L'humain des premiers
temps n'avait aucun besoin de ce qu'on baptisa beaucoup plus tard et
de manière orientée : « le progrès ».
Sa taille, ses mâchoires
fortes, sa vie en groupes solidaires, le mettait à l'abri des
prédateurs. Plutôt que risquer la lutte contre une troupe de singes
vigoureux et mordeurs, les grands carnivores prédateurs préféraient
des proies plus inoffensives. Un lièvre ou une girafe ne saurait
faire du mal à un lion ou un tigre !
Si l'humain a imaginé
une industrie, c'est par jeu. Probablement ce sont les femmes qui
initièrent « le progrès », qui leur fut bien plus tard
confisqué par les hommes, situation qui dure encore.
Le « progrès »
a engendré le savoir, le savoir erroné, l'erreur, et l'absence de
savoir, l'ignorance.
Pour transmettre le
savoir il fallait du temps dans une vie. Pour réussir cette
transmission l'humain inventa quelque chose. Alors qu'autonome
vers l'âge de quatre ans, car parvenant à se nourrir seul, le petit
humain était jadis en quelque sorte « adulte », ça
changea. On le fit dorénavant entrer dans une enfance prolongée.
A l'entrée de celle-ci
se trouve le sevrage tactile. Plus de câlins ! Tu dois apprendre !
Ce trouble majeur de
l'enfance prolongé marque toujours son empreinte sur les humains.
Privé de maman ou papa, la plupart des humains lui cherche un
substitut, une sorte de papa ou maman bis.
Dans le domaine de l'amour, expression de cette quête impossible, sévit le mythe dévastateur de l'amour unique et merveilleux qui résout tout.
Dans le domaine de l'amour, expression de cette quête impossible, sévit le mythe dévastateur de l'amour unique et merveilleux qui résout tout.
Dans le travail, le
« chef » : patron, contremaitre ou chef d'équipe, voire
simple ancien, tend à devenir une sorte de dieu terrifiant. Un
simple homme devant lequel tremble ses subordonnés.
En politique, la caricature est plus marquée encore. Une tendance politique est divinisée. Une forme de gouvernement est idolâtrée. Et on voit des chefs quelconques élevés au rang de dieux et de héros. Ils sont des individus ordinaires, au mieux pas pires que bien d'autres. Mais autour d'eux, quantité de personnes apparemment très raisonnables par ailleurs, s'abaissent à se croire plus petits. Ils ne croient pas en quelqu'un parce qu'ils ont des bonnes raisons de croire. Ils croient parce qu'ils éprouvent le besoin de croire.
En politique, la caricature est plus marquée encore. Une tendance politique est divinisée. Une forme de gouvernement est idolâtrée. Et on voit des chefs quelconques élevés au rang de dieux et de héros. Ils sont des individus ordinaires, au mieux pas pires que bien d'autres. Mais autour d'eux, quantité de personnes apparemment très raisonnables par ailleurs, s'abaissent à se croire plus petits. Ils ne croient pas en quelqu'un parce qu'ils ont des bonnes raisons de croire. Ils croient parce qu'ils éprouvent le besoin de croire.
Le contraste est très souvent étonnant entre l'intelligence et les capacités d'un individu, et son
comportement naïf et stupide à propos d'une idole politique
ou une autre.
On dirait que le sens
critique se trouve soudain débranché. Quand je contredis un ami sur
un sujet politique, sur une de ses possibles idoles, il se fâche
régulièrement. Et s'exclame : « alors, on ne peut rien faire
?! » Sous-entendu qu'on doit pouvoir faire quelque chose, même
s'il n'existe pas de solutions.
Le même ami choisit de
par le monde son conflit préféré et fait mine, de loin, de s'y
impliquer. Comme ça, il a l'impression de faire quelque chose et
remplir une belle fonction. La naïveté des humains en politique
apparaît souvent sans limites. Si le Père Noël n'existe pas, il
s'empresse de l'inventer et le réinventer tous les jours. L'enfance
prolongée joue des tours à plus d'une personne !
Basile, philosophe
naïf, Paris le 7 juin 2016
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