jeudi 9 juin 2016

561 L'homme, la femme, l'univers niés et l'Histoire inversée

Si on veut témoigner de l'histoire humaine, il faut faire référence à trois éléments de base, qui sont : l'univers, la femme, l'homme. Or, généralement les histoires de l'Humanité nient les trois.

L'univers, qu'on peut également appeler Dieu ou le Tao, est nié par quantité d'humains. On les voit, comble du ridicule, crier ainsi à leur papa : « tu n'existe pas !!! » Il y a de quoi bien rire. Mais alors, celui qui crie ainsi, d'où vient-il, s'il existe ? Il viendrait de nulle part. D'une espèce de boue informe définie comme « la matière » et se définissant négativement comme : « le pas Dieu ». Le grand caca originel ou « la soupe primitive », bon, passons à la suite des contorsions idéologiques ou autres des humains. Et plus particulièrement des humains de sexe masculin, qui se croient souvent plus intelligents que tout.

La femme, la maman de l'Humanité, est niée au quotidien. Par le viol, dont la terreur omniprésente traverse toutes les classes et tous les milieux de la société. Combien d'hommes violent, tentent de violer ou rêvent seulement de violer ? Et font preuve de la plus grande mansuétude à l'égard des hommes dénoncés comme violeurs ? Souvenons-nous de ce grave journaliste parisien étiqueté « de gauche » déclarant, suite à l'affaire du Sofitel de New York où un célèbre homme politique français était accusé de viol en 2011 : « ce n'est qu'un troussage de domestique ». Une autre célébrité politique française, minimisant l'affaire déclarait à la même époque : « il n'y a pas mort d'homme. »

Le viol est d'autant plus aisé à commettre, qu'en cas de résistance de la femme, il peut s'accompagner de violences, voire de meurtre, y compris sous nos latitudes.

N'oublions pas que durant des millénaires le mariage ne fut très souvent qu'un viol institutionnel. Le grand-père donnait sa petite-fille en mariage, ou le père donnait sa fille en mariage, à un prétendant. Et celui-ci, de par son mariage obtenait un droit de cuissage. Le droit français proclamait même durant plus de 160 ans : « la femme (doit) obéissance au mari » (article 213 du code civil de 1804).

Je me souviens de ma perplexité le jour où, encore très jeune, dans les années 1960, je lisais dans un journal qu'un mari avait été condamné pour avoir violé son épouse. L'accusation m'apparaissait absurde tant on m'avait élevé dans le chaudron puant de la morale traditionnelle.

La femme, niée par le viol, les violences et le meurtre, l'est aussi, massivement, par la non reconnaissance de son travail domestique et d'entretien et éducation des enfants. Élevez des souris blanches ou des porcs, c'est un métier, on doit vous payer. Élevez vos enfants, c'est du bénévolat, de « l'amour ». Si vous n'avez pas d'argent, vous pouvez crever et vos enfants avec ! Si une femme travaille en plus à l'extérieur de sa famille, on la niera encore, en la payant moins qu'un homme pour le même travail fourni. En France, souvent trente pour cent moins, ce qui fait un tiers.

Enfin, en écrivant son histoire, l'homme se niera également lui-même. Comment ? En inversant l'Histoire et faisant des conséquences les causes des événements. L'homme est avec l'univers et la femme à la base de tout ce qui lui arrive. Il ne sera même plus question de l'homme, mais des déguisements qu'il prend : culturels, idéologiques, matériels... Il ne sera souvent plus question que des rois, des princes, des chefs d'états... qui sont en fait au plus des hommes, expressions parmi d'autres de l'Humanité, et n'acquérant de pouvoir que celui que les autres hommes leur donnent. Et bien non ! Dans les livres, les journaux, on prétendra le plus souvent le contraire. Ce seront soi-disant d'abord « les Grands Hommes » qui font l'Histoire. Les petits comptant pour quantité négligeable et étant sensés se borner « à suivre ». Mais qu'est-ce que Napoléon 1er sans le peuple et la Grande Armée ? Rien ! Alors, pourquoi s'obstiner à ne voir que Napoléon 1er ?

Basile, philosophe naïf, Paris le 9 juin 2016

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire