Si on veut témoigner de
l'histoire humaine, il faut faire référence à trois éléments de
base, qui sont : l'univers, la femme, l'homme. Or, généralement les
histoires de l'Humanité nient les trois.
L'univers, qu'on peut également appeler Dieu ou le Tao, est nié par quantité d'humains. On les voit, comble du ridicule, crier ainsi à leur papa : « tu n'existe pas !!! » Il y a de quoi bien rire. Mais alors, celui qui crie ainsi, d'où vient-il, s'il existe ? Il viendrait de nulle part. D'une espèce de boue informe définie comme « la matière » et se définissant négativement comme : « le pas Dieu ». Le grand caca originel ou « la soupe primitive », bon, passons à la suite des contorsions idéologiques ou autres des humains. Et plus particulièrement des humains de sexe masculin, qui se croient souvent plus intelligents que tout.
La femme, la maman de
l'Humanité, est niée au quotidien. Par le viol, dont la terreur
omniprésente traverse toutes les classes et tous les milieux de la
société. Combien d'hommes violent, tentent de violer ou rêvent
seulement de violer ? Et font preuve de la plus grande mansuétude à
l'égard des hommes dénoncés comme violeurs ? Souvenons-nous de ce
grave journaliste parisien étiqueté « de gauche »
déclarant, suite à l'affaire du Sofitel de New York où un célèbre
homme politique français était accusé de viol en 2011 : « ce
n'est qu'un troussage de domestique ». Une autre célébrité
politique française, minimisant l'affaire déclarait à la même
époque : « il n'y a pas mort d'homme. »
Le viol est d'autant plus
aisé à commettre, qu'en cas de résistance de la femme, il peut
s'accompagner de violences, voire de meurtre, y compris sous nos
latitudes.
N'oublions pas que durant
des millénaires le mariage ne fut très souvent qu'un viol
institutionnel. Le grand-père donnait sa petite-fille en mariage, ou
le père donnait sa fille en mariage, à un prétendant. Et celui-ci,
de par son mariage obtenait un droit de cuissage. Le droit français
proclamait même durant plus de 160 ans : « la femme (doit)
obéissance au mari » (article 213 du code civil de
1804).
Je me souviens de ma
perplexité le jour où, encore très jeune, dans les années 1960, je
lisais dans un journal qu'un mari avait été condamné pour avoir
violé son épouse. L'accusation m'apparaissait absurde tant on
m'avait élevé dans le chaudron puant de la morale traditionnelle.
La femme, niée par le
viol, les violences et le meurtre, l'est aussi, massivement, par la
non reconnaissance de son travail domestique et d'entretien et
éducation des enfants. Élevez des souris blanches ou des porcs,
c'est un métier, on doit vous payer. Élevez vos enfants, c'est du
bénévolat, de « l'amour ». Si vous n'avez pas d'argent,
vous pouvez crever et vos enfants avec ! Si une femme travaille en
plus à l'extérieur de sa famille, on la niera encore, en la payant
moins qu'un homme pour le même travail fourni. En France, souvent
trente pour cent moins, ce qui fait un tiers.
Enfin, en écrivant son
histoire, l'homme se niera également lui-même. Comment ? En
inversant l'Histoire et faisant des conséquences les causes des
événements. L'homme est avec l'univers et la femme à la base de
tout ce qui lui arrive. Il ne sera même plus question de l'homme,
mais des déguisements qu'il prend : culturels, idéologiques,
matériels... Il ne sera souvent plus question que des rois, des
princes, des chefs d'états... qui sont en fait au plus des hommes,
expressions parmi d'autres de l'Humanité, et n'acquérant de pouvoir
que celui que les autres hommes leur donnent. Et bien non ! Dans les
livres, les journaux, on prétendra le plus souvent le contraire. Ce
seront soi-disant d'abord « les Grands Hommes » qui font
l'Histoire. Les petits comptant pour quantité négligeable et étant
sensés se borner « à suivre ». Mais qu'est-ce que
Napoléon 1er sans le peuple et la Grande Armée ? Rien ! Alors,
pourquoi s'obstiner à ne voir que Napoléon 1er ?
Basile, philosophe
naïf, Paris le 9 juin 2016
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