aussi qu'il pouvait arriver qu'on fasse l'amour à l'essai, des fois que ça marche. A mon avis c'est une grossière erreur. On n'essaye pas cet acte. On le fait si on en a un désir authentique, sinon il est infiniment préférable d'éviter un tel bricolage.

Je lui ai expliqué que quantité de jeunes gens se masturbaient en remplaçant leur main par le vagin d'une fille. Elle m'a dit qu'elle espérait que ce ne soit pas le cas avec son copain. À mon avis, si elle se pose cette question, la réponse est oui. Car l'approche du sexe est consumériste. L'amour peut être là. Mais la pratique sexuelle est bancale et risque de ruiner à terme les sentiments si beaux et authentiques soient-ils. Il faut faire attention, et éviter de se prendre les pieds dans le tapis des pratiques traditionnelles. J'en sais quelque chose, ayant connu le problème.

Quand j'ai lu en public le texte numéro 636 de mon blog philosophique, une dame m'a écrit ensuite qu'elle savait ce que c'était que la sexualité. Et, en vertu de cette connaissance considérait mon propos d'un œil critique.

Si je dis que moi qui suis un homme je sais ce qu'une femme ressent en accouchant, on me traitera et avec raison de fumiste. Si je dis que je sais précisément ce qu'une femme ressent en regardant son bébé, pareil. Si je dis que je sais précisément ce qu'une femme ressent en faisant l'amour, je serais aussi considéré comme un fumiste.

Or, dire qu'on sait ce que c'est « la sexualité » en général, vue aussi bien du côté masculin que féminin est un propos courant. Comme c'est abusif ! Pour ma part, homme je ne prétendrais jamais savoir plus que ce qu'un homme de ma région et mon époque ressent, rien de plus. Mais les fumistes sont légions et on n'y fait guère attention.

Je me souviens qu'une dame très connue a écrit des livres entiers où elle prétend ainsi expliquer, par exemple, ce qu'un garçon ressent précisément dans le domaine sexuel. Il y a de quoi s'esclaffer. Pourtant, on ne le fait guère tant on est habitué à avoir affaire à des fumistes des deux sexes qui prétendent à un savoir global et universel !

On voit même des auteurs, le plus souvent masculins, qui prétendent décrire en long, en large, en travers et en diagonale ce que ressentent en général et précisément dans la vie les personnes du sexe opposé au leur ! C'est à pisser de rire ! Une telle prétention a pour effet immédiat de clore le débat entre les hommes et les femmes, renvoyant chacun dans son coin du ring de boxe. Je ne sais pas précisément par moi-même ce que ressentent les femmes. En revanche, je peux discuter avec elles, les écouter. C'est un débat très enrichissant. Ainsi, par exemple, j'ai dit à une jeune fille cet été que le problème des garçons est qu'ils voulaient trop et trop souvent faire l'amour avec les filles. Elle a aussitôt rectifié mon propos en me disant : « non, le problème est qu'ils veulent trop souvent ». J'ai intégré cette remarque à ma réflexion et mes propos. Toutes les autres femmes à qui j'en ai parlé depuis m'ont confirmé que le problème entre hommes et femmes se posait ainsi.

Basile, philosophe naïf, Paris le 4 septembre 2016

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