J'ai écrit que c'est la
guerre entre l'ensemble des hommes contre l'ensemble des femmes.
C'est parfaitement vrai. Ainsi, par exemple, quand j'ai offert
récemment à une jolie fille un poème exaltant son sourire, elle
s'est inquiétée et empressée de me questionner pour s'assurer que
ce n'était pas « une déclaration d'amour ». Parce
qu'une « déclaration d'amour » n'est pas autre chose
qu'une prétention à disposer d'un droit d'entrée, de préférence
permanent et exclusif, dans le cul de la personne « aimée et
possédée ». C'est un acte de guerre sexuel, quand bien-même
on le prétendrait l'expression de « l'amour », terme
vague qui sert à justifier tout et n'importe quoi.
Cette jeune fille m'a
raconté aussi qu'il pouvait arriver qu'on fasse l'amour à l'essai,
des fois que ça marche. A mon avis c'est une grossière erreur. On
n'essaye pas cet acte. On le fait si on en a un désir authentique,
sinon il est infiniment préférable d'éviter un tel bricolage.
Je lui ai expliqué que
quantité de jeunes gens se masturbaient en remplaçant leur main par
le vagin d'une fille. Elle m'a dit qu'elle espérait que ce ne soit
pas le cas avec son copain. À
mon avis, si elle se pose cette question, la réponse est oui. Car
l'approche du sexe est consumériste. L'amour peut être là. Mais la
pratique sexuelle est bancale et risque de ruiner à terme les
sentiments si beaux et authentiques soient-ils. Il faut faire
attention, et éviter de se prendre les pieds dans le tapis des
pratiques traditionnelles. J'en sais quelque chose, ayant connu le
problème.
Quand j'ai lu en public
le texte numéro 636 de mon blog philosophique, une dame m'a écrit
ensuite qu'elle savait ce que c'était que la sexualité. Et, en
vertu de cette connaissance considérait mon propos d'un œil
critique.
Si je dis que moi qui
suis un homme je sais ce qu'une femme ressent en accouchant, on me
traitera et avec raison de fumiste. Si je dis que je sais précisément
ce qu'une femme ressent en regardant son bébé, pareil. Si je dis
que je sais précisément ce qu'une femme ressent en faisant l'amour,
je serais aussi considéré comme un fumiste.
Or, dire qu'on sait ce
que c'est « la sexualité » en général, vue aussi bien
du côté masculin que féminin est un propos courant. Comme c'est
abusif ! Pour ma part, homme je ne prétendrais jamais savoir plus
que ce qu'un homme de ma région et mon époque ressent, rien de
plus. Mais les fumistes sont légions et on n'y fait guère
attention.
Je me souviens qu'une
dame très connue a écrit des livres entiers où elle prétend ainsi
expliquer, par exemple, ce qu'un garçon ressent précisément dans le
domaine sexuel. Il y a de quoi s'esclaffer. Pourtant, on ne le fait
guère tant on est habitué à avoir affaire à des fumistes des deux
sexes qui prétendent à un savoir global et universel !
On voit même des
auteurs, le plus souvent masculins, qui prétendent décrire en long,
en large, en travers et en diagonale ce que ressentent en général
et précisément dans la vie les personnes du sexe opposé au leur !
C'est à pisser de rire ! Une telle prétention a pour effet immédiat
de clore le débat entre les hommes et les femmes, renvoyant chacun
dans son coin du ring de boxe. Je ne sais pas précisément par
moi-même ce que ressentent les femmes. En revanche, je peux discuter
avec elles, les écouter. C'est un débat très enrichissant. Ainsi,
par exemple, j'ai dit à une jeune fille cet été que le problème
des garçons est qu'ils voulaient trop et trop souvent faire l'amour
avec les filles. Elle a aussitôt rectifié mon propos en me disant :
« non, le problème est qu'ils veulent trop souvent ».
J'ai intégré cette remarque à ma réflexion et mes propos. Toutes
les autres femmes à qui j'en ai parlé depuis m'ont confirmé que le
problème entre hommes et femmes se posait ainsi.
Basile, philosophe
naïf, Paris le 4 septembre 2016
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