lundi 29 juin 2020

1349 L'adjudant courageux

C'est une histoire
Qui est arrivée grand père d'un ami d'une amie.
Cette dernière me l'a raconté.
Le papy dont il s'agit ici
Etait un adjudant courageux,
Très apprécié des hommes
Qu'il accompagnait
Durant la guerre des tranchées.
Voilà qu'un jour
On a jugé,
En haut lieu,
Que son unité
S'est mal comporté.
Pour lui apprendre à vivre
On va en faire mourir !
On rassemble les victimes
Promises au trépas,
Choisies comment
Je ne sais pas.
Devant un mur
On les aligne
Comme un funèbre jeu de quilles,
Ils vont être fusillés
Pour l'exemple
Aux autres,
Qui assistent,
La leçon va être donnée.
Et pour leurs copains.
Comme dit la chanson :
« Adieu la vie, adieu l'amour,
« Adieu toutes les femmes...
Mais voilà l'officier.
Il va commander le tir
Qui réjouira les corbeaux
Et nourrira
Les marchands de fleurs
Et de pierres tombales.
Ce sera la fin du bal fatal.
L'officier prend place,
Mais qui on aperçoit qui vient par là ?
Il s'approche de l'officier
C'est l’adjudant.
Tranquillement
Il sort son arme de poing
La braque sur l'officier
Et lui dit,
D'une voix calme,
Légèrement railleuse,
Mais avec le ton d'un homme
A la colère froide et sans pitié,
Prêt à tuer :
« A présent, commande le feu ! »
L'officier n'a pas osé,
Les condamnés ont été relâchés,
L'affaire a été étouffée
Et l'adjudant n'a pas été inquiété.
Entouré de ses hommes
Venir le chercher
Aurait été une affaire.
L'adjudant combattait volontiers les Allemands,
Mais ne consentait pas à voir sans réagir
Des Français assassiner
D'autres Français.
De nombreuses années après
Aux obsèques de l'adjudant
L'église était pleine,
Car sont venus en masse
Les descendants de ceux qu'il avait sauvé.

Basile
Paris, le 29 juin 2020

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