Un personnage connu, un
de plus, a été pris « la main dans le slip », harcelant
et agressant de jolies femmes de son entourage. Peu importe son nom,
il y en a d'autres. Les témoignages montrent un macho classique s'en
prenant au gibier féminin alentour dès qu'il se retrouve en
tête-à-tête avec. Bisous volés et seins agrippés, propositions
diverses... tout ce que rencontrent malencontreusement et
quotidiennement d'innombrables femmes de tous les milieux. Ce qui est
intéressant à relever, ce sont les réactions face à ce scandale
récent.
Dans un train, tout
dernièrement, j'observais deux couples d'enseignants retraités en
voyage. Comme ils étaient voisins et parlaient forts, j'entendais
leurs commentaires de l'actualité. Ils en vinrent à commenter
l'histoire de cet homme aux mains trop baladeuses.
Les femmes ne disaient
rien à ce propos. Et un des hommes s'étonnait de vive voix :
« comment est-ce possible qu'un homme puisse avoir une telle
conduite, puisse agir pareillement ? »
On a là tout le résumé
des comportements classiques féminins et masculins dans notre
société française et parisienne, et d'autres sociétés encore.
Les femmes savent bien
que cet harcèlement, ces agressions existent. Elles se taisent. Les
hommes savent aussi cela... et font semblant de le découvrir. Font
mine de voir là un phénomène marginal, inattendu, exceptionnel.
Pourquoi de tels
comportements ? Parce que nombre de femmes sont résignées et
courbent la tête. Et nombre d'hommes... couvrent et excusent, voire
envient, même partagent les comportements critiqués.
Aux femmes on a appris à
se taire. Aux hommes à être complices. J'entendais un jour deux
hommes cultivés, propres sur eux, apparemment « corrects et
bien élevés » parler du viol.
L'un des deux disait : « si une femme se fait violer, c'est qu'elle le veut bien. » Son interlocuteur l'approuvait. Ils ne se gênaient pas d'énoncer cette opinion, car ma présence ne les dérangeait pas. Nous étions « entre hommes ». Ça se passait à Paris il y a quelques dizaines d'années.
L'un des deux disait : « si une femme se fait violer, c'est qu'elle le veut bien. » Son interlocuteur l'approuvait. Ils ne se gênaient pas d'énoncer cette opinion, car ma présence ne les dérangeait pas. Nous étions « entre hommes ». Ça se passait à Paris il y a quelques dizaines d'années.
On parle souvent dans les
médias de la quantité énorme de femmes qui ont été agressées
sexuellement. Le chiffre est toujours au minimum égal à trente pour
cent. C'est-à-dire que sur dix femmes, environ trois au moins, et
certainement bien plus, ont été agressées. En parlent-elles aux
hommes ? Pratiquement jamais, comme si être une victime serait
déshonorant. Mais si autant de femmes se sont fait et se font
agresser sexuellement, ça signifie aussi que dans notre entourage il
y a des agresseurs passés, présents et futurs. De cela on ne parle
jamais.
Leur présence, la
mansuétude dont ils bénéficient, explique l'attitude de beaucoup
d'hommes qui ne sont pas tous des agresseurs, mais ne condamnent pas
trop ces derniers. Il y a là un problème important.
Il témoigne de ce que
beaucoup de gens ne comprennent pas grand chose à la vie, aux
relations homme femme et leurs implications. Chercher à les
comprendre, à s'améliorer, se remettre en question, n'apparaît pas
pour beaucoup être une préoccupation. Suivre le troupeau. Faire
comme si on découvrait un phénomène rare le jour où un agresseur
sexuel est dénoncé. C'est plus facile et rassurant pour certaines
personnes, y compris apparemment « correctes et bien élevées ».
Basile, philosophe
naïf, Paris le 4 juin 2016
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