lundi 15 juin 2020

1333 Abondance et dénuement

C'est le soir,
Les vastes trottoirs ombragés
Des Champs-Elysées se vident.
Les restaurants bondés
Rassasient les touristes joyeux
Affamés et fatigués.
Sur l'avenue, les voitures
Se font rares.
Le soleil radieux
Jette ses derniers rayons
Sur l'Arc de Triomphe de Napoléon.
Le calme renaît
Là où régnait la foule.
C'est le soir.
Près des bancs abandonnés
Les pigeons picorent
Les miettes de la journée.
Et moi je marchais
Sur les Champs-Elysées.
J'avais fait un raid poétique
Sur l'avenue
Distribuant ma poésie
Aux cafés, glaciers et restaurants
Pour saluer
Leur réouverture
Après le confinement.
L'inspiration me venant,
Cherchant de quoi écrire
Je récupérais un bout de papier
Dans une corbeille,
Quand un jeune homme
Vint en courant
Me disputer mon butin.
Je lui abandonnais vite
Ma corbeille aux trésors.
Il salua sa victoire facile
D'un cri inarticulé.
C'est en m'éloignant
Du lieu de ce bref
Et pacifique affrontement,
Que je compris
Que quand la nuit tombe
Sur « la plus belle avenue
Du monde »
Des ombres furtives surgissent
Sous les vertes frondaisons,
Et vont fouiller
Dans les poubelles des riches
Cherchant à calmer
Leurs ventres affamés
Avec les restes de la journée.

Basile
Paris, le 15 juin 2020                   Basile-philosophe-naif.blogspot.com

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